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 Cuba et les truqueurs masqués de Canal +

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mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Cuba et les truqueurs masqués de Canal + Empty
01042006
MessageCuba et les truqueurs masqués de Canal +

http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2006-03-29%2018:56:25&log=a\
ttentionm

Cuba et les truqueurs masqués de Canal +

L'émission « 90 minutes » du Lundi 9 janvier 2006, 22h20, sur Canal +
est un monument de
contradictions pimentées de contrevérités, de parti pris fielleux,
d'ethnocentrisme ricanant sur
les difficultés d'un pays pauvre. Par bonheur, le tout est mâtiné
d'une bêtise qui borne
sévèrement les chances de voir ce reportage faire date dans l'Histoire
du journalisme. Ce
documentaire est aussi l'illustration du complexe de supériorité tout
à fait injustifié de
reporters assez médiocres pour ne pas imaginer que le QI des
téléspectateurs peut au moins
égaler le leur. C'est aussi celle de honteuses dissimulations sur
l'activité et sur le passé de
quelques personnes impliquées, à Cuba et à Paris, dans cette charge
hargneuse et véreuse.

Cuba Solidarity Project
http://vdedaj.club.fr/cuba/ 1
Canal + : « Enquête clandestine sur l'apartheid cubain ».

Opter pour la caméra cachée était à la fois un moyen de dramatiser
d'emblée et de poser qu'il
n'était pas possible de faire autrement. Pourtant, on ne compte plus
les reportages critiques
ouvertement tournés à Cuba sans contrainte. Parmi d'autres, le
reportage de FR3, le 3 octobre
2005 (« Faut pas rêver », de Laurent Bignolas) l'atteste.

L'équipe de Canal + a choisi de ne rencontrer QUE des Cubains hostiles
à leur
gouvernement avec une prédilection marquée pour des marginaux, des
trafiquants, des
voleurs, des délinquants, des prostituées, des oisifs. Le mur de
l'apartheid rhétorique de
ce film manichéen divise Cuba en deux. Une partie, minuscule et belle
est réservée aux
touristes. Tout le reste, sordide jusque dans la manière de filmer et
le choix des images,
est un cloaque de misère et de tyrannie, un immense repaire de voyous
et d'opposants.
Les citoyens qui soutiennent la Révolution n'apparaissent pas une
seule fois. Il n'y en a
donc aucun.

Et que dire de la pitrerie du floutage des images ? Tantôt elles sont
en clair pour des Cubains
contestataires, tantôt elles sont brouillées (parfois très
symboliquement, juste pour maintenir
un bon niveau d'angoisse) pour d'autres opposants qui, dans ce pays
paraît-il quadrillé par la
police politique, nous entraînent chez eux en précisant où ils
habitent et avec qui.

A Santa-Clara, le journaliste pourfendeur de bourrage de crâne fait
dire (deux fois !) à un
enfant de six ans (non flouté) qu'on lui a parlé du Che à l'école
(Santa-Clara a été libérée par
le Che). L'enfant dit aussi n'avoir pas pu entrer dans le musée du Che
avec son petit frère.
L'interviewer insiste, lui fait répéter ce cas d'ostracisme. Il tient
un scoop qui en dit long sur
le « régime castriste ». En France, n'est-ce pas, les petits enfants
entrent dans les musées sans
les parents. Le journaliste lui propose alors de l'y emmener. Il est
des pays sous-développés
peuplés d'êtres de seconde zone où un journaliste parisien peut
tranquillement dire à un gamin
de six ans accosté dans la rue : « Suis moi ». L'enfant décline,
prétextant qu'il est pieds nus.
Le journaliste rebondit sur ce fait capital (comprendre : pays de
va-nu-pieds !). Quelques
minutes plus tard, l'insinuation sera balayée par une scène de rue où
l'on voit des dizaines
d'enfants rieurs, beaux, bien vêtus, tous chaussés de baskets. Mais
ces images ne sont pas
commentées ; elles servent d'arrière-plan à un autre discours : une
voix off se gausse « du
leitmotiv de la gratuité de la santé et de l'éducation ». Les «
hôpitaux sont vides de
matériel ». On ne saura pas que l'espérance de vie à Cuba est une des
plus grandes de
l'Amérique latine, avec des écarts de 14 ans avec certains pays et que
le taux de mortalité
infantile est le plus bas de tous les pays pauvres (sources OMS),
descendant même sous celui
de nombreux pays riches comme les USA, qui connaissent de fortes
disparités selon les Etats,
les villes et les quartiers. « Il meurt plus d'enfants en bas âge à
Washington qu'à La Havane. »
(Michael Moore, in « Dégraissez-moi ça », éditions La Découverte,
2000). Quant aux écoles,
nous dit Canal +, on y apprend à lire et à écrire, mais « elles sont
AVANT TOUT un élément
important de diffusion de la morale socialiste ».

