Un coup d'état - de loin la meilleure option à long terme pour les Etats-Unis.
Une négociation acceptable des conditions et des restrictions - autre excellente solution pour les Etats-Unis. Bien sûr, le coup d'état est nettement préférable pour les Etats-Unis car cela garantirait une neutralisation totale de la bourse qui ne représenterait plus une menace pour leurs intérêts. Cependant, si le coup d'état ou le sabotage échouent, alors la négociation devient à l'évidence la meilleure solution de rechange.
Une résolution de guerre à l'ONU - difficile à obtenir étant donné les intérêts en jeu chez les états membres du Conseil de Sécurité. Mais tout le discours fébrile autour d'un développent d'armes nucléaires en Iran est clairement destiné à préparer une telle éventualité.
Une Frappe Nucléaire Unilatérale - un choix stratégique terrible pour toutes les raisons liées à l'éventualité suivante : la Guerre Totale Unilatérale. Les Etats-Unis feront probablement appel à Israël pour mener ce sale boulot.
Une Guerre Totale Unilatérale - à l'évidence, la plus mauvaise des solutions. D'abord, les ressources militaires US ont déjà été entamées par deux guerres. Ensuite, les Etats-Unis dégraderont encore plus leurs relations avec d'autres nations importantes. Troisièmement, les grands pays possesseurs de dollars pourraient riposter en se débarrassant discrètement de leurs montagnes de billets verts et empêcher ainsi les Etats-Unis de financer leurs nouveaux projets militaires. Enfin, l'Iran a des alliances stratégiques avec de puissantes nations, ce qui pourrait les entraîner dans la guerre ; l'Iran a une telle alliance avec la Chine, l'Inde, et la Russie, connue sous le nom de Groupe de Coopération de Shanghai, ou Coop de Shanghai, et un pacte avec la Syrie.
Quelque soit le choix, d'un point de vue purement économique, si la Bourse iranienne de pétrole devait prendre son envol, elle serait adoptée par de grandes puissances économiques et précipiterait la chute du dollar. La chute du dollar accélérerait l'inflation aux Etats-Unis et ferait monter les taux d'intérêts US. A ce stade, la Fed (banque centrale US - NDT) se retrouverait à devoir choisir entre Charybde et Scylla - entre la déflation et l'hyperinflation - et serait rapidement obligée de prendre soit sa « médecine habituelle », de ralentir l'inflation en augmentant les taux d'intérêt, provoquant ainsi une dépression économique majeure, un effondrement de l'immobilier, un implosion des valeurs boursières et un effondrement financier total, ou bien de choisir une voie de sortie « à la Weimar » par l'inflation, ce qui écornera les rendements des placements à long terme, fera décoller les hélicoptères noiera le système financier sous des tonnes de liquidités, mettra fin aux LTCM ( ? du traducteur ) et provoquera l'hyperinflation de l'économie.
La théorie autrichienne sur la monnaie, le crédit et les cycles nous enseigne qu'il n'y a rien entre Charybde et Scylla. Tôt ou tard, le système monétaire devra basculer d'un côté ou de l'autre, obligeant la Fed à faire un choix. Il ne fait aucun doute que le commandant en chef Ben Bernanke, grand connaisseur de la Grande Dépression et fin pilote de (l'hélicoptère) Black Hawk, choisira l'inflation. Hélicoptère Ben, inconscient de la Grande Dépression telle qu'elle est analysée par Rothbard, a néanmoins retenu les leçons sur le pouvoir destructeur de la déflation. Le Maestro lui a enseigné que la panacée à tout problème financier, dans tous les cas, c'est l'inflation. Il a même enseigné aux japonais sa méthode originale pour lutter contre la déflation. Comme son mentor, il a rêvé de livrer une bataille au sein d'un hiver de Kondratieff. Pour éviter la déflation, il fera appel à la planche à billets, il fera décoller les hélicoptères des quelques 800 bases étasuniennes à l'étranger et, si nécessaire, il monétisera tout ce qui lui tombera sous la main. Son œuvre ultime sera la destruction par hyper inflation de la devise étasunienne. Et de ses cendres renaîtra la nouvelle devise de réserve du monde, cette relique barbare qu'on appelle l'or.
