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 Débarrassons-nous du Moloch inefficace

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mihou
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mihou


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18052006
MessageDébarrassons-nous du Moloch inefficace

Courrier international, no. 775
Débat, jeudi 8 septembre 2005, p. 47

Bientôt soixante ans : Que faire des Nations unies ?

Débarrassons-nous du Moloch inefficace

Christian Rocca
Ideazione (Rome)

L'ONU a échoué, rien ne sert de la réformer. Un point de vue néoconservateur, en vogue de part et d'autre de l'Atlantique.

Le réquisitoire le plus violent contre les Nations unies n'émane pas de George W. Bush ni des idéologues néoconservateurs. Ce sont les propos de Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU, qui définissent le mieux la faillite de l'organisation internationale. A l'occasion du soixantième anniversaire de la libération des camps de concentration nazis, célébré par une session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU [en janvier dernier], Annan a déclaré : "Depuis l'Holocauste, le monde s'est couvert de honte en ne parvenant pas à prévenir d'autres génocides, par exemple au Cambodge, au Rwanda, dans l'ex-Yougoslavie." C'était pourtant le devoir de l'ONU. On a clamé "plus jamais ça !" après le bain de sang du Cambodge. On a répété "plus jamais ça !" après le génocide au Rwanda. "Plus jamais ça !" encore après le carnage en Bosnie. Enfin, aujourd'hui, après les tueries massives au Soudan, on scande encore "plus jamais ça !". Quelques jours après le discours de Kofi Annan, une commission de l'ONU a établi que le massacre du Darfour ne pouvait être qualifié de génocide, contrairement à ce qu'avaient affirmé les Etats-Unis et les organisations des droits de l'homme. Le Soudan n'est que la dernière manifestation en date de la faillite de l'ONU, une organisation qui a vu le jour précisément pour empêcher un nouvel Holocauste, mais qui, dans les faits, n'a jamais fonctionné.

Les Nations unies ont échoué. Il serait temps d'en prendre acte et de le dire clairement, au lieu de perdre du temps en réformes et en alchimies institutionnelles qui ne seront jamais adoptées et ne changeront pas d'un iota la réalité : face aux grandes questions, comme la sécurité et la paix, l'ONU est une entité inutile, voire nuisible. C'est une organisation internationale qui a trahi l'esprit de ses fondateurs et renié les principes contenus dans sa Charte constitutive. Il serait temps de la remercier, de la supprimer et de la remplacer par quelque chose d'autre, une Alliance des démocraties peut-être, ou, mieux encore, une Organisation mondiale des démocraties.

Tout n'est pas à jeter, bien sûr. Il y a des institutions, des fonds et des programmes humanitaires qui fonctionnent. En revanche, il faut supprimer le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale, principaux complices du chaos international. En l'espace de cinquante ans, ils ont justifié le terrorisme, alimenté l'antisémitisme, récompensé les nations qui bafouent les droits de l'homme, gaspillé des milliards de dollars et, aujourd'hui, ils sont impliqués dans des affaires de corruption (le programme Pétrole contre nourriture) et des scandales sexuels (au Congo).

Si l'on n'agit pas rapidement, l'inutilité politique du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale risque de déteindre sur les agences humanitaires, comme l'a montré la crise dans l'Asie du Sud-Est, frappée par le tsunami du 26 décembre 2004. Vingt-quatre heures après la catastrophe, un petit fonctionnaire onusien avait profité de l'occasion pour gagner son quart d'heure de célébrité en accusant les Etats-Unis d'avoir agi avec "pingrerie" et refusé d'aider les populations dévastées par le tsunami. En réponse à cette accusation, George W. Bush et les autres donateurs ont mis sur pied une coalition spéciale, sur le modèle de celle qui avait libéré l'Irak. Sans l'ONU.

