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 "Et si le Tiers Monde s'autofinançait",de J. Gélin

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Tite Prout
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Tite Prout


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Date d'inscription : 01/06/2005

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24042006
Message"Et si le Tiers Monde s'autofinançait",de J. Gélin

Jacques B. Gélinas. "Et si le Tiers Monde s’autofinancait, de l’endettement à l’épargne" Montréal : Écosociété, 2005, 238 pages.


L’institutionnalisation du développement international prend forme dans les années lors de la période de la décolonisation. Pur hasard? Pas selon Jacques B. Gélinas. Le développement international se concrétisant en des prêts et aides sous plusieurs formes n’est qu’un autre moyen pour les pays industrialisés d’avoir une mainmise sur ces pays. « Il s’agit de proposer à ces jeunes pays en quête de libération économique et politique, une relation avant tout commerciale, renforcée par les liens d’une assistance technologique et financière. Les « colonies » deviennent désormais des « régions sous-développées (underdevelopped areas).
Mais qu’est-ce que réellement le sous-développement. Quatre caractéristiques prédominent pour décrire l’état de sous-développement d’un pays : la dépendance financière et monétaire, l’extraversion du système économique, la désarticulation de l’économie nationale et la subordination des élites aux intérêts externes. Ainsi, un pays sous-développé est « un pays qui se sous-développe dans un sous-fonctionnement structurellement périphérique. »

Ce modèle de développement axé sur l’apport massif de capitaux et de technologies extérieurs est propre à Truman et Nehru. Ce modèle est aujourd’hui reconnu comme étant un échec puisque que tout ce que ce modèle a réussi est de transformer la pauvreté en misère et dépendance. Axé sur l’endettement accessible par le système d’aide, ce dernier a imposé un modèle où les pays qui décident d’y entrer sont ensuite pris au piège. Ainsi, ces pays deviennent dépendants des technologies qu’elles ne peuvent s’offrir seul et que, pour obtenir cette aide et ces prêts, doivent se plier aux conditions néolibérales des institutions du Bretton Woods. Le peuple de ces pays possède souvent très peu d’emprise sur l’avenir. Au contraire, les dirigeants au pouvoir ont soif de cette aide puisqu’elle leur permet de s’enrichir. Cette aide est trop souvent détournée et va en grande partie à la sphère militaire. Et pour boucler la boucle, cette aide devient tellement acquise que les populations l’attendent sans tenter de se sortir de l’impasse dans lequel ils se trouvent.

Cette aide accordée par les pays riches n’en est pas réellement une puisqu’elle est donnée en fonction des intérêts commerciaux et géopolitiques du pays donateur. Le président Kennedy lui-même affirmait que « l’aide aidait réellement les intérêts économiques, politiques et militaires des puissances donatrices ». En réalité, le développement peut aussi être nommé « capitalisation » puisque le développement passe nécessairement par un progrès économique et social basé sur l’accumulation du capital et son investissement. Le but principal de cet engrenage : perpétuer le système de production capitaliste dans son ensemble. Ainsi, par le moyen de la dette, cette dernière constitue « un outil de plus en plus sophistiqué pour structurer les économie du Tiers Monde conformément aux exigences du monde développé » (Philippe Norel). C’est dans ce même ordre d’idées que les programmes d’ajustement structurel ont vu le jour. Les pays riches ont exiger des pays Tiers Monde, en échange de prêts, des réformes économiques de stabilisation financière et budgétaire ainsi que la poursuite de réformes des structures. La conclusion : « le Tiers Monde finance le surdéveloppement du monde développé » tout en se sous-développant.

Causes et conséquence du surendettement

Alors, pourquoi les pays sous-développés ont-ils décidé d’entrer dans ce cercle vicieux? Tout d’abord, la rhétorique employée par les dirigeants des institutions internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international était d’une logique irréfutable et promettait un développement si grandiose que toutes personnes logiques auraient ouverts grand les bras à ce type de programme. En plus, pendant cette période, les banques détenaient une surliquidité. Elles avaient de l’argent et se devaient de la rendre donc utile. À l’intérieur des pays riches, les biens et services étaient en trop grande production et ne réussissaient pas à se liquider dans le cadre national. C’est pourquoi, sous le joug de la « coopération », les dirigeants des pays riches ont exigés des réformes telles que l’ouverture des frontières aux marchandises comme condition au prêt. Le surendettement est un fait qui banalise l’endettement puisqu’ils accordent des prêts pour le remboursement des anciens prêts et de là vient une situation de surendettement. Aussi, une « culture de l’endettement » voit le jour. Les dirigeants qui décident de ne pas y avoir recours sont considérés comme des bornés, manquant d’ouverture, etc. Ainsi, des pressions culturelles sont ici une influence.

