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 Décès de François-Xavier Verschave :nécrologies vindicatives

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zapimax
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zapimax


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Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 14/06/2005

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13112005
MessageDécès de François-Xavier Verschave :nécrologies vindicatives

Décès de François-Xavier Verschave : nécrologies vindicatives




Fondateur de l'association Survie, qu'il présidait depuis 1995,
François-Xavier Verschave est décédé le 29 juin 2005. Les nécrologies
vindicatives publiées par Libération et Le Monde ont suscité de nombreuses
réactions. Nous publions successivement celles de la rédaction de « Billets
d'Afrique » (mensuel de l'association Survie), de Daniel Sauvaget
(d'Acrimed) et d' Alain Deneault (un correspondant). [Acrimed]



Hommages

Par la rédaction de « Billets d'Afrique », mensuel de l'association
Survie

Dans le concert des hommages spontanés, venus du coeur, qui ont salué
la disparition de François-Xavier Verschave, président de Survie,
auteur, entre autres, de La françafrique, le plus long scandale de la
République et de Noir Silence, il y a eu deux couacs retentissants, qui sont
le fait de deux journaux considérés comme importants, Le Monde et
Libération.



Beaucoup de gens ont été choqués par le mauvais goût et même le
caractère offensant du titre, dans Libération, de l'article de Christophe Ayad
: Verschave plonge dans le noir silence (Vendredi 1er juillet 2005).
Tout dans cet article est réducteur ou péjoratif. On y redit que
Verschave n'a pas « inventé le concept » de Françafrique. Qu'importe puisque
c'est lui qui l'a popularisé. On y affirme que son livre Noir Silence est
« plus une compilation qu'une investigation ». On pourrait en dire
autant du J'accuse de Zola. Et ce dernier n'a-t-il pas fait preuve d'un «
activisme » de plus « parfois excessif », dans sa dénonciation de
l'iniquité, comme le dit Ayad de celle que faisait François-Xavier Verschave
des scandales françafricains ?

Selon Christophe Ayad, « la Françafrique agonise », assertion démentie
en ce moment même au Togo, où le soutien de l'Élysée à un dictateur
peut, comme d'habitude, être constaté. Mais pour agoniser il faudrait
encore qu'elle ait existé. Or c'est bizarre nous n'en avons jamais entendu
parler dans nos médias. François-Xavier Verschave, en nous instruisant
sur son fonctionnement, n'aurait que « contribué à en finir avec une
Françafrique déjà bien branlante », donc pas vraiment de quoi s'extasier
sur un tel exploit. Pourquoi un tel besoin de dénégation, contre
l'évidence ?

La nécrologie publiée par Le Monde, sous la plume de Jean-Pierre Tuquoi
(Carnet, samedi 2 juillet 2005), paraît au début plus courtoise mais
les derniers paragraphes sont d'une rare malveillance. Le travail de
François-Xavier Verschave y est décrit de la façon suivante : il «
découpait les articles glanés à droite et à gauche, écoutait ceux qui rendaient
visite à l'association et, sans trop s'embarrasser de vérification,
faisait de cette matière première la pâte de ses ouvrages ». Il est quand
même stupéfiant qu'il ait ainsi triomphé, dans un procès pour « offense
à chefs d'État », des présidents multimilliardaires qui l'ont traîné en
justice. Mais Jean-Pierre Tuquoi ne fait que répéter ici complaisamment
les allégations de leur défenseur, le ténor du barreau Jacques vergès.
Le tribunal quant à lui jugea simplement son travail d'information «
sérieux » et débouta l'accusation. Si ce verdict suscita « l'étonnement
», ce ne fut pas évidemment celui de François-Xavier Verschave!
, comme l'écrit bizarrement cet article, mais bien celui des
plaignants. François-Xavier Verschave le reçut, quant à lui, avec satisfaction.

« Se rendre en Afrique ne l'intéressait d'ailleurs pas. » Cette
assertion est évidemment absurde. François-Xavier Verschave, qui travaillait
bénévolement, n'avait pas les moyens de parcourir le continent. Mais il
avait le courage et la liberté d'informer, qui sont plus rares mais
plus nécessaires que les billets d'avion.

Pendant des décennies nos Rouletabille ont parcouru à grands frais le
continent pour nous rapporter invariablement cette importante
information : « Tout baigne », recueillie dans les palais exotiques. Ils ont
suivi dévotieusement les grand messes du grand manitou blanc entouré de ses
acolytes noirs. Ils ont été au couronnement de Bokassa, dans la
cathédrale d'Houphouët et sur le navire de Mobutu. L'Afrique telle que les
Français la voient, faite d'ignorance et de stéréotypes, c'est à eux qu'on
la doit.

Quand François-Xavier Verschave s'est intéressé au sujet il a peint un
tout autre tableau, on en conclut donc : « C'est dire que
François-Xavier Verschave n'était pas un enquêteur, mais le militant d'une cause
qu'il jugeait sacrée. » Non en effet il n'a pas fréquenté les présidents
africains. Oui, le militant de la cause sacrée de l'information c'est
lui, qui ne se contentait pas de reproduire les dépêches de l'AFP, sans
les passer au crible de la réflexion. C'est bien la peine de se
transporter à l'autre bout du monde pour épater le chaland, si on ne peut même
pas enquêter pour savoir ce qui s'est passé dans le RER D. Sur certains
sujets, en fait d'enquête, il est clair qu'il y a seulement l'info qui
fâche et l'info qui plaît. François-Xavier Verschave - ce fut son
mérite - en fâchait plus d'un.