Toujours à Santa-Clara, la voix off se scandalise : « C'est par la
police que nous sommes
accueillis ». En effet, le journaliste débat âprement avec un policier
venu gentiment l'avertir
qu'on ne peut pas prendre des photos dans le musée. D'où l'implicite :
« Voyez-moi ce
manque de liberté » car à Paris, au Louvre, n'est-ce pas... la scène
se passe « tout près d'un
bidonville » nous dit la voix off. Vrai ? Pourquoi ne pas l'avoir filmé ?

Toujours à Santa-Clara, longue et incroyable algarade du journaliste
avec un policier courtois
et d'une patience infinie qui ne pourra pas obtenir la présentation du
passeport. Provocateur
(« tu veux me fouiller, aussi ? », supérieur, le verbe haut, le
journaliste le harcèle d'objections
polémistes, tente de le pousser à bout et décide que le policier devra
se contenter d'une
photocopie. Flairant le piège, le policier capitule. Souvent, le
chemineau placide passe son
chemin pour que le roquet se calme. Ici, la démonstration (« A bas
l'Etat policier ! ») joue au
boomerang : dans n'importe quel autre pays du continent américain
(voire en France), le
lascar aurait fini au poste. Lançons-lui le défi de rejouer la scène à
150 kilomètres de Cuba, en
Floride. Reste que le journaliste, dont on ne verra jamais le visage
dans le film (peur de
quoi ?) vient de nous offrir deux démonstrations dont la première ne
plaide pas pour sa
déontologie et la deuxième pour son savoir-faire : comment essayer de
fabriquer un
événement pour le filmer et corroborer un pamphlet, comment échouer
piteusement dans cette
tentative. L'outrageant est que, en incluant cette séquence dans le
film, il présuppose que le
téléspectateur ne verra pas la grosse ficelle de ce piteux fiasco.

La « libreta » est un carnet qui assure à chaque famille un minimum de
denrées quasi
gratuites, (certaines sont gratuites dans certains cas) ce qui a
permis d'éradiquer la famine
dans l'île. Ici, on apprend de Cubains floutés (mais reconnaissables)
qu'elle sert à « contrôler
la consommation des familles » lesquelles, dit la voix off vont avec
ça dans les magasins pour
se « rationner » (et non pas s'approvisionner). Le fait qu'il soit
NORMAL que la libreta ne
couvre pas tous les besoins du mois n'est pas dit. On apprend aussi
que c'est « débile »
d'empêcher quelqu'un de vivre sans travailler, qu'ici, tenez-vous bien
: « l'armée obéit au
gouvernement ET LA POLICE AUSSI ». Ce pays est inouï, en effet !

Cependant, le pire est à venir. Florilège :

Voix off : « Avec le tourisme, la famille Castro est à la tête de la
plus grande source de
revenus de l'île ». Les naïfs croyaient qu'après la mévente du sucre
et la chute de l'URSS, le
tourisme était devenu la première ressource du pays et que, malgré
leurs recherches, les
Etats-uniens n'avaient jamais pu découvrir un compte en banque de
Castro à l'étranger, ni
même une propriété.

