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 Américanismes et anglicismes

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mihou
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mihou


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18042006
MessageAméricanismes et anglicismes

Américanismes et anglicismes

Roux, Paul

Un bon nombre d'anglicismes sont en fait des américanismes, car c'est à l'américain qu'ils ont été empruntés. Jacques Laurin, linguiste bien connu chez nous, vient de leur consacrer un livre.

S'il est vrai que les Français empruntent beaucoup de mots à l'américain, les Québécois, eux, s'approprient bien plus que des mots. " En effet, note Laurin, expressions, images, constructions de phrases, (le Québécois) fait main basse, en quelque sorte, sur tout ce qui peut servir sa façon de s'exprimer. "

Le propos des Américanismes n'est pas pour autant descriptif mais normatif. L'ouvrage est en effet disposé sur deux colonnes. Celle de gauche, qui présente les mots et expressions tirés de l'américain, est la colonne " fautive ". Celle de droite, qui propose de solutions de remplacement conformes au français standard, est la colonne " correcte ". Le but visé est donc éminemment pédagogique.

La plupart des solutions proposées sont justes. On pourra estimer, à l'occasion, que certains calques sont plus colorés que leurs équivalents français. Je pense, par exemple, à l'expression réchauffer le banc, qu'on peut trouver plus imagée que joueur de réserve ou joueur boudé par l'entraîneur. Mais je reste convaincu, comme Jacques Laurin, que les équivalents français sont le plus souvent préférables. Ils sont d'ailleurs abondants, très souvent expressifs, presque toujours plus précis que les calques de l'américain. On en aura un bon exemple en remplaçant c'est mon bébé par c'est mon affaire (ou mon projet, ma création, mon manuscrit, etc.). Ou filer down par se sentir mal, déprimé, dépressif, mélancolique, pas en forme. Ou encore, être heavy metal par être triste, déprimant, pénible menaçant, agressif, antipathique, rébarbatif. La langue française ne manque pas de mots. On l'oublie trop souvent.

Les équivalents français ont une autre belle qualité: ils ne sont généralement pas limités au seul registre familier. On peut, par exemple, rendre pour des peanuts par pour des prunes, ce qui reste familier. Mais on peut aussi dire pour trois fois rien, pour un salaire dérisoire, expressions qui appartiennent à la langue soutenue.

Évitez le franglais

La collection Les Dicos d'or de Bernard Pivot vient aussi de publier un ouvrage consacré aux anglicismes, mais sous toutes leurs formes. Il s'agit d'Évitez le franglais parlez français, d'Yves Laroche-Claire. On y trouve moins de calques ou d'emprunts sémantiques que dans Les Américanismes, et plus de mots anglais. Ce qui est normal, étant donné que l'ouvrage est français. Mais on aurait tort de croire que ce livre ne sera pas utile aux Québécois. Beaucoup de mots anglais employés en France le sont aussi au Québec. Ce qu'on a tendance à nier. S'il est vrai qu'on n'entend pas ici baby-sitter, chewing-gum ou clipboard, on emploie nous aussi antitrust, antidumping, background, briefer, browser, download, doping, fair-play, fan-club, feed-back, fun, lifting, live, pour ne donner que quelques exemples.

Dans la majorité des cas, les solutions de remplacement proposées sont excellentes et variées. Par exemple, l'auteur traduit cool par accommodant, agréable, amène, arrangeant, avenant, décontracté, désinvolte, détendu, facile, permissif, sans complexe, sans complication, sans-façon, sympa. Autant de solutions que vous pourrez suggérer à votre adolescent qui, à toutes les questions, vous répond: Cool!

On notera avec plaisir que certaines solutions sont déjà en vigueur ici. C'est le cas, par exemple, de but, personne ne disant goal au Québec.

D'autres solutions en revanche sont typiquement françaises. Ainsi, on traduit break point, dans le langage du tennis, par balle de brèche, alors qu'au Québec on parle plutôt de balle de bris. J'aime bien la traduction française, qui a d'ailleurs fait l'objet d'une recommandation officielle. Mais elle est rarement appliquée. Dans la presque totalité des cas, en effet, la presse française emploie paresseusement break. Alors, à tout prendre, je préfère notre calque balle de bris.

Évitez le franglais parlez français est incontestablement un ouvrage puriste. On déconseille, en effet, de nombreux anglicismes depuis longtemps en usage tant en France qu'au Québec. Je pense à des mots comme boycotter, gadget, globe-trotteur (forme pourtant francisée), hamburger, klaxon, etc. Mais le but d'un tel ouvrage étant de s'attaquer aux anglicismes, je ne vais pas reprocher à son auteur d'aller trop loin. D'autant plus que personne n'est obligé d'accepter toutes les solutions proposées. Si vous vous y aventurez, vous en ressortirez sans doute un peu moins paresseux vis-à-vis des anglicismes et vous deviendrez probablement moins tolérant à l'égard de mots courants comme gag, look ou show, dont il existe, vous verrez, bien des équivalents français.

Toast et parking

Est-ce vrai que le mottoastest un mot d'origine française de même queparking, qui viendrait paraît-il deparcage?

André Beauchamp

Selon le Dictionnaire historique de la langue française (Robert), le mot toast est un emprunt à l'anglais, qui lui-même l'avait emprunté au vieux français tostee, dérivé de toster, qui signifie " griller, rôtir ". Quant au terme parking, il vient en fait du verbe to park, dérivé de park, " lui-même emprunté au français parc au XIIIe siècle ".

Petits pièges

Voici les pièges de la semaine dernière:

1. Ça me fait du sens.

2. Elle est excessivement intelligente.-

Les locutions faire du sens et ne pas faire de sens sont des calques de make sense et de doesn't make sense. En français correct, il faut plutôt dire d'une chose qu'elle a du sens ou qu'elle n'a pas de sens, qu'elle est logique ou illogique, qu'elle est sensée ou insensée, qu'elle est intelligible ou inintelligible, qu'elle a du bon sens ou qu'elle est sans bon sens.-

Excessivement signifie " avec excès ". Il est donc impropre de lui donner le sens de extrêmement, au degré le plus élevé. Cet emploi est à éviter en particulier devant les mots exprimant une qualité comme bon, brillant, intelligent, etc.

Il aurait donc fallu écrire:

1. Ç'a du sens (c'est plein de bon sens).

2. Elle est extrêmement (très) intelligente.

Voici les pièges de cette semaine. Les phrases suivantes comprennent chacune une faute. Quelles sont-elles?

1. Des offres bidons.

2. Nous prenons pour acquit que vous êtes d'accord avec nous.

Les réponses la semaine prochaine.

Faites parvenir vos questions, vos suggestions ou vos commentaires par courriel à paul.roux@lapresse.ca ou par la poste au 7, rue Saint-Jacques, Montréal (QC), H2Y 1K9.
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