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 Les musclés de la Ligue de défense juive

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mihou
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mihou


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13042006
MessageLes musclés de la Ligue de défense juive

Les musclés de la Ligue de défense juive (Le Monde 14-4-06)

Les musclés de la Ligue de défense juive


Créée en 2001 par un ancien du Bétar, la LDJ s'inspire de la Jewish Defense
League, fondée aux Etats-Unis en 1968 par le rabbin raciste Meir Kahana. Enquête
sur un groupuscule violent



Le Bétar existe-t-il encore ? Le mouvement de jeunesse " musclé " du Likoud de
France, qui a défrayé la chronique dans les années 1990 pour ses opérations
violentes contre des auteurs négationnistes, ne fait plus parler de lui. Lors de
la manifestation du 26 février, en mémoire d'Ilan Halimi, le chandelier à sept
branches sur fond bleu, qui le symbolise, était invisible. Aucune banderole,
aucune pancarte. " Nous sommes dans une période de stand-by très provisoire, se
défend David Reinachc, l'un des responsables du mouvement. Nous attendons un
nouveau "chaliah" ", autrement dit, un responsable israélien envoyé pour
encadrer le mouvement.

Il n'empêche. Pour beaucoup d'observateurs du monde juif, une page est tournée.
Dans les cortèges communautaires, les drapeaux du Bétar ont été supplantés par
un poing jaune sur fond d'étoile de David. Le 26 février, on comptait une
quinzaine de ces emblèmes dans la manifestation parisienne. La Ligue de défense
juive (LDJ) ne se cache plus. Elle s'affiche et tient désormais le rôle du
méchant, à l'extrême droite de la communauté juive organisée.

On en sait désormais un peu plus sur ce mouvement, qui n'a pas d'existence
légale et cultive une forme de clandestinité. La Ligue a été créée en 2001 par
Pierre Lurçat, un ancien responsable du Tagar, la branche étudiante du Bétar.
Peu de temps après, le fondateur a fait son alya (émigration) en Israël, pays où
il exerce maintenant la profession d'avocat. Partie d'une quinzaine de militants
il y a cinq ans, la LDJ en compterait plus d'une centaine aujourd'hui,
principalement en région parisienne. Une tentative d'ouvrir une antenne à
Strasbourg a échoué.

Dans la capitale, la Ligue est structurée principalement autour de quelques
clubs de krav maga, une sorte de close-combat. Contrairement aux arts martiaux
asiatiques, qui incluent une part de spiritualité et une dimension esthétique,
ce sport de combat créé par l'Israélien Imi Lichtenfeld est directement orienté
vers l'efficacité. Son principe de base a été résumé en une phrase par le
fondateur : " Pas de loi, aucune limitation sur le plan des techniques, pas
d'interdits, tous les coups sont permis. " Dans la communauté juive, la montée
des actes antisémites a contribué à sa popularité. Selon Jonathan, qui enseigne
le krav maga dans le cadre d'une formation proposée par l'Union des étudiants
juifs de France (UEJF), " quand on prononce ce mot devant des élèves juifs, une
lueur passe dans leurs yeux. Sans doute parce que c'est le sport des commandos
de Tsahal. L'avantage du krav maga par rapport aux autres arts martiaux, c'est
que ses méthodes sont simples, logiques et efficaces ".

A Paris, la LDJ entraîne ses membres dans trois clubs. L'un de ses responsables,
Simon - il refuse de donner son nom de famille - , âgé de 36 ans, explique
comment se déroule la formation des militants : " Nos membres s'entraînent au
krav maga deux fois par semaine. Chaque séance dure deux heures et est suivie
par un point d'actualité ou une conférence qui dure une heure. Soit trois heures
en tout. Notre priorité est de former des militants. Nous ne sommes pas un club
de vacances ! " La LDJ recrute ses membres en distribuant des tracts, notamment
dans les lycées privés juifs de la région parisienne. Elle ne prétend pas
constituer un parti de masse, mais plutôt une organisation élitiste. " Nous
labourons le terrain. Notre objectif se situe à long terme ", analyse Simon.

Historiquement, la Ligue se rattache à la Jewish Defense League, fondée en 1968
par le rabbin extrémiste Meir Kahana, d'abord aux Etats-Unis, puis en Israël.
Son créateur a également fondé le parti Kach, qui prônait l'expulsion des
populations arabes de Palestine hors du " Grand Israël ". Le parti a été,
officiellement, dissous par le gouvernement israélien en 1994, pour cause de
racisme. Le rabbin Meir Kahana a été assassiné à New York en 1990.

