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 Analyse théorique de la crise des missiles de Cuba- Partie 3

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Tite Prout
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Tite Prout


Nombre de messages : 1737
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Date d'inscription : 01/06/2005

Analyse théorique de la crise des missiles de Cuba- Partie 3 Empty
23022006
MessageAnalyse théorique de la crise des missiles de Cuba- Partie 3

Mais alors, pourquoi n’y a-t-il pas eu de véritable guerre entre les États-Unis et l’U.R.S.S. puisque la situation des deux pays ne respectaient pas les bases des principes de paix amenés en grande partie par Emmanuelle Kant. La réponse se situe en l’institution que forme les Nations Unies. Woodrow Wilson, suite à la Première Guerre mondiale croit en une organisation internationale pour assurer une sécurité internationale où cette question concernerait tous les pays membres de l’organisation et où une coopération serait existante pour pallier à la menace d’une guerre éventuelle. C’est la Société des Nations qui représentaient ces principes idéalistes d’alors. Kant croit aussi en ce type d’organisation où elle pourrait jouer le rôle d’un pseudo gouvernement mondial et où il serait possible pour les États de s’asseoir ensemble et de discuter. Il est question ici du libéralisme institutionnel. Les Nations Unies en 1962 ont servi de table de négociation et c’est grâce à cette organisation, selon la théorie du libéralisme, que les deux pays ont pu trouver une entente pour éviter une confrontation militaire et nucléaire. C’est par la coopération, principe très importante du libéralisme, que les Kennedy et Kroutchev ont pu réussir à s’entendre « en se focalisant bien davantage sur les conditions de la coopération entre intérêts antagonistes, sur les possibilités de résolution pacifique des conflits interétatiques ». Par conséquent, pour les libéraux, les relations internationales sont caractérisées par une pluralité d’acteurs. Certes, les États sont des acteurs principaux, mais d’autres acteurs sont aussi en jeux comme les organisation internationales qui constituent des acteurs externes. Il y a aussi des acteurs internes tels que l’opinion publique. Il faut comprendre que beaucoup d’Américains ont manifesté contre une intervention militaire à Cuba pour régler le conflit. Selon l’approche libérale, la position des citoyens est importante lors de la prise de décision.

Par contre, il ne faut surtout pas se leurrer. La paix signée entre Kennedy et Kroutchev est loin de respecter le projet de paix perpétuelle de Kant. Cette entente est éphémère; elle met la paix devant mais pour une période indéterminée et peut-être courte. Les deux adversaires n’ont pas signé d’alliance pour la paix qui, par cette ratification, pourrait assurer une certaine paix perpétuelle .


Dans la discipline des Relations internationales, le réalisme classique est né des failles de la théorie libérale de l’entre-deux-guerres souvent nommée d’idéalisme. Les adeptes du réalisme classique dénonce l’idéalisme que le système international représentait à l’époque de l’entre-deux-guerres. Utopisme provenant de l’idéologie libérale qui croyait en l’avènement d’une paix mondiale durable. Les réalistes veulent plutôt représenter le monde tel qu’il est, pas comme les idéalistes aimeraient qu’il soit. Dans le domaine des Relations internationales, ces deux théories sont les principales. Le réalisme étant la principale approche et le libéralisme la deuxième en importance.

À priori, le libéralisme est une approche beaucoup plus positive et croit en l’avènement futur d’un monde pacifique ce que les réalistes jugent d’utopique. Il est quand même très important de souligner que le but de ces deux approches est le même, soit de prévenir la guerre. Les réalistes témoignent aussi la « nécessité d’œuvrer en faveur d’un système international universel, pacifique et harmonieux ». La prévention des guerres passent aussi par la même solution : l’avènement d’un gouvernement mondial. Ce dernier assurerait un ordre dans ce monde anarchique puisque ces deux approches croient que le système international est anarchique et qu’il doit y avoir un encadrement pour contrer ce désordre. Pour les réalistes, ce gouvernement établirait un contrat social avec les États comparable au pacte qui lie les citoyens avec l’État. Pour les libéraux, cette institution universelle représente une entité de droit qui posséderait la légitimité d’encadrer par la législation les États du système mondiaux. Par contre, cette entité universelle vient après les intérêts nationaux des États. En d’autres termes, les États verront si leurs intérêts sont respectés pour décider de se joindre à une institution internationale ou un gouvernement mondial. Les libéraux dénoncent plusieurs caractéristiques propres aux réalistes telles que l’équilibre des puissances par l’alliance militaire et propose plutôt un monde où les institutions internationales occuperaient une place prépondérante dans le maintien de la paix mondiale. Les libéraux croient aussi en la création d’une « association des nations respectant le droit international et rompant avec le traditionnel jeu des puissances basé sur l’équilibre des forces ».

