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 [Inédit]Les Humanités Classiques Africaines pour les enfants

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Soundjata
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Nombre de messages : 50
Date d'inscription : 30/06/2005

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22032006
Message[Inédit]Les Humanités Classiques Africaines pour les enfants

Les Humanités Classiques Africaines pour les enfants

[Inédit]Les Humanités Classiques Africaines pour les enfants Jpoenfant0mh

Auteur : Jean-Philippe Omotunde
Editeur : Éditions Menaibuc (www.menaibuc.com)
Genre : livre pédagogique pour enfant
Format : 21 x 29.7 cm
Nombres de pages : 93 pages
Parution : mars 2006
Prix : 14€
ISBN : 2-911372-87-5
EAN : 978 2911372872


Nous sommes convaincu que ce nouveau livre de Jean-Philippe OMOTUNDE fera date pour le combat que nous menons, depuis de nombreuses années, contre la falsification de l’Histoire des Noirs. En effet,Au niveau des écrits, ce livre est le premier qui aborde, pour la jeunesse, la quasi-totalité des thèmes les plus fondamentaux de l’Histoire des Nègres, depuis les premiers homos sapiens jusqu’à aujourd’hui.

Nous souhaitons que ce travail enrichissant sera fortement diffusé dans toutes les écoles d’Afrique et des Antilles. Nous espérons qu’il y aura de nombreux enseignants, assez courageux, pour inclure dans leur programme, en France continentale, les différentes thématiques abordées ici.

Nous conseillons aussi ce beau livre à tous les parents qui veulent vraiment le bien de leurs enfants.

Jean-Philippe OMOTUNDE apporte ici une grande contribution contre l’aliénation mentale des enfants panafricains. Nous parions que les adultes seront, eux aussi, séduits par la formule.

Vie, Santé, Force !

ETILE René-Louis Parfait Égyptologue - Ingénieur

Sortie du nouvel ouvrage de Jean Philippe Omotunde
UNE FOIS N’EST PAS COUTUME, JEAN PHILIPPE OMOTUNDE FAIT L’IMPASSE SUR LA CIBLE DES ADULTES.


Interview de JPO par Sylvia M'Bocké :

Après ses 3 premiers ouvrages aux éditions Menaibuc, Jean Philippe Omotunde m’a annoncé la parution imminente de son quatrième volume. J’ai voulu en savoir plus car connaissant l’auteur, il nous réserve sûrement une agréable surprise.

Sylvia M’Bocké : Jean Philippe Omotunde, bonjour... Vous m’avez parlé lors d’un récent entretien téléphonique, de la parution prochaine de votre 4ème ouvrage aux éditions Menaibuc. J’ai donc souhaité le faire découvrir en exclusivité au public à travers un petit entretien tout fait cordial. Alors voilà, comme beaucoup de personnes, je souhaite connaître le sujet que vous avez cette fois choisi d’aborder ?

JPO : Bonjour Sylvia... Vous serez peut être très surprise par ce quatrième ouvrage, car il n’est absolument pas comme les 3 premiers.

SM : C’est-à-dire ? Nous voulons en savoir plus.

JPO : Cette fois, j’ai décidé de faire plaisir aux enfants et aux adolescents en écrivant un ouvrage qui leur permettra de découvrir l’histoire de leurs ancêtres de façon pragmatique et ludique. Les spécialistes panafricains depuis Cheikh Anta Diop, ont fait un travail d’investigation historiographique colossal mais encore faut-il pouvoir expliquer aux jeunes générations, les tenants et les aboutissants de toutes ces recherches.

SM : L’idée de vous lancer dans la confection d’un tel ouvrage vient de vous ?

JPO : Non, comme pour mon troisième ouvrage, c’est le public qui m’a demandé d’aborder cette thématique pour aider les pères et les mères consciencieux, à faire découvrir la richesse de l’histoire africaine à leurs enfants. J’aborde ainsi dans mon livre, l’histoire africaine de la préhistoire à l’antiquité.

SM : Je découvre que vous l’avez intitulé, Les Humanités Classiques Africaines pour les enfants, apprendre en s’amusant, de 4 à 14 ans et plus. C’est tout un programme.

