Solutions pour couple embêté
Girard, Michel
Q: J'ai 44 ans et mes revenus annuels bruts sont de 33 000 $. Nous avons deux filles de 14 et 17 ans. Mon conjoint a 50 ans et gagne un salaire de base de 48 000 $ par année avec des bonus sur ventes, ce qui totalise en moyenne un revenu de 70 000 $. Notre budget est toujours basé sur son salaire de 48 000 $. Pour ce qui est des placements (cela n'a jamais été notre priorité... tous les bonus ont fondu dans la rénovation de la maison), j'ai environ 7000 $ en REER et je contribue dans le RREGOP (je pourrai recevoir 51 % de mon salaire à 60 ans ou 61 % à 65 ans) et mon conjoint a 23 000 $ en REER.
Nous avons une hypothèque de 72 000 $ (à 6,25 % pour 5 ans)- échéance: mai 2006.
Nous sommes tentés de vendre notre maison. Dû à la folie du marché, un agent d'immeuble essaie de nous convaincre qu'elle peut la vendre à 225 000 $. Nous l'avons payée 115 000 $ en 1998 et nous avons injecté environ 50 000 $ en rénovations.
Que faire? Nous aimons beaucoup notre maison, mais elle prend beaucoup de notre temps et de notre argent. Et comme nous n'avons pas 20 ans, on aimerait bien faire autre chose que rénover ou frotter. En passant, la plupart des rénovations sont effectuées par mon conjoint.
Un couple embêté, J et J
R: J'ai l'impression que votre maison commence sérieusement à vous déprimer le moral et le portefeuille. Ce qui vous ramène à choisir entre: vendre la maison pour aller vivre en appartement, conserver la maison tout en continuant à investir d'importantes sommes dans la rénovation ou vendre la maison pour acheter un duplex à titre de placement pour vos vieux jours ou pour l'habiter.
Avant de vous donner mon opinion, je vais livrer aux lecteurs d'autres informations cruciales sur votre portrait financier. Vous m'avez mentionné que vous aviez à rembourser pendant encore deux ans et demi un prêt auto de 272 $ par mois, plus un prêt sans intérêt (achat appareils ménagers) à payer en décembre 2005.
D'autre part, vous allez bientôt encaisser, m'avez-vous dit, une somme de 30 000 $, par suite de la vente de la maison de votre père. Une somme d'argent qui pourrait servir à défrayer vos nouvelles rénovations, dîtes-vous, en plus de vous permettre de rembourser 10 000 $ sur l'hypothèque.
Ah! oui, et pour compliquer davantage le choix, vous m'avez affirmé que les REER ça ne vous intéressent pas.
Au premier coup d'oeil, j'ai l'impression que votre principal problème ce n'est pas tant la maison que les fameuses rénovations qui n'en finissent plus. Comme c'est votre conjoint qui les réalise, j'imagine que les travaux accaparent énormément de son temps et du vôtre. C'est pourquoi vous avez l'impression que ça ne finira jamais et conséquemment, ça devient déprimant.
Une des solutions: vous prenez votre " cadeau " de 30 000 $ et vous faites effectuer lesdits travaux de rénovation par un entrepreneur en rénovation. La maison se refera une beauté rapidement et vous pourrez avoir du temps libre pour faire autre chose que rénover!
Acheter de ce temps-ci un duplex à titre d'investissement, je vous le déconseille. Pourquoi? Parce que la demande est trop forte et que conséquemment les prix demandés sont trop élevés.
Le prix des propriétés et des plex a tellement monté ces dernières quatre années que le marché en est devenu surévalué pour un grand bout de temps.
Vendre votre propriété pour 225 000 $ représente certes, dans votre cas, une solution financière intéressante. Non seulement vous allez récupérer les montants investis à l'achat et en rénovations, mais en plus vous allez vous en tirer avec un profit évident, même en additionnant les frais d'intérêt hypothécaire que vous avez payés au fil des ans.
Mais avant de " liquider " votre maison, j'irais visiter des appartements dans les coins qui vous intéressent. Un, cela va vous permettre de découvrir le prix des loyers et deux cela vous donnera un bon aperçu de ce qui vous attend comme logement et environnement.
Par ailleurs, que vous aimiez ou non investir dans les REER, si jamais vous vendez votre maison, je vous invite à investir le maximum dans votre REER et celui de votre conjoint et ce en utilisant de façon optimale tous vos droits de cotisation accumulés au fil des années.
Vous économiseriez ainsi beaucoup d'impôt. Et ces économies d'impôt pourraient être réinvesties dans des placements sans risques, comme les certificats et les billets boursiers.
Qu'arrive-t-il à Talisman?
Q: J'aimerais savoir comment il se fait que Talisman (symbole TLM), qui était à 82,59 $ le vendredi 14 mai, soit à 27,14 $ vendredi dernier?
René
R: La compagnie a tout simplement fractionné ses actions à raison de trois nouvelles actions pour une ancienne. Pourquoi un tel fractionnement? Au Canada, lorsqu'une action dépasse les 60 $, les petits investisseurs n'aiment pas ça. Ils trouvent cela trop cher. Pour contourner le handicap, les compagnies fractionnent leurs actions en deux ou trois. Et comme par magie, les petits investisseurs recommencent à s'y intéresser davantage même s'ils échangent un dollar pour quatre vingt-cinq cents. L'action de Talisman se négocie actuellement à 27,42 $.
Rachat de Netgraphe
Q: Concernant le rachat des actions de Netgraphe par Quebecor au prix de 63 cents, ai-je des recours pour empêcher le retrait des actions de la Bourse? Nous avons acheté ces actions à 10 $. Nous avions confiance que la compagnie redeviendrait rentable. Ce qui arriva en 2004. Quebecor a-t-elle le droit de retirer les actions de Netgraphe du marché à ses conditions?
Lucie L., Sainte-Anne-de-Sorel
R: Quebecor Média est déjà l'actionnaire majoritaire de Netgraphe (WWW). Les petits actionnaires n'ont aucun recours devant l'OPA (offre publique d'achat) de Quebecor Média. Ainsi fonctionne la Bourse. Si cela peut vous consoler, sachez que des investisseurs ont même payé jusqu'à 20 $ pour Netgraphe. J'admets avec vous que 63 cents, cela représente toute une aubaine pour Quebecor Média!
Illustration(s) :
Chamberland, Martin
Acheter de ce temps-ci un duplex peut être un mauvais placement. Parce que la demande est trop forte et que conséquemment les prix demandés sont trop élevés.