France : couleur correcte exigée...
Si on veut résumer l'ampleur de la discrimination raciale qui existe en France
aujourd'hui, il suffit de parcourir le rapport remis par Roger Fauroux au
ministère de l'Emploi en juillet 2005. Et de méditer l'une de ses conclusions :
« un homme qui porte un prénom et un nom maghrébin, résidant à Paris, a cinq
fois moins de chance qu'un homme aux nom et prénom français, «blanc de peau»,
d'obtenir une convocation à un entretien d'embauche après envoi du même CV... ».
Mais bien souvent, cette discrimination ne se contente pas de toucher le monde
du travail. Il devient aussi très difficile, dans la France d'aujourd'hui, de
trouver un logement lorsqu'on est Maghrébin, Africain ou Asiatique. Et cela
concerne aussi l'éducation ou l'accès à la santé.
Dans la patrie des Droits de l'homme, tous les Français ne naissent pas libres
et égaux en droits. Du coup, les pouvoirs publics ont mis du temps à réagir.
Préférant se réfugier derrière le leurre d'une France black, blanc, beur.
En février 2004, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour
l'égalité (HALDE) a bien été créée. Mais derrière la belle initiative, pour ceux
qui souffrent tous les jours, rien ou trop peu a été fait.
Alors Pièces à conviction a décidé, vendredi 24 février, de raconter la France
d'aujourd'hui.