JPO : Comme l’ouvrage s’adresse principalement aux jeunes enfants, je voulais qu’ils puissent s’amuser tout en découvrant l’extraordinaire richesse de leur patrimoine historico-culturel. J’alterne donc les passages explicatifs avec des jeux, du coloriage, etc. L’intérêt est de capter leur attention et les familiariser avec les travaux du professeur Cheikh Anta Diop.

Vous savez, contrairement à ce que l’on croit, peu de personnes achètent et lisent les ouvrages consacrés à l’histoire africaine. C’est particulièrement frustrant lorsque l’on voit l’énormité du travail réalisé pour publier un ouvrage. Pour beaucoup trop de jeunes kamits, Cheikh Anta Diop reste encore un parfait inconnu. J’aimerai par exemple, que le rappeur 50 cent puisse partager la même notoriété avec le professeur Diop auprès des 10, 15 ans. Vous voyez le défi que nous avons à relever. Mais ensemble, nous pouvons y arriver.

SM : N’est-ce-pas quelque peu délicat d’utiliser le terme « d’Humanités Classiques Africaines » dans le titre de votre ouvrage ? Car c’est un terme qui n’évoque pas grand-chose pour beaucoup de monde. Alors pourquoi l’avoir gardé ?

JPO : Nous devons faire un travail de fond pour démocratiser la notion d’Humanités Classiques Africaines auprès du public. Tout peuple possède ses propres Humanités Classiques et celles-ci servent de base opérationnelle, de fondation culturelle et de matrice historiographique dans l’élaboration du programme pédagogique utilisé dans les écoles. Quoi de plus navrant qu’un jeune kamit parlant d’Abraham, de Platon ou de Pythagore comme faisant partie intégrante de sa filiation historique. Platon et Pythagore ont étudié leur discipline en Afrique, quant à Abraham, on cherche encore les preuves de son existence.

Vous comprenez Sylvia, nos jeunes doivent pouvoir trouver, dans le patrimoine de leurs ancêtres africains, des modèles, des noms et des réalisations sur lesquels s’appuieront nos Humanités Classiques Africaines, enseignées dans nos écoles débarrassées de toute tutelle intellectuelle extra-kamite.

Car les Humanités Classiques Africaines dont il est question, se présentent non seulement comme l’études des réalisations et de la pensée rationnelle de nos ancêtres mais aussi comme l’éducation des jeunes générations, c’est-à-dire, l’éducation de leur intelligence, de leur conscience, de leur sagesse et de leur humanité afin de faire germer en eux, ce que l’on appelle couramment « la conscience de soi », sans oublier la notion de défi associé au challenge que représente la Renaissance Africaine. Cheikh Anta appelle aussi cela le bouclier culturel. En fait, tous ces points rejoignent parfaitement les thématiques que nous avons abordé l’an dernier lors du 2ème Colloque International Kamit Menaibuc au Palais des Congrès de Porte de Montreuil.


[Inédit]Les Humanités Classiques Africaines pour les enfants Jpo5tk
JEAN PHILIPPE OMOTUNDE
INTERVENTION AU CHEIKH ANTA DIOP INTERNATIONAL MEETING DE PHILADELPHIE - USA



SM : Contrairement aux 3 premiers ouvrages, cette nouvelle publication est d’un autre format ?

JPO : Oui, cette fois j’ai choisi un format A4 car il correspond mieux au type de format qu’utilisent déjà les jeunes pour ce type de publication. Force est de constater qu’il n’existe pas d’ouvrage traitant de ce type de sujet en direction de cette cible jeunesse. Il fallait combler le vide et c’est cela que j’ai voulu faire et l’avenir dira si j’ai eu raison ou pas. J’espère seulement que les gens qui m’ont demandé de réaliser une telle publication seront satisfaits. J’ai fait de mon mieux avec les moyens disponibles.

SM : On parle souvent des éditions Menaibuc, vu le travail de diffusion de connaissances qui est réalisé. Personnellement, c’est grâce à cette enseigne que j’ai découvert l’histoire africaine qui m’était jusqu’alors parfaitement inconnue. Alors pour vous, comment se passe votre collaboration au sein de la maison Menaibuc ?


