http://www.normanfinkelstein.com/article.php?pg=11&ar=87
Doing the undo-able: a Canadian newspaper mentions Beyond Chutzpah
Le politologue Norman Finkelstein pourfend le sionisme
Khan, Jooneed
La Presse
imopa.ca
Jeudi le 19 novembre
Les Palestiniens en veulent aux Israéliens parce que ces derniers les ont
dépossédés de leurs terres et ont fait d'eux des réfugiés. Poussés à bout, les
Palestiniens ont recours aux attentats suicide. Mais la cause première demeure:
la dépossession et l'oppression d'un peuple par un autre.
Le conflit israélo-palestinien ainsi réduit à sa plus simple expression, c'est
la vision d'un Américain juif, fils de survivants de camps nazis, pas d'un
quelconque " antisémite ", arabe ou autre. Professeur à l'Université DePaul, à
Chicago, le politologue Norman G. Finkelstein l'a développée mardi à
l'Université McGill.
" Les Palestiniens ne combattent pas les Israéliens par antisémitisme,
anti-blanchisme, anti-occidentalisme, ou quoi d'autre encore. L'historien
israélien Benny Morris a saisi le conflit en termes de dépossession et de
déplacement des Palestiniens de leurs terres. Quand on a dépouillé la crise de
la propagande et des mythes qui la recouvrent, voilà ce qu'il en reste ", a-t-il
dit.
Salle bondée pour une star
Finkelstein s'est dit heureux d'être au Canada, " pays de tolérance ". Ceux qui
ont vécu l'affaire Netanyahu à Concordia ont dû grincer des dents. Il a parlé
plus de deux heures sans interruptions à une salle de 500 à 600 personnes, avec
une centaine d'autres refoulées aux portes.
C'est que Norman G. Finkelstein est, à 53 ans, star du dossier proche-oriental
et bête noire de l'establishment pro-Israël. En déconstruisant la propagande
israélienne à travers deux livres choc (The Holocaust Industry, Beyond Chutzpah:
On the Misuse of Anti-Semitism), il est devenu une sorte de Salman Rushdie du
sionisme.
Sa recherche a commencé en 1984, avec la lecture de From Time Immemorial. Dans
ce livre, l'auteur Joan Peters " répète la thèse d'une Palestine vide où les
Juifs sont venus faire fleurir le désert et que les Arabes ont ensuite
revendiquée ".
" Je me suis attaqué au livre comme le capitaine Ahab à Moby Dick. Et j'y ai
découvert des données démographiques suspectes, interprétées de manière
tendancieuse. Le livre était une vaste fraude et je l'ai démoli ", a-t-il
expliqué. Il en est résulté un livre: Image and Reality of the Israel-Palestine
Conflict.
Une polémique avec l'avocat vedette Alan Dershowitz éclate en 2003 quand
celui-ci publie The Case for Israel. " Il répétait la propagande faisant
d'Israël la victime absolue. Il en défendait même le dossier des droits humains.
Mais sans citer d'étude sérieuse, fût-ce de Human Rights Watch, d'Amnesty
International ou du groupe israélien B'Tselem. Plus grave encore: il avait
plagié copieusement l'ouvrage de Joan Peters. "
Dans The Holocaust Industry, Finkelstein analysait l'utilisation politique de la
Shoah et de la souffrance du peuple juif pour justifier les actions de l'état
d'Israël. Dans Beyond Chutzpah, sorti malgré les efforts de Dershowitz,
Finkelstein démontre comment toute critique d'Israël est réduite au silence par
l'accusation d'antisémitisme.
" Il faut refuser le discours qui veut que le conflit israélo-palestinien soit
trop complexe, trop chargé de mythes. Ce ne sont que des diversions. Il faut
s'en tenir à l'essentiel: le monde a changé après le 11 septembre 2001, mais pas
l'appréciation du conflit à l'ONU, où les états-Unis, Israël et quelques
archipels continuent de s'opposer au reste du monde ", a dit Finkelstein.
" L'important, c'est que la Cour internationale de la Haye, en 2004, a réitéré
les principes de l'illégalité de l'occupation et de la colonisation des
Territoires palestiniens. Et HRW, B'Tselem et le groupe ICG ont tous affirmé que
le retrait israélien de Gaza n'a rien changé à l'occupation, qui continue de
plus belle ", a-t-il ajouté.