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 Le champion qui avait fugué à Barcelone pour réclamer son ar

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mihou
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mihou


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Le champion qui avait fugué à Barcelone pour réclamer son ar Empty
MessageSujet: Le champion qui avait fugué à Barcelone pour réclamer son ar   Le champion qui avait fugué à Barcelone pour réclamer son ar EmptyMer 20 Aoû - 22:28








Amar Benikhlef
Le champion qui avait fugué à Barcelone pour réclamer son ar Shim
Le champion qui avait fugué à Barcelone pour réclamer son ar Shim





Par : F. A.-S. mercredi 20 août 2008
Le champion qui avait fugué à Barcelone pour réclamer son ar Shim

Le champion qui avait fugué à Barcelone pour réclamer son ar Benikhlef20082008 Il
n’a pas animé le marché des transferts, il n’a pas fait les manchettes
des journaux durant l’été, il n’a jamais reçu la ch’kara, sauf des sacs
de problèmes, il ne roule pas carrosse… Bref, il a si peu d’argent,
mais il a ramené une médaille d’argent. Amar Benikhlef est un judoka
(hachakoum, devrions-nous ajouter). Loin des flashes des photographes,
des articles de presse complaisants et des primes à donner le tournis
aux travailleurs utiles au pays, il a travaillé dans l’anonymat le plus
total pour offrir à l’Algérie une médaille olympique. Son 5-Juillet
était un dojo anonyme. Son tatami n’est ni du gazon mal entretenu ni
une pelouse de cinquième génération. Son kimono ne porte la griffe
d’aucun équipementier de renom. Il a fait ce que dix-huit bonhommes
bien budgétisés, bien nourris et bien «friqués» n’ont pu faire.Un «zaouali» du quartier Boubsila
Benikhlef,
pour ceux qui ne le savent pas, habite toujours chez ses parents dans
le quartier Boubsila, entre El Harrach et Haï El Djabel (ex-La
Montagne) dans une petite maison appartenant à son père et à ses
oncles. «C’est parce que j’ai deux frères à l’étranger que j’ai pu
récupérer les pièces qui leur appartiennent dans cette maison. S’ils
venaient à rentrer au pays, nous n’aurions qu’une seule pièce pour la
famille», nous explique Rabah Benikhlef, le papa de Amar. Quand on
sait qu’il s’agit d’une famille nombreuse, on comprend la situation
sociale précaire dans laquelle ils végètent. Seul garçon aux côtés de
six filles, Amimar, comme on l’appelle chez lui, doit également aider
son père à subvenir aux besoins de la famille. En un mot, c’est le pur
exemple du zaouali algérien, démuni, mais digne.A 9 ans, il fait du judo avec un survêtement
A
l’âge de 9 ans, le petit Amar, intrigué par l’activité sportive qui se
déroulait dans une petite salle qui avait ouvert dans le quartier,
s’est mêlé aux gamins qui s’y trouvaient. C’est ainsi qu’il a commencé
la pratique du judo avec un simple… survêtement. Quelques jours après,
le moniteur de la salle est venu voir son père et lui a dit que son
fils avait de réelles prédispositions pour la pratique de cette
discipline et qu’il ferait mieux de l’inscrire au club de judo d’El
Harrach, la commune limitrophe. Rabah Benikhlef a pris cette
recommandation en considération et a inscrit son fils, conscient que ce
serait mieux qu’il se défoule dans un dojo de manière saine plutôt que
dans la rue. Amar a pris très au sérieux le judo, si bien qu’à partir
de la catégorie minime, il est systématiquement champion d’Algérie au
fil des années. «J’ai compris qu’il pouvait devenir un champion,
surtout qu’il mettait du cœur à la tâche», témoigne son père.
«Pratiquer le judo le rendait épanoui.»A son échec au bac, son père lui a déchiré son kimono
Faire
du judo était bien, mais ses parents, conscients que ce sport ne
nourrit pas son homme en Algérie, insistaient sur la nécessité de
suivre les études. «Je voulais que mon fils soit diplômé et décroche un