JPO : J’essaie d’aider et d’apporter mon savoir faire en terme d’organisation. L’Egypte ne s’est pas construite en un jour mais tous les Kamits ont contribué à sa grandeur. C’est de la même façon que je vois les choses. On a plus de chance de réussir lorsque l’on forme une équipe soudée, solidaire et confiante. Autant aider celui qui entreprend de léguer quelque chose de solide aux jeunes générations plutôt que de le regarder se débattre seul contre les difficultés. Menaibuc est une structure composée uniquement de bénévoles ayant leur activité professionnelle propre et consacrant leur temps extraprofessionnel aux divers projets. Disons, que nous faisons avec les moyens limités que nous avons, en évitant de pleurnicher.

SM : Vous revenez d’un formidable voyage en Egypte avec un groupe d’étudiants de l’Institut Africamaat et des personnes venant des Antilles. Alors, comment était-ce ? Je veux tout savoir...

JPO : Je crois que Salomon avait raison de ne pas baisser les bras et de maintenir ce projet contre vents et marées. L’Egypte m’a retourné, je ne sais toujours pas comment en parler. Les Nègres ont fait des choses durant l’antiquité qui dépassent totalement l’entendement humain. A ce stade, on peut évacuer la question Nègre et se demander tout simplement comment des hommes ont émis l’idée de réaliser des choses totalement impossibles au demeurant sans jamais se permettre de douter.


[Inédit]Les Humanités Classiques Africaines pour les enfants Taem525mo
VISITE DE LA VALLE DES ROIS


Moi, je demande encore un peu de temps pour pouvoir trouver les mots qui correspondent à ce que j’ai vu. Cela peut paraître paradoxal pour quelqu’un qui enseigne à l’Institut Africamaat, mais là, c’est au-delà que tout ce que j’avais imaginé. Quant aux gens du groupe, tout le monde a été formidable. L’un s’est dévoué pour l’autre durant tout le séjour. Non vraiment, nous avons eu une boule au cœur lorsque nous nous sommes quittés à l’aéroport lors du retour. Nous n’avons qu’une hâte, y retourner, tous ensemble.

SM : Revenons à votre ouvrage. On y découvre des thèmes tels que « la naissance de la pensée symbolique », « les origines de la royauté africaine », « les insignes de la royauté pharaonique », « initiation à l’écriture de l’Afrique antique », etc... Vous avez donc jalonné l’histoire de façon précise ?
JPO : L’histoire africaine est tellement riche que je ne pense pas que l’on puisse tout dire dans un seul ouvrage. Il faut une encyclopédie en plusieurs volumes pour essayer de tout cerner. Voilà pourquoi je me suis focalisé sur l’essentiel. Le reste, les jeunes pourront le découvrir dans les ouvrages des chercheurs panafricains et les numéros de la revue Ankh.

Mon souhait est de leur donner des bases, des repères historiographiques et leur permettre de se faire une idée objective de l’histoire de leurs ancêtres. Pour y parvenir, j’ai sollicité au départ des enfants qui m’ont montré les types d’ouvrages qu’ils avaient. Naturellement ceux-ci n’abordaient pas l’histoire africaine mais constituaient pour moi, une base référentielle.

SM : Jean Philippe Omotunde, je vous remercie pour cet entretien et je vous avoue, je suis vraiment impatiente de découvrir cet ouvrage. Pensez vous que la cible des adultes pourrait s’intéresser à cette publication ?

JPO : C’est une publication disons à vocation familiale et je pense qu’on apprendra tous des choses vu la richesse des thématiques abordées. Chacun selon son âge pourra lire, découvrir, jouer, colorier, etc... Donc c’est un nouveau type de publication multi-usages.

SM : Merci beaucoup, Jean Philippe et à très bientôt.

JPO : Mais de rien Sylvia, ce fut avec plaisir.

POUR COMMANDER L’OUVRAGE CLICKEZ ICI


http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=577
Un interview audio est disponible à cette page



Hotep, Soundjata


Dernière édition par le Jeu 13 Avr - 23:19, édité 1 fois
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[Inédit]Les Humanités Classiques Africaines pour les enfants :: Commentaires

Les Humanités Classiques Africaines pour les enfants

Auteur : Jean-Philippe Omotunde
Editeur : Éditions Menaibuc (www.menaibuc.com)
Genre : livre pédagogique pour enfant
Format : 21 x 29.7 cm
Nombres de pages : 93 pages
Parution : mars 2006
Prix : 14€
ISBN : 2-911372-87-5
EAN : 978 2911372872

