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 Définitions

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mihou
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mihou


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Localisation : Washington D.C.
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22052006
MessageDéfinitions

Race

Groupe humain qui serait distinct des autres par des

caractéristiques biologiques particulières. Le mot race n'est plus

de mise aujourd'hui dans les sciences. A posteriori, on a baptisé

racialisme, la croyance persistante en l'existence de races.

Pendant longtemps, on a cru que l'humanité avait été divisée en

quatre races de différentes couleurs qui n'auraient connu les

métissages que de façon accidentelle et relativement récente.



« (...) dans les années soixante-dix , l'accumulation de données a

permis de mesurer à grande échelle ce qu'on appelle la diversité

générale entre de grands groupes de population correspondant aux

races de l'anthropométrie classique. Le résultat montrait que la

quasi-totalité de ces gènes (85 %) étaient présents dans tous les

groupes, dans des proportions variables. C'est pourquoi on dit

aujourd'hui que la variabilité générale est plus grande à

l'intérieur des « races » qu'entre elles.

Pourquoi parler d'une « race » caucasienne, mongole ou juive, si la

diversité biologique y est aussi grande que dans n'importe quel

échantillon de popnlation pris au hasard sur la planète ? Il est

parfaitement possible aujourd'hui d'étudier les variations

génétiques entre des groupes humains pour en reconstituer l'histoire

lointaine, par exemple, comme le fait Luca Cavalli-Sfotza - sans

faire appel à l'idée qu'ai jamais existé une race ou un type pur de

ces groupes. Bien sûr, il peut arriver que la fréquence élevée d'un

marqueur coïncide plus ou moins avec une aire linguistique (Basques)

ou culturelle (Amérindiens) : appellera-t-on cette population une

race ? La plupart des anthropo-biologistes s'abstiennent, car ils ne

considèrent pas ces marques comme des propriétés éternelles des

populations qu'ils étudient, mais comme le produit d'une évolution :

ce sont des étiquettes léguées par le passé biologique, sans autre

signification. Certains sont carrément opposés à la notion, afin de

bien se démarquer de l'anthropologie raciale. D'autres conviennent

que le mot race peut être employé dans un sens neutre, pour désigner

des groupes humains partageant des traits d'adaptation au milieu,

comme la couleur de la peau.

Bien entendu, aucune de ces considérations n'empêchera personne de

penser que la Terre est peuplée de Blancs, de Jaunes et de Noirs.

Tous les peuples du monde disposent de stéréotypes pour nommer les

étrangers, et leur usage péjoratif traduit une forme répandue

d'arrogance. Toutefois, l'anthropologie raciale porte la lourde

responsabilité d'avoir produit ce que Pierre-André Taguieff appelle

le « racialisme », qui cautionne scientifiquement la division de

l'humanité en variétés biologiquement distinctes, inégales en

performances culturelles et profondément étrangères l'une à l'autre.

On peut aussi l'accuser d'avoir incité à la recherche d'un type «

pur », à l' eugénisme et à la détestation du mélange. Il y a un

rapport direct entre le racialisme, l'impérialisme politique de

l'Occident et la théorisation du racisme en Europe. Le discrédit

actuel jeté sur le mot « race » en français n'est, après tout, qu'un

juste retour de balancier.

Si la catégorie de race représente un concept malheureux de

l'anthropologie, son utilisation à d'autres fins que la taxinomie

scientifique est significatif de sa vocation profonde : celle

d'exprimer les différences culturelles perçues par un groupe

dominant ou conventionnellement admises dans une société donnée.

L'exemple des Etats-Unis est parlant : les statistiques officielles

utilisent des catégories raciales (Aborigènes américains,

Caucasiens, Asiatiques, Hispaniques et Afroaméricains), qui

reflètent l'existence de formes de ségrégation et de communitarisme

culturel. L'assignation à un groupe résulte d'ailleurs des

déclarations des intéressés. La persistance de cet usage motive la

longévité de l'intérêt pour les races dans certains secteurs de la

communauté scientifique américaine, comme en térnoignent les

recherches sur les différences de QI entre les Blancs, les Noirs et

les Asiatiques. Certains anthropologues, plutôt opposés aux

conceptions héréditaristes, suggèrent de garder le mot, mais en lui

donnant un autre sens : celui d'ethnie ou de minorité culturelle.

