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 Autopsie de l’Ethique au Sénégal

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mihou
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mihou


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17022006
MessageAutopsie de l’Ethique au Sénégal

Autopsie de l’Ethique au Sénégal
(Toubab du 17 février 2006)
Par Rosnert Ludovic ALISSOUTIN

Du grec «êthikos », désignant la morale, l’Ethique est un ensemble de règles morales qui fondent et guident l’action de l’homme. La difficulté à l’appréhender avec précision réside essentiellement dans le fait qu’elle n’est généralement pas codifiée à travers des règles générales, écrites et stables. Mais, surplombant souverainement les clivages culturels, la morale est universelle et demeure, partout, le préalable incontournable de la dignité humaine et du progrès. Ainsi, même si elle est soutenue par des moyens importants, l’action ne peut produire des résultats fermement bénéfiques si l’acteur ne s’inspire pas de valeurs positives qui distinguent le bon du mauvais, l’utile du superflu, le durable de l’immédiat. La conduite de l’homme est donc, incontestablement, un élément capital de la valeur de son œuvre.

Un pays comme le Sénégal regorge de ressources humaines enviées dans le monde entier. A l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, le Sénégalais fait preuve d’une ingéniosité qui force l’admiration. Il sait travailler quand il le décide, s’adapter quand cela est utile, s’ouvrir au contact de l’autre. Malheureusement, sa conduite tarde à être purgée de certaines déviances qui gangrènent son œuvre et réduisent le rendement de son travail.

La saleté est déjà un mauvais signe. Les villes du pays sont parsemées de tas d’immondices à quelques mètres desquels on vend des beignets, on se prélasse, on joue aux cartes, etc. En campagne, les places publiques sont jonchées de sachets vides en plastic qui avilissent le cadre de vie. Le Sénégalais lui-même aime bien mettre un joli boubou pour honorer une cérémonie familiale ou religieuse alors que, souvent, sa propre maison abrite des cafards, souris et rats, témoins d’une insalubrité quasi-culturelle. De nombreux immeubles sont chics de l’extérieur mais horriblement malpropres à l’intérieur. L’insalubrité du cadre de vie est un signal de la conduite des hommes qui y vivent. Au-delà de la défaillance des services de ramassage des ordures, elle est révélatrice de l’indiscipline, de l’incivisme et de la désinvolture des populations.

Un autre indicateur de la décadence de l’Ethique au Sénégal, c’est le silence criminel observé face au désastre de la mendicité infantile, terrain fécond de la pédophilie et du choléra. Aucune initiative sérieuse n’est prise à ce sujet et le fléau est d’ailleurs banalisé. Certains vampires se servent même de ces pauvres enfants pour s’enrichir.

Mais c’est dans le milieu politique qu’on retrouve les comportements les plus indignes, les bassesses les plus pathétiques. La politique est certes le lieu de la ruse, mais certaines mesquineries sont ahurissantes. On retrouve dans le champ politique des béni-oui-oui sans idéologie ni conviction, des transhumants anesthésiés contre la honte, des magistrats ayant prêté serment accrochés aux mots d’ordre de l’exécutif, des chômeurs devenus ministres ou conseillers distribuant publiquement des sommes insolentes à des militants laudateurs, de hautes personnalités capables de dire une chose et son contraire parfois en moins de 24 heures,… Dans l’affaire Idrissa Seck, la montagne de la petitesse a atteint son point culminant. Dans cette affaire, après avoir sombré au large des côtes gambiennes avec le bateau Le Joola, la justice a connu un nouveau naufrage, une humiliation qui laisse planer de fortes présomptions de manipulation. On se souvient que c’est au lendemain d’une déclaration politicienne devant une assistance partisane que l’ancien premier ministre avait été arrêté. De la même manière, sa libération a été négociée avec des marabouts et des personnalités étrangères et annoncée par des politiciens avant même d’être décidée par les juges. Quelle honte pour la magistrature ! Quelle gifle à la République ! Après cette libération qui signifie l’innocence du mis en cause ou, tout au moins, des doutes sérieux sur sa culpabilité, un ministre de la République piétinant les règles les plus élémentaires de réserve et de décence s’est amusé à dire publiquement que l’ancien premier ministre «a volé l’argent du Sénégal». C’est à vomir de dégoût ! La présidence soutient que l’ancien premier ministre a dépensé irrégulièrement 40 milliards au lieu de 25 milliards autorisés, ce qui veut dire qu’il manque 15 milliards dans les caisses de l’Etat. Puisque la justice, après de longs mois de fouine vaine, n’a pas su prouver que l’ancien premier ministre a détourné cet argent, l’Etat doit nous dire où sont passés ces 15 milliards qui ne sont rien d’autre que les impôts payés par les citoyens que nous sommes. Et si le peuple sénégalais n’était pas aussi passif, il aurait porté plainte contre l’Etat et… la justice. Ce peuple reste ébahi face aux conditions nébuleuses dans lesquelles l’ancien premier ministre a été libéré. Tout porte à croire que la vérité ne sera jamais sue. Ainsi, n’importe qui au Sénégal peut être emprisonné par l’Etat, puis libéré sur la base d’arguments fallacieux.