Téléchargez le communiqué de presse (format PDF) : PDF, 124.4 ko


Hotep, Soundjata
Il nous font avancer : Jean-Philippe Omotunde

1 Bonjour, pourriez-vous vous présenter aux internautes de BCDLABEL.COM ? (Origine, situation familiale, depuis quand vivez-vous en France et surtout à Paris)

Hotep (paix) à tous. Je suis originaire d'une terre kamite nommée Karukéra par les Indiens premiers habitants de l'île (paix à leurs âmes), puis Guadeloupe par les Européens. Je suis venu à Paris dans les années 80 pour y faire des études en marketing et en communication. Par la suite, j'ai décidé de réaliser mon vieux projet d'adolescent : étudier notre histoire !



2 Qu'est ce qui vous a le plus marqué en arrivant à Paris ?

J'ai été surpris de découvrir que les jeunes français n'avaient aucune appréciation exacte des anciennes colonies françaises. Pour eux, situer la Guadeloupe sur un globe terrestre relevait de l'exploit. En cours, on me demandait par exemple, si nous vivions encore dans les arbres ( ?). Paradoxalement, j'ai pris conscience que nous n'avions, qu'une vision très superficielle de notre histoire africaine et panafricaine. Inconsciemment durant notre enfance, nous avions été déconnecté de notre histoire et ceci est très grave.

3 Vous êtes le boss de l'excellent site africamaat.com, comment avez-vous débuté ?

Après avoir étudié l'histoire africaine durant près d'une dizaine années au CERVA et à l'IECA, Abdoulaye un ami webmaster, m'a proposé en 2003 la création d'un site web pour promouvoir les travaux du professeur Cheikh Anta Diop. Notre souhait étant d'être le plus technique et précis que possible dans divers domaines, nous avons donc formé une équipe pluridisciplinaire de spécialistes en égyptologie, en historiographie des religions et en histoire de civilisations africaines. J'ai donc sollicité René Louis Etilé et Pierre Nillon pour que nous lancions ensemble le projet sous le nom d'agorafrica.com pour finalement changer en africamaat.com. D'autres chercheurs résidant en métropole ou ailleurs sont alors venus renforcer l'équipe initiale, comme Mubabinge Bilolo, Jean Paul Mbelek, Bwemba Bong, Doumbi Fakoly, Pharaon Seti, et bien d'autres sans oublier Salomon et Olivier notre webmaster actuel sans qui l'aventure serait déjà terminée. Notre souhait reste d'offrir à la jeunesse panafricaine, une vision claire et précise de son patrimoine historico-culturel, de la préhistoire à nos jours.
Au-delà, nous avons crée depuis 2 ans l'Institut Africamaat qui dispense des cours sur l'histoire de l'Afrique antique, sans oublier la géopolitique africaine. Nous avons aussi lancé le journal Afrik@raïbes mag aux éditions Menaibuc, pour promouvoir l'histoire scientifique du Monde Noir. Bref, on est finalement assez actif.

4 Vous êtes l'auteur d'un certain nombre d'ouvrages, pouvez-vous nous en parler ?

J'ai publié aux éditions Menaibuc trois ouvrages, L'origine négro-africaine du savoir grec, Les racines africaines de la civilisation européenne et La traite négrière européenne : vérité et mensonges (cf. menaibuc.com). Mes deux premiers ouvrages s'appuient sur le testament historique des grecs anciens qui rend caduque la thèse du « Miracle grec ». Ces derniers ont de leurs propres aveux, largement puisés en Afrique noire, les fondements de leur civilisation (architecture, spiritualité, sciences, philosophie, lois…). Pour le dernier sur la traite européenne, je dirai que c'est l'antidote du poison de la grenouille empêtrée.

Très bientôt, je vais de nouveau publier deux autres ouvrages. Pour les jeunes de 4 à 14 ans, j'ai confectionné un ouvrage didactique qui leur présentera leurs Humanités Classiques Africaines de façon ludique. Et le second concernera la philosophie de l'Afrocentricité qui est à mes yeux la plus judicieuse. Il fallait un éditeur pragmatique, visionnaire, artisan de la Renaissance Africaine et prêt à certains sacrifices pour arriver à dynamiser les travaux des chercheurs panafricains suivant les pas du professeur Cheikh Anta Diop, d'où mon choix des éditions Menaibuc. Rien n'est facile ou acquis d'entrée mais je crois que c'est ensemble que l'on forme une équipe formidable.

