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 Tsahal, désarroi et questions

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mihou
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mihou


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Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

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12092006
MessageTsahal, désarroi et questions

LE MONDE | 07.09.06 / JÉRUSALEM ENVOYÉ SPÉCIAL

Le 1er septembre, la télévision
israélienne montre des images prises durant la guerre au Liban et
jusque-là non diffusées. Un haut gradé explique à la troupe que Tsahal
"progresse bien face aux terroristes". Un soldat se lève : "Mon
commandant, je voudrais évoquer nos difficultés avec les soldats du
Hezbollah..." L’officier : "Ce ne sont pas des soldats, ce sont des
terroristes !" Un autre réserviste se lève : "Si, ce sont des soldats !
Il faut arrêter de prétendre le contraire. Ils ont du matériel
sophistiqué, ils savent se battre, et il faut le reconnaître."
Commentaire d’un journaliste en plateau : "Voilà le bon sens de la
troupe. Tant que nous n’entendrons pas ces paroles de soldats, nous ne
gagnerons pas cette guerre."

Abasourdie, quasi vexée, l’opinion
israélienne s’interroge : comment une aviation bombardant sans
contrainte et 30 000 hommes au sol dotés du "meilleur char au monde"
(le Merkava-4) n’ont-ils jamais pu faire cesser les tirs de roquettes
de 2000 miliciens du Hezbollah ? Le 18 août, après le cessez-le-feu, le
quotidien Yediot Aharonot a publié un gros dossier intitulé :
"L’effondrement de la conception". La kontzeptzia (conception) était
devenue, en Israël, le mot-clé désignant la vision stratégique de
Tsahal. Elle proclamait la nécessité d’une supériorité de feu
incontestée et s’ancrait, sur le plan théorique, dans la "guerre
mondiale contre le terrorisme" - concept selon lequel Al-Qaida, les
groupes armés palestiniens et le Hezbollah ne font qu’un - et dans
l’"action préventive".

Dans le cas palestinien, la kontzeptzia
comportait deux volets. D’une part, Tsahal évitait la confrontation
directe avec les groupes armés en usant de l’aviation, des blindés et
des commandos spéciaux pour bombarder des caches d’armes (ou supposées
telles) et des infrastructures, avec leur cortège inévitable de
victimes civiles, et procéder à des "liquidations ciblées" de
dirigeants politiques et militaires. D’autre part, l’armée gérait un
vaste système de contrôle (barrière de protection, barrages militaires,
ratissages, fermetures des agglomérations, etc.) visant à atomiser la
société palestinienne pour empêcher lesdits terroristes de s’y mouvoir
à leur gré.

C’est cette "conception" qui a,
estime-t-on, présidé à l’intervention militaire au Liban. Aujourd’hui,
l’avalanche de critiques qui atteint Tsahal se fonde sur un constat
d’échec et une série de questions sans réponses. Quel était l’objectif
de l’armée ? "L’état-major n’a jamais tranché : s’agissait-il d’une
opération réactive après l’attaque du Hezbollah ou d’une guerre totale
visant à la destruction de l’ennemi ?", s’interroge Ouri Saguy, ex-chef
des renseignements militaires.

Comment a été prise, avec une telle
rapidité, la décision d’entrer en guerre ? A-t-on cru que les seuls
bombardements aériens allaient "éradiquer" le Hezbollah ? L’Intifada
palestinienne a-t-elle affaibli la capacité guerrière des forces
terrestres ? Que savait le renseignement des capacités opérationnelles
de l’adversaire ? Ses missiles Sagger iraniens, TOW américains, et
surtout Métis-M et Kornet russes, ont détruit plus de 50 des 400 chars
israéliens engagés sur le terrain. Son C-802 sino-iranien a endommagé
une corvette.

"Les incuries portent sur la théorie de
la guerre, les relations entre l’armée et le gouvernement, la chaîne de
commandement, le renseignement tactique, la coordination entre les
forces, la logistique", recense Mark Heller, du Centre Jaffee d’études
stratégiques, à Tel-Aviv. Comment, dès lors, se réorganiser ? L’armée
engage une vaste réflexion. L’état-major a déjà désigné 50 commissions
de travail ! Mardi 5 septembre, le chef d’état-major, Dan Haloutz, a
réuni ses adjoints avec une palette de généraux de réserve... dont
plusieurs appellent à sa démission ! Le problème est que leurs avis
divergent parfois du tout au tout.

