AFP - il y a 1 heure 49 minutes
PARIS
(AFP) - L'activité des insectes pollinisateurs, menacée par la
diminution du nombre d'abeilles, représentait 153 milliards d'euros en
2005, et leur disparition entraînerait une hausse du prix des fruits et
légumes, met en garde vendredi l'Institut français de recherche
agronomique (Inra).
Cette somme représente 9,5% de la valeur totale de la production agricole mondiale.Mesurée
en poids, 35% de la production mondiale dépend des pollinisateurs,
principalement les fruits, les légumes et les oléagineux, et dans une
moindre mesure, le café, le cacao, les fruits à coque et les épices.En
revanche, les céréales, qui représentent 60% de la production agricole
mondiale, n'en dépendent pas. Une incertitude sur la dépendance à la
pollinisation subsiste pour 5% des cultures."Dans ce contexte,
le déclin des insectes pollinisateurs est une préoccupation majeure",
car "les équilibres alimentaires mondiaux seraient profondément
modifiés en cas de disparition totale des pollinisateurs", affirme
l'INRA dans un communiqué."La production de trois catégories de
cultures, à savoir les fruits, les légumes et les stimulants (café,
cacao) - serait alors réduite nettement en dessous de l'actuel niveau
de consommation à l'échelle mondiale - et encore plus pour certaines
régions comme l'Europe", selon trois chercheurs français et un allemand
qui ont publié leur travail dans la revue Ecological Economics.Dans
cette hypothèse, "le consommateur serait pénalisé parce qu'il
consommerait moins et à des prix plus élevés", ajoutent Bernard
Vaissière, Jean-Michel Salles, Nicola Gallai et Josef Settele.Ils
ont calculé que la perte pour les consommateurs serait comprise entre
190 milliards d'euros et 310 milliards d'euros, en fonction de la
réactivité des prix à la baisse de la production.Les causes du
déclin de la population d'abeilles ces dernières années, en Europe et
aux Etats-Unis notamment, sont encore mal élucidées mais s'expliquent
vraisemblablement par l'utilisation massive de pesticides dans
l'agriculture, l'extension des monocultures et l'apparition de maladies
pathogènes parasitaires.