D'éthique et de frais
Girard, Michel
Q: J'ai plusieurs questions à vous soumettre. Première question: lorsqu'un courtier achète un titre pour un client, achète-t-il vraiment l'action ou crédite-t-il seulement le client du droit d'avoir cette action dans son compte, quitte à l'acheter le jour où le client la réclamera? Le courtier disposerait ainsi, dans l'intervalle de temps, de l'argent du client pour faire des transactions à son profit!
Pourquoi cette question? Comment expliquer autrement que mon gestionnaire de patrimoine ait mis deux mois à transférer mon compte à une autre institution financière?
Deuxième question. Mon gestionnaire a vendu prématurément, et de façon défavorable pour moi, des actions de Power pour acheter des Nortel. Se peut-il qu'il ait eu besoin de mes actions pour compenser un autre client?
Un autre problème. Mon gestionnaire me dit: " Je n'ai pas placé votre argent dans des parts de fiducie parce que vous n'avez pas besoin de revenus. " Était-ce logique, même si l'idée était de tabler sur de la croissance? Les fiducies donnent du revenu et en plus, le prix de la part peut augmenter comme la valeur d'une action.
Monsieur L.M.
Que votre ancien courtier, dit gestionnaire de patrimoine, ait mis deux longs mois à transférer votre portefeuille à une autre institution financière n'a sans doute aucun lien avec l'achat de vos actions, achat que vous soupçonnez avoir été réalisé pendant ce long délai. Le délai de deux mois qu'a nécessité le transfert de votre portefeuille ne m'apparaît ni plus ni moins excessif que le délai survenu dans le transfert d'autres portefeuilles entre diverses institutions financières, que ce soit des maisons de courtages des firmes de planificateurs financiers, des banques et des caisses.
Aujourd'hui avec l'informatisation des banques de données des portefeuilles, il est évident que les transferts de portefeuilles entre institutions financières pourraient s'effectuer beaucoup plus rapidement, voire en deux semaines. Mais ô hasard! Quand une firme doit transférer le compte d'un client mécontent de ses services et surtout du rendement obtenu, il y a toujours de longs... délais!
Concernant votre question de savoir si le courtier achète " vraiment l'action... " le jour de la transaction ou s'il l'achète le jour où le client la " réclamera " pour fins de vente ou de transfert, cela est très facile à vérifier. Il vous suffit de consulter le feuillet ou l'avis d'exécution de votre transaction. Lorsque vous avez acheté ou vendu des actions, par exemple à la Bourse de Toronto, vous devriez lire sur le feuillet ou avis d'exécution la mention suivante: " À titre de mandataires, nous confirmons aujourd'hui l'achat suivant (ou la vente suivante), pour votre compte à la Bourse de Toronto. " Ou à la Bourse de croissance TSX ou à telle autre Bourse. Et lorsqu'il s'agit de valeurs non inscrites en Bourse, on peut y voir la mention " sur le marché hors cote " de telle ou telle Bourse.
Si, par contre, votre conseiller, dans les jours suivant une transaction boursière, ne vous a pas fait parvenir d'avis d'exécution ou s'il n'y a pas l'une des mentions ci-dessus qui confirme votre transaction d'achat ou de vente, appelez-le au plus vite pour avoir des explications. Ça presse!
Au sujet maintenant de votre deuxième question portant cette fois sur le remplacement de vos actions de Power Corporation par des actions de Nortel. Je ne crois pas à votre hypothèse d'avoir vendu vos Power Corp dans le but de les céder à un autre client qui lui réclamait les siennes! Ça prendrait un conseiller vraiment tordu en matière de transactions financières pour agir ainsi. Par contre, votre conseiller a raté une belle occasion de ne rien faire! Pendant que les actions de Power gagnaient plus de 11 % depuis juillet, les actions de Nortel s'effondraient de quelque 40 %. Toute une décision! Que votre conseiller ait vendu vos Power, cela peut se défendre dans une stratégie de prise de profits. Que votre conseiller ait acheté des Nortel, cela pouvait se défendre dans une perspective de spéculation. Mais ce qui n'avait pas de sens dans la stratégie de votre conseiller c'est d'avoir simultanément vendu les Power expressément pour acheter des Nortel.
Dernière question sur les fiducies de revenu. Avec du recul, on se rend compte qu'un grand nombre de fiducies de revenu ont rapporté un lucratif rendement ces dernières années. Non seulement elles ont redistribué d'alléchants revenus aux détenteurs des unités, mais, en plus, ces derniers ont vu la valeur marchande des unités progresser au fil des années. À la décharge de votre conseiller, nombreux sont les analystes qui prévoyaient depuis l'automne dernier une sévère correction dans le secteur des fiducies de revenus et ce, en raison de la hausse attendue des taux d'intérêt.
Opération siphon
Q: En avril 1999, ma femme a acheté par l'intermédiaire de Financière Banque Nationale un fonds de placement chez C.I., avec frais de rachat, dont le coût était de 4550 $. Ce fonds avait été transféré depuis ce temps dans le fonds RER technologies Mondiales C.I. Étant donné que le fonds avait perdu beaucoup de valeur et ne croyant plus à ce secteur, ni aux gestionnaires de C.I., nous avons décidé de vendre 10 % de la valeur du fonds au début de l'automne 2004 et de revendre le reste par la suite. Le 13 octobre dernier, la valeur de ce fonds était de 887,38 $. Nous pensions devoir payer des frais de rachat de 17,75 $ en vendant notre fonds, soit des frais de rachat de 2 % sur le prix de la revente. On nous a plutôt réclamé 90,99 $, ce qui représente des frais de rachat de 10 % du montant de la revente. Nous avons appelé chez C.I. pour apprendre que les frais de rachat étaient basés non pas sur le prix de la revente, mais plutôt sur le coût initial des parts. Après avoir payé des frais (très élevés) de gestion chaque année, on nous réclame 10 % pour fermer le compte, ce que je trouve excessif. Nous avons au moins la satisfaction de ne plus être clients chez C.I.
Nous avons fermé nos comptes chez F.B.N. (Financière Banque Nationale) en 2002 suite à des pertes considérables et nous les avons transférés chez BMO ligne d'action où on peut acheter des fonds d'investissements sans aucuns frais d'achat ou de vente ou encore mieux, des fonds négociés en Bourse (iUnits).
Monsieur J.P.
La famille des Fonds CI est l'un des rares groupes de fonds communs de placement à calculer les frais de rachat (également appelés frais de revente ou de sortie) sur le coût initial des parts. Comme vous savez, il existe deux grandes catégories de fonds communs: les fonds sans frais d'acquisition ou de revente des parts et les fonds avec frais. Dans la catégorie des fonds avec frais, les détenteurs de parts ont le choix entre paers les frais à l'entrée ou à la sortie lors de la revente des parts. Lorsque le client opte pour l'option des frais à la sortie (à la revente des parts), il a droit à une grille de frais dont le pourcentage baisse d'une année à l'autre.
Cela étant expliqué, la grande majorité des fonds communs qui facturent des frais de sortie les appliquent sur le montant de la transaction à la revente des parts. La famille des Fonds CI, elle, les applique sur le coût initial des parts vendues. Ce qui pénalise évidemment les détenteurs dont la valeur des parts a fortement chuté, comme c'est le cas avec votre fonds CI de technologies mondiales.
À l'opposé, il est évident que cette méthode de calcul des frais de sortie à la CI avantagera les clients qui ont la chance de voir leurs unités gagner de la valeur au fil des années!
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