SARKOZY SÈME UNE NOUVELLE FOIS LA HAINE ET LA VIOLENCE. LA PLUPART
DES MÉDIAS LUI EMBOITENT LE PAS
Publié le 1er-03-2006
Une fois de plus Sarkozy n'a pas hésité à prendre la très grave
responsabilité de déclencher la violence en France après
l'enlèvement et l'assassinat barbare de Ilan Halimi. Annonçant à
l'Assemblée Nationale, malgré les informations contraires des
enquêteurs, que l'on avait trouvé des documents pro-palestiniens et
salafistes au domicile des criminels, Sarkozy a bel et bien fait ce
qu'il fallait pour inciter une fois de plus à la haine raciale et
pour mettre de l'huile sur le feu, alors que non seulement aucun
document pro-palestinien n'a été trouvé chez les auteurs de
l'enlèvement et du meurtre, mais que le mobile antisémite des
ravisseurs n'est toujours pas avéré.
Qu'importe si ensuite des agressions sont commises par des juifs qui
brandissent le désir de revanche. C'est ainsi que des violences à
l'encontre de passants ayant le malheur d'être trop bronzés ou de
porter un keffieh ont été commises dimanche lors de la manif contre
l'antisémitisme en France organisée à l'initiative d'institutions
juives. Parions qu'ils resteront impunis. ("Des jeunes éléments
circulant en bande s'en sont pris à un photographe, qu'ils ont roué
de coups. Un passant, qui portait un keffieh, a été molesté, son
foulard arraché et piétiné", a rapporté Le Monde).
Comment se fait-il que personne au sein du cortège, ni les
associations juives, ni les politiciens de tous bords présents, ne
se soit offusqué de défiler aux côtés de la Ligue de Défense Juive,
qui a paradé avec ses drapeaux et scandé des slogans menaçants, qui
est connue pour sa violence et ses entrainements militaires en
France. Des manifestants ont chassé Devilliers mais ne sont pas
gênés de défiler avec cette association d'extrême-droite, interdite
aux Etats-Unis et classée dans les associations terroristes.
Ci-dessous une photo publiée sur le site du Nouvel Obs.
http://permanent.nouvelobs.com/societe/20060227.OBS8541.html
montrant des militants fascistes de la LDJ brulant un keffieh
palestinien avec en fond une banderole de la LICRA.
Qu'importe si un meeting sur la situation au Proche-Orient que nous
organisions jeudi dernier à Paris est perturbé par des excités qui
viennent chercher l'affrontement, qui sont expulsés sans violence de
la salle, et qui vont ensuite se plaindre à la police et auprès des
responsables de l'université d'avoir été "brutalisés en réunion" !
Sarkozy a choisi de donner le la : une fois de plus, il cherche à
stigmatiser toute une communauté en France, vise les musulmans. Mais
ce n'est pas perdu pour tout le monde. L'Agence Juive et l'Hachomer
Hatzaïr viennent de se féliciter de ce que l'émotion suscitée en
France par le meurtre d'Ilan Halevy leur a permis d'obtenir, hier,
du gouvernement français et de la région Ile-de-France la diffusion
dans les lycées de la région parisienne d'une brochure
pour "expliquer le conflit israélo-palestinien, le sionisme, la
démocratie..." et autres notions, dont on imagine qu'ils ne risquent
pas de mettre en évidence le caractère criminel de l'occupation
israélienne.
Voici donc que, nous contribuables, allons devoir payer pour
l'information dispensée dans nos écoles par Israël, le tout sous
couvert "d'éducation à la tolérance", avec comme cache-sexe la
participation "d'intellectuels de premier plan de différentes
confessions".
Dans le quotidien israélien Haaretz, Yoni Smadja, secretaire general
de la branche française de l'Hachomer Hatzair, explique : "Les
brochures ont été soumises au ministère (français, ndlr) de
l'education il y a deux ans, et l'approbation est arrivée il y a
deux semaines. Au début, il était question d'une distribution très
limitée, mais après le meurtre de Ilan Halimi, ils nous ont proposé
d'en diffuser des milliers, voire plus. L'attitude de
l'establishment sur l'antisémitisme et la xénophibie était très
frileuse, mais depuis l'assassinat d'Halimi, nous sentons que les
choses se débloquent plus rapidement. Un accord est en vue cette
semaine sur la diffusion de cette brochure auprès de quelque 400.000
lycéens." "Cette brochure, rapporte au quotidien israélien Yoni
Smadja, a été conçue en mars 2003, après que des jeunes juifs de
l'Hachomer Hazair avaient été agressés en France par des
participants à une manifestation contre la guerre en Iraq".
http://www.haaretzdaily.com/hasen/spages/688596.html
(traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
La ministre israélienne des affaires étrangères est parait-il
attendue aujourd'hui même à Paris pour rencontrer la famille Halimi
et les responsables du gouvernement français. Imagine-t-on une
seconde un ministre des affaires étrangères d'un pays arabe venir en
France de cette manière après le meurtre de français d'origine arabe
ou musulmane ? De tels assassinats, dont le mobilie raciste est
avéré, ne manquent pourtant pas en France. Quant aux enlèvements --
plus nombreux que ne l'on croit en France -- de personnes dont les
familles n'entendent plus jamais parler, pourquoi le gouvernement et
les médias les passent-ils le plus souvent sous silence ? Ce deux
poids, deux mesures, est une fois de plus insupportable et de nature
à renforcer le communautarisme et toutes ses dérives.
