La France doit bannir le mot "race"
de sa constitution.
Victorin Lurel, député de la Guadeloupe,
vient de demander au Comité Balladur de proposer de supprimer
le mot «race» de la constitution française et il a bien fait.
Cette démarche doit être encouragée et soutenue par toutes
celles et tous ceux qui veulent en finir avec un racisme qui
n'est même plus insidieux puisqu'un Français sur tois s'en
glorifie.
L’article 1er de la Constitution de 1958 dispose en effet
que «La France est une République indivisible, laïque, démocratique
et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les
citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion».
Dire que l’égalité devant la loi est assurée « sans distinction
de race » valide implicitement l’existence de «races humaines»
qui permettraient de distinguer les individus entre eux. Il
y aurait une discrimination naturelle que la République, tout
en prétendant ne pas en tenir compte légalement, introduit
subrepticement. L’idée de race, d’abord principalement fondée
sur la couleur de peau, a été construite de toutes pièces
pour justifier l’esclavage des Africains et s’est épanouie
dans l’Europe du XIXe siècle jusqu’à l’absurde. Ainsi, parmi
les «blancs», les nazis en arrivèrent à imaginer des hiérarchies
menant là où on sait. Dans ces conditions, on aurait pu imaginer
qu’après 1945 la notion de race n’avait plus cours. Il n’en
fut rien. Cette notion étant le fondement de la colonisation,
il fallut bien attendre trente ans pour qu’elle fût enfin
officiellement bannie. Ainsi, en 1958 (date où fut adoptée
l’actuelle constitution de la France) la notion de race humaine
avait encore une valeur scientifique qu’elle n’a plus aujourd’hui.
La République était raciale pour justifier son expansionnisme.
Comme je l’explique dans
Les Nègres de la République (éditions Alphée 2007) c’est la notion de race humaine qui
alimente le racisme. Aujourd’hui, cette notion de race n’est
plus qu’un terme d’élevage applicable aux animaux. La génétique
et l’anthropologie ont démontré qu’il n’y a pas de sous-groupe
humain, mais une espèce une et indivisible. Ceux qui prétendent
le contraire et soutiennent qu’il y aurait une race noire,
une race blanche ou une race jaune sont des ignorants ou des
racistes. Souvent les deux. Dans ces conditions, qui pourrait
avoir assez de vice pour s’opposer à la juste proposition
de Victorin Lurel ? Parlons d’origine ou d’apparence physique,
mais de grâce, au XXIe siècle, ne parlons plus de race !
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