Voix off (finaude) : « Castro, lui, ne vit pas dans un « solar »
(habitation pauvre). Certes, et
cela le distingue du patron de canal +. Et aussi : « Castro, encore
vivant est très malade » (ah,
cet « encore vivant » !) et, presque en enchaînant : « Il tient des
discours marathon de cinq
heures » dont deux sont consacrés à faire du « télé-achat » en VENDANT
aux ménagères des
autocuiseurs GRATUITS (textuel !). Les journalistes ont manifestement
pioché en aveugle
dans le sac des malveillances, sans trier celles qui se contredisent
(mais l'ont-ils compris ?).

Il y a aussi les subreptices falsifications sous le nez du
téléspectateur : un article de loi définit
en trois points (A, B, C) la dangerosité sociale. On en voit un
extrait à l'écran. Très vite, le
point C est cerné de rouge et expliqué : il suffit d'avoir une «
conduite antisociale » pour être
un parasite social susceptible d'encourir une sanction. Heureusement -
vertu du magnétoscope
- un arrêt sur l'image nous fait découvrir que la loi vise en premier
l'ivrognerie et la
dipsomanie (l'irrésistible besoin d'absorber de fortes quantités
d'alcool) en deuxième la
narcomanie et seulement en troisième la « conduite antisociale » !
Concerne-t-elle les
citoyens qui dégradent des biens publics, les violents, les voleurs ?
On ne le saura pas. Mais
on sent que c'est grave, et que, d'ailleurs, rien de pareil n'existe
sans doute dans nos lois.

Le film déplore aussi que les personnels des hôtels ne se baignent pas
avec les touristes et ne
mangent pas la langouste avec eux. Pardi ! au club Med et partout dans
les hôtels de la Côte
d'Azur, c'est différent. Sans parler du Ritz où les serveurs partagent
les cuillérées de caviar
avec les clients.

Le blocus ? Il existe à peine car, nous dit la voix off, ce que Castro
dissimule, c'est que
« depuis 2002, Cuba a acheté pour plus d'un milliard de dollars de
produits agroalimentaires
aux Etats-Unis ». Mais non seulement il le dit mais il travaille
ouvertement à augmenter ces
achats et d'autres. Il le faut car, faisons le calcul avec les
chiffres de Canal + : ils représentent
un apport d'environ 0,062 dollars par jour par Cubain ! Et partout
dans le monde, les
entreprises qui commercent avec Cuba sont menacées, sanctionnées. Une
liste
invraisemblable de produits sous licence US ne peut y être vendue. Pas
même un bonbon, s'il
contient du sucre cubain ne peut entrer aux USA. Un bateau qui mouille
dans un port cubain
ne peut pas entrer dans un port américain avant six mois, etc.

L'émigration est commune à tous les pays pauvres situés près des pays
riches. Les Mexicains
en paient le prix du sang sur leur frontière (500 sont morts en la
passant en 2005). Mais,
s'agissant des Cubains, elle est toujours « politique ». La voix off :
« Un million ont fui Cuba
par tous les moyens. » C'est un nouveau mensonge : passés les troubles
de l'époque de la
prise de pouvoir, l'écrasante majorité des partants a quitté l'île en
vertu d'accords migratoires
avec les USA. Et s'ils ne peuvent revenir voir leur famille à leur
guise, c'est par la volonté du
seul Bush. Par ailleurs, en 2003, les Etats-Unis avaient pratiquement
bloqué la délivrance des
visas d'entrée sur leur territoire, lequel est, quoi qu'il en soit,
refusé aux marginaux et aux
délinquants. Ces derniers et les impatients, n'ont d'autre choix que
la sortie illégale.
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