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 LE BAPTÊME - ENTRE TRADITION ET VALEURS

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mihou
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mihou


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13052006
MessageLE BAPTÊME - ENTRE TRADITION ET VALEURS

LE BAPTÊME - ENTRE TRADITION ET VALEURS
Baptisés à 8, 10, 12 ans...

Girard, Marie-Claude

" De plus en plus d'enfants et d'ados demandent à être baptisés. Ils ne se comptent pas par milliers. On parle de quelques dizaines, selon les régions. Mais on en voit plus qu'il y a 10 ou 20 ans ", constate Germain Tremblay, adjoint au secrétaire général pour la théologie à l'Association des évêques catholiques du Québec.

" Juste dans notre paroisse, il y a 450 jeunes qui se préparent à un sacrement ", souligne-t-il. Et ce ne sont pas des jeunes qui seront nécessairement pratiquants. M. Tremblay est en charge de la catéchèse pour un groupe de jeunes de 13 à 15 ans qui se préparent à la confirmation dans la région de Montréal. Il les verra de 10 à 12 fois entre février et novembre. Il faut un certain courage quand on choisit de se préparer à la confirmation au début de l'adolescence, dit-il.

" Beaucoup d'enfants savent très peu de choses par rapport à la religion. Mais les parents tiennent encore à ce que les paroisses s'occupent de la base ", dit M. Tremblay.

Or, il est autrement plus engageant pour un enfant d'entreprendre de se faire baptiser à l'âge scolaire. Tout sacrement exige une préparation, dont le contenu varie selon les paroisses et les régions. Dans certains cas, la démarche peut s'étendre sur plusieurs mois, sinon quelques années.

" Pour les 6-12 ans qui demandent à se faire baptiser, c'est une démarche qui se fait dans le temps, note Louise Morin-Thibeault, adjointe à l'Office d'éducation à la foi au diocèse de Montréal. Il faut quand même que ce soit un geste signifiant pour lui. On fait des temps de catéchèse, des temps d'éveil, des rites d'accueil. Il faut vraiment être en religion. Il faut aussi aimer ses frères. "
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LE BAPTÊME - ENTRE TRADITION ET VALEURS :: Commentaires

mihou
Re: LE BAPTÊME - ENTRE TRADITION ET VALEURS
Message Sam 13 Mai - 0:56 par mihou
Catholique de culture?

Girard, Marie-Claude

Les positions de l'Église sont loin de faire l'unanimité, du moins au Québec. Les églises sont vides, sauf pour les grandes occasions. Que penser alors de l'attachement des nouveaux parents au baptême?

" Ce que cela nous révèle, c'est qu'on est encore profondément catholiques de culture, soutient Alain Bouchard, sociologue des religions et professeur au cégep de Sainte-Foy. Même si les gens ont pris une distance par rapport à la pratique religieuse et, à la limite, à certaines formes de croyance, il reste quand même un attachement culturel. C'est d'autant plus vrai que rien n'est venu remplacer le rôle que pouvait jouer traditionnellement l'Église catholique dans les rites de passage et la transmission de valeurs. "

L'attachement à la tradition catholique s'est manifesté encore récemment autour de la question de l'enseignement religieux confessionnel dans les écoles, note Alain Bouchard. " Mais est-ce qu'on est dans une démarche de foi ou de transmission de valeurs en faisant baptiser? Je n'en suis pas convaincu. Je me souviendrai toujours de la réflexion d'une dame interrogée après le baptême de son enfant: C'est une carte de membre que je lui donne! "

Avant, on faisait baptiser sans se poser de questions, ou alors pour ne pas " prendre de chances " avec l'au-delà. M. Bouchard croit qu'il y a encore un peu de ça dans le choix de certains parents. On ne veut pas bloquer des possibilités à l'enfant, l'empêcher de se marier à l'église, par exemple. Il y aurait aussi un " petit truc magique " dans le fait de croire que l'enfant aura la foi ou une culture religieuse dès le lendemain de la cérémonie.

Rites personnels

Depuis quelques années, des parents ont commencé à créer leurs propres rites, des célébrations non religieuses, pour marquer l'arrivée d'un nouveau-né. Ce sont souvent des fêtes familiales, où on présente l'enfant à la grande famille, au cercle d'amis, où on s'adresse parfois à la nature.

Les rites de passage, comme le baptême et les rites funéraires, sont persistants dans la société, constate Robert Crépeau, professeur d'anthropologie et directeur adjoint du Centre d'études des religions de l'Université de Montréal. Alors que les rites funéraires ont été pris en charge par l'industrie, pour les baptêmes, " il semble que les familles prennent encore à leur charge d'organiser des cérémonies, des fêtes parfois religieuses, parfois totalement laïques. On veut souligner le changement de statut à la fois de la famille, du groupe et de l'enfant ", explique-t-il. C'est que le rite s'adresse à la mémoire, aux souvenirs. Il est perçu comme une remontée dans le temps ancrée dans les valeurs universelles.