Bref, du fait qu'il est susceptible de recevoix toute sorte de

contenus, faute d'en avoir un précis, ce concept a la vie dure, et

son usage est difficilement neutre. »



Nicolas Journet, « La notion de race », Sciences Humaines, n°103,

mars 2000.



Lire : Luca et Francesco Cavalli-Sforza, Qui sommes-nous ? Une

histoire de la diversité humaine, Albin Michel, 1994

Alberto Piazza, « Un concept sans fondement biologique », La

Recherche, octobre 1997.



Racialisme

Croyance persistante en l'existence de races. Le terme est

fréquemment employé par Pierre-André Taguieff et repris après lui

par les sciences humaines. Un lecteur anonyme de L'Union a récemment

dénoncé l'emploi de néologismes qui ne figurent pas dans le

dictionnaire. On lui répondra que les termes scientifiques sont

rarement dans le dictionnaire courant.

La législation antiraciste entretient elle même une certaine

ambiguïté maladroite sur la notion de race employé dans une

constitution et dans une législation qui refusent le racisme tout en

admettant l'existence de races. Le sentiment de cette ambiguïté se

traduit également dans les expressions trouvées dans les documents

produits par des magistrats ayant participé aux testings : "

personne de type européen supposé ".

Le fait de désigner une personne comme étant de telle ou telle race

plutôt que simplement de telle ou telle couleur est une marque de

racialisme. Le fait de désigner des gens par leur couleur, quand

l'information ne s'impose pas à la compréhension d'un récit peut

être également considéré comme racialiste. Le fait pour quelqu'un de

voir un noir ou un blanc, plutôt que simplement des gens traduit une

conception racialiste du monde. Il en va ainsi du journaliste

métropolitain qui désigne un automobiliste comme un automobiliste de

race noire alors que l'information ne s'impose pas. Idem pour le

celui qui rapporte une catastrophe aérienne en opérant un comptage

des corps repêchés divisés en trois catégories : métis, blancs et

noirs. Idem pour les contribuables de telle commune campagnarde

guadeloupéenne qui désignent l'une des fonctionnaires de la

Perception municipale comme " la blanche ", plutôt que comme Madame

Untel.



Cf Races





Racisés

Expression employée par Ariane Chebel d'Appolonia pour tenter de

désigner les victimes potentiels du racisme. On peut ajouter que les

caractéristiques des racisés changent selon la société. Si en

France, le racisé est plutôt d'origine africaine, antillaise ou

nord-africaine, le blanc métropolitain devient à son tour un racisé

lorsqu'il arrive en Guadeloupe.



Racisme

Idée qui, ajoutée à celle qu'il existe des races (racialisme),

postule que celles-ci peuvent être classées selon une hiérarchie des

aptitudes. Si les idées racistes s'expriment en général avec

hostilité, il ne faut pas sous-estimer la portée et les implications

de croyances populaires comme par exemple celle qui postule que,

pour des raisons héréditaires, c'est à dire biologiques et non

culturelles, les noirs danseraient mieux que les blancs. On peut

pourtant élever un petit Martiniquais dans une famille suédoise en

Suède. Il risque d'avoir plus de mal à danser le zouk qu'un Suédois

élevé en Martinique dans une famille martiniquaise...





« Dans un ouvrage récent, Pierre-André Taguieff présente une

typologie des différentes interprétations qui ont été données du

racisme. Deux grandes thèses contradictoires peuvent être

distinguées.

