« Compétition mémorielle » : 40 députés UMP déterrent la hache de guerre et envisagent d’enterrer la loi Taubira
(Toubab du 19 mai 2006)
Par Serge BOUMPOUTOU
http://www.toubab.fr/articles/2006/19-05_bsl1.php
« Pas de compétition mémorielle » disaient-ils. Ils ont fini par craquer. Ils sont 40 députés de la majorité UMP à déterrer la hache de guerre et à relancer le fameux débat pourtant tabou dans la République de la « compétition mémorielle ». Ces négationnistes de tout poil, arguant de l'abrogation du texte sur le rôle positif de la colonisation, demandent le même traitement pour l’article de 2 de la loi Taubira, celui qui préconise qu’une place plus importante soit faite à la Traite négrière dans les programmes scolaires. En renonçant à cet article, c’est l’esprit même de la loi Taubira qui perd tout son sens. Reconnaître la Traire négrière comme crime contre l’humanité « oui » mais l’enseigner aux générations futures « non ». Du deux poids deux mesures. A qui profite le crime ? La France aurait-elle peur de son passé ? Qui peut bien être dérangé que d’autres mémoires soient commémorées en France ? Pendant que nous nous apprêtions à commémorer le 10 mai des faucons du Parlement ont écrit vendredi 5 mai au président de la République pour lui demander de faire abroger l’article 2 de la loi Taubira. Ces députés disent s'appuyer sur la similitude formelle entre cet article et l’article 4 abrogé dans la loi de février 2005 sur les rapatriés, qui évoquait le "rôle positif" de la colonisation. Apparemment les différentes crises qui ont secoué les quartiers dits sensibles et les revendications des noirs ne semblent pas faire écho dans la tête de ces parlementaires.
Le ministre délégué au Tourisme Léon Bertrand, originaire de Guyane, comme Christiane Taubira, a manifesté son "incompréhension à l'égard de certains de ses collègues de l'UMP". M. Bertrand "regrette que sous le couvert d'un 'parallélisme des formes' certains puissent demander l'abrogation de l'article 2 de la loi du 21 mai 2001, en oubliant que ce qui importe le plus aujourd'hui, c'est de trouver dans ces questions de mémoire, une identité de fond, qui permettent à la société française d'avancer d'un même pas, en acceptant toute son histoire".
Le président de la république Jacques Chirac serait mal avisé s’il décidait de suivre ces "Révisionnistes historiques" dans leur aventure. La surenchère entre les communautés conduirait à des effets pervers que certains jusqu’au-boutistes ne manqueront pas d’exploiter et pour ne réclamer rien d’autres que la réécriture de l’histoire. De quoi servir en plat principal la France à Jean-Marie Le pen.
Les « inquisiteurs révisionnistes » :
Alpes de Haute Provence Daniel SPAGNOU
Alpes-Maritimes Jean-Claude GUIBAL
Alpes-Maritimes Jérôme RIVIERE
Alpes-Maritimes Lionel LUCA
Alpes-Maritimes Michèle TABAROT
Alpes-Maritimes Muriel MARLAND-MILITELLO
Bouches du Rhône Léon VACHET
Bouches-du-Rhône Bernard DEFLESSELLES
Bouches-du-Rhône Bruno GILLES
Bouches-du-Rhône Christian KERT
Bouches-du-Rhône Dominique TIAN
Bouches-du-Rhône Guy TEISSIER
Bouches-du-Rhône Maryse JOISSAINS-MASINI
Bouches-du-Rhône Richard MALLIÉ
Côte d’Or Jean-Marc NUDANT
Gironde Jean-Paul GARRAUD
Haute-Saône Maryvonne BRIOT
Hauts de Seine Philippe PEMEZEC
Hauts-de-Seine Jean-Jacques GUILLET
Hérault Jacques DOMERGUE
Hérault Paul-Henri CUGNENC
Indre et Loire Jean-Jacques DESCAMPS
Isère Jacques REMILLER
Loire Atlantique Christophe PRIOU
Lot Michel ROUMEGOUX
Meurthe et Moselle François GUILLAUME
Morbihan Loïc BOUVARD
Nord Christian VANNESTE
Nord Jean-Pierre DECOOL
Oise Olivier DASSAULT
Pyrénées-Orientales Arlette FRANCO
Pyrénées-Orientales Daniel MACH
Val de Marne Jacques-Alain BENISTI
Val de Marne Patrick BEAUDOUIN
Var Geneviève LEVY
Var Georges GINESTA
Var Josette PONS
Var Philippe VITEL
Vaucluse Thierry MARIANI
Yvelines Jacques MYARD