une pétition contre les menaces de poursuites des groupes de rap.
PETITION
"Nous sommes tous
des rappeurs de banlieue"
NOUVELOBS.COM | 05.12.05 | 17:33
Une quarantaine d'écrivains, de musiciens et de responsables
culturels ont lancé une pétition contre les menaces de poursuites
des groupes de rap.
Une pétition (http://www.africultures.com/index.asp?menu=petition)
intitulée "Nous sommes tous des rappeurs de banlieue" a été lancée
lundi 5 décembre par plusieurs auteurs de polar français afin de
dénoncer l'initiative de 200 élus visant à poursuivre certains
groupes qu'ils accusent d'inciter à la haine raciale.
Le texte signé par une quarantaine d'écrivains, de musiciens et de
responsables culturels, dénonce un "réflexe primaire" qui "consiste
à casser le thermomètre plutôt que s'en prendre à la maladie".
"Le rap dit avant tout que les jeunes vont mal (...) Il parle de
l'identité blessée d'une jeunesse à l'abandon. C'est un cri de
détresse, une réaction de défense contre la pauvreté des familles,
la dureté de la vie quotidienne, les faibles chances de promotion
sociale, la ségrégation de la cité, le racisme de secteurs entiers
de la population française", estiment les auteurs de la pétition.
"C'est dangeureux"
"Une partie de la jeunesse se méfie du reste de la société. Elle le
dit dans l'excès, parfois. Va-ton renouer le dialogue en mettant des
chansons en prison? C'est absurde.
Et c'est dangereux car cela marquerait une nouvelle et grave
atteinte à la liberté d'expression", conclut le texte.
Parmi les premiers signataires figurent de nombreux auteurs de roman
noir comme Claude Amoz, Mouloud Akkouche, Liliane Bathelot, Didier
Daeninckx, Laurent Martin ou Romain Slocombe, mais aussi d'autres
auteurs comme Abdourahman Waberi et Virginie Lou, les journalistes
et essaistes Maïté Pinero et Gérard Streiff ou encore le metteur en
scène François Mauget (Théâtre des Tafurs à Bordeaux).
Le 22 novembre, 152 députés et 49 sénateurs, en majorité de l'UMP,
avaient déposé à l'Assemblée nationale des questions écrites à
l'attention du ministre de la Justice, lui demandant "s'il envisage
(ait) des poursuites" contre sept groupes et chanteurs de rap,
incitant, selon eux, à la haine raciale et à la violence.
Source :
http://permanent.nouvelobs.com/societe/20051205.OBS7713.html