Le racisme est :

- soit un phénomène inhérent à la nature humaine, c'est ce que

suggérent des auteurs comme le paléontologue Stephen Jay Gould ou

l'historien Joel Kovel, qui considèrent que la haine raciale est

présente depuis la nuit des temps au sein de l'espèce humaine;

- soit un phénoméne moderne d'origine européenne. Le généticien

William David Hamilton avance même l'hypothèse d'une base génétique

de la discrimination raciale. Théorie qui présente elle-même trois

variantes :

· le racisme est le successeur immédiat des classifications des

races humaines élaborées par les premiers

naturalistes-anthropologues (Linné, Buffon, Blumenbach, etc.) ;

· le racisme est un terme qui désigne, au sens restreint, la

doctrine du déterminisme racial des aptitudes et des conduites,

censée donner un fondement scientifique la thése de l'inégalité des

races hurnaines (Gobineau, etc.) ;

· le racisme est la continuation de formes de " protoracisme "

apparues aux débuts de l'âge occidental moderne, où la référence à

la race traduisait les hiérarchies sociales. Ces modèles de

protoracisme sont les suivants : le mythe du " sang pur " dans

l'Espagne et le Portugal des XVe et XVIe siècles ;

les légitimations européennes, par la couleur de la peau, de

l'esclavagisme et de la colonisation ;

la doctrine aristocratique française dite des deux " races "("

Gaulois " et " Germains ") où le mot race signifie " lignage ". »



Repris de « Qu'est-ce que le racisme ? », Sciences humaines, n°81,

mars 1998,
d'après Pierre-André Taguieff, Le Racisme, Flammarion, 1997.





Wuilhelm, Charlie Hebdo, mercredi 19 février 1997 + les Racisme à

l'envers / racisme à rebours

Mot employé dans le langage courant pour désigner un racisme

antiblanc ou antifrançais comme si on pouvait opérer une distinction

entre différents types de racismes. S'il y a effectivement

différents types de manifestations de racisme, il n'y a qu'un seul

racisme. Il n'a donc par conséquent jamais existé de racisme à

rebours.Pancho, Le Monde, mardi 18 avril 2000

Le concept de racisme à rebours est en fait utilisé et dilué dans le

langage courant par le discours raciste. Il l'est depuis que,

comprenant qu'elles ne pouvaient plus paraître s'opposer aux lois

antiracistes, les organisations racistes, ont au début des années

80, décidé de les utiliser en dénonçant à leur tour le racisme

anti-français.

Alors que l'antiracisme exclut tout type de manifestation raciste et

intègre parfaitement la dénonciation d'une manifestation raciste

d'un individu noir à l'encontre d'un individu blanc, le discours

raciste ne voit dans l'antiracisme qu'une revendication catégorielle

de non-blancs contre des Français blancs. Il est d'ailleurs

significatif que chez des gens qui se défendent d'être racistes,

pointent fréquemment un sentiment d'animosité à l'endroit de

l'antiracisme. Comment peut-on être opposé à la dénonciation du

racisme tout en se défendant d'être raciste ?

Il est clair que quand un patron de discothèque ou un parti

politique dénoncent les méthodes des antiracistes, le discours est

d'autant plus virulent qu'il est impossible de clamer ouvertement

que la dénonciation du racisme revêt pour eux la dimension d'une

intolérable obscénité.





Rastafarianisme

Philosophie largement inspirée de la rhétorique biblique et élaborée

au début du siècle par le Jamaïcain Marcus Garvey. Postulant que

tous les noirs devaient retourner vers la terre promise : leur mère

l'Afrique. Garvey décida que le ras tafari, Haïlé Sélassié, futur

empereur d'Ethiopie (1931-1975), alors un des rares chefs d'Etats

noirs, était un dieu vivant pour tous les hommes noirs du monde.