La bizarre malveillance de ces nécrologies, la médiocrité mesquine
qu'elles trahissent, donnent la mesure de ceux que Nietzsche nommait « les
mouches de la place publique », que François-Xavier Verschave, homme
libre, dans sa passion pour la vérité, a dérangés.

Le Comité de rédaction de « Billets d'Afrique », mensuel publié par
l'association Survie 210, rue Saint-Martin, 75003 - Paris
www.survie-france.org - survie@survie-france.org

Nos chers disparus - ou l'art subtil de la nécrologie Par Daniel
Sauvaget

Lorsqu'une personnalité disparaît, la presse se fend d'une biographie,
et tente de caractériser sa vie et son oeuvre, recourant, selon les
cas, au dithyrambe ou à un énoncé hypocrite de ses vertus. La nécrologie
peut conduire à faire l'impasse sur les tares du défunt. Elle permet
aussi de régler quelques comptes. Ce n'est donc pas un simple exercice de
style.

Exemple récent : à l'occasion du décès de François-Xavier Verschave, Le
Monde des 3 et 4 juillet 2005 (page 11) publie sous la plume de
Jean-Pierre Tuquoi un petit texte révélateur sur ce spécialiste du
néo-colonialisme (ou plutôt des « relations post-coloniales entre la France et ses
anciennes possessions », comme dit Tuquoi, plus élégamment) et des
réseaux plus ou moins mafieux qui agissent en Afrique. On connaît le
militant, ce combattant, responsable de l'association Survie et du Bulletin
d'Afrique, auteur de nombreux livres et articles documentés et
dénonciateurs. Nous avions eu le plaisir de l'inviter lors d'un Jeudi d'Acrimed
le 28 janvier 2001 et le lecteur trouvera ici même une présentation et
le compte-rendu de son intervention : Françafrique, les médias
complices [1].

Mais revenons à l'article publié par Le Monde. Le lecteur pourra
apprendre que F.-X. Verschave fut « un des artisans de la campagne dénonçant
le rôle joué par la France dans le génocide de 1994 au Rwanda ». Mais
il lui faudra chercher ailleurs une information sur le combat qu'il
menait contre la désinformation appliquée aux affaires africaines,
rwandaises ou autres. Dans de nombreuses interventions, dans ses conférences et
ses articles, Verschave disait souvent que ce qu'il exposait « avait
beaucoup de mal à passer dans la presse française » et il se positionnait
dans une véritable « bataille pour l'information, décisive mais
difficile ». Sa critique des médias était impitoyable : « c'est la presse la
plus libre qui est la plus convoitée par ceux qui ont en charge la
désinformation » [2]. Il n'a pas été tendre avec Le Monde, encore récemment
en 2004, à la suite des articles parus dans le quotidien pour le
dixième anniversaire des massacres du Rwanda. Il accusait Le Monde, et!
il n'était pas le seul, de faire de la censure sur la responsabilité
de la France au Rwanda. Il reprochait au Monde, mais aussi à d'autres
journaux, une lecture ethniciste des évènements du Rwanda, une
perception purement occidentale, et un loyalisme déplacé vis-à-vis des
gouvernements français, notamment à propos de l'opération humanitaire-sic nommée
Turquoise.

Comment rendre compte d'un tel personnage qui n'était manifestement pas
un ami du journal lorsque le moment est venu d'alimenter la rubrique «
disparitions » ? Les recettes sont simples.

- 1°/ Comme on vient de le voir, écarter de la biographie tout ce qui
peut porter préjudice au journal qui la publie, voire aux médias en
général.

- 2°/ Consacrer les trois quarts du texte à un éloge plus ou moins
sincère et conclure par quelques nuances négatives sous couvert
d'objectivité. C'est la conclusion, péjorative, qui fait mouche auprès du lecteur.

- 3°/ Glisser de l'éloge à la démolition : Verschave, homme de
conviction, infatigable, etc. « pétitionnait à l'occasion » - noter ici
l'ambiguïté des mots, une ambiguïté qui s'alourdit encore : il « signait des
articles dans tous les journaux qui lui ouvraient leurs colonnes et
fréquentait à l'occasion les plateaux de télévision » (on aimerait disposer
d'un authentique inventaire des tribunes médiatiques qui lui ont été
offertes). Ainsi passe-t-on de « doté d'une puissance de travail peu
commune et d'une énergie rare », à « il lisait tout, découpait les articles
glanés à droite et à gauche, écoutait ceux qui rendaient visite à
l'association [Survie] et, sans trop s'embarrasser de vérification, faisait
de cette matière première la pâte de ses ouvrages ». Autrement dit :
Verschave pas sérieux, adepte du copié-collé, ne vérifiant pas les
sources. Le tout sous un intertitre comme « Militant plus qu'enquêteur ». Les
lecteurs de L'Envers de la dette (Agone, 2001), par exempl!
e, apprécieront.
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