[Inédit]Les Humanités Classiques Africaines pour les enfants Jpolivreenfant7zl

5 Chercheur en histoire, spécialiste en communication, enseignant à l'Institut Africamaat. Qu'est ce que vous enseignez exactement ?

Je mets l'accent sur « La transmission du savoir à l'époque de l'Afrique pharaonique » afin d'apprécier la vision de nos ancêtres kamits, d'encourager la comparaison avec l'époque actuelle et enfin, de démontrer qu'il est vital dans le Monde Noir, de bâtir un corpus pédagogique reposant sur nos Humanités Classiques Africaines. Notre principal problème vient du peu d'importance que nous accordons à l'éducation et à la formation de notre jeunesse. Vous savez, l'éducation est une chose sacrée.

En Guadeloupe par exemple, une responsable d'un grand lycée m'avouait en 2004 qu'elle formait les jeunes pour qu'ils aillent travailler en métropole. Ce qui relève d'une entreprise de déformation mentale est appelé ici une formation, cherchez l'erreur !

Nous avons délégué notre responsabilité en matière d'éducation scolaire et spirituelle à une ex-puissance coloniale mais en plus, nous persistons à calquer un modèle pédagogique extra-africain, dont la finalité est de former des assimilés totalement aliénés, dépréciant le merveilleux héritage de leurs ancêtres, glorifiant celui des autres et ne pensant qu'à se désolidariser de leur terre natale, mentalement et/ou physiquement. Nous donnons aux jeunes, non seulement, une instruction et une éducation occidentale, qui plus est, sans aucune « Conscience de soi ». Nous sommes de vrais apprentis pyromanes !

6 Parlez-nous de votre récent séjour en Egypte ?

Sous l'impulsion de Salomon, les éditions Menaibuc et l'Institut Africamaat ont invité nos étudiants et nos lecteurs à visiter pendant une semaine, la terre des anciens : KEMET (l'Egypte). A mon humble avis, c'est la première fois qu'un groupe de Paris se rend en Egypte. Ce que nous avons vu là-bas dépasse l'imagination. Imaginez des sculptures représentant des rois Noirs de 30 à 40 mètres de haut. A l'intérieur des pyramides, le plafond qui est a environ 4 mètres de hauteur, est réalisé avec des dalles de 2 à 3 tonnes. Le temple de Karnak où les Noirs rendaient grâce à Dieu (Amon-Râ) dans l'antiquité est aussi grand que la Défense (à Courbevoie). Tout est gigantesque mais avec une évidente harmonie artistique qui dévoile un profond respect pour Maât (la vérité, justice divine). Ce séjour sur la terre de nos ancêtres Kamits restera encore inoubliable parce que notre groupe était formidable. Avoir fait ce séjour avec tous ces pèlerins Kamits reste pour moi un cadeau d'une valeur inestimable. Salomon avait raison, il fallait y aller pour nous rendre compte des choses de nos propres yeux. D'ailleurs, c'est décidé, on y retourne l'an prochain.

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7 Quels souvenirs vous laissent l'année 2005 ?

Ils sont nombreux. Tout d'abord, il y a nos victoires contre les ventes aux enchères des archives de l'esclavage. Joby Valente a été remarquable dans ce combat. D'autre part, je ne peux oublier le Colloque International Menaibuc 2005 à Paris qui à travers les conférences de plus d'une vingtaine de chercheurs, a insisté sur le rôle des parents dans la transmission de notre patrimoine historico-culturel. Il y a aussi la montée en puissance de nos revendications grâce à un Dieudonné, fin communicateur.

Mais de l'autre côté, on ne peut oublier Katrina, le crash en Martinique, les immeubles qui ont brûlés « comme par magie » à Paris et les refoulés africains à la frontière par un Maroc sponsorisé par la Commission Européenne… Ce fut pour nous l'année de la prise de conscience de la gravité de notre situation sur la scène internationale. Il est vital de réagir !