Communautarisme, dans ce qu'il a de plus odieux, entretenu par
différents médias soi-disant respectacles. Nous venons en avoir un
exemple de plus avec le "reportage" publié le 26 février dernier par
Luc Bronner dans Le Monde. Nousvous laissons juge de ce type de
procédé qui favorise l'imaginaire, les fantasmes, la peur, au
détriment des faits et de la raison. Le Monde s'était déjà fait
remarquer lors de l'affaire du RER D par un "reportage"
inqualifiable où le journaliste se mettait "dans la peau de Marie"
et "revivait en direct son agression" pour mieux en faire ressentir
l'horreur à ces lecteurs. Il n'y avait qu'une fausse note :
l'agression n'avait jamais existé.
Article du Monde parue sous le titre "A Créteil, le sentiment
d'insécurité de la communauté juive" :
"Henriette Hamias, 32 ans, française de confession juive, a choisi
de faire évoluer son apparence pour pparaître "moins typée".
Pour "faire française" et "moins juive", elle porte des lentilles
teintées en bleu qui dissimulent ses yeux marron. Elle a coloré
quelques-unes de ses mèches en blond et ne porte plus d'étoile de
David autour du cou. Faire "profil bas", se rendre invisible pour
prévenir d'éventuelles agressions antisémites.
Le meurtre d'Ilan Halimi a décuplé le sentiment d'Henriette de vivre
sous une menace permanente. Et la nécessité pour elle, juive non
pratiquante, de modifier sa vie quotidienne dans la banlieue
parisienne. La jeune femme habite Maisons-Alfort (Val-de-Marne) et
travaille dans une rôtisserie casher de Créteil. Elle évite au
maximum de sortir seule. Et a inscrit ses enfants dans une école
privée juive alors qu'elle préférerait les scolariser dans le
public. Dimanche 26 février, elle manifestera à Paris pour dénoncer
l'antisémitisme.
Sa tante, Lydia, 53 ans, qui tient le commerce avec elle, raconte,
sous couvert de l'anonymat, que sa fille de 20 ans est toujours
accompagnée pour aller à ses cours de Torah le soir. Elle dit avoir
peur chaque fois que sa fille de 10 ans sort les poubelles ou va
faire des courses : "Ce qui est arrivé à Ilan peut arriver à
n'importe qui."
Comme Henriette, Lydia n'a jamais été victime d'une agression
antisémite mais peut raconter d'innombrables épisodes décrits par
des voisins, des amis ou des membres de la "communauté". Face à ces
témoignages, les statistiques officielles collectées par la police
ne pèsent pas lourd : le nombre d'actes antisémites a diminué dans
le Val-de-Marne, passant de 105 actes en 2004 à 56 en 2005 ; mais la
communauté juive fait état d'une tension permanente, ce que ses
représentants ont rappelé avec vigueur lors d'une rencontre avec le
préfet du département, jeudi 23 février, à la synagogue de Créteil.
Dans la rôtisserie, un homme d'une cinquantaine d'années, Moshé S.,
se glisse dans la conversation. Il est venu, ce matin-là, pour faire
signer une pétition sur l'insécurité autour des écoles juives de
Créteil. Lui aussi affirme, en réclamant l'anonymat, avoir dû
modifier son attitude face aux menaces qu'il perçoit autour de lui :
dans la rue, il porte une casquette censée dissimuler sa kippa aux
yeux d'agresseurs éventuels.
En plus de la pétition, il suggère aux commerçants d'instaurer un
service d'ordre local qui serait chargé de surveiller les nombreux
commerces communautaires dans une ville qui compte, selon le rabbin,
quelque 22 000 juifs sur 87 000 habitants. "On pourrait avoir des
vigiles devant les commerces. Et une cinquantaine de personnes
mobilisables par téléphone ou par talkie-walkie en cas de problème",
assure-t-il. Lydia et Henriette se disent favorables à l'initiative.
Car le meurtre d'Ilan n'est pas perçu comme un "fait-divers" mais
comme la conséquence d'une dégradation de la société.
Dérive dont les "jeunes des cités" sont rendus responsables. Parfois
très durement. "Mes enfants peuvent devenir amis d'un Arabe. Mais
j'aurai toujours peur d'un coup de poignard dans le dos", indique
Henriette en assurant que tout les oppose aux "Arabes" dans le mode
de vie, le comportement et même la façon de marcher...
Ilan Halimi avait le même âge, 23 ans, que Jonathan Gamrasni, le
propriétaire de la rôtisserie qui emploie les deux femmes. Le choc
du meurtre fait dire au jeune commerçant que "la France importe ce
qui se fait dans d'autres pays". "On assiste à une rébellion des
jeunes des cités", explique-t-il en référence aux violences urbaines
de novembre 2005. Lui continue d'habiter Epinay-sur-Seine (Seine-
Saint-Denis) malgré les insultes entendues lorsqu'il était plus
jeune.
Son ami, Stéphane Bonan, 24 ans, venu discuter dans la rôtisserie,
se désole de constater que les clichés sur les juifs continuent
d'être utilisés. Il s'interroge sur la "passivité" et
l'"indifférence" dans les banlieues : "L'attitude des voisins qui
n'ont rien dit me rappelle des épisodes sombres de l'histoire de
France." De cette tristesse générale, l'étudiant en droit veut,
malgré tout, tirer un motif d'espoir : traumatisée, la communauté
juive continue de croire en la justice française. "Il y a eu deux
morts à Clichy-sous-Bois et ça a donné des émeutes pendant des
semaines. Nous, on manifeste et on attend que la justice fasse son
travail."
Source :
http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=2022