Les Caraïbes, fruits de l’esclavage et de la révolte
L’ensemble d’îles nommé aujourd’hui Caraïbes provient d’un mélange de
population. Indigènes, Européens, Africains ou encore métis, ont
participé souvent dans le sang et la révolte, à la création d’Etats
libre et à l’émancipation des hommes et des femmes Par Thomas Pagbe
Récolte de sucre dans les Caraïbes
© historical-museum.org
Il s’agit avant toute chose d’îles occupées par des populations
indiennes. C’est l’une d’entre elles, les "Karibs", un peuple
majoritairement présent dans les Petites Antilles, qui donnent son nom
à l’ensemble insulaire. L’arrivée de Colomb et la conquête –dont Hernan
Cortès est un des bras armés- qui lui succède des années plus tard
réduisent dramatiquement la population indienne. Les indigènes sont
terrassés par les armes des nouveaux arrivants et par le "choc
microbien". Leur grande vulnérabilité face à des infections telles que
la grippe, la variole ou encore d’autres maladies importées par les
Européens en fait des êtres bien peu résistants. Ils se soumettent,
succombent lentement, ou disparaissent.
L’île d’Hispaniola, les futures Haïti et Saint-Domingue, fournit un
exemple éclairant. Les Espagnols, à peine arrivée sur l’île, se rendent
maîtres des lieux. Malgré leur résistance, les Tainos sont impuissants
face à la puissance européenne. Exterminés, mis en esclavage (1) , ils
se laissent mourir de faim. Les mères avortent ou assassinent
elles-mêmes leurs bébés. En une trentaine d’années, il ne reste plus
que 10% de la population tainos. Confrontés à cette situation, les
Européens choisissent plus tard de faire venir une autre populations
vers les îles : les Noirs.
A partir de la fin du 16e siècle, une lente immigration se met en
place. Les Européens confrontés à des crises économiques sur leur
continent comptent sur leurs colonies pour ressusciter les trésoreries
moribondes des royaumes. Les royaumes européens bien décidés à faire
fructifier leurs propriétés d’outre-mer importent des Nègres au même
moment. A Cuba, la population croit à une vitesse très réduite. Au
milieu du 16e siècle, l’île compte des colons espagnols, italiens,
allemands ou portugais. On y compte aussi des Indiens et des Noirs.
La Guadeloupe, propriété de la couronne de France, est peuplée suivant
une méthode mise au point par Colbert. Le commerce du sucre, florissant
pousse le Surintendant et la couronne française à organiser la
production, l’acheminement puis la vente de ce produit, très prisé dans
les cours du Vieux continent. Les indigènes, chassés de l’île tout au
long du 17e siècle, laisse un lieu libre où le commerce peut
s’épanouir. C’est au premier quart du 17e siècle que les Nègres,
transportés depuis les côtes africaines, font leur apparition sur
l’île. Le transport des esclaves, peu organisé, ne permet pas d’obtenir
des Noirs en grand nombre. La plupart sont des engagés militaires qui
ont obtenu une terre fin à la fin de leur service.
A la même époque, Hispaniola accueille une population un peu plus
‘bigarrée’. La soif d’or, de richesse et d’aventure jette sur l’île une
population dénuée autant de scrupule que d’argent. Arrivés sur les
lieux, ils ne deviennent pas tous colons. Une partie d’entre eux
penchent pour la piraterie ou la flibusterie. La normalisation de leur
situation n’intervient que vers la fin du 17e siècle.
Lorsque ce siècle s’achève, le royaume de France, dépourvue de main
d’œuvre, organise la Traite. La Compagnie des Indes orientales puis la
Compagnie du Sénégal fournissent à la Guadeloupe, à la Martinique et à
d’autres îles, leurs contingents d’esclaves. La Traite et l’économie
liée à ce ‘commerce’ prennent leur essor au siècle des Lumières. Les
Noirs, utilisés, entre autre, dans les plantations de cannes à sucre,
s’installent durablement dans la population et finissent par en
constituer la base.
Jeu 4 Oct - 10:08 par mihou