8 Quels sont, selon vous, les pièges que les Noirs doivent éviter ?

Je pense que mener un combat pour devenir un parfait occidental est faire fausse route. Passer à la télévision ou dans la presse néo-coloniale ne règle pas le fond du problème.En vérité je pense que nous devons nous battre pour reconstruire une Afrique forte et soudée, nous devons nous battre pour offrir aux jeunes la possibilité de vivre bien en Afrique ou dans la Caraïbe. L'aide humanitaire ou les subventions d'Etat entretiennent l'assistanat, la corruption et l'asservissement. Les terres occupées par les Noirs de part le monde, sont des lieux de ponctions financières par des multinationales étrangères et non d'investissement. Les Noirs à travers le monde ne seront en sécurité que lorsque l'Afrique sera forte et indépendante économiquement.

Regardez le débat sur l'esclavage et la colonisation, l'Afrique reste muette car elle est asservie. Libérons l'Afrique de ses chaînes et nous retrouverons notre dignité. Nous voulons que l'Afrique soit forte, soyons forts…Le reste est du blabla ! La France est endettée, les USA et bien d'autres pays occidentaux aussi, ont-ils pour autant confié leur économie au FMI ou à la Banque Mondiale ? Il s'agit pourtant de leurs propres institutions, non ? En fait, ils connaissent bien le requin financier sans pitié qu'ils ont façonné !

9 Citez nous 5 personnalités kamites qui ont marqué 2005

Dans le désordre, je pense à Christiane Taubira, Dieudonné Mbala Mbala, Joby Valente, Claude Ribbe et Théophile Obenga. Chacun possède sa personnalité mais c'est surtout en terme d'efficacité qu'il faut apprécier leur stratégie.

10 Que pensez-vous de la situation des noirs en France ?

La prise de conscience est en marche. Les manipulations médiatiques se multiplient mais les choses avancent. Néanmoins, la vision de la situation est beaucoup trop fragmentaire et les défenseurs de tel ou tel cercle d'intérêt extra-kamites, encore nombreux. Nous devons résolument nous consacrer à défendre les intérêts matériels et moraux des Noirs dans leur ensemble car tous, nous sommes logés à la même enseigne. Nous devons aller à l'essentiel…

En reconstruisant l'Afrique, en la remettant sur les rails, nous nous reconstruirons nous-mêmes. L'Afrique a inventé les termes « unité », « union », « s'unir » vers 3 400 avant J. C. lors de la cérémonie du Séma-Tawy (Union des 2 Terres) réalisée par le roi soudanais Narmer, fondateur de la civilisation égypto-nubienne. Nos ancêtres lumineux de la vallée du Nil, nous ainsi montrent la voie. L'occident à tout fait pour diviser le monde noir, hors seule l'union est d'essence divine. La Caraïbe à tout à gagner avec une Afrique forte. Haïti aussi ! Le savoir que nous accumulons doit être mis au service de cette noble cause. Là-dessus, je rejoins notre illustre prophète Marcus Garvey.

11 Que manque-t-il à Paris selon vous ?

Paris a encore besoin d'avoir de véritables ambassadeurs du Monde Noir, capables de parler objectivement de nos réalités et de notre histoire. Les média font un véritable travail de sape et de désinformation. L'école même n'est pas sans reproche.

Mais plus que tout, nous avons besoin d'un lieu de culture afrocentriste. Lorsque que je dis « Afrocentriste », je veux dire témoignant de l'histoire panafricaine dans une vision africaine de la vie, des hommes et de leurs réalisations scientifiques et technologiques.

Il manque aussi cruellement de commerces et d'entreprises kamits et je dis cela dans le sens où nous devons être en mesure de générer nos propres emplois. Cette dynamique existe partout sauf en France à cause, entre autre, du type de gouvernement rétrograde.

12 Vos adresses préférées à Paris

J'en ai pas mal. Le musée Dapper, l'Institut Africamaat, la librairie Présence Africaine, le musée du Louvres pour ses antiquités kamites, le centre Georges Pompidou, la cité des sciences à la Villette, le stade de France pour ses grands événements sportifs, le théâtre de Dieudo, la porte de Versailles pour ses expositions et l'aéroport pour aller souvent en Guadeloupe.

Paris le 10 mars 2006

http://www.bcdlabel.com/ilsnousfontavancer.php?c_id=7



Hotep, Soundjata
 

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