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 ESCLAVAGE CONTEMPORAIN EN MAURITANIE

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mihou
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mihou


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Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

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03062005
MessageESCLAVAGE CONTEMPORAIN EN MAURITANIE

ESCLAVAGE CONTEMPORAIN EN MAURITANIE

le vol de la terre et l’accaparement de l’eau
sont à la base du génocide des populations africaines libres, et de la répression des affranchis et des esclaves.
ESCLAVAGE CONTEMPORAIN EN MAURITANIE
Officiellement, l’esclavage est aboli en 1981 suite au combat mené par le mouvement El Hor (Liberté) dont les militants avaient été condamnés en 1980....
20 ans après, l’ensemble de la population noire (esclave, affranchie, et libre) est aujourd’hui ôtage de la minorité blanche, et l’escroquerie à la terre est au coeur du génocide des populations africaines libres, et de la répression des affranchis et des esclaves.

Contexte des année quatre-vingt
...Des esclaves (abd) et affranchis (haratine, c’est à dire dont la liberté a été rachetée au prix fort), à la fois agriculteurs et éleveurs qui construisent des barrages pour retenir l’eau, cultivent des céréales, entretiennent des palmeraies, font pâturer les animaux, et nourrissent les maîtres.
...Des maîtres nomades qui, suite à la sécheresse qui décime les troupeaux, ont de plus en plus de visées sur l’agriculture et ont notamment décidé de s’emparer des terres des Africains libres du sud du pays (Haalpulaaren, Soninke, Walaf...), parce qu’elles doivent être aménagées (irriguées) dans le cadre du projet de l’OMVS (Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal) sur financements étrangers; leur programme, chasser les Africains libres et ne conserver que des esclaves pour cultiver.

....Des mauritaniens noirs, esclaves ou affranchis, torturés des manières les plus cruelles, mutilés, battus à mort par leurs maîtres lesquels sont couverts par les forces de l’ordre (police - armée- gendarmerie). Pourquoi ? parce qu’ils ont tenté de fuir, ou ont demandé leur dû. Illustration: Des captifs en fuite, qui tente de franchir le fleuve Sénégal pour aller se réfugier dans les villes des pays voisins du sud - Dakar surtout - et des maîtres qui avertissent les forces de l’ordre lesquelles équipées de canaux à moteur etc. lancent des chasses à l’homme jusque sur la rive sénégalaise.

...Des soldats mauritaniens envoyés à la guerre contre le Front Polisario (Sahara occidental) et:
- des mauritaniens noirs qui meurent des balles reçues dans le dos tirées par leurs "compatriotes" mauritaniens "blancs";
- des mauritaniens "blancs" et des Saharaouis qui évitent de s’entretuer et s’entendent pour tuer les mauritaniens noirs.

...Des soldats mauritaniens noirs esclaves ou affranchis (haratine), qui à l’occasion de cette guerre contre le Front saharaoui Polisario, sont pour la première fois loin de leurs (ex-) maîtres mauritaniens "blancs". Découverte de l’odeur de la liberté: un peu d’argent pour aller librement acheter du tabac ou du thé, valorisation au combat, obtention de médailles.
Puis vient le retour de la guerre, où le gouvernement militaire mauritanien ("blanc" - Président Khouna ould Haidallah) qui les a décorés les rend à l’esclavage, alors qu’ils pensaient avoir gagné respect et liberté. Illustration: au sortir de la guerre, l’un de ces soldats noirs qui ayant gagné des galons au combat se croyait devenu libre, rentre et va saluer sa famille avant d’aller se présenter au Maître. Ce dernier envoie ses hommes de main, et après avoir fait déshabiller, ficeler et chicoter "son esclave", renvoie au Président de la République le costume militaire et les médailles portés par "son esclave" pour que tout soit bien clair... Le Président fait esquisser un vague mouvement de troupe vers la ville de Boghé puis renonce et entérine le retour en esclavage de celui qui s’était cru un temps gradé de "l’armée nationale".

... tel captif est trucidé pour avoir osé poser, ô sacrilège, sa main maudite sur le Saint-Coran...

...La charia (loi islamique) en échange des financements de l’Arabie Saoudite et six main noires coupées à Nouakchott (1980 ?), au stade; et six moignons plongés dans la paraffine...dont celle d’un Guinéen coupable d’avoir volé un pain de sucre. 6 mains noires coupées par un médecin palestinien, aucun médecin mauritanien (à l’époque ils sont tous noirs et libres) n’ayant accepté de le faire...

...Un gouvernement tellement "révolutionnaire" qu’il offre d’accueillir les réfugiés palestiniens... pour accroître le nombre des arabes dans le pays et "solutionner" le "problème" que constitue la majorité noire.

.....Au hasard, un sujet de conversation jusque dans la capitale : une femme a été vendue séparément de son enfant dans une ville de l’extrême est du pays, alors que l’enfant tétait encore: est-ce bien normal ? Le propriétaire n’aurait-il pas dû respecter le temps de l’allaitement avant de vendre ?