Décryptage du facteur aggravant « Intervention militaire contre l'Iran »[3]
Le gouvernement Bush n'autorisera jamais le gouvernement Iranien à ouvrir une bourse où le pétrole s'échangerait en euros. Si cela arrivait, des centaines de milliards de dollars submergeraient en retour les Etats Unis, effondrant le dollar et détruisant ainsi son économie. C'est pourquoi Bush and C° projettent de mener la nation en guerre contre l'Iran. C'est simplement pour protéger le système de mondialisation actuel et la domination perpétuelle du dollar comme monnaie de réserve.
La plainte selon laquelle l'Iran développe des armes nucléaires n'est rien d'autre qu'un prétexte pour lancer la guerre. La NIE (National Intelligence Estimate) prévoit que l'Iran ne sera pas capable de produire des armes nucléaires avant peut-être dix ans. Tout comme le chef de l'AIEA, Mohamed ElBaradei, a dit et répété que les inspecteurs de son agence n'avaient trouvé « aucune preuve » de programme d'armes nucléaires.
Il n'y a pas d'armes nucléaires ou de programmes d'armes nucléaires, par contre le plan économique de l'Iran pose une menace existentielle aux USA.
Outre les atouts géostratégiques de l'Iran dans la crise actuelle, qui notamment lui permettent d'intervenir aisément et avec un impact majeur sur l'approvisionnement pétrolier de l'Asie et de l'Europe (en bloquant le Détroit d'Ormuz), sur les conflits en cours en Irak et en Afghanistan, sans même mentionner le recours éventuel au terrorisme international, le contexte global de défiance envers Washington crée une situation particulièrement problématique. Loin de calmer les craintes éventuelles concernant l'accession de l'Iran au statut de puissance nucléaire, tant en Asie qu'en Europe, une intervention militaire contre l'Iran entraînera une désolidarisation quasi-immédiate des opinions publiques européennes, dans un contexte d'absence quasi-complète de crédibilité de Washington sur ce type de dossiers depuis l'invasion de l'Irak, qui empêchera les gouvernements européens de faire autre chose que suivre leurs opinions publiques. Parallèlement, le risque de flambée des cours du pétrole qui suivrait une telle intervention conduira les pays asiatiques, Chine en tête, à s'opposer à une telle option, obligeant dans ce cas les Etats-Unis (ou Israël) à intervenir seuls, sans caution de l'ONU, et ajoutant donc une grave crise militaire et diplomatique à la crise économique et financière.
Les facteurs pertinents de la crise économique américaine
LEAP/E2020 estime également que ces deux décisions, non officielles, vont entraîner les Etats-Unis et le monde dans une crise monétaire et financière, puis économique sans précédent à l'échelle planétaire. La monétarisation de la dette américaine est en effet un terme très technique pour décrire une réalité d'une simplicité catastrophique : les Etats-Unis entreprennent de ne pas rembourser leur dette, ou plus exactement de la rembourser en « monnaie de singe ». Et ils anticipent une accélération du processus fin Mars en coïncidence avec le lancement de la Bourse Iranienne du Pétrole qui ne peut que précipiter les ventes de Bons du Trésor US par leurs détenteurs non américains.
A ce propos, il est utile de méditer l'information suivante : la part de la dette du gouvernement américain possédée par les banques américaines est tombée à 1,7% en 2004, alors qu'elle était de 18% en 1982. Parallèlement la part de cette même dette détenue par les opérateurs étrangers est passée de 17% en 1982 à 49%. → Question : Comment se fait-il que ces dernières années les banques américaines se soient débarrassées de presque toute leur part de la dette publique américaine ?
Parallèlement, afin d'essayer d'éviter en interne l'explosion de la « bulle immobilière », sur laquelle repose l'essentiel de la consommation des ménages américains, et à un moment où le taux d'épargne américain est devenu négatif pour la première fois depuis 1932 et 1933 (au creux de la « Grande Dépression »), l'administration Bush, en partenariat avec le nouveau patron de la Fed, adepte de cette approche monétaire, va inonder le marché américain de liquidités.