Le professeur croit lui aussi qu'indépendamment de la foi et de la pratique, il y a un attachement culturel aux rites catholiques. " On reconnaît dans la religion catholique les fondements de la culture québécoise et francophone. " Dans ce contexte, ne pas faire baptiser serait considéré comme un retrait de la religion, même si l'enfant peut se faire baptiser plus tard, estime-t-il. Ce qu'on constate aussi, c'est qu'on parle de moins en moins de foi et de plus en plus de spiritualité, note l'anthropologue.

Des positions contrastées

Avec des grands-parents baby-boomers, il est de moins en moins probable que des parents demandent le baptême pour " leur faire plaisir ". Bon nombre de parents font cette démarche pour laisser toutes les portes ouvertes à leur enfant ou l'inscrire dans une culture par un rite hérité des ancêtres. Mais bien d'autres raisons peuvent les motiver, croit Lucia Ferretti, spécialiste de l'histoire socioreligieuse du Québec.

" Il ne faudrait pas négliger que le plus grand nombre des Québécois, de toutes les origines ethniques, se déclarent encore croyants de nos jours, note la professeure à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Un bon nombre de parents (...) veulent transmettre une tradition religieuse à leurs enfants. C'est une des raisons majeures pour lesquelles les parents demandent les sacrements pour leurs enfants. "

Y a-t-il contradiction entre l'absence de pratique et la volonté de faire baptiser? Certains prêtres et animateurs de pastorale le croient et le déplorent alors que d'autres estiment que " c'est toujours ça de pris ". " Il y a des positions très contrastées dans l'Église à ce sujet ", constate l'historienne. Certains pensent qu'il faut en profiter pour faire une vraie initiation à la vie chrétienne aux parents. Le baptême viendra plus tard, quand ils seront devenus des chrétiens.

Mais la majorité dira que ces parents distants sont catholiques justement parce qu'ils tiennent aux rites. Et dans le rite lui-même, ils voient le moyen de transmettre la foi, explique Mme Ferretti.

Or, pour eux, la foi, " c'est un soutien dans les épreuves, un espoir qu'il existe quelque chose après la mort. Cela donne aussi un sens à la vie et fournit un cadre éthique, des valeurs d'amour des autres, de partage, de pardon, et de justice que tout le monde trouve importantes ".


Encadré(s) :

LES SACREMENTS DANS LE DIOCÈSE DE MONTRÉAL

1999 / 2003

BAPTÊMES (bébés et jeunes enfants) 13 284 / 10 068

BAPTÊMES (adultes) 112 / 132

PREMIÈRES COMMUNIONS 13 490 / 10 500

CONFIRMATIONS 10 000 / 9000

MARIAGES 2800 / 2100

Source: Diocèse de Montréal
mihou
Re: LE BAPTÊME - ENTRE TRADITION ET VALEURS
Message Sam 13 Mai - 0:58 par mihou
Un rite qui a la vie dure

Girard, Marie-Claude

Une fois que bébé a poussé son premier cri, on remplit le formulaire et on le poste à l'état civil dans les 30 jours. Voilà, c'est le constat de naissance. Comme on dit constat à l'amiable ou constat d'infraction. Bouleversés par l'arrivée de la huitième merveille du monde, les nouveaux parents ont tendance à trouver la procédure, disons, un peu sèche.

Comme pour tous les sacrements, le nombre de baptêmes est en baisse depuis des années. Entre 1991 et 2002, le nombre de mariages catholiques a chuté de plus de 40 % au Québec, selon les données de l'Association des évêques catholiques. Le nombre de baptêmes a diminué du tiers, suivi par la confirmation (28 %) et la première communion (20 %).

Malgré tout, on a dénombré près de trois baptêmes catholiques pour quatre naissances en 2002 au Québec, toutes religions confondues.

Éric Daigle et Sylvie Lemieux se disent croyants mais non pratiquants. Ils ne sont pas mariés, mais ils ont fait baptiser leur deuxième enfant, le petit Isaac, 4 mois. " Nous voulons inculquer à nos enfants des valeurs et des croyances, explique Sylvie Lemieux, à quelques jours de la célébration. Nous pourrions le faire sans le baptême. Mais c'est un premier sacrement. C'est ce qui le fait entrer dans la religion catholique. Il sera libre plus tard de la pratiquer ou non ou d'aller plus loin dans les sacrements. "

Pour Sylvie Lemieux, le baptême est aussi une question d'identité. " Nos aïeuls étaient catholiques, nos parents l'étaient. Il y a un transfert de ce que nous sommes à nos enfants. " Quant au mariage, le couple n'y est pas fermé. Un jour, peut-être.

Paradoxal? Les trois quarts des Québécois croient en Dieu, révélait un sondage CROP-La Presse il y a deux ans. Plus de 80 % des Québécois s'identifiaient à la religion catholique romaine, lors du dernier recensement. De plus, après une chute au début de l'âge adulte, le taux de fréquentation régulière des églises commence à augmenter au début de la trentaine, selon une étude de Statistiques Canada.