C’est dans ce contexte que se situe l’affaire "banale" qui suit. Ce qui n’est pas banal et qui s’inscrit dans l’histoire, c’est que des gens trouvent en eux la puissance de déposer cette plainte, dans ce contexte-là.

Témoignage
Les paysans signataires de la plainte ci-dessous, sont des affranchis.

Cette plainte est très intéressante parce qu’elle pose à elle seule l’esclavage dans sa dimension concrète, tel que vécu hier comme aujourd’hui en Afrique:

vol, terreur et exploitation, et torture des femmes rebelles, parce que si les femmes entrent en lutte, quel homme pourra rester assis ?

L’esclavage est donc une pure question de rapport de force, et sans implication de l’État, l’esclavage ne peut pas perdurer.

Plainte au Président du Comité militaire de salut national (CMSN),

Khouna ould Haidallah,

Les paysans détenus à la prison d’Aïoun el Atrouss, 1983,

Nous, paysans actuellement détenus à la prison d’Aïoun adressons cet appel au CMSN et à son président Monsieur Khouna O.Haidallah et à toute l’opinion pour nous plaindre de la situation de souffrances et de traitements inhumains à laquelle nous sommes soumis depuis plus de huit mois. Nous n’avons fait aucun crime pour être traités de la sorte. Les autorités nous ont expropriés de notre terre, nous ont traités sauvagement et depuis des mois nous laissent mourir en prison.

Tout a commencé en 1982. Le chef de la famille des Ehel Mohamed Laghdaf avait promis à la famille de Ehel Deh (Lehwachem) de leur donner notre terre pour s’y établir. Nous avons refusé de céder à toutes pressions, puisque cette terre était notre unique source de vie. C’est nous qui l’avons défrichée, c’est nous qui y avons construit un barrage depuis de nombreuses années.
Alors le chef de la famille Ehel Mohamed Laghdaf, Bah ould Sidi et celui de Ehel Deh ont organisé avec le préfet et le cadi de Tamchekett un complot pour nous arracher notre terre. Nous avons alors porté l’affaire au niveau de l’État à Nouakchott.

Le 23 juillet 1982, alors que nous étions en train d’effectuer des travaux de réparation de notre barrage, une troupe nombreuse arriva sur les lieux dirigée par le Capitaine Mokhtar Ould Salek accompagné du Gouverneur adjoint et du Préfet de Tamchekett. La dernière parole que nous adressa Mokhtar fut d’insulter Ould Haidallah qui a permis à des esclaves de prétendre à la propriété privée. Nous avons répondu que c’est notre terre, que c’est nous qui l’avons défrichée et mise en valeur depuis des années, que l’affaire est au niveau de l’Etat et qu’en attendant sa décision nous continuons à la cultiver.
Il n’en fallut pas plus pour que Mokhtar ordonne à ses troupes de nous réprimer sauvagement. Elles firent usage de baïonnettes, de coups de feu, de bombe dont nous ignorons la nature. Résultat 22 blessés dont 12 grièvement atteints.
Nous fûmes ensuite contraints de porter nos blessés et d’aller à pied à Tamchekett, 45 km plus loin. Là, le Préfet nous parqua pendant 16 jours, sans souci pour nous et nos blessés; il nous empêcha de boire pendant 12 heures.
Pendant ce temps d’autres troupes venues de Kiffa et dirigées par Atih assisté de Mohamed ould Abdallahi, brigadier à Tamchekett et parent de Ehel Mohamed Laghdaf et du Préfet vinrent dans notre localité, commencèrent par détruire le barrage, ensuite soumirent à la terreur ceux qui étaient restés parmi nous. Ils ont pillé notre petit bétail. Le Préfet en personne prit 9 moutons et chèvres devant le village de Ehel (Lehwachen) avant d’être envoyés à Tamchekett. Certains parmi nous furent torturés jusqu’à perdre l’ouïe et la vue tels M’Sayida mint Sweilka (femme enceinte), Reytima (femme de 60 ans), Fatimetou mint Sidi Boubacar (frappée de paralysie par suite de torture).
Le lieutenant Atih et ses hommes ne se limitent pas à la torture; la nuit ils amenaient de force les jeunes filles pour attenter à leur dignité. Cette terreur dura deux semaines. finalement nous étions 68 détenus dont 8 femmes dont certaines enceintes, d’autres avec des bébés.
Quelques mois plus tard, 48 d’entre nous furent libérés dont certaines femmes durement éprouvées par la répression; Mariem mint Dedat et Veyla mint Taleb qui ont avorté. A leur retour chez eux, ils n’ont rien trouvé de leurs biens. Voilà toute l’histoire. Qui a commis un crime ?
Nous sommes 20 encore en prison. Et on nous maltraite jour et nuit. Non seulement nous sommes nourris moins que des chiens, mais encore on nous oblige à faire tous les travaux en ville. Nous sommes devenus des esclaves de tous les responsables et de toute l’administration; nous sommes les ânes pour le transport de l’eau; nous sommes les camions qui transportent les pierres pour les constructions.
De tous les prisonniers nous sommes les sels à être soumis à ces travaux pénibles. Lorsque certains d’entre nous sont malades, on ne les soigne pas et surtout on leur refuse le repas.
Pourquoi cet acharnement contre nous ? on veut nous punir seulement parce que nous avons demandé justice.
Notre situation est grave, le 24 janvier 1983, l’un d’entre nous Hamed Taleb ould Mohamed M’Barek (âgé de 15 ans) est décédé parce qu’il était malade, que les autorités l’ont empêché d’être soigné, lui ont imposé plus de travaux qu’il ne peut supporter. Nous ne sommes plus que 19 détenus.


