Hier, en me balladant dans les rues de Paris, j'entre dans une librairie
apparemment banale, que je dirais "de gauche" : cette tendance partisane y est
plutôt mise en avant à travers les livres en présentoirs.

Je tombe sur un bouquin énorme sur Louis XIV, "Le règne de Louis XIV" de Olivier
Chaline, qui vient de sortir apparemment, et dont voici les références :
Éditeur : Flammarion (23 septembre 2005)
Collection : HISTOIRE
Format : Broché - 808 pages
ISBN : 2082105180
Dimensions (en cm) : 16 x 5 x 24

Ma curiosité me pousse à ouvrir cette sorte de bottin (800 pages), et à y
chercher tout naturellement quelques lignes, ou même quelques pages (soyons
fous) sur le Code Noir, que le Roi dit Soleil a mis en place en 1685, de
lui-même et sans être sous la contrainte d'aucune puissance extérieure,
religieuse ou nationale.

Or, j'ai beau chercher, il n'y a pas un seul mot sur plus de 800 pages sur le
Code Noir, l'esclavage ou quelque chose qui permet d'y penser.

Pire, un chapitre entier est consacré aux finances de l'Etat, aux impôts, la
gabelle, tout ça, et toujours rien sur l'esclavage qui a pourtant rapporté
bonbon à l'Etat.

Franchement, à votre avis comment réagirait la communauté juive si un bouquin de
800 pages sur Hitler n'abordait pas la Shoah ?

Ce simple livre est un symbole de l'immensité de la tâche qui attend les Noirs
dignes et fiers, et tous ceux qui les soutiennent (dont je suis).

A ce sujet, je n'ai pas Canal+ mais si l'un d'entre vous l'a et peut enregistrer
puis transmettre à François l'émission "90 minutes" du 4 octobre prochain à
20h55, elle s'intitule "Ecole : la guerre des mémoires" et apparemment aborde
largement la question de l'oubli de l'esclavage et du Code Noir.

J'en profite pour noter ce commentaire du journaliste du Télé Obs, Jacques
Guérin, p. 35 : "On regrettera qu'en mélangeant les dérapages de Dieudonné, les
velléités de quelques nostalgiques de l'OAS pour rendre hommage à leurs "héros
fusillés", la présence d'un négationniste notoire dans une manifestation de la
"cause noire" ou encore le comportement scandaleux de quelques collégiens de
Montreuil lors d'une visite scolaire à Auschwitz, les auteurs de ce documentaire
ajoutent encore un peu à la confusion. [...]
Ainsi, alors que le film évoque les remous provoqués, chez les historiens, par
la loi de février 2005 qui, tout en voulant réhabiliter le rôle des harkis,
précise que "les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle
positif de la présence française outre-mer, et notamment en Afrique du Nord", il
omet de signaler une autre loi, dite Taubira, du nom de son initiatrice, où la
République française reconnaissait, en mai 2001, que "la traite négrière [...]
et l'esclavage [...] constituent un crime contre l'humanité." Cette loi précise
ensuite que "les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire
et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l'esclavage la
place conséquente qu'ils méritent."

Je passe sur les "dérapages de Dieudonné", M. Guérin est visiblement contre la
justice française et moi je ne discute pas avec des gens qui ne respectent pas
les institutions de la République.
Je retiens qu'on oublie l'esclavage... Ce ne sera pas la 1ère fois, mais ça
devrait être la dernière ! Utopiste, moi ? Oui, mais concret.

JR