François Bayrou veut mettre fin à la fuite des cerveaux et des capitaux

FRÉDÉRIC POIGNARD

EN « LABOURANT », comme il le dit, les grandes agglomérations françaises, François Bayrou sème ses idées. Après Lille, la semaine dernière, où il a entamé son tour de France, le candidat centriste s'est rendu hier à Lyon. En attendant d'entrer dans le vif de la campagne, Bayrou « prend le temps nécessaire » de la discussion avec ses interlocuteurs, qu'ils soient chefs d'entreprise, responsables associatifs ou sociaux.

Comme dans cette start-up spécialisée dans les biotechnologies, puis chez Serf, une PME familiale, leader européen de la prothèse de hanche. Plus tard encore,lors d'un débat avec des chercheurs et des créateurs d'entreprise. Une série de rencontres destinées à construire et convaincre de la pertinence de son programme en faveur de la recherche et du développement des petites entreprises, les plus créatrices d'emploi.

Plaidant la cause d'un « small business act » à la française, comme jeudi dernier à Lille, le candidat centriste a avancé ses propositions pour pallier la fuite des cerveaux et des capitaux à l'étranger. François Bayrou souhaite une exonération fiscale des revenus tirés des brevets des chercheurs installés ou relocalisés en France. Réforme de l'impôt Le président de l'UDF souhaite également mettre en oeuvre une réforme de l'impôt sur la fortune s'il accède à l'Élysée.

Non pour le supprimer, mais pour le réformer, en en élargissant la base tout en diminuant le taux. Afin d'en faire « une contribution régulière et non dissuasive ». Il a avancé un taux d'un pour mille, qui s'appliquerait à l'ensemble du patrimoine sans exemption, habitation principale, outil de travail et oeuvres d'art comprises : « Il s'agit là d'une réponse active à la fuite des contribuables à l'étranger, qui ne paient plus rien et créent des richesses ailleurs que dans notre pays » , a-t-il expliqué.

Quant aux successions, s'il envisage une modification pour de petits patrimoines, François Bayrou estime que l'imposition est un « moyen de rééquilibrage ». Le leader centriste a par ailleurs affiché un certain scepticisme face à l'annonce pour 2009 du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu. « C'est moins simple qu'on ne le croit » , a-t-il mis en garde, redoutant « l'effet psychologique à ne pas négliger » d'une feuille de paie amoindrie pour les salariés.

Hier en fin de journée, le président de l'UDF s'est rendu au foyer « Notre-Dame des sans-abri », qu'avait visité il y a quinze jours Bernadette Chirac. Il a proposé d'affecter une partie des minima sociaux au financement de logements d'urgence. La visite lyonnaise de François Bayrou doit se poursuivre aujourd'hui.

Il doit se rendre au hammam Yasmine de Vaulx-en-Velin, où il rencontrera des « femmes engagées ». « Je forme un grand espoir dans les femmes pour changer l'état d'esprit dans ces quartiers les plus fragiles » , explique François Bayrou.

FRÉDÉRIC POIGNARD