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 Marc-Edourd Nabe dans son livre "J'enfonce le clou. 200

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zapimax
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zapimax


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Marc-Edourd Nabe dans son livre "J'enfonce le clou. 200 Empty
22102005
MessageMarc-Edourd Nabe dans son livre "J'enfonce le clou. 200

Marc-Edourd Nabe dans son livre "J'enfonce le clou. 2004". Ed. du Rocher.

(EXTRAITS)

ENFIN un comique pas drôle ! Un comique qui prend son métier tellement au
sérieux qu'il revendique le droit de rire de tout, c'est-à-dire d'Israël... Car
allons à l'essentiel : la question « Peut-on rire de tout ? » ne se poserait pas
si ce « tout » n'était pas Israël. Je soupçonne même cette question d'avoir été
inventée pour qu'on évite de demander sans arrêt « Peut-on rire d'Israël ? », ce
qui finirait par être gênant. Les humoristes qui rigolent de tout sauf d'Israël
savent très bien qu'ils ne rigolent de rien. Ils tournent autour du tabou comme
des Indiens autour d'un totem.

Seul parmi les chefs peaux-rouges, Dieudonné a déterré la hache de guerre ! Lui,
le métis pince-sans-rire, le glacial barbu ironico-illuminé, qui était bien
parti pourtant pour jouer à jamais le rôle du gros Nègre marrant aux côtés du
petit Juif teigneux dans des sketches labellisés « antiracistes », se retrouve
soudain métamorphosé en vilain monsieur tout blanc, tout blond, les yeux clairs,
parlant allemand et faisant le salut nazi en pleine France de 2004 !

Dieudonné s'est expliqué calmement. Il a dit qu'il attaquait seulement Sharon et
surtout le soutien d'Israël à l'Afrique du Sud, qu'en tant qu'athée chevronné il
se sentait le droit de bro­carder les rabbins comme les curés ou les imams,
qu'il n'avait rien contre les Juifs mais trouvait répréhensible la politique de
la droite israélienne et critiquables ceux qui la défendent icicomme là-bas.
Peine perdue. Babillage de grillé. Remplissage d'un trou à jamais vide. C'est
fait, c'est bon, c'est déchiré. Pas de points de suture pour réparer le mal.
Dieudonné, après tant d'autres, et avant bien d'autres encore, aura été
vert-de-grisé par ceux qui ont toujours le bon droit avec eux, les gentils
méchants, les vigilants lyncheurs. Pour Dieudonné, le Ku Klux Klan existe
encore.

L'affaire a tourbillonné si haut qu'on a vraiment cru qu'il méritait la corde.
Pour avoir fait quoi ? Un sketch chez Marc-Olivier Fogiel en hommage à son ami
Jamel Debbouze. Dieu-donné, méconnaissable, sous une cagoule de nationaliste
corse et un treillis militaire de Tchétchène, la voix transformée, lisait un
tract censé ironiquement mettre en garde la France contre le dangereux
perturbateur maghrébin Debbouze. Son person­nage portait aussi un chapeau de
rabbin et des papillotes. Il représentait un intégriste israélien qui voyait
dans la présence de Jamel sur le plateau de télévision « un acte antisémite »
(sic !), un terroriste menaçant qui disait s'être récemment converti au
fondamentalisme sioniste et qui finissait par encourager les jeunes gens dans
les cités à « rejoindre l'axe du Bien, l'axe américano-sioniste ». Textuel. Je
dis textuel car ce sketch, peu l'ont vu, tout le monde en a parlé et personne
n'en a lu le texte. Le texte du sketch !

Sur le coup, Jamel et les autres invités et même Fogiel et sa cointervieweuse
étaient écroulés de rire comme si, de toute façon, ça ne pouvait pas ne pas être
drôle puisque c'était signé par un humoriste. Heureusement, le sketch n'était
pas drôle, il était juste fait pour foutre la m***** et pour imaginer ce qu'un
colon israélien totalement fanatique pourrait lancer comme discours belliqueux
sur les plateaux de télévision si on l'invi­tait.

L'hallucination fut si collective que tous les journalistes-moutons ont certifié
qu'à la fin Dieudonné avait prononcé un « Heil Israël ! » ou un « Israël heil !
» qu'un revisionnage attentif de l'émission par les esprits les plus mal tournés
ne permet pas d'entendre. Pourquoi pas « Heil-sra-Heil ! » tant qu'ils y sont ?
C'est toujours la même histoire, il y a de quoi devenir une victime ! Des
éléments « sulfureux » jetés en vrac sur la table suffisent à accuser le comique
de tous les crimes. En faisant un peu n'importe quoi, Dieudonné a touché juste.

