L’Espagne lance un plan Afrique
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Pour lutter contre les arrivées massives d'immigrés, l'Espagne a entamé une offensive diplomatique en direction des pays concernés, notamment le Sénégal. Madrid met en place ce week-end un plan prévoyant, entre autres, des accords de rapatriement.


Les Espagnols ne savent plus que faire des clandestins. Sur l'archipel des Canaries, 600 immigrants ont été récemment transférés de l’île de Tenerife vers celle de Gran Canaria. Jeudi, 500 clandestins sont arrivés par bateau à Tenerife, dont les capacités d'accueil sont débordées.

Bloquer le flux migratoire à la source. Voilà l'objectif du plan Afrique que vont mettre en place les autorités espagnoles. Un dispositif diplomatique, basé à Dakar, et rayonnant sur six pays de la sous région : le Sénégal, la Gambie, le Cap Vert, la Guinée Bissau, la Guinée et le Niger.

Les diplomates auront pour mission de limiter les départs de clandestins et de signer des accords de rapatriement avec ces pays. L'Espagne compte également sur la coopération de ses partenaires européens et méditerranéens. Deux conférences euro-africaines consacrées aux flux migratoires sont prévues pour le mois de juin.

Un voyage risqué

Enfin, Madrid a également renforcé la surveillance maritime, aérienne et satellite, pour intercepter les navire transportant les Africains qui tentent de rejoindre les Canaries. Avec près de 7 400 arrivées depuis le début de l'année, l'archipel est littéralement submergé par les clandestins.

Il faut dire que les portes d'entrée de la forteresse Europe se font de plus en plus rares. A l'automne 2005, des centaines de candidats à l'exil avaient pris d'assaut pendant plusieurs jours les enclaves de Ceuta et Melilla, au nord du Maroc. Le drame, qui avait coûté la vie à plusieurs immigrants, a poussé les autorités espagnoles à renforcer encore un peu plus la sécurité de leur enclaves marocaines.

La voie terrestre étant bloquée, beaucoup de candidats à l'exil ont décidé de tenter leur chance en pirogue, pour rejoindre les Canaries. Un voyage risqué. Les disparus en mer se comptent par centaines.

par Boris Fleuranceau

Article publié le 20/05/2006 Dernière mise à jour le 20/05/2006 à 10:46 TU