Chavez nationalise
Le pétrole vénézuélien échappe aux multinationales(03/04/2006)
Depuis samedi, les sociétés pétrolières privées étrangères et nationales ne sont plus autonomes dans leurs activités au Venezuela. Le géant public Petroleos de Venezuela S.A. (PDVSA) les coiffe désormais, avec une majorité d'au moins 60%, au sein de nouvelles entreprises vénézuéliennes mixtes.
"Les entreprises transnationales deviennent tout simplement nos associées, avec une participation de 40% au maximum, contre 60% pour nous, et nous leur donnerons le bénéfice correspondant à leur pourcentage", expliquait le président vénézuélien Hugo Chavez à la veille de cette mutation. La position de force que lui donne l'explosion des prix du pétrole sur les marchés internationaux permettait au président d'ajouter : "Celui qui n'est pas content, qu'il s'en aille !"
Exxon Mobil a refusé
Selon Hugo Chavez, "ce changement nous donnera, cette année, un revenu additionnel de deux milliards de dollars. Avant, cela partait vers les pays riches et ils nous ont pillé ainsi pendant cent ans et plus." Les accords ont été signés à Caracas par 17 sociétés pétrolières d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord et du Sud. Il s'agit de British Petroleum, Repsol YPF (hispano-argentine), Shell (anglo-hollandaise), Nimir Petroleum (Royaume Uni), Statoil (Norvège), Perenco (Royaume-Uni), ENI (Italie), Total (France), China National Petroleum, Harvest Vincler et Chevron (Etats-Unis), Hocol (Colombie), Petrobras (Brésil), Teikoku (Japon), et des vénézuéliennes Vinccler Oil and Gas, Suelopetrol et West Falcon Samson. La plus grande compagnie pétrolière du monde, ExxonMobil, n'a pas accepté les conditions posées et a vendu ses parts. Les compagnies pétrolières Total (France) et Eni (Italie) seraient en cours de négociation.
Les multinationales utiles
Mais la Constitution "bolivarienne" promulguée en 1999 par Hugo Chavez a consacré le monopole de PDVSA. Cette volonté nationaliste, réaffirmée dans la Loi sur les hydrocarbures de 2001, prend donc la forme aujourd'hui d'entreprises mixtes. Cette formule reconnaît néanmoins, de par sa mixité, l'utilité des multinationales dans les activités pétrolières au Venezuela.
Pour motiver les investisseurs étrangers, le président Chavez a réaffirmé que 235 milliards de barils dorment dans la ceinture de l'Orénoque. "Nous disons au monde qu'un projet nationaliste et révolutionnaire n'est pas incompatible avec la présence d'entreprises internationales dignes et avec celle du secteur privé national", a insisté le chef de l'Etat vénézuélien latinreporters.com et metro
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