Ayant émigré aux Etats-Unis, Garvey acheta un navire destiné à

ramener les gens noirs en Afrique et pris même contact avec le

Klu-Klux-Klan compte tenu d'une certaine communauté d'objectifs. Il

participa aux Etats-Unis et en France (1921) à des congrès qui

visaient à défendre la " Race Noire ". Ses théories furent rejetées

par Blaise Diagne et Gratien Candace, lesquels avaient fort à faire,

entre leur foi en la France coloniale et la discrimination qui y

était de mise.

Le chanteur jamaïcain Bob Marley lui même fils d'un officier

britannique et d'une Jamaïquaine, contribua à répandre et peut être

à édulcorer ce qui au, départ n'était qu'une nouvelle théorie

raciste. Le succès du rastafarianisme ou rastafarisme peut témoigner

du traumatisme de l'esclavage sur plusieurs générations de

descendants d'Africains déportés pendant quatre siècles.
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Définitions :: Commentaires

mihou
Re: Définitions
Message Lun 22 Mai - 12:45 par mihou
République

De Res publica, en latin, la chose publique.

La Première République Française fut proclamée en 1792 après l'échec

de la monarchie constitutionnelle (1789-1792) et au lendemain de la

bataille de Valmy (sept. 1792, en Champagne). Elle fut gouvernée par

une Convention (1792-1795) puis par un Directoire (1795-1799) et

enfin, après le coup d'Etat de Napoléon Bonaparte, par un 1er

consul. Le mot disparut alors peu à peu des papiers officiels. De

1792 à 1795, la 1ère République instaura le suffrage universel

masculin non-secret. Elle avait aboli l'esclavage le 16 pluviôse an

II (4 février 1794).

La Seconde République (1848-1851) apporta à la France le suffrage

universel masculin, l'abolition définitive de l'esclavage, la

citoyenneté des anciens esclaves et l'abolition de la peine de mort

politique. Elle fut supprimée à la suite du coup d'Etat perpétré le

2 décembre 1851 par Louis-Napoléon Bonaparte élu au suffrage

universel en décembre 1848 et 1er Président de la République

Française. Celui-ci restaura l'empire en décembre 1852.

La IIIe République naquit dans la défaite à la suite de l'échec

militaire de Napoléon III. Paradoxalement, cette République fut mise

en place par des monarchistes en attendant de pouvoir restaurer la

monarchie. Vainqueurs aux élections, les républicains reprirent le

dessus. C'est sous cette République que fut votée la loi sur l'école

obligatoire (1881), la loi sur la liberté de la presse (1881). C'est

aussi elle qui réalisa la plupart des conquêtes coloniales

françaises au nom d'une vocation de la France à civiliser les races

inférieures. On vota en 1905 la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

Menacée par l'extrême-droite xénophobe et antisémite dans les années

30, la République se saborda le 10 juillet 1940 lorsque le parlement

(députés et sénateurs qui avaient réussi à venir - le parlement de

l'époque était appelé assemblée nationale d'où le mensonde Bruno

Gollnish leader front National invité à l'émission Bouillon de

Culture en 1997 et qui feint de confondre assemblée nationale et

chambre des députés dans un but falsificateur).

La IVe république succéda en 1946 au Gouvernement provisoire de la

France combattante dont les capitales successives avaient été

Londres (1940-1942), Alger (1943) puis Paris (1944-1946). Prise dans

les guerres coloniales (Indochine- 1946-1954 ; Algérie 1956...), la

IVe République ne résista pas à l'instabilité politique né de la

guerre d'Algérie).

La Ve République est née en 1958. Sa constitution fut rédigée par

Michel Debré, premier ministre du Président Charles de Gaulle. Elle

donna en 1962 l'indépendance à l'Algérie conformément à une idée peu

à peu admise par le Président (qui souhaitait un rapprochement avec

les pays arabes) mais aussi à la suite des pressions de l'ONU, des

Etats-Unis et de l'URSS. Michel Debré était le fils du docteur

Robert Debré dont le nom a été donné aux CHR de Reims. Il était le

père de Jean-Louis Debré, Ministre de l'Intérieur de 1995 à 1997 et

initiateur des fameuses lois Debré.

