Les fonds iUnits du gouvernement fédéral
Girard, Michel
AVERTISSEMENT: Cette chronique hebdomadaire présente une sélection de titres à surveiller. Il ne s'agit toutefois pas de recommandations de La Presse
Quand on investit dans le marché obligataire, ou si vous préférez le marché des obligations négociables, on s'expose à l'impact des fluctuations des taux d'intérêt. Quand les taux montent, la valeur marchande des obligations a tendance à baisser et vice-versa; lorsque les taux optent pour une tendance à la baisse, la valeur marchande des obligations augmente. C'est donc dire que les obligations négociables, en plus des revenus d'intérêt qu'elles versent deux fois par année, peuvent nous rapporter des gains en capital lorsque la valeur marchande grimpe. Par contre, si la valeur marchande des obligations négociables subit un recul, les revenus d'intérêt se feront gruger, en tout ou en partie, par des pertes en capital.
Point important à noter: l'épargnant qui achète à la valeur au pair (100 $) une nouvelle obligation négociable d'un terme de 10 ans, rapportant, par exemple, un intérêt annuel de 5,0 %, ne sera pas victime des fluctuations du marché obligataire s'il conserve ladite obligation jusqu'à échéance.
Les fluctuations des taux d'intérêt ont un impact (à la hausse ou à la baisse) sur notre portefeuille d'obligations lorsqu'on les négocient comme des actions sur le marché obligataire (un marché inter-courtiers) ou lorsqu'on investit dans l'achat de parts de fonds communs d'obligations.
Si le marché obligataire vous intéresse, il y a un autre véhicule de placement à la portée des investisseurs. Il s'agit des fonds iUnits obligations du gouvernement du Canada de cinq ans (iG5) et de 10 ans (iG10). Les parts de ces fonds sont négiciées à la cote de la Bourse de Toronto.
FONDS iG10 (XGX: 28,80 $)
Le portefeuille du Fonds iUnits détient, comme titre obligataire de référence, l'obligation du Canada de 10 ans. En investissant dans ce fonds, les gens acquièrent un certain nombre de parts, dont la valeur fluctuera au gré de l'évolution des taux d'intérêt d'un terme de 10 ans. Le détenteur de parts du Fonds iG10 a la possibilité d'encaisser annuellement deux types de revenu: le revenu d'intérêt tiré des coupons de l'obligation et la distribution des gains en capital réalisés (s'il y a lieu) par le fonds en cours d'année.
Par rapport aux fonds communs d'obligations canadiennes de long terme, le Fonds iG10 offre deux atouts aux investisseurs. Premier atout: les frais annuels de gestion sont minimes (soit 0,25 % de l'actif sous gestion) à comparer aux frais (de 1,80 à 2,50 %) chargés par les gestionnaires des fonds d'obligations.
Deuxième atout: le Fonds iG10 bat d'aplomb la majorité des fonds d'obligations canadiennes de long terme. En date du 30 septembre dernier, le Fonds iG10 a rapporté un rendement de 4,63 % sur un an, soit un point de pourcentage de plus que le rendement médian des fonds d'obligations comparables.
Pour la période de trois ans, le rendement annuel composé du iG10 s'élève à 7,21 %, soit près de deux points de pourcentage de plus que le rendement médian (5,25 %) des fonds d'obligations.
FONDS iG5 (XGV: 28,90 $)
Pour sa part, le portefeuille du Fonds iG5 renferme comme titre obligataire de référence l'obligation du Canada de cinq ans. Les parts du Fonds iG5 vont donc fluctuer en fonction de l'évolution des taux d'intérêt d'un terme de cinq ans.
Le porteur de parts du Fonds iG5 encaissera lui aussi annuellement les deux types de revenu liés aux obligations négociables, voire le revenu d'intérêt tiré des coupons de l'obligation du Canada de cinq ans et la distribution, s'il y a lieu, des gains en capital réalisés par le fonds en cours d'année.
À l'instar du Fonds iG10, le Fonds iG5 présente également deux atouts par rapport aux fonds d'obligations canadiennes d'un terme équivalent de cinq ans.