La théorie de la guerre doit-elle être révisée ?

Ce débat est peu public. Mais il est
présent dans les cercles de réflexion. M. Heller le résume d’une
phrase : "Doit-on préparer la prochaine guerre, ou faire qu’elle n’ait
pas lieu ?"

Le recours à la force n’est pas en
cause, estime le général de réserve Yoram Yaïr : "C’est le mode
d’utilisation qui a échoué. En nous y prenant autrement, nous aurions
écrasé le Hezbollah en une semaine." "La force sans vision politique
est dénuée de sens", rétorque son homologue Ouri Saguy.

Quelles doivent être les priorités ?

Selon que l’on estime que la
"conception" a failli ou qu’elle a connu des ratés mais reste valide,
on tirera des conclusions différentes. Un exemple : l’aspect
budgétaire. En Israël, les dépenses militaires sont tombées de 15 % du
produit national brut (PNB) dans les années 1980 à 8 %. Après
l’"incurie" libanaise, l’état-major réclame leur révision à la hausse,
ce qui contredit la réduction du train de vie de l’Etat engagée depuis
cinq ans. Au contraire "ce sont les priorités de Tsahal qui sont à
revoir : en achetant un seul avion F-16 de moins, on entraîne tous nos
réservistes pendant un an", clame le général Dani Yatom, ancien chef du
Mossad.

De quel type d’armée Israël a-t-il besoin ?

En vingt ans, Tsahal, la "nation en
armes", s’est professionnalisée. Deux domaines ont été privilégiés : la
guerre technologique et le contrôle des Palestiniens. L’aviation et
l’armement ultra-sophistiqué en ont été les bénéficiaires. Les blindés
et l’infanterie en ont pâti. "Avant, dit un officier supérieur
d’active, la gloire d’un général était de mener ses hommes au front.
Aujourd’hui, il est d’être au centre de commandement, dans une salle
bourrée d’écrans géants et d’ordinateurs. Les meilleurs ne sont plus
sur le terrain." Pour beaucoup, l’accession, pour la première fois en
2005, d’un aviateur à la tête de l’armée a traduit ce "tournant
électronique" qui a fait perdre à Tsahal ses capacités au sol, qui ont
été négligées.

Poursuivre la professionnalisation de Tsahal ?

La professionnalisation de l’armée - et
l’"américanisation" de son fonctionnement - s’est paradoxalement
accompagnée d’"une baisse du niveau de l’encadrement", estime le même
haut gradé. Les "meilleurs jeunes" y font moins carrière. Ils préfèrent
aller dans des sociétés de high-tech, plus lucratives, quitte à y
travailler pour l’armée. Les partisans du renforcement de l’armée de
métier le jugent cependant "inévitable".

Pour ceux d’un rééquilibrage des
priorités, l’urgence est de restaurer les capacités au combat des
réservistes. Quant à l’"américanisation", Tsahal envisageait, avant sa
guerre au Liban, de privatiser certains services logistiques, comme aux
Etats-Unis. "Difficile d’imaginer ce qui se serait passé si les
entrepôts d’urgence avaient été privatisés et si les troupes au Liban
avaient dû attendre que des contractuels leur délivrent le matériel",
s’épouvante le célèbre commentateur militaire Zéev Schiff.

Yaron Ezrahi, professeur de sciences
politiques à l’université de Jérusalem, estime qu’à terme l’échec
israélien "renforcera un processus engagé en profondeur : l’abandon de
l’idée que posséder une armée beaucoup plus forte que l’adversaire
permet toujours de tout régler".

Si Israël a gagné la guerre du Kippour,
rappelle-t-il, il l’a politiquement perdue, rendant le Sinaï à l’Egypte
cinq ans après, ce qu’il refusait de faire auparavant. La "victoire"
dans la première Intifada palestinienne s’est soldée par la
reconnaissance de l’OLP, jusque-là inenvisageable. Celle de la seconde
par le démembrement des colonies de Gaza, après trente-sept ans de
refus. Enfin, cette guerre au Liban a ramené une Syrie marginalisée
dans le jeu régional et renforcé politiquement le Hezbollah.

Sylvain Cypel

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