L'expression « américano-sioniste » jugée comme une provocation infâme (alors
que c'est un terme qui dans tous les pays moyen-orientaux, y compris Israël, est
courant), est devenue un concept politique que les spécialistes bien rangés se
font une joie d'analyser. Ceux qui disent que l'antisémi­tisme et l'antisionisme
c'est pareil n'arrivent pas à prouver que le sémitisme et le sionisme sont
différents.

.../...

Dieudonné est un pionnier. On en était venu à dire que par l'humour on pouvait
tout faire passer, que c'était le moyen idéal pour exprimer les pensées les plus
profondes, les plus vraies métaphysiquement comme politiquement. Grâce à
l'affaire Dieudonné, les manipulateurs de l'humour ont tombé le masque. Ils
disent maintenant que l'humour doit être avant tout une arme au service du
combat contre l'antisémitisme. À la limite, faire rire c'est d'abord lutter pour
Israël. Ça c'est de l'humour, de l'humour juif bien sûr, le plus drôle de tous !


Les moins virulents contre Dieudonné l'ont seulement accusé d'attiser
l'antisémitisme alors qu'aujourd'hui la seule chose qui attise l'antisémitisme,
c'est d'accuser tout le monde et n'importe qui d'antisémitisme.

On en a eu encore une preuve magnifique dans le genre boomerang avec l'affaire
Chouraqui. Le très mauvais cinéaste Elle Chouraqui, tellement gentil avec sa
tignasse de clown poivre et miel, a été pistonné par France 2 pour faire un
reportage aussi mou que lui à Montreuil afin de dénoncer bien sûr
l'antisémitisme des collégiens arabes qui importent sournoisement le conflit
israélo-palestinien en France... Comme si le Proche-Orient, ça ne se situait pas
aussi en France !

Chouraqui est allé se promener en pleurnichant dans sa banlieue soi-disant de
naissance pour montrer du doigt les vilains gosses musulmans qui osent
s'exprimer au sujet de leurs « frères » juifs. Il n'y a quasiment que lui qu'on
voit non flouté à l'image. Toutes les têtes dans le brouillard, comme si les
enfants étaient des criminels, et les passants aussi, et tout le monde. Sous
couvert de dédramatiser un conflit banlieusard en France, il attaque aussi
Mohamed Latrèche (qu'il dit être soutenu par la Syrie) et la chaîne du Hezbollah
libanais Al-Manar. La bêtise et la laideur du propos sont telles que les
ministres et le maire de Montreuil lui-même prennent la mouche, la mouche
antisémite bien sûr puisqu'ils ont osé remettre en cause l'« objectivité » du
reportage diffusé par les deux connasses d'Envoyé spécial. L'agneau Chouraqui se
transforme alors en loup intentant des procès en diffamation ! Chouraqui se
retrouve accusé, à juste titre, lui qui partait comme accusateur. C'est
tellement ridicule que même Fogiel lui met ses petits points sur le i. Dieudonné
a beau dire qu'il se torche avec tous les dra­peaux, pas seulement l'israélien,
et qu'il trouve un peu gros que Bernard-Henri Lévy et ses valets appellent au
boycott de son spectacle, rien n'y a fait. La presse continue à répéter qu'il a
dit « Heil Israël ! », et la télé lui reste fermée. Un comité anti-Dieudonné
s'est même constitué. Il y a un projet de spectacle contre lui avec tous ses
ex-collègues humoristes prêts à sérieusement le démolir (avec « humour »). C'est
son tour. En France, il faut régulièrement un symbole de l'antisé­mitisme. En
2004, il est tout trouvé. Ça monte jusqu'à l'an­nulation de son spectacle à
l'Olympia, la direction du music-hall ne voulant pas assurer sa sécurité.
Pendant des semaines, les menaces ont plu boulevard des Capucines pour faire
savoir au directeur de l'Olympia que sa salle pourrait « exploser »... Des
anonymes (suivez leurs regards) ont même promis d'ouvrir en deux les ouvreuses
si le spectacle de Dieudonné avait lieu.

À combien ils s'y sont mis les « Juifs à fleur de peau », comme les appelle
gentiment Alain Finkielkraut, pour envoyer deux cents à trois cents fax par jour
et cent cin­quante coups de téléphone à l'Olympia jusqu'à intimider son
directeur afin qu'il annule le spectacle de Dieudo ? Il n'y a pas de fumée sans
casser des oeufs. Une telle non-fainéantise force l'admiration. En voilà des
bosseurs ! Au moins, ils y croient. Ah ! ce ne sont pas les « Beurs » qui
seraient capables de ça pour leur cause. Les Noirs pareil. Je vois mal une
équipe de Sénégalais ou de Camerounais se mettre au boulot pour empêcher le
premier music-hall de France de pro­grammer Michel Lebb dans son nouveau show «
Le singe descend d'une Noire ».