Les présidents de la Ve République furent :

- Charles de Gaulle (1958-1965 et 1965-1969). Démissionnaire en

1969.

- Georges Pompidou (1969-1974). Décédé en 1974.

- Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981).

- François Mitterrand (1981-1988 et 1988-1995)

- Jacques Chirac (1995-2002...)



C'est sous la Ve République que fut mis en place le regroupement

familial après l'arrêt de l'immigration de travail en 1974, à la

suite de la crise révélée par le choc pétrolier.



Rosa Parks

Femme américaine noire qui refusa en 1954 de laisser sa place assise

à un blanc dans un bus de Montgomery, Alabama, comme l'exigeaient

les lois et les traditions Jim Crow. L'affaire entraîna le

boycottage des bus de la ville. C'est à cette occasion que se fit

connaître le pasteur Martin Luther King qui lança le Mouvement des

Droits Civiques (Civil Rights Movement) à l'origine de l'abrogation

des lois ségrégationnistes.





Sans-papier

Personne qui séjourne illégalement en France mais dont l'entrée peut

s'être faite de façon légale ou illégale et n'est donc pas forcément

clandestine. Le mouvement des sans-papiers a vu le jour en 1996 lors

du vote des Lois Debré restreignant les conditions d'accès, de

séjour et d'hébergement des étrangers sur le territoire français.

Décédé à Reims en juin 2000, Séckou Diarra était dans

l'impossibilité de prouver la légalité de son séjour, 10 ans après

s'être fait dérober ses papiers au parc Léo Lagrange.


Sétif (8 mai 1945)

Bourgade algérienne de l'Oranais où eurent lieu des émeutes

férocement réprimées le 8 mai 1845.

Alors que des jeunes portaient lors du défilé de la victoire

différents drapeaux alliés ainsi qu'un drapeau algérien, un membre

de la communauté dite européenne tira sur le groupe des porteurs de

drapeau. En représailles, des musulmans massacrèrent des

représentants de la communauté dite européenne. Dans les jours qui

suivirent, plusieurs milliers de musulmans furent massacrés par

l'armée française, appuyée par l'aviation et l'artillerie.

Certains des membres des familles massacrées échappèrent à la mort

parce qu'ils étaient encore en France, après avoir combattu

l'Allemagne nazi sous l'uniforme français. Ils ne découvrirent que

plus tard le massacre de leurs familles par ceux qu'ils désignaient

comme " les planqués de l'arrière ".



Seuil de tolérance

Il s'agit d'une notion selon laquelle l'autre serait acceptable tant

qu'il ne dépasse un seuil quantitatif au delà duquel il n'est plus

tolérable. Cette notion, née dans les années soixante a longtemps

été présentée sans rire comme une découverte scientifique. On

l'évalua même à 15 % pour les non-Européens et 20 % pour les

Européens. L'affirmation était d'autant moins sérieuse que les

flambées de violence xénophobe les plus importantes eurent lieu à la

fin du XIXe siècle et au début du XXe. Elles furent dirigées contre

des Européens de culture catholique : les Belges ou les Italiens.

Plus tard, d'autres Européens catholiques firent également les frais

de cette violence.

L'idée d'un seuil de 15 % inspira même la circulaire 72-60 du 5

octobre 1973 de la Direction de la Construction du Ministère de

l'Equipement qui conseillait d'éviter autant que possible une

proportion d'étrangers supérieure à 15 % dans les HLM.



" Le seuil de tolérance est dépassé dans certains quartiers et cela

risque de provoquer des réactions de racisme ".

Jacques Chirac, juillet 1983, discours devant le Conseil de Paris



François Mitterrand a utilisé la notion de seuil de tolérance le 10

décembre 1989 au cours d'une intervention radiotélévisée. Ces propos

sont tenus avec pour toile de fond l'affaire du foulard et les

élections de Dreux :



" Le seuil de tolérance a été atteint dès les années 70 où il y

avait déjà 4,1 à 4,2 millions d'étrangers [...] Autant que possible,

il ne faut pas dépasser ce chiffre, mais on s'y tient depuis des

années et des années



Le Monde, 12 décembre 1989, Le Nouvel Observateur, 14 décembre 1989

; Libération, 22 janvier 1990.