Symboliser l'accueil

Isabelle Vigneault et son conjoint ne sont ni croyants ni mariés. Leurs deux filles ont été baptisées, pour différentes raisons. " C'est difficile de symboliser l'accueil d'un enfant sans que ça tombe dans un party commercial. Il n'existe rien entre les deux. Soit c'est religieux, soit c'est un shower où tout le monde arrive avec un cadeau ", explique-t-elle.

D'abord, comme sa mère l'avait fait avant elle, la jeune femme s'est dit que " ça ne lui enlevait rien " mais que ça faisait plaisir aux parents de son conjoint, qui sont très croyants. De plus, " le baptême, culturellement et religieusement, c'est l'accueil de l'enfant dans une grande famille qui est l'humanité, dit-elle. Ça me touchait beaucoup. Il y a là un symbole. "

" On a été élevés au Québec. Il y a quand même un héritage culturel dans lequel on baigne. Et des valeurs de famille, de paix, d'accueil, de pardon... " dit-elle, consciente de vivre dans une période de transition.

La jeune maman s'est aussi demandé ce que ses enfants feront à l'adolescence, confrontés aux questions existentielles et au discours des sectes. " C'est peut-être une façon de les protéger. Quand tu ne pratiques pas mais que tu es baptisé, la première chose que tu feras, c'est d'aller voir ta propre religion. Ils vont commencer par aller voir une religion que je connais! "

Au contraire, Catherine Papillon s'est mariée à l'église mais ne fera pas baptiser son garçon. " À mes yeux, le mariage avait plus de valeur dans un contexte sacré. Alors que je n'avais pas besoin de ça pour mon enfant, explique-t-elle. Tout ce qui entoure la naissance tient du rituel. Attendre l'enfant, préparer sa venue. On fait les mêmes gestes que les autres avant nous. J'avais cette démarche spirituelle-là. Cela n'a rien à voir avec la religion mais avec la vie, la naissance. "

Le sacrement n'est pas nécessaire pour donner une éducation chrétienne, estime la jeune maman, elle-même élevée dans la religion catholique. " J'adhère aux valeurs morales fondamentales: l'entraide, le partage, la solidarité. Pas nécessairement aux questions qui " accrochent ", comme l'avortement ou l'adultère. " Si, plus tard, son garçon souhaite se faire baptiser, elle le secondera dans sa démarche. " Au moins, il comprendra ce que ça implique. "

Chose certaine, l'arrivée d'un enfant soulève quantité de questions existentielles. Il y a une réflexion quasi obligatoire qui survient " sur l'engagement du parent, sur la place de l'enfant dans le monde, sur les valeurs qu'on veut lui transmettre ", note Catherine Papillon.

Initiation à la foi?

Les trois sacrements d'initiation- le baptême, l'eucharistie et le confirmation- sont demandés dans une proportion qui étonne dans certains milieux, note Germain Tremblay, adjoint au secrétaire général pour la théologie à l'Association des évêques catholiques du Québec. Ce sont les trois sacrements par lesquels il faut passer pour être un chrétien " patenté ". Et, de façon générale, pour se marier à l'église ou agir comme parrain ou marraine.

Il faut dire que la définition de pratiquant a bien changé. " On peut vivre en chrétien sans aller à la messe dominicale mais en pratiquant la charité, en partageant ses biens, en s'engageant pour une cause... Mais l'idéal, c'est d'aller aussi à l'eucharistie ", souligne Louise Morin-Thibault, adjointe à l'Office d'éducation à la foi au diocèse de Montréal et responsable de la préparation au baptême chez les francophones.

Environ 8000 enfants francophones de moins de 5 ans se font baptiser dans le diocèse de Montréal chaque année, estime-t-elle. Près de 200 nouveaux baptisés ont entre 6 et 12 ans. Et tout sacrement exige maintenant une préparation.

Une des premières raisons que donnent les parents, c'est qu'ils veulent que l'enfant soit " béni de Dieu ", indique-t-elle. D'autres invoquent la tradition, les valeurs, l'importance du rite de passage. " Nous, on n'en reste pas là. On les accepte comme ils sont, avec leurs motivations. Mais on essaie de cheminer avec eux. Qu'est-ce qu'ils entendent par des valeurs chrétiennes? " Si les parents se disent d'emblée non croyants, on s'intéressera davantage au choix des parrains et marraines.

" Des fois, c'est dramatique parce qu'on a des parents qui nous disent qu'ils ne sont pas capables de trouver des gens significatifs sur ce plan-là, souligne Robert Sauvageau, directeur de l'Office d'éducation à la foi. Ce qui est demandé, dans le fond, c'est que les parents soient dans le coup. Il y a une préparation qui débouche sur une réflexion. Je pense que les gens s'attendent à ce que cela ne soit pas automatique. "

Car les accompagnateurs doivent parfois souligner que le baptême est un premier pas. Ce n'est pas un passeport magique pour la foi.


Illustration(s) :

Le petit Isaac, 4 mois, vient d'être baptisé à l'église Sainte-Rose-de-Lima, à Laval. Ses parents, Éric Daigle et Sylvie Lemieux, le regardent avec fierté.
Pour la mère d'Isaac, le baptême est une question d'identité.
 

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