Le 20 février, Dieudonné reste dehors, à la porte de l'Olympia, avec trois mille
personnes dans la rue le soutenant comme dans un meeting. Dans la foule des
supporters qui acclament le comique boycotté, Finkielkraut voit les
antira­cistes pogromistes de demain ! Et en Dieudonné, un stratège de
l'autovictimisation ! Chanson connue... Dès qu'on vous attaque et que vous vous
défendez, on vous accuse de bien aimer les positions de victimes et c'est ceux
qui vous attaquent qui s'autoproclament dans l'instant boucs émissaires. «
Arrêtez de faire de moi un bouc émissaire ! » dit le bourreau une fois qu'il a
tranché la tête à sa victime.

Après avoir décroché la veille la dernière page de Libéra­tion, Dieudonné se
tape la Une le lendemain ! Doublé unique ! Comme quoi, l'antisémitisme est aussi
payant pour celui qui en est accusé que pour ceux qui portent l'accusation. « Le
pyromane martyr » titre Libé, ce qui ne veut rien dire car un pyromane en
principe regarde de loin le feu qu'il a allumé. Il ne se jette pas dans ses
flammes.

.../...

Même ses défenseurs pinaillent. Ils se lancent dans des explications foireuses,
non pas pour dédouaner leur ami, mais pour se dédouaner eux. Ils finassent sur
l'impossibilité de traiter de « nazi » un colon de Cisjordanie et essaient de
démontrer que Dieudonné est plus « con » qu'antisémite. Les plus lucides
constatent qu'il y a deux accusations aujourd'hui dans la société française, et
pas seulement française, qui vous condamnent à une mort médiatique (et donc
sociale) certaine, c'est d'être pédophile et antisémite, une sorte de monstre
hybride. Entre Dutroux et Dieudonné, qui gagne la palme du tricard universel ?
Dutroux ?... C'est à voir ! Pédophile, ça s'exprime par des faits, c'est donc
plus facile à démontrer qu'antisémite qui se traduit surtout par des mots :
voilà pourquoi c'est l'accusation suprême, improuvable, impalpable,
insaisissable par excellence...

Il y a des gens dont le boulot est de dénicher toute critique d'Israël et de
l'extraire comme une dent pourrie des grandes gueules qui ont osé l'ouvrir, et
de la brandir pleine de sang en hurlant à l'antisémitisme. Les boucs émissaires
de l'antisé­mitisme sont les nouvelles chèvres de monsieur Seguin. Au début,
elles sont éprises de liberté d'expression, et puis bien sûr elles se font
bouffer par le grand méchant loup. Ils ont tellement peur que Dieudonné devienne
l'idole de la banlieue. Mais c'est fait.

.../...

Sans que la télévision ait jugé bon de rediffuser le sketch pour que tout le
monde se fasse une idée, au fil des commen­taires, le personnage de Dieudonné
est devenu un Juif en général, armé jusqu'aux dents, hurlant sa haine des
Palesti­niens en général et finissant par dire « Heil Hitler ! » en claquant les
talons avant de faire le salut nazi. A la fois, les dénonciateurs en rajoutent
et d'un autre côté, ils appellent ça un « dérapage ». L'aura-t-on assez vu «
déraper » Dieudonné ! Skieur ratant tous ses slaloms et qui va se foutre la tête
la pre­mière dans tous les sapins alors qu'on attendait de lui qu'il glisse
éternellement de virage en virage, élégant sur la pou­dreuse immaculée. On en
demande beaucoup à un comique, je trouve, jusqu'à le menacer de mort. On lui
répète : n'est pas Coluche qui veut. Mais au même âge que Dieudonné, Coluche
était en train de jouer les abbés Pierre, et avait cessé depuis longtemps d'être
subversif. Tout le monde le savait... On le lui reprochait à l'époque : « Clown
vendu ! Socialo ex­anar ! Dégonflé de la présidence ! Restaurateur du mal au
coeur ! » De loin, Dieudonné lui donne une leçon d'humour et de politique. Si
Coluche est un saint aujourd'hui c'est bien parce que de son vivant il n'a pas
touché à une certaine vérité qui aurait fait de lui un martyr.

.../...
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