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 Pour une rue Toussaint-Louverture à Montréal

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mihou
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mihou


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12052006
MessagePour une rue Toussaint-Louverture à Montréal

Lettre ouverte au maire Gérald Tremblay
Une rue Toussaint-Louverture à Montréal

Guy Bouthillier; Joseph Jean-Gilles; Ninette Piou

Deux importants bicentenaires célébrés prochainement (le 7 avril 2003 et le 1er janvier 2004) vont fournir à Montréal une occasion unique de se distinguer sur la scène internationale.

Certes, ces événements appartiennent d'abord à l'histoire d'Haïti (7 avril: mort de T. Louverture, le libérateur d'Haïti; 1er janvier: fondation de la République d'Haïti), mais parce qu'ils ont eu des répercussions partout en Amérique et dans le monde, notamment sur la traite des esclaves, ils méritent d'être rappelés -- et fortement -- par une grande ville internationale comme l'est Montréal.

C'est, naturellement, avec la plus vibrante fierté que les 80 000 Haïtiens de Montréal vont fêter ces anniversaires. Mais, nous en sommes convaincus, c'est avec admiration pour le peuple haïtien que l'ensemble des Montréalais se joindront à eux pour ces commémorations. Les uns et les autres se rappelleront alors que c'est Haïti, et sa libération, qui a sonné le glas de la traite des esclaves et de l'esclavage, et que Toussaint Louverture a été le grand artisan de ce grand événement. En effet, en plus d'avoir dirigé la révolte de son peuple, et vaincu de puissantes armées venues d'Europe, T. Louverture a rédigé la Constitution de 1801, laquelle garantit aux Noirs que jamais l'État libre d'Haïti ne les assujettira à un statut d'infériorité.

Au nom de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et de Présence à partager, qui regroupe quatre organismes du milieu haïtien de Montréal, nous demandons à la Ville de Montréal de marquer ces anniversaires de façon exceptionnelle en donnant le nom de Toussaint Louverture à une rue importante de Montréal. Notre ville a certes fait un premier geste en ce sens en 1987, lorsqu'elle a prévu donner ce nom à une petite rue dans un nouveau secteur de Rivière-des-Prairie, mais, outre qu'elle n'existe toujours pas, qui oserait penser qu'une petite rue dans un quartier peu achalandé rendrait justice à la mémoire d'un si grand homme?

En ajoutant le nom de Toussaint Louverture à ceux d'Abraham Lincoln, de Louis-Joseph Papineau, de Christophe Colomb, de René Lévesque, de John-F. Kennedy dont des toponymes à Montréal perpétuent la mémoire, notre ville contribuera à renforcer le sentiment d'appartenance à Montréal de notre communauté haïtienne, tout en ne manquant pas de frapper les imaginations bien au-delà des limites de notre île. La nouvelle qu'une rue de Montréal porte fièrement le nom de Toussaint Louverture se répandra rapidement en Haïti, aux États-Unis, en Amérique latine, et même jusqu'en Europe et en Afrique, car, à ce jour, peu de villes dans le monde, outre Port-au-Prince et Abidjan, ont compris la signification d'honorer ainsi le libérateur d'Haïti.

Le temps presse! Nous vous offrons, M. le maire, ainsi qu'à la Commission de toponymie, notre collaboration pour vous permettre de prendre cette décision rapidement et de l'annoncer prochainement, avant le 7 avril 2003 en tout cas. Le Mois de l'histoire des Noirs, lancé le vendredi 31 janvier, vous offre l'occasion idéale d'en faire l'annonce.

Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Présence à partager
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Pour une rue Toussaint-Louverture à Montréal :: Commentaires

Une demande à la Ville de Montréal
La SSJB veut une rue au nom d'un héros haïtien
Toussaint Louverture a libéré les Haïtiens de l'esclavage

Montpetit, Caroline

La Société Saint-Jean-Baptiste suggère qu'une rue de Montréal porte le nom du héros haïtien Toussaint Louverture. C'est ce que le président de la SSJB, Guy Bouthillier, ainsi que deux représentants du groupe Présence à partager ont fait savoir dans une lettre ouverte au maire de Montréal, publiée dans Le Devoir d'aujourd'hui.

«C'est une idée qui nous est venue d'abord parce que Toussaint Louverture est un personnage considérable dans l'histoire des Amériques, et plus particulièrement dans l'histoire d'Haïti», disait M. Bouthillier, hier au téléphone.

La SSJB a fait ce choix notamment en fonction de l'ampleur du personnage, qui a à la fois libéré les Haïtiens de l'esclavage et participé à la fondation d'Haïti, mais aussi en considération du nombre important de Montréalais pour qui Haïti occupe une place toute particulière. On compte en effet quelque 80 000 Montréalais d'origine haïtienne.

«C'est l'une des troisième ou quatrième plus importantes communautés [culturelles de Montréal]. Et comme elle est surtout de langue française, elle est encore plus près de nous», ajoute M. Bouthillier.

La SSJB réactive cette demande, faite au maire Tremblay et à la Commission de toponymie, à l'occasion du mois de février, dédié à l'histoire des Noirs, et quelques mois avant le bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture, survenue en avril 1803 dans le Jura français.

M. Bouthillier se risque par ailleurs à un parallèle entre le héros Louverture, pour les Haïtiens, et le héros qu'est Louis-Joseph Papineau, pour les Québécois. Des représentations des deux hommes ont d'ailleurs été réunies sur une affiche préparée par la SSJB sur le thème: «Des héros à partager».

M. Bouthillier reconnaît par ailleurs qu'il n'est pas encore, en dehors de quelques exceptions, dans la tradition montréalaise de nommer des rues en l'honneur de héros de pays étrangers.

Or, Toussaint Louverture est un héros, non seulement pour les Haïtiens, mais aussi pour les Africains, du Sénégal à la Guinée.

Il faut dire que l'homme, né à Saint-Domingue en 1743, était un ancien esclave, pourtant petit-fils d'un roi arada. En 1801, alors que Saint-Domingue était toujours sous contrôle colonial, il fit adopter une constitution selon laquelle il s'accordait le titre de gouverneur général de l'île. On dit de lui qu'il aurait pu éviter une guerre contre l'armée française, ce que n'a pas permis son successeur, Dessalines.

Selon M. Bouthillier, la rue portant le nom de Toussaint Louverture ne devrait pas obligatoirement être située dans le quartier haïtien de Montréal, pour éviter que ce nom soit associé à un ghetto. En fait, il suggère que l'on utilise ce nom pour rebaptiser l'une des rues Victoria.
 

Pour une rue Toussaint-Louverture à Montréal

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