La Banque mondiale annonce une stratégie pour lutter contre la corruption
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Washington, le 11 avril 2006 -- le Président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, a présenté aujourd’hui les grandes lignes
d’une stratégie globale pour lutter contre la corruption, qui est un grave obstacle au développement et compromet le bon
fonctionnement de l’État. Dans le discours qu’il a prononcé à Jakarta (Indonésie), Wolfowitz a présenté un plan visant à
accroître les efforts déployés par le Groupe de la Banque mondiale dans les domaines de la gouvernance et de la lutte contre
la corruption sur trois fronts : au niveau des pays, dans les projets de la Banque et par le biais de partenariats forgés avec
différentes parties prenantes.
« La corruption est souvent à la racine même de ce qui peut expliquer les dysfonctionnements de l’État » a expliqué
Wolfowitz. « C’est elle qui affaiblit les systèmes, qui fausse le jeu du marché. À terme, ce sont les États et leurs administrés
qui en paieront le prix, sous forme de revenus moins élevés, d’un moindre volume d’investissement et de fluctuations
économiques plus marquées... En revanche, lorsque que l’appareil étatique fonctionne de manière satisfaisante — c’est-à-dire
lorsque les pouvoirs publics luttent contre la corruption et confortent le respect des principes du droit — un pays peut, à long
terme, aller à jusqu’à quadrupler son revenu national. »
Wolfowitz a expliqué que, au niveau des pays, les mesures axées sur la gouvernance et la lutte contre la corruption seront
renforcées pour tous les instruments de la Banque mondiale — prêts, dons, travaux de recherche et assistance technique. La
Banque accroîtra ses investissements dans des domaines essentiels tels que la réforme judiciaire, la réforme de la fonction
publique, les médias et la liberté d’information, et la décentralisation de la prestation des services publics ; elle mesurera les
progrès accomplis au moyen d’instruments tels que le rapport Doing Business report, que publie chaque année la Société
financière internationale, et les indicateurs de la gouvernance dans le monde. La Banque continuera par ailleurs de
collaborer très étroitement avec la société civile pour permettre aux groupes qui la composent de jouer un rôle de
contrepoids et de promouvoir la responsabilisation des administrations publiques.
« La lutte contre la corruption exige un engagement à long terme. Nous ne pouvons pas nous attendre à obtenir des résultats
immédiatement", a noté Wolfowitz. Elle exige « une stratégie à long terme permettant de s’attaquer systématiquement et
progressivement à ce problème.... [et elle doit] avoir l’adhésion et l’appui des pouvoirs publics, des citoyens et du secteur
privé. »
Au niveau des projets, la Banque a entrepris de mettre en place un nouveau système pour minimiser le risque de corruption
dans le cadre des projets qu’elle finance. Des équipes de lutte contre la corruption seront déployées dans un grand nombre
de bureaux extérieurs de la Banque, et collaboreront avec des institutions locales telles que les services de contrôle des
finances publiques et les commissions de lutte contre la corruption, pour protéger les projets appuyés par la Banque et
renforcer les procédures de passation de marchés publics. Des stratégies de lutte contre la corruption dans le cadre des
projets de la Banque mondiale seront formulées et publiées sur le web pour que les parties prenantes puissent constater les
mesures prises pour veiller à ce que les ressources ne soient pas détournées.
La Banque renforce par ailleurs son propre service des enquêtes en le dotant des effectifs, des compétences et des
ressources nécessaires pour dépister les fraudes et enquêter sur les cas présumés de corruption dans le cadre des projets
qu’elle finance, en particulier les projets présentant des risques élevés.
« Nous avons également entrepris de modifier la manière dont nous concevons nos projets, de manière à ce qu’ils prennent en
compte, dès le départ, les incitations et les opportunités existantes pour lutter contre la corruption » a expliqué Wolfowitz. «
L’application de mesures de coercition ne permettra pas, en soi, de résoudre le problème de la corruption. Ce que nous
pouvons accomplir, et les progrès que nous pouvons réaliser, dépendent de la mesure dans laquelle l’État et la société civile
sont déterminés à mettre en place le cadre nécessaire à un développement sain, robuste et durable. »
La Banque élargira également la gamme de ses partenariats pour inclure des groupes qui ont tout à gagner d’une amélioration
de la gouvernance. Elle collaborera avec les pays riches pour éviter, dans toute la mesure du possible, que des fonds volés
soient déposés sur des comptes bancaires étrangers et pour tenir les sociétés privées responsables si elles exportent la
corruption dans les économies émergentes. Wolfowitz collabore avec les directeurs de banques multilatérales de
développement (BMD) à la formulation d’une approche commune de la lutte contre la corruption et d’une stratégie pour
inscrire sur une liste noire les sociétés qui pratiquent la corruption dans le cadre des projets des BDM et échanger les
informations recueillies sur ces sociétés. La Banque forgera également des partenariats avec le secteur privé qui subit
d’énormes pertes lorsque la corruption est généralisée et lorsque la règle de droit n’est pas respectée.
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