Véronique de Rudder, sociologue au CNRS a souligné combien cette

notion de seuil de tolérance relevait d'une analyste bizarrement

naturaliste des faits sociaux. Ce qui a trait aux immigrés et à leur

rapport avec la notion d'accueil utilise souvent ce qui caractérise

le corps humain : rejet, , introduction, expulsion, adaptation,

assimilation, et naturalisation.

" Ainsi peut-on comprendre que la notion de seuil de tolérance

réussisse à concilier l'inconciliable, et en particulier, à

autoriser et à interdire, simultanément, le racisme. Elle l'autorise

en l'assimilant à un phénomène inévitable, naturel, normal, et elle

l'interdit en lui fixant une borne inférieure, en deçà de laquelle

il convient de supporter, bon gré mal gré, les immigrés. "



Véronique de Rudder, " Seuil de tolérance et cohabitation

pluriethnique ", in P-A Taguief (sd), Face au racisme - T. 2 :

Analyses, hypothèses, perspectives, Seuil, 1991



Shoah

Nom hébreu désignant le génocide juif perpétré par les nazis. Les

historiens lui préfèrent le terme plus neutre de génocide juif.



Skin-Head (tête de peau, crâne rasé)

Nom donné à un mouvement de jeunesse anglais né à la fin des années

soixante. En réaction contre les hippies pacifiques et issus des

classes moyennes, les Skin-Heads se voulaient prolétaires et

volontiers violents. L'un de leur groupes phares fut à ses débuts le

groupe rock anglais Slade. Dans les années soixante-dix, les

Skin-Heads furent peu à peu phagocytés par les nationalistes

fascisants du National Front. Le mouvement se répandit alors en

Europe, toujours parallèlement à des mouvements d'extrême-droite.

Les mouvements racistes et xénophobes sont souvent desservis dans

leur volonté de respectabilité médiatique par des mouvements

skinheads trop voyants. Ce sont pourtant des Skinheads des environs

de Reims qui, alors qu'ils s'étaient rendus à Paris dans l'autocar

affrété par le Front National pour le défilé du 1er mai 1995,

assassinèrent un homme en le précipitant dans la Seine...

S'ils sont souvent l'aspect le plus voyant de l'extrême-droite, les

Skinheads ne sont pourtant pas les plus influents à long terme

compte tenu de la composition sociologique de leur mouvement, dont

les membres sont généralement des jeunes hommes célibataires de

moins de 25-30 ans. La mise en ménage et l'arrivée des enfants a

souvent raison de leur engagement.

Il faut mentionner dans les années 1980, la naissance d'un mouvement

Skin-Head de gauche, les RedSkins, reconnaissables à certains

détails de leur tenue vestimentaire. Ces Skin-Heads antiracistes et

de gauche (anarchistes ou trotskistes) refusent bien entendu d'être

confondus avec les autres...
mihou
Re: Définitions
Message Lun 22 Mai - 12:45 par mihou
Spahi

Nom donné à des régiments français de l'armée d'Afrique sous

Napoléon III puis sous la III république. Le recrutement des spahis

se faisaient principalement dans les populations musulmanes du

Maghreb. L'idée des spahis participe d'une mode exotique et

coloniale qui, sous Napoléon III, entraîna un certain engouement

pour la mode " ? l'Algérienne " (on disait alors à l'arabe car le

mot ?tait ? la mode), ce qui conduisit à habiller le prince héritier

Louis-Napoléon à la mode arabe.



Tabors

Nom donné à des régiments français recrutés au Maroc. Beaucoup de

Tabors marocains participèrent à la campagne d'Italie (1943-1944) ou

au débarquement allié en Provence en août 1944. C'est ce

débarquement qui permit la libération de Marseille.