Quelques effets attendus de cette rupture systémique
Pour LEAP/E2020, la conjonction, non accidentelle, des décisions iranienne et américaine, marque donc une étape décisive dans le déclenchement d'une crise systémique marquant la fin de l'ordre international tel que constitué après la Deuxième Guerre Mondiale et se caractérisera notamment d'ici la fin 2006 par une chute brutale de la valeur du Dollar US (pouvant conduire à 1 Euro = 1,70 Dollars en 2007) et une pression à la hausse immense sur l'Euro, une hausse importante du prix du pétrole (plus de 100$ le baril), une aggravation de la situation militaire américaine et britannique au Moyen-Orient, une crise budgétaire, financière et économique américaine comparable par son ampleur à celle de 1929, des conséquences économiques et financières très graves pour l'Asie en particulier (et notamment la Chine) mais aussi pour le Royaume-Uni, un arrêt brutal du processus économique de globalisation, un effondrement de l'axe transatlantique et une montée générale connexe de tous les dangers politiques intérieurs et extérieurs sur l'ensemble du globe.
Pour le particulier détenteur de Dollars, comme pour l'entreprise transnationale ou les décideurs politiques et administratifs, les conséquences de cette semaine de la fin Mars 2006 seront cruciales. Ils impliquent dès aujourd'hui de prendre des décisions difficiles (anticiper une crise est toujours un acte complexe puisqu'il se fonde sur un pari) mais urgentes car une fois la crise déclenchée, c'est le « sauve-qui-peut » général, et l'échec assuré pour ceux qui auront choisi d'attendre.
Pour les particuliers, le choix s'impose de lui-même : le dollar n'est plus une valeur refuge. La montée vertigineuse de l'or depuis un an prouve d'ailleurs que nombreux sont ceux qui ont anticipé cette évolution de la monnaie américaine.
Alternatives pacifiques [4]
Il y a des solutions pacifiques à ce dilemme, mais pas si le gouvernement Bush persiste à se cacher derrière la stupide tromperie du terrorisme ou d'un programme imaginaire d'armes nucléaires. Bush a besoin de se mettre au clair avec le peuple Etatsunien en ce qui concerne la nature réelle de la crise d'énergie mondiale et cesser d'invoquer Ben Laden et les AMD pour justifier sa politique d'agression. Nous avons besoin de toute une stratégie énergétique, (incluant le financement de l'état pour des projets de conservation, de sources d'énergies alternatives, et le développement d'une nouvelle lignée de véhicules hybrides « made in USA ») de sincères négociations avec l'Iran pour réguler la quantité annuelle de pétrole vendue en euros (pour faciliter une sortie ordonnée du dollar) et enfin une « approche internationale collective » de la consommation et de la distribution de l'énergie (sous les auspices de l'assemblée générale de l'ONU)
Une plus grande parité des monnaies devrait être encouragée comme moyen de renforcer les démocraties et de revigorer les marchés. C'est promettre le souffle d'une nouvelle vie dans le libre échange que d'autoriser d'autres modèles politiques à s'épanouir sans crainte de se voir engloutis par le capitalisme. La domination actuelle du dollar a créé un empire mondial qui dépend largement de sa dette, de la torture et de la guerre pour maintenir sa suprématie.
La bourse Iranienne du pétrole pose bien le plus grand des défis au monopole du dollar et à ses souteneurs de la Réserve Fédérale. Si le gouvernement Bush poursuit son intention de frappes nucléaires d'anticipation sur les soi-disant sites d'armes, leurs alliés s'en trouveront d'autant plus aliénés et les autres seront obligés de répondre. Comme le dit le Dr Petrov, « Les pays détenant le plus de dollars pourraient décider de riposter calmement en écoulant pas cher leurs propres montagnes de dollars, empêchant ainsi les US de financer davantage leurs ambitions belliqueuses. »
[1] http://www.europe2020.org/fr/section_global/150206.htm
[2] Source en anglais : www.gold-eagle.com/editorials_05/petrov011606.html
Traduction Viktor Dedaj pour Cuba Solidarity Project http://perso.club-internet.fr/vdedaj/cuba/ Source en français : http://www.legrandsoir.info/article.php3 ?id_article=3214
[3] http://www.dissidentvoice.org/Jan06/Whitney24.htm
[4] http://www.dissidentvoice.org/Jan06/Whitney24.htm
[5] Eberhard Hamer, professeur à l'institut des classes moyennes de Hanovre
Lundi 27 Février 2006
Alter Info
Source :
http://www.alterinfo.net