L'anémie monétaire du circuit économique
La cause essentielle du chômage
Il est intéressant d'établir les relations entre M1, P.I.B. et taux de chômage afin d'essayer de démonter que l’insuffisance de la masse monétaire est la cause de ce taux de chomage.
Avant tout, quelques précisions d’ordre général en ce qui concerne les «masses monétaires»
Il existe quatre « agrégats » monétaires qui s’emboîtent les uns dans les autres :
M1, regroupe tous les moyens de paiement, billets, pièces, dépôts à vue (c’est-à-dire la monnaie scripturale). En résumé c’est M1 qu’on appelle la masse monétaire et elle comprend la monnaie fiduciaire (billets et pièces) ainsi que la monnaie scripturale (dépôts à vue).
M2, regroupe M1 et la quasi-monnaie, c’est-à-dire les comptes sur livrets que l’on peut liquéfier sur-le-champ.
M3, regroupe M2 et tous les avoirs à court terme gérés par les banques (Sicav, Fonds communs).
M4, regroupe M3 et les titres négociables à court terme émis par le Trésor (Bons du Trésor) et par les institutions non bancaires (Crédit Foncier, Caisse des Marchés de l’État).
L’agrégat M4 est maintenant supprimé dans les bilans de la BCE, et se trouve inclus dans M3.
M2 et M3 sont des « ensembles vides ». Il n’y a de monnaie que dans M1 car la comptabilité de ces agrégats M2, M3 ne représente que des « transits » ; comme le disent les économistes, ce sont des « bulles monétaires ». Nous ajoutons que leur caractéristique est qu’elles sont vides.
Contentons-nous de vous laisser voir les relations existantes entre M1 (masse monétaire en circulation), le PIB et le taux de chômage...
Constatation des évolutions de M1, du PIB, du chômage
Dans le tableau qui suit, les trois colonnes de droite représentent des « possibilités » à partir des données des colonnes M1, PIB, Vitesse de rotation de M1 et pourcentage de chômage.
La vitesse de rotation est le nombre de "circuits" que réalise la monnaie en un an, de quoi produire le PIB. Elle ne se "décrète" pas, c’est juste une donnée qui est une observable à postériori et sur laquelle les pouvoirs publics ne peuvent avoir aucune prise, sauf à créer un impôt sur la thésaurisation (thèse de Gesell).
Pour 2000, le PIB a été de 9216 Milliards de francs. Il aurait été de 10128 Milliards de francs si tous les chômeurs avaient travaillé [9216 x 109,9 % ]. Mais dans ce cas la masse monétaire aurait dû être de 2737 milliards de francs en conservant la vitesse de rotation de 3,7 (calculée par le quotien PIB divisé par M1).
L’augmentation à 4,1 de la vitesse de rotation de la monnaie aurait le même effet puisque dans ce cas une masse monétaire de 2481, qui "tourne" 4,1 fois dans l'année, aurait produit 10172 milliards de F de PIB…
À vitesse constante de rotation de la monnaie (3,7), il aurait donc fallu (en 2000) un excédent de masse monétaire de 256 milliards de francs pour assurer le plein emploi.
Et la surprise est de constater que cela représente quasiment l’intérêt de la dette nationale, somme prélevée dans le monde réel économique pour enrichir le monde symbolique, financier.
Nous voyons bien que dans les années 60 à 70 "l'insuffisance de M1" était très faible... et que le taux de chômage l'était également .. la dégradation a commencé en 1975 pour atteindre des sommets à partir de 1985, année où l'écart entre la masse monétaire réelle et la masse monétaire souhaitable a été de 150.
L’anémie monétaire du circuit économique est bien la cause essentielle du chômage
Nous allons essayer de démontrer l’affirmation que l’anémie monétaire est la cause essentielle du chômage
Un petit calcul simple va l’illustrer.
Soit :
N = la population totale du pays
a = le pourcentage des actifs dans le pays
t = le taux de chômage
q = la production moyenne par actif au travail
Relation entre chômage et monnaie en circulation :
Allez, courage, un peu d’algèbre...
L’équation générale des transactions utilisée par Irving FISHER, dès 1894, relie la production vendue PV à la masse monétaire M en circulation et à la vitesse de circulation v de la monnaie : PV = M x v
La production totale PT du pays est :
PT = q x (N x a) x (1- t) [La production totale d’un pays est égale à la production moyenne par actif multiplié par le nombre d’actifs.]. Ceci semble assez évident... Ils sont compliqués ces économistes !
Toute la production est vendue si PV = PT,
donc, si M x v = q x (N x a) x (1 - t) [… si la Masse monétaire multipliée par la vitesse de rotation de la monnaie est égale à la production totale d’un pays...]
En extrayant le terme « t » (taux de chômage), on obtient la relation :
t = 1 - [(M x v) / (q x N x a)] […. le taux de chômage est égal à 100 % diminué de la masse monétaire multiplié par la vitesse de rotation de celle-ci, ce dernier terme divisé par la production moyenne par actif, ou, dit autrement : le taux de chômage est égal à 100 % diminué de la production vendue divisé de la production moyenne par actif.]
Donc, si la masse monétaire est égale à zéro ou bien que la vitesse de rotation de la monnaie est nulle, le taux de chômage est égal à 1 soit 100 %.