Testing, syn. : soirée-test, test de situation (Belgique)

Pratique qui consiste à tester une entreprise fortement soupçonnée

de discrimination. De même que les sciences expérimentales utilisent

un témoin, le testing présente des couples de différentes couleurs à

l'entrée d'une discothèque ou présente différents CV comptant des

noms de diverses consonances dans les services de recrutement des

entreprises.
Le testing a été inventé le 11 juin 1939 au quartier latin, par des

étudiants antillais dont certains avaient été refusés au Victoria,

47, BD Saint-Michel; (lire notre article dans République Métisse

n°2- 1276 ko !). Sarraut, ministre de l'Intérieur fit fermer

l'établissement. 16 ans plus tôt, Poincaré, alors Président du

Conseil avait lancé un sérieux avertissement au Bal-Tabarin qui

avait fait expulser, à la demande de touristes américains, l'ancien

tirailleur dahoméen (béninois) Kojo Touvalou (qui deviendra par

ailleurs ami du raciste noir Marcus Garvey. L''affaire avait fait

grand bruit. Elle avait été mentionnée comme contre-exemple français

à la ségrégation par le Chicago Defender, journal afro-américain

(lire notre article dans République Métisse n°1- 948 ko !).

En général, le patron de discothèque qui donne régulièrement des

consignes de quotas raciaux à ses portiers, dénonce le testing comme

une méthode agressive. Ce faisant, il témoigne de la même mauvaise

foi qu'un chauffard contrôlé à 220 km/h et hurlant au coup de

Trafalgar ou d'un empoisonneur épinglé par un guide gastronomique.

On ne peut pas dire qu'il soit très agressif de présenter un couple

non blanc à l'entrée d'une discothèque et de le faire suivre un

couple blanc. La seule différence réside dans le fait que tous sont

d'accord pour témoigner et s'accompagnent éventuellement d'un

huissier. Le testing peut déboucher sur un jugement du délinquant

devant le tribunal correctionnel. Conformément au Code Pénal (voir

textes de loi sur ce site) celui-ci risque une amende et/ou la

fermeture de son établissement. Comme le montre la revue de presse

nationale, certains testings sont parfois commandités par des juges,

des préfets ou des magistrats du Parquet.

En septembre 2000, à la suite d'un pourvoi en cassation sur

l'affaire du Pym's de Tours, le testing a été reconnu valide par la

cour de cassation. Au printemps 2000, le test téléphonique qui avait

servi à recouper un témoignage sur un refus d'embauche, a été validé

le 18 avril 2001 par la cour d'appel de Grenoble. Chose étrange, en

séance plénière de CODAC, un magistrat a reproché publiquement à SOS

Racisme-Reims (aujourd'hui indépendant) l'utilisation de caméras.

Nous n'avons jamais utilisé de caméras. Cela étant, certains

portiers ont accusé des Rémois d'avoir participé à des tests. Leurs

accusations se fondaient sur le fait qu'ils les avaient bien

reconnus sur les bandes de vidéo-surveillance. Il est étrange et

dommage qu'on ne saisisse pas ces bandes. Le 11 juin 2002, 63 ans

après le premier testing, statuant sur une demande formulée par SOS

Racisme (notre ancien nom) à la suite d'un jugement de la cour

d'appel de Montpellier, la Cour de Cassation a arrêté que le testing

ne pouvait pas être écarté comme méthode de recherche de preuves.

Contredisant des documents émanant du parquet de Reims en 2000, la

jurisprudence a par ailleurs démontré que le fait qu'il y ait un ou

plusieurs individus d'une origine particulière à l'intérieur de

l'établissement ne permettait pas de conclure à l'absence d'une

discrimination effective à un moment donné, pour une autre personne.