Cette coalition n'a pas été créée par dépit : il s'agit d'un nouveau modèle d'action internationale. C'est la troisième fois que cela arrive en l'espace d'un an et demi. L'administration américaine a d'abord organisé la libération de l'Irak, puis a mis sur pied dans la foulée l'Initiative de sécurité contre la prolifération, une coalition de plusieurs pays soucieux d'arrêter les Etats hostiles à l'Occident dans leur course aux armes de destruction massive. Ce n'est pas qu'une obsession américaine. Aux côtés des Etats-Unis on trouve, entre autres, le Royaume-Uni, l'Italie et même la France. La coalition des secours en Asie a collecté les fonds et organisé l'aide sur le terrain, reléguant ainsi l'ONU à un rôle secondaire.

Le fait est qu'en soixante ans le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale n'ont jamais eu un rôle majeur dans les crises importantes pour défendre la sécurité mondiale. A trois exceptions près, et encore : la guerre de Corée, mais uniquement parce que le Conseil de sécurité était alors boycotté par les Soviétiques, puis, au lendemain de l'effondrement de l'URSS, en Irak en 1991 et, enfin, en Haïti en 1994.

L'ONU n'a pas les outils nécessaires pour faire respecter les décisions qu'elle prend. Et pourtant ses échecs répétés n'empêchent pas que de nombreuses personnes, en Europe surtout, continuent de voir ce Moloch bureaucratique, inefficace et désastreux comme la panacée de tous les maux. C'est comme si l'égide de l'ONU était un signe divin qu'il faut attendre, accepter et ne jamais remettre en cause, alors qu'il s'agit simplement d'une marque apposée sur une décision que chacun des 191 Etats membres (y compris ceux qui ne représentent pas leur peuple) contribue à prendre.


Encadré(s) :

L'auteur

Courrier international

Christian Rocca, 37 ans, est l'envoyé spécial à New York du quotidien italien de droite Il Foglio. Il s'intéresse tout particulièrement au mouvement néoconservateur, dont il partage en partie les idées et le projet, et sur lequel il a écrit un livre. L'article que nous reproduisons ici est un extrait de ce dernier, paru cette année en Italie : Contro l'Onu - Il fallimento delle Nazioni Unite e la formidabile idea di un'alleanza tra le democrazie [Contre l'ONU - La faillite des Nations unies et la formidable idée d'une Alliance des démocraties].

CONTEXTE

Une réforme compromise

Courrier international

Adapter l'ONU aux défis du XXIe siècle en redéfinissant ses missions et son mode de fonctionnement : tel est l'objectif du document qui sera soumis à l'approbation de 173 chefs d'Etat et de gouvernement lors du sommet mondial prévu du 14 au 16 septembre au siège des Nations unies, à New York. Un sommet qualifié d'historique par l'ONU, qui y voit "l'occasion de prendre des décisions audacieuses dans les domaines du développement, de la sécurité, des droits de l'homme et de la réforme de l'Organisation des Nations unies". Parmi les nombreuses propositions avancées : accélérer la réalisation des "objectifs du millénaire" visant à réduire la pauvreté de moitié d'ici à 2015 ; remplacer la Commission des droits de l'homme, largement discréditée, par un conseil permanent des droits de l'homme, composé uniquement de membres respectant ces droits ; se mettre d'accord sur une définition universelle du terrorisme ; demander aux membres du Conseil de sécurité de s'abstenir d'user de leur droit de veto dans les cas de génocide et de crimes contre l'humanité ; faciliter l'adhésion des pays en développement à l'OMC.

Mais plus la date du sommet se rapproche, plus la perspective d'arriver à un accord sur un texte ambitieux s'éloigne. Principaux responsables, les Etats-Unis, en la personne de leur nouvel ambassadeur auprès de l'ONU, John Bolton. Ce dernier avait à peine pris ses fonctions, fin août, qu'il proposait pas moins de 750 amendements à un document pourtant déjà longuement négocié par ses compatriotes. Washington veut bien sûr éliminer les références à la Cour pénale internationale et au protocole de Kyoto, sur le changement climatique, auquel il refuse d'adhérer. Mais les désaccords portent aussi sur l'objectif de réduction de la pauvreté et notamment sur la demande réitérée faite aux pays riches de consacrer 0,7 % de leur PNB à l'aide au développement.
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