En France, les responsables de la LDJ nient être affiliés idéologiquement au
mouvement du rabbin Kahana. " Nous lui avons seulement emprunté l'appellation et
le logo, affirme Simon. Le poing jaune, c'est pour notre identité visuelle.
C'était aussi le symbole de l'insurrection du ghetto de Varsovie. Nous avons
deux axes idéologiques : la lutte contre l'antisémitisme et la défense d'Israël.
" En ce qui concerne la politique israélienne, la LDJ se sent proche du bloc
Ihoud Leoumi (Union nationale), un rassemblement de plusieurs partis d'extrême
droite qui prône le " transfert " des Palestiniens, et du parti Israël Beteinou
(Notre maison Israël), fondé par l'immigrant russe Avigdor Liberman. " Beaucoup
de nos membres étaient auparavant au Likoud ", avance Michaël Carlisle, l'un des
responsables de la Ligue contacté par téléphone.

La LDJ invoque aussi les écrits du très laïque Zeev Jabotinsky, le père du
courant sioniste ultranationaliste, dit " révisionniste ". Cette référence ne
l'empêche pas d'organiser, deux fois par an, un voyage en Israël et dans les
colonies religieuses de Cisjordanie, notamment à Hébron et Kiriat Arba. Dans le
champ politique français, les responsables de la LDJ nient toute sympathie pour
le Front national. " Nous ne pouvons accepter les récentes déclarations de Bruno
Gollnisch sur les chambres à gaz, justifie Michaël Carlisle. En revanche,
Philippe de Villiers est bien parti pour capter le vote contestataire juif. Si
nous devions donner une consigne de vote, ce serait en sa faveur. "

A entendre ses militants, la Ligue se sent pousser des ailes. " Nous sommes les
porte-drapeaux de la jeunesse juive, se vante Simon. La montée de
l'antisémitisme nous a donné raison. " Le mouvement tient un discours sévère sur
les dirigeants communautaires. " Les notables du Conseil représentatif des
institutions juives de France (CRIF) sont motivés par des ambitions
personnelles, se plaint Simon. Il y a un écart énorme entre la base et le
leadership communautaire. " Un seul dirigeant, et non des moindres, trouve grâce
à ses yeux : Roger Cukierman, président du CRIF. " C'est un homme honnête ",
tranche-t-il.

Michaël Carlisle affirme qu'après la mort d'Ilan Halimi, la LDJ a reçu sur son
site Internet " vingt à trente demandes d'adhésion chaque jour ". A l'entendre,
son mouvement aurait infiltré l'UEJF, le service de protection de la communauté
juive (SPCJ) et même le comité exécutif du CRIF ! " Nous y avons deux
sous-marins ", dit-il. " Je crois qu'ils sont plus bruyants que nombreux ",
tempère Ariel Goldman, porte-parole du SPCJ, qui qualifie par ailleurs d'"
abracadabrantesques " les accusations d'infiltration.

Régulièrement, des militants propalestiniens sont agressés par des bandes de
jeunes casqués ou cagoulés. Michaël Carlisle n'endosse aucun de ces actes
violents. " L'autodéfense est une chose, la violence gratuite en est une autre,
déclare-t-il. Nous calmons les jeunes et les excités ! " Malgré ces dénégations,
quelques actes peuvent être imputés à coup sûr à des militants liés de près ou
de loin à la LDJ. Le 30 décembre 2003, des étudiants de l'Association générale
des étudiants de Nanterre (AGEN), une association d'extrême gauche
propalestinienne, sont agressés dans l'enceinte même du tribunal administratif
de Paris. Les victimes reconnaissent un de leurs agresseurs, Anthony A. Celui-ci
est condamné, le 16 décembre 2004, à dix mois de prison avec sursis. Simon, le
militant parisien de la LDJ, admet que le jeune homme faisait partie de la "
base " de son mouvement, même s'il nie toute implication directe de la Ligue. La
LDJ s'est également fait connaître en créant un " prix Goebbels de la
désinformation ", décerné en 2002 à l'Agence France-Presse et au correspondant
de France 2 en Israël, Charles Enderlin.

En réalité, il faudrait parler d'une " nébuleuse LDJ ", pour reprendre le titre
d'une enquête publiée en 2003 dans Tohu-Bohu, la revue de l'UEJF. Autour d'un
noyau de militants gravitent des individus plus ou moins bien contrôlés, parfois
très jeunes (jusqu'à 14-15 ans), circulant en bande et prêts à en découdre à la
moindre occasion. Ce fait était particulièrement visible dans la manifestation
du 26 février. Les militants défilaient en groupe serré derrière les pancartes
arborant le poing jaune. Au même moment, des jeunes avec blousons de cuir et
casques de moto couraient sur les trottoirs, en tête de la manifestation, et
s'en prenaient à tout ce qui paraissait arabe (keffiehs, enseigne de restaurants
de kebabs, etc.).

Pour certains responsables communautaires, le succès de la Ligue de défense
juive est inquiétant. " C'est un mouvement raciste, qui prospère sur l'idée que
la population juive n'a plus d'avenir en France ", déplore Benjamin Abtan,
président de l'UEJF. " Le problème, c'est le déplacement à droite de l'axe
idéologique des institutions communautaires, s'alarme le politologue Jean-Yves
Camus. Aujourd'hui, Roger Cukierman est présenté par certains, dans la
communauté juive, comme un dangereux gauchiste ! "

Xavier Ternisien
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