Tintin

Personnage créé en 1929 par Hergé pour le journal belge Le Petit

Vingtième. Très marqué à droite, le journal faisait cohabiter des

conservateurs chrétiens antisémites et des auteurs séduits par le

fascisme et les idées de Léon Degrelle. Le premier Tintin, Au Pays

des Soviets (1930) était très anticommuniste. On y trouvait des

clichés sur les Asiatiques présentés comme fourbes et cruels. Dans

Tintin au Congo (1931), Tintin incarnait le gentil civilisé venu

apporter les bienfaits de la civilisation occidentale aux gentils et

primitifs nègres. Les mots nègres et moricauds étaient d'ailleurs

employés. Le seul personnage noir qui ne s'exprimât pas en petit

nègre était un Américain, personnage négatif propriétaire d'un

léopard à qui Tintin faisait avaler une éponge...Unique noir "

civilisé " de tout l'album, le personnage était plutôt antipathique.

Après le virage de Tintin en Amérique, où il semblait plus sensible

à la condition des noirs américains et notamment aux lynchages dont

ils étaient victimes, Hergé s'affirma franchement antiraciste dans

Le Lotus Bleu (1936) où s'étant pris d'amitié pour un Chinois nommé

Chang, il mit en scène Tintin défendant un Chinois contre des

Européens racistes ou dénonçant les clichés des représentations

européennes sur les Asiatiques. Cela étant, le Tintin défendant un

Chinois dans une rue de Shanghaï restait aussi paternaliste que son

époque et ne tranchait pas avec ceux des Européens qui parlaient

alors des abus de la colonisation (la Chine était alors soumise au

régime semi-colonial des concessions).



Lire : Pierre Assouline, Hergé, Folio, 1996, 820 p.





Tipoye

Chaise à porteur dans l'Afrique Coloniale



Tirailleurs sénégalais

Reims 1914 : tirailleurs africains dans l'avenue d Epernay Nom donné

en général aux soldats africains enrôlés dans l'armée française à la

veille de la première guerre mondiale. Les tirailleurs sénégalais

furent souvent en première ligne sans que les historiens soient

catégoriques sur la discrimination dont ils auraient été victimes

dans leur emploi au front. L'enrôlement des tirailleurs (la Force

noire du général Mangin mais dont le recrutement est surtout

l'oeuvre du Sénégalais Blaise Diagne) est largement dû à l'action de

deux députés coloniaux. L'un Gratien Candace, était député de la

Guadeloupe. L'autre, Blaise Diagne, était député d'une des quatre

communes du Sénégal admise à envoyer un député à la Chambre. Les

tirailleurs sénégalais furent nombreux à Reims pendant la guerre.

Après 1918, la découverte de la France par les tirailleurs avait été

l'occasion d'une prise de conscience politique. D'une façon

générale, il se développa un certain capital de sympathie à leur

égard. Cette sympathie paternaliste est incarnée par la publicité du

tirailleur de Banania. A l'inverse, l'imagerie qui se développa en

Allemagne fut celle du noir sauvage odieusement utilisé par les

Français pour asservir et humilier l'Allemagne en 1923. L'occupation

de 1923 aboutit à une répression contre les civils allemands. A

Essen, eurent lieu des heurts violents au cours desquels 13 ouvriers

furent tués. L'officier Léon Schlageter fut condamné à mort et

fusillé. La mémoire collective allemande associa donc l'image du

tirailleur à celle de la répression française. En juin 1940, malgré

l'ordre de repli, le 25ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais fut

sacrifié à la défense de Lyon. Dans les villages voisins, autour de

Mornant, on se souvient sans peine des Sénégalais cherchant à

échapper à la « chasse au noir ». A Chasselay, au Nord de Lyon, un

monument, le « tata » sénégalais rappelle le combat désespéré suivi

du massacre des troupes coloniales. Au mépris des conventions

internationales, la Wehrmacht massacra les soldats à court de

munitions.

A Reims, l'occupant supprima le monument des armées coloniales.

Remerciements à Evelyne Py, professeur d'Histoire-Géographie à Lyon.
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