La France va créer un centre de recherche sur l'esclavage
Annonce faite par le président Chirac
Par Panapress
La France envisage de créer "très bientôt" un centre de recherche sur la traite négrière et l'esclavage, a annoncé à Paris le président Jacques Chirac.
"Nous voulons développer la connaissance scientifique de cette tragédie. (...) A travers la création de ce centre, il s'agit d'enrichir notre savoir, d'établir la vérité et de sortir des polémiques inutiles", a-t-il déclaré en recevant le Comité pour la mémoire de l'esclavage présidé par l'écrivain guadeloupéenne Maryse Condé.
"La mémoire de l'esclavage doit s'incarner dans un lieu ouvert à tous les chercheurs et au public. J'ai décidé de confier à Edouard Glissant, un de nos plus grands écrivains, la présidence de la mission de préfiguration d'un centre national consacré à la traite, à l'esclavage et à leur abolition", a ajouté le président français.
Il a estimé que les oeuvres, les objets et les archives relatifs à la traite et à l'esclavage constituent un patrimoine d'une richesse exceptionnelle qui devrait être préservé, valorisé et présenté au public dans le musée.
"L'esclavage doit trouver sa juste place dans les programmes de l'école primaire, du collège et du lycée", a soutenu M. Chirac, invitant à reconnaître "l'apport des esclaves et des descendants d'esclaves à la France".
"Dès le 10 mai de cette année, des commémorations seront organisées dans les lieux de mémoire en métropole, en Outre-mer et, je souhaite aussi, en Afrique", a-t-il affirmé.
Il a déclaré que "l'esclavage a nourri le racisme et a servi lorsqu'il s'est agi de justifier l'injustifiable à travers des théories racistes qui ont soutenu l'affirmation révoltante qu'il existerait des races par nature inférieures à d'autres".
"Dans l'histoire de l'humanité l'esclavage est une blessure. Une tragédie dont tous les continents ont souffert. Une abomination perpétrée pendant plusieurs siècles par les Européens à travers un commerce entre l'Afrique, les Amériques et les îles de l'Océan indien", a déploré le président français.
"La grandeur d'un pays, c'est assumer toute son histoire. Avec ses pages glorieuses, mais aussi avec sa part d'ombre. Notre histoire est celle d'une grande nation. Regardons-la telle qu'elle a été", a-t-il ajouté.
La France a adopté en 2001 une loi reconnaissant la traite négrière et l'esclavage comme un crime contre l'humanité, rappelle-t-on.
Panapress