La contribution des diasporas au développement du Sud
Les réunions internationales consacrées aux questions de l’immigration se multiplient. La conférence organisée, les 16 et 17 mars à Bruxelles, par l’Office des migrations internationales et le gouvernement belge avec la participation de la Banque mondiale et de l’Union européenne, a conclu que les diasporas pourraient contribuer de façon beaucoup plus constructive au développement de leur pays d’origine. Deux questions ont été abordées en particulier. Comment faire pour que les 120 milliards de dollars transférés chaque année vers le Sud par les migrants vivant dans des pays du Nord - soit plus du double de toute l’aide publique fournie par les pays riches - contribuent à des investissements utiles pour le développement. Comment encourager les migrants qualifiés, formés et vivant en Occident, à mettre leur expérience au service de leur pays d’origine. Armand De Decker, ministre belge de la coopération, a cité l’expérience du programme MIDA en Afrique centrale.
«La Belgique a développé avec l’appui de l’Office international des migrations, un programme dénommé MIDA, pour encourager la diaspora congolaise, notamment les personnes ayant des qualifications médicales, à aller prester des services et travailler un certain nombre de mois par an en Afrique. La France, de son côté, cofinance des programmes pour accompagner des projets élaborés par différentes diasporas vivant sur son sol en faveur de leur pays d’origine. Il faut élargir cette expérience au niveau de l’Union européenne. Nous avons convenu avec Paris de travailler en ce sens. Il est absolument indispensable d’approfondir notre réflexion sur le rôle des diasporas. Nous voulons lancer un message en direction des diasporas pour souligner qu’elles ont une responsabilité vis-à-vis de leur pays d’origine et que nous pouvons les aider si elles veulent contribuer au développement de ces pays, ne fut-ce qu’une partie de l’année ou par le biais d’initiatives variables. Une plus grande implication des diasporas dans leurs pays d’origine, avec un accompagnement et une aide financière de l’Europe, contribuera à mieux lutter contre la pauvreté dans le Sud.»
Le 11 avril prochain à Luxembourg, le conseil des ministres européens de la Coopération devrait proposer des mesures d’accompagnement concrètes pour canaliser la fuite des cerveaux. Il s’agit, entre autres, de créer des mécanismes pour aider les migrants qualifiés - notamment dans le secteur de la santé - vivant en Europe, à retourner temporairement dans leur pays d’origine pour faciliter le transfert de connaissances et de ressources.
par Anne-Marie Mouradian