Monsieur le Président du CMSN,
Nous demandons justice, justice, justice.
Nous demandons qu’on arrête de nous maltraiter.
Nous demandons d’être nourris comme des êtres humains.
Nous demandons d’être libérés ou d’être jugés.

Signé: Les paysans détenus à la prison d’Aïoun el Atrouss
20 ans plus tard...
Selon le discours officiel l’esclavage a disparu et seules les séquelles subsistent.

Concrètement, la quasi-totalité des tenants du pouvoir sont issus de familles qui font toujours travailler des esclaves, et chaque année à l’annonce des pluies des captures dans les villages du sud ont lieu... et lorsque des Haratine veulent défricher une terre indépendamment de leur maître, les forces de l’ordre se chargent de venir détruire les barrages de retenue d’eau et de réprimer.

De surcroît, à la fin des années quatre-vingt une répression impitoyable s’est abattue sur les populations noires non esclaves afin de les contraindre à abandonner leurs terres et villages pour se réfugier dans les pays voisins.
Par conséquent, chez les captifs, l’aliénation des esprits s’en voit renforcée (Dieu est avec les Beydane et Dieu n’aime pas les Africains) et en pratique, l’appareil judiciaire étant plus que jamais dans les mains des "maîtres" il est suicidaire de porter plainte.

La seule issue pour échapper au raket des "maîtres" reste de fuir: soit pour créer des villages retirés en brousse inconnus des Beydane soit pour rejoindre les pays voisins du sud .

Concernant les Noirs, tous les projets sociaux et/ou de développement économique que des organismes étrangers ont voulu implanter au cours des vingt dernières années, ont été bloqués par les Beydane (mauritaniens "blancs") et/ou détournés à leur profit.


En ce qui concerne la fuite: il est difficile de fuir avec des enfants en bas âge, et c’est un obstacle majeur pour les femmes car la fuite signifie l’abandon des enfants. Si par extraordinaire des femmes ayant fuit s’avisent, grâce à un soutien associatif, de vouloir récupérer leurs enfants, les maîtres répondent systématiquement qu’ils les gardent parce qu’ils sont les pères, même si c’est faux.

Dés qu’un Hardani (affranchi) décède laissant un héritage significatif (quelques animaux etc.) il faut s’attendre à ce qu’un Beydane (mauritanien "blanc") menace les enfants pour s’en emparer et à ce qu’il trouve des appuis parmi les forces de l’ordre et les autorités religieuses Mauritaniens.

Les Africains (captifs, affranchis et libres) sont nettement plus nombreux que les Beydane, mais ceux ci sont armés, ont le pouvoir et sont soutenus par les pays étrangers ; à l’heure d’aujourd’hui la population noire toute entière est de fait en otage, raketable à merci et spoliée jour après jour du peu qui lui reste. La spoliation sévit également en milieu urbain: Illustration: un travailleur Noir, quel qu’il soit (y compris ressortissant d’un pays voisin) et qui s’avise de demander son salaire en fin de mois, alors que son patron n’a pas l’intention de le payer, et c’est une accusation immédiate de vol ou d’agression, et son transfert en prison où il sera torturé et possiblement éliminé.

Les Ambassades étrangères évitent en général le sujet de l’esclavage (a fortiori du génocide des negro-africains).

Les bailleurs de fonds débloquent des enveloppes pour "la mise en valeur" de telle ou telle terre d’où les occupants (Noirs) sont immédiatement "déguerpis" (c’est le terme officiel hérité de la colonisation française) et remplacés.
Soutien aux et protection des Défenseurs des droits humains
Mouvements de libération:
SOS Esclaves Mauritanie, qui est membre de l’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT); SOS Esclaves est interdite en Mauritanie.

Boubacar Messaoud
BP 4302 Nouakchott
Mauritanie.
Tel : 222 25 46 02. Relations Extérieures :
Abdel Nasser Ould
L’Hubac, 07800, Saint Cierge la Serre
France.
Tel : 33 (0) 4 75 64 39 22
33 (0) 6 82 91 54 57
Email : al.nadhir@wanadoo.fr

- FLAM, FORCES DE LIBERATION AFRICAINES DE MAURITANIE

Contact FLAM:

KAAW TOURE
SECRETAIRE NATIONAL A LA COMMUNICATION ÖLANDSGATAN 4 A
361 31 EMMABODA-SUEDE.
TEL:0046-73 672 04 53.
kaaw35@hotmail.com

Source: www.wasadugu.org
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