Si des ignominies aussi graves qu’impunies rabaissent régulièrement nos respectables institutions, c’est parce que des fonctions importantes sont confiées à des individus cupides et mal élevés, réfractaires à l’ordre, à la probité morale et à la mesure. Des gens au passé sombre et calamiteux occupent allègrement des postes stratégiques et ne doivent leur notoriété qu’aux monstrueuses contributions qu’ils apportent à la culture du scandale.

La religion pouvait venir à la rescousse, mais elle est houspillée par les fidèles eux-mêmes. Les cabinets de féticheurs et de sorciers sont bondés de musulmans et de chrétiens qui cherchent à nuire au voisin, au collègue ou au rival, par pure jalousie. Certains guides religieux, attachés au culte de la personnalité, tolèrent que des fanatiques rampent à leurs pieds alors qu’une telle pratique est formellement interdite dans le Coran et la Bible. D’autres promettent le paradis à leurs fidèles comme s’ils étaient certains d’y accéder eux-mêmes. Des morceaux de musique dans lesquels de respectables guides religieux sont chantés, animent les boîtes de nuits et accompagnent des danses profanes et vulgaires, voire obscènes. Des musiciens chantent Dieu et son prophète dans des cassettes vendues sur le marché au même prix que les cassettes ordinaires. Autrement dit, au lieu de servir Dieu, on se sert de lui pour s’enrichir. Une société de troubadours comme la RTS éternise sa caméra sur l’image d’un Président de la République effectuant son pèlerinage à la Mecque, alors qu’il s’agit d’une initiative purement privée. Cette manœuvre politicienne maladroite est destinée à émouvoir les électeurs immatures en leur présentant un candidat croyant donc apparemment crédible. Une telle attitude est révélatrice d’une banalisation du spirituel et du sacré au profit d’un mortel. Cheikh Yérim Seck admet que : «Faute d’une foi réelle et agissante, les principes constructifs de l’Islam par exemple (attachement au travail, rejet de l’inconduite, bannissement du vol, du mensonge et de la corruption, défense de l’intégrité et de la probité morale,…) ne sont pas traduits en actes pour impulser le progrès. En manque donc de repères positifs, les Africains ont développé des réflexes de facilité et des habitudes négatives…Ces mauvais comportements ont instauré et cultivé une culture tenace de la régression ».

Il est vrai que dans tous les pays du monde, la religion est utilisée, suivant des degrés divers, à des fins politiques. Ce qui est dramatique, c’est cette propension à dissimuler les bassesses politiciennes sous un voile apparemment religieux et, surtout, à rassembler des fidèles au niveau intellectuel très moyen, à les abreuver de sermons mensongers pour les abrutir et les transformer subrepticement en bétail électoral.

Certains ministres d’obédience chrétienne sont nommés grâce à ce qu’il est convenu d’appeler le lobby catholique… C’est dire que des ignares font des amalgames abjects en convoquant la foi privée dans des institutions publiques et, pis, dans la République.

Il n’y a pas de honte à admettre ses tares et cela ne sert à rien d’exciper des défauts des autres pour camoufler ou justifier les siens. Les imperfections sociales doivent être admises avec courage et honnêteté en vue de les combattre. Les gouvernants pensent pouvoir ressusciter l’éthique par le biais de l’éducation et se vantent de lui accorder 40% du budget national. Mais l’éducation n’est pas qu’une affaire de lycées à construire et de maîtres à recruter. C’est d’abord la capitalisation, la diffusion et la rentabilisation de règles de conduite individuelle et collective qui assainissent les mentalités, épurent les consciences, rationalisent les comportements et propulsent l’homme et le citoyen sur la trajectoire de la dignité et du progrès.

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