Le premier atout porte sur les frais annuels de gestion qui s'élèvent à seulement 0,25 % de l'actif sous gestion à comparer à des frais variant de 1,50 à 2,50 % de la part des gestionnaires des fonds d'obligations dits à court terme.
Second atout du Fonds iG5 sur les fonds d'obligations concurrents: le Fonds iG5 a rapporté à ses détenteurs de parts un rendement de 4,0 % sur un an, à comparer à un rendement médian de 1,92 % pour les fonds d'obligations de court terme. Pour la période des trois ans, le Fonds iG5 a procuré un rendement annuel composé de 6,14 % alors que le rendement médian des fonds d'obligations atteint à peine les 3,30 %.
Le temps d'investir dans de nouveaux billets boursiers?
Girard, Michel
Même si la Bourse cana dienne a progressé de puis le début de l'an née, on ne peut pas dire qu'on s'est grandement enrichi avec nos portefeuilles d'actions et de fonds communs d'actions. Cela a toutefois un bon côté: investir en ce moment en Bourse apparaît opportun car aucun indice boursier majeur ne semble surévalué.
Pendant que l'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto gagne à ce jour 6,3 %, le baromètre de Wall Street, le Dow Jones, accuse un repli de 5,3 %. Pour sa part, l'indice phare de la haute technologie, le NASDAQ, est lui aussi en recul de 5 %. L'indice le plus complet de la Bourse de New York, le S&P 500, présente quant à lui un gros 0 %, ce qui est tout de même mieux que les deux autres grands indices américains.
Du côté international, la plupart des indices de Bourses étrangères présentent une fiche positive, en termes de monnaie locale: +9,2 % pour l'indice japonais Nikkei 300; +2,6 % pour le DJ Euro Stoxx 50; +4,4 % pour le Paris CAC 40; +3,7 % pour le DJWorld Index; +9,8 % pour le London FTSE 250; +1,3 % pour le DAX allemand. Le Dow Jones China 88 fait bande à part en présentant un recul de- 8,5 % depuis le commencement de l'année.
Si le moment semble opportun d'investir en Bourse, il n'en demeure pas moins que la Bourse restera toujours un outil de placement à risque élevé.
Aujourd'hui, toutefois, il existe des produits financiers qui permettent de profiter de la bonne performance boursière tout en ne courant aucun risque. En fait, quand je dis " aucun risque ", je fais allusion ici au capital investi, lequel bénéficiera d'une garantie totale. Par contre, si le produit financier dans lequel on investit ne rapporte pas un sou pendant son terme, il est évident que l'investisseur subira un certain manque à gagner. On parle de combien? On parle des 2 ou 3 % de revenu d'intérêt qu'aurait pu lui rapporter le même investissement dans des placements aussi prudents que les certificats de placement garantis (CPG) ou les obligations à taux progressifs du Québec ou du Canada.
Depuis les cinq dernières années, les institutions financières (banques, maisons de courtage, groupes de fonds communs de placement, fonds de couverture, etc.) ont fait preuve d'une créativité débordante dans la conception des produits boursiers dits structurés.
À l'usage (ou à l'usure), on s'est rendu compte que lesdits produits structurés ne sont pas tous généreux envers les investisseurs, loin de là. Prenons les CPG boursiers offerts par les banques et les caisses. La plupart ne sont guère intéressants pour la simple raison qu'ils sont dotés d'un rendement plafonné vraiment trop faible (par exemple inférieur à 7 % par année).
Que dire maintenant des fonds de produits structurés des familles Pro-Am, Sentry, Triax, Years, Aberdeen et compagnie? Un récent relevé du journal Les Affaires indiquait que les 17 émissions réalisées depuis l'an 2000 présentaient sans exception une baisse substantielle de leur valeur, voire de 19 % à 36 %. Ce qui laisse présager que les détenteurs des parts de ces fonds structurés en seront quittes pour récupérer leur capital, sans plus.