Donc, si la masse monétaire qui circule [représentée par (M x v)], reflète exactement la production, on a (M x v = q x N x a) et le taux de chômage est nul (t = 1 - 1 = 0).
Donc, il est illusoire d’espérer réduire le chômage sans une injection de monnaie suffisante.
A ceci je rajoute que quand je parle "d'injection de monnaie", je veux parler de la monnaie permanente, et non de monnaie temporaire issue des demandes de crédit et "productrice" d'intérêts (monnaie payante)...
Et pour répondre tout de suite à l'objection habituelle de ceux qui, entendant parler d'injection monétaire, pensent immédiatement "planche à billet"... non ! l'injection de monnaie n'est pas inflationniste à deux conditions :
capacités productives inemployées (en équipement et en hommes, c'est-à-dire jusqu'à un chômage plancher que les économistes estiment à 2%)
elle doit être concommitante avec la production... augmentée en même temps que la production augmente, diminuée si la production diminue, de telle manière que la monnaie en circulation permette d'acheter la production...
Le saviez-vous ?
Saviez-vous que :
Les gouvernements autour de la planète consacrent 1.000 milliards de dollars américains à la défense, tandis qu'ils dépensent seulement 50 milliards de dollars pour le développement.
En pleine guerre du vietnam, les américains ont dépensé jusqu'à 8 milliards de dollars par jour pour maintenir leur armée dans cette région. Ce fut d'ailleurs une période d'abondance matérielle et financière sans précédent pour les américains...
Plus proche de nous, la guerre actuelle : Coût de la guerre en Irak (compteur)
Quand je l'ai pris (23 juillet 2004) c'était environ 124 milliards de dollars.
On peut donc réfléchir à cette question :
Quelle différence cela ferait-il pour l'économie américaine si au lieu de bombes ils avaient "parachuté" (c'est une image, évidemment) de l'outillage agricole, des réfrigérateurs, des écoles et du matériel hospitalier?
S'ils avaient proposé ce plan, ne croyez-vous pas que la coalition aurait été beaucoup plus étoffée ?
Saviez-vous également que :
En 1960, les 20 % de la population mondiale vivant dans les pays les plus riches avaient un revenu 30 fois supérieur à celui des 20 % les plus pauvres.
... alors que, en 1995, il était de 82 fois supérieur, et que dans plus de 70 pays, le revenu par habitant est inférieur à ce qu'il était il y a vingt ans, et que près de 3 milliards de personnes - la moitié de l'humanité - vivent avec moins de 2 euros par jour.
Les 3 personnes les plus riches du monde possèdent une fortune personnelle de 200 milliards d'euros
... alors que le PIB cumulé des 48 pays les plus pauvres, le quart des États du monde, est inférieur à ce montant.
Le plus riche, Bill Gates, a triplé sa fortune personnelle en 3 ans. Elle est maintenant de plus de 100 milliards d'euros...
... alors que 70 pays les plus pauvres se sont encore plus appauvris et que 100 francs permettent à une famille malgache ou africaine de manger pendant un mois
Les 200 personnes les plus riches détiennent 1000 milliards d'euros en capital personnel.
Un prélèvement sur le capital de moins de 4% annuel suffirait pour donner à toute la population du globe l'accès aux besoins de base.......
... alors que le budget annuel de l'UNESCO, en faveur d'1,8 milliards d'enfants en difficulté dans le monde, est 100 fois plus faible.
Si on estime les revenus des 200 personnes les plus riches à seulement 7% de leur capital, ces revenus représentent plus de 70 milliards d'euros par an. ...
... alors que, avec ces 70 milliards annuels on peut nourrir 400 millions de personnes affamées...
L'ensemble des salaires versés en France annuellement est de 400 milliards d'euros , mais à elles seules, les transactions spéculatives sur les monnaies (et elles ne sont en aucune façon ni productives, ni taxées) représentent dans les "mauvais jours" 1000 milliards d'euros par jour ...
... alors que taxées à seulement 0,1% (Taxe Tobin), elles fourniraient des recettes d'environ 360 milliards d'euros par an. Partagée entre les pays collecteurs et un fond à destination des pays pauvres, les pays collecteurs augmenteront leurs capacités d'investissements collectifs et les pays pauvres verront la faim et d'autres maux disparaître en quelques années.
La Citibank, en spéculant sur les devises au cours du seul premier semestre 98, a réalisé un bénéfice de 0,5 milliards d'euros, avec 350 employés...
... alors que dans le même temps les 140 000 employés de Peugeot ne permettaient à l'entreprise que de dégager un bénéfice sensiblement équivalent.
... alors que des 4,5 milliards d'habitants que comptent les pays en voie de développement, près d'un tiers n'ont pas accès à l'eau potable, un cinquième des enfants n'absorbent pas suffisamment de calories ou de protéines bien que les disponibilités permettent à chacun des 6 milliards d'habitants de la planète de disposer d'au moins 2700 calories par jour. Encore faut-il qu'ils puissent être achetés par les groupes humains qui en ont besoin...
... alors que 2 milliards d'individus - le tiers de l'humanité - souffrent d'anémie, que 800 millions de personnes souffrent de sous-alimentation chronique et que chaque jour 100000 personnes, dont 20000 à 30000 enfants, meurent de faim.
Il n'est bien évidemment pas question de se culpabiliser en permanence... mais il ne faut pas oublier ces chiffres.