Peu importe l’ontologie et l’épistémologie des approches réalistes et libérales, le principal objectif reste le même : la paix.

L’avènement du téléphone rouge, le monde de communication direct entre les États-Unis et l’U.R.S.S. est une conséquence de ce conflit. En effet, nous avons voulu éviter une deuxième escalade nucléaire en instaurant ce téléphone avec lequel nous pourrons traduire les discours et lettres écrits par les chefs et ainsi éviter les mauvaises traductions qui peuvent menées à une mauvaise interprétation et à une éventuelle chute en guerre. Bien sûr, ce moyen n’amènera pas la fameuse paix perpétuelle si chère à Emmanuel Kant, mais il reste un moyen respectant les intérêts nationaux des deux États.





















1962, La crise des missiles de Cuba. (En ligne) http://www.cubacrisis.net/


Bibliographie

Livres

BATTISTELLA, Dario. Théories des relations internationales. Paris : Presses de sciences po, 2003, 511 pages.

BAYLIS, John et SMITH, Steve. The globalization of world politics : An introduction to international relations. (Third edition) New York, Oxford University Press, 2005, 811 pages.

BRAILLARD, Philippe. Théories des relations internationales. Paris : Presses universitaires de France. Collection Thémis. Science politique. 1977, 459 pages.

BRÉHIER, Émile. Histoire de la philosophie, II / XVII-XVIIIe siècles. Collection Quadrige. Paris : Presses universitaires de France, 2000, 506 pages.

ETHIER, Diane. Introduction aux relations internationales. Collection Paramètres, Montréal : Presses de l’Université de Montréal, 2003, 274 pages.

GRAHAM T., Allison. Essence of decision : explaining the Cuban missile crisis. Boston : Little Brown, 1971.

HAINE, Jean-Yves. Les États-Unis ont-ils besoin d’alliés? Paris : Payot. 2004, page 206.

HOBBES, Thomas. Léviathan. Collection Philosophie politique. Paris : éditions Sirey, 1971, 780 pages.

KANT, Emmanuel. « Projet de paix perpétuelle », Paris : Librairie philosophique J. Vrin, 1947, p. ix-ix et 3-33.

LAUPIES, Frédéric. Leçon sur le Projet de paix perpétuelle de Kant. Collection Major, Paris : Presses universitaires de France, 2002, 110 pages.

LE BRAS-CHOPARD. La guerre. Théories et Idéologies, Paris, Clefs, 1994, 157 pages.

MACLEOD, alex, DUFAULT, Evelyne et GUILLAUME DUFOUR, Frédérick. Relations internationales : Théories et concepts, deuxième édition, revue et augmentée, Montréal : éditions Athéna, 2004, 301 pages.

MORGENTHAU, Hans Joachim. Politics among nations : the struggle for power and peace. New York : Knopf, 1985, 6ième édition, 688 pages.

ROCHE, Jean-Jacques. Théories des relations internationales. Paris : Clefs/Politique, 4ième édition, 2001, 379 pages.



VAÏSSE, Maurice et COGAN, Charles. L’Europe et la crise de Cuba. Collection Histoire/Colin, Paris : Colin, 1993, 246 pages.


Internet

AIDH. Les mots de la guerre. (En ligne) http://www.aidh.org/Biblio/Vocabulaire/Conflits.htm (Page consultée le 28 novembre 2005)


HAINE, Jean-Yves. Kennedy, Kroutchev et les missiles de Cuba. Cultures et conflits, Sociologie politique de l’international (En ligne), Volume 1. http://www.conflits.org/document.php?id=598 (page consultée le 25 octobre 2005)

T. ALLISON, Graham et D. ZELIKOWV, Philip. L’essence de la décision : le modèle de l’acteur rationnel . Cultures et conflits, Sociologie politique de l’international, (En ligne), Volume 1.
http://www.conflits.org/document.php?id=579 (page consultée le 25 octobre 2005)

1962, La crise des missiles de Cuba. (En ligne) http://www.cubacrisis.net/ (Page consultée le 28 novembre 2005)
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