Personnellement, j'ai toujours préféré la formule des billets boursiers liés à des indices ou à des portefeuilles d'actions. Plusieurs billets sont dotés d'une structure non seulement plus souple que les autres produits structurés, mais également plus généreuse en termes de rendement potentiel.
Mais si on a eu le malheur d'investir une partie de nos épargnes dans un billet boursier à un mauvais moment, c'est-à-dire dans un haut de marché, il ne faut pas s'attendre à faire un coup d'argent.
Depuis août 2001, il y a eu au moins 37 émissions de billets boursiers qui ont été offertes aux investisseurs. Onze émissions (dont cinq en 2004) accusent pour le moment une perte de valeur par rapport au prix d'émission, la perte allant de 2 à 10 %. Comme les reculs ne sont pas majeurs et que les émissions en question sont loin de leurs échéances, les détenteurs des parts ont encore la chance d'encaisser éventuellement un rendement potable.
De plus, on retrouve 26 émissions en territoire positif, le rendement accumulé jusqu'à présent jouant dans une fourchette de 1 à 33 %. On ne sera pas surpris de constater que six des émissions effectuées cette année occupent le bas de la fourchette!
Si les billets boursiers vous intéressent, voici les nouvelles émissions actuellement en vente, avec leurs principales caractéristiques, outre la protection à 100 % du capital et leur admissibilité aux régimes enregistrés d'épargne-retraite (REER), fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) et régimes enregistrés d'épargne-études (REEE). De plus, toutes les émissions offrent un marché secondaire par l'entremise duquel on peut revendre les parts avant échéance. Toutefois, la revente des parts sur le marché secondaire se fera au prix du marché et, dès lors, la protection du capital ne tiendra plus.
Notez que la plupart des conseillers des diverses maisons de courtage sont en mesure d'accéder aux émissions ci-après.
1. Billets Blue Chip Série 7- 2004
En vente jusqu'au 15 décembre 2004
Portefeuille de 20 grandes sociétés canadiennes
Terme de 7 ans: avec rendement ilimité
La Banque Nationale se réserve toutefois le droit de racheter les parts après 3,5 années, avec rendement annuel composé plafonné à 9,5 % si tel est le cas
Prix des parts: 100 $
2. Billets SG Dow Jones Global Titans 50
En vente jusqu'au 26 novembre 2004
Durée maximale: 10 ans
La Société générale du Canada se réserve le droit de racheter chaque année les parts et ce, à un rendement annuel composé de 10 %
Le portefeuille renferme 50 multinationales
Protection contre les fluctuations de taux de change
3. Billets Citigroup optimisation indicielle
En vente jusqu'au 26 octobre 2004
Échéance: octobre 2012
Rendement annuel composé plafonné à 11,7 %
Le rendement portera sur l'accumulation à tour de rôle du rendement de l'indice le plus performant annuellement parmi huit indices mondiaux. Quand un indice est choisi comme rendement de référence, il est par la suite exclu. Au cours de la deuxième année du terme, le choix de l'indice de référence se fera donc parmi les sept indices restants et ainsi de suite jusqu'à la huitième année, où il ne restera qu'un seul indice de disponible.
Les huit indices sont: le S&P 500, le NASDAQ 100, le Russell 2000, DJ Euro Stoxx 50, le Citigroup World Gouvernment Bond, le Dow Jones Tiger Titans 50, l'indice de prix du pétrole brut, le S&P 500 Real Estate.
Prix du billet: 100 $
4. Billets BDC Dragon de Chine Série 3
En vente jusqu'au 20 octobre
Prix du billet: 100 $
Indice de référence: le Dragon de Chine 11 de Merrill Lynch
Souscription minimale: 2000 $
Échéance: 22 octobre 2012
Le portefeuille renferme 30 titres de grandes entreprises de la République populaire de Chine, de Hong Kong, de Taiwan et de Singapour
Le placement bénéficie d'un mécanisme de blocage partiel des gains
Les trois premières émissions (Blue Chip, Titans 50, Optimisation indicielle) ont été conçues par la Financière Banque Nationale tandis que le Dragon de Chine l'a été par Merrill Lynch.