Les conséquences de l’endettement sont aussi nombreuses. L’épargne intérieure est dévalorisée et sous-évaluée, les intérêts payés aux pays riches sont exorbitants ( les pays du Tiers Monde auraient payés environ trois fois leur dette sans intérêts), les économies des pays sont extraverties, l’agriculture vivrière est mise sur les tablettes, ils dépendent maintenant des institutions financières internationales qui en profitent pour leur imposer les réformes, les dépenses sociales (santé, éducation, etc.) sont diminuées énormément, l’environnement est plus que jamais exploitée, le trafic de drogues augmente car il est un revenu facile pour les dirigeants de ces pays, les impôts payés par les citoyens des pays riches pour le financement de ces institutions sont d’une utilité médiocre, le rétrécissement du marché mondial, l’augmentation de la migration de réfugiés et de personnes vivant sous la misère cherchant à améliorer son sort, l’augmentation des conflits internes et externes, etc.

L’autofinancement

« C’est par l’accumulation du capital, et donc par l’épargne et l’investissement productif, que passe l’acquisition du seul vrai pouvoir qui fasse réfléchir et parfois fléchir les gouvernements : le pouvoir économique. Le pouvoir politique n’obéit à rien d’autre qu’aux pouvoirs économiques sur lesquels il est assis. ».
L’autofinancement est un financement qui commence par la base de la société, c’est-à-dire les citoyens, plutôt que par la tête de la pyramide représentée par les institutions financières internationales. Cet autofinancement est aussi le résultat de l’épargne volontaire qui est une épargne d’individus ayant choisi d’économiser. Cette épargne n’est pas à négliger, bien au contraire. Selon le PNUD, ce taux d’épargne brute, dans les PED, s’élève à environ 26%. Le mot « brute » est ici important car une partie est investit à l’étranger et l’autre partie de l’épargne est souvent dédiée à des dépenses non utilitaires par l’aidocratie, c’est-à-dire la bureaucratie qui gère l’aide des institutions internationales. Ainsi, une bonne partie de cette épargne est dirigée vers l’extérieur. Ce n’est pas le peuple qui est la cause de cet appauvrissement, mais plutôt le gouvernement : « Les nations ne s’appauvrissent jamais par la prodigalité et la mauvaise conduite des particuliers, mais bien par celles de leur gouvernement » (Adam Smith)

Le secteur informel a aussi pris un ampleur considérable dans les PED. Il s’agit de l’économie populaire, l’économie du peuple. Ce secteur informel n’englobe pas l’économie souterraine, ou clandestine (trafic de drogues, cols, etc.) Ce sont plutôt des ateliers de production, réparation, recyclage, etc. qui permet à la population de vivre…ou de survivre. Reste que les citoyens oeuvrant dans ce secteur sont ingénieux et créatifs. Mais l’État n’arrive pas à les comptabiliser, ainsi ces activités sont non légalisées mais légitimes.
Nous devons maintenant remettre en question tout ce qui touche l’aide alimentaire qui a détruit des pans entiers de cultures vivrières et qui a conduit la population à dépendre de cet apport hasardeuse. De plus, elle contribue souvent à maintenir un taux de corruption élevé auprès des élites qui vendent cette aide alimentaire pour en profit du profit. L’aide alimentaire est aussi une source de conflit : « Si tu veux qu’ils se haïssent, jette-leur du grain » (Saint-Exupéry)

Ainsi, la solution vient de la base des peuples du Tiers Monde : l’agriculture vivrière, l’épargne intérieure, l’initiative privée, la maîtrise de la filière technologique à partir d’un savoir-faire local.. L’aide actuellement n’en est pas une : ces agences d’aide ont perdu leur raison d’être. « Il ne s’agit pas de donner plus aux pays du Tiers Monde, mais de prendre moins ». Ainsi, il est important de mettre un terme « au système usuraire international », de rééquilibrer les termes de l’échange et en établissant un contrôle sur les fluctuations spéculatives des monnaies. Il faut organiser le système international et non le désorganiser de façon à en faire profiter les plus riches de ce monde.

Tite Prout
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