emploi respectable et stable car je savais que la pratique du sport est
aléatoire», insiste son père. Ce dernier était tellement à cheval sur
la question que, lorsque Amar avait échoué la première fois à l’examen
du baccalauréat, sa colère était terrible. «En apprenant la mauvaise
nouvelle, j’ai eu des pensées très sombres. J’ai maudit le judo et j’ai
interdit à mon fils de s’y remettre. Joignant le geste à la parole,
j’ai déchiré son kimono», se rappelle-t-il, mi-ému mi-amusé. «Ce n’est
que quelques semaines plus tard que ma colère s’est calmée, surtout que
j’avais vu que ma décision l’avait affecté. Sa mère lui a recousu son
kimono car je n’avais pas les moyens de lui en acheter un neuf.» Il
faut dire que le prix d’un kimono de compétition dépasse le million de
centimes. Touché par la confiance de ses parents, Amimar s’est surpassé
dans ses études et a décroché son baccalauréat. Dingue de sport, c’est
tout naturellement qu’il s’inscrit à l’IEPS (Institut d’éducation
physique et sportive) de Dely Ibrahim. Il a décroché sa licence cet
été, ce qui a comblé ses parents de bonheur. Il faut dire qu’il ne peut
se passer de judo. «Une fois, trois judokas algériens étaient
sélectionnés pour un tournoi en Tunisie, mais il n’était pas dans le
lot. Il en était tellement affecté que son entraîneur à El Harrach, M.
Mabed, lui a payé un billet d’avion et l’a pris en charge pour suivre
la compétition en Tunisie. Cela avait comblé mon fils de bonheur.»«Chikh, oulidek radjel»
Comme
un bonheur n’arrive jamais seul, Amar Benikhlef est retenu pour les
jeux Olympiques de Pékin. Parallèlement à ses études, il a mené une
préparation sérieuse conclue par un stage en Corée du Sud avec ses
coéquipiers judokas. Avant le départ pour la Chine, il dit à son père :
«Je sens que je peux faire quelque chose.» «Il a déjà participé à
plusieurs grands événements, que ce soit des championnats d’Afrique ou
des championnats du monde, mais jamais il n’avait prédit un exploit.
Là, il l’avait prédit», fait remarquer son père qui, pour le coup,
s’est senti doublement motivé pour suivre les combats de son fils.
«J’étais sur des charbons ardents. J’avais peur du premier combat, car
c’est toujours le plus dur. En apprenant qu’il avait gagné, j’étais
soulagé et plus confiant.» Il n’a pu suivre les combats que dans la
soirée, en différé sur l’ENTV. «Il ne faut pas faire la fine bouche,
mais je trouve qu’il a été lésé en finale face au Géorgien. Même David
Douillet a reconnu qu’il méritait l’or», regrette-t-il. N’empêche qu’il
ne cache pas son bonheur. Il nous montre un SMS que son fils lui a
envoyé de Pékin : «Chikh, wakila rak ferhane. Sellem âla el houma.
Oulidak radjel. Sellem al houma. Kayen Rebbi» (Père, j’imagine que tu
es heureux. Ton fils est un homme. Passe le bonjour aux gens du
quartier. Il y a une justice divine). Ce message est révélateur du
respect qu’il voue aux gens de son quartier, qui l’ont toujours
soutenu, surtout dans les moments difficiles, et de son ressentiment
par rapport à une injustice qu’il avait vécue.La Fédération lui doit à ce jour 52 millions
Au
début de l’année 2005, alors que la sélection nationale de judo était à
Paris, trois judokas, dont Amar Benikhlef, faussent compagnie à la
délégation et vont à Barcelone en comptant s’y installer. Le motif ? La
hogra dont ils se sont sentis victimes. En effet, en tant qu’athlètes
d’élite, les judokas internationaux ont droit à un pécule du ministère
de la Jeunesse et des Sports. Or, ils n’avaient rien perçu deux ans
durant car l’argent était remis à la Fédération algérienne de judo pour
qu’il soit versé dans les comptes des judokas, mais la Fédération ne le
faisait pas. Alors, puisqu’on les privait du plus élémentaire de leurs
droits, les trois judokas ont choisi la solution extrême. Seulement,
Rabah Benikhlef ne cessait de demander à son fils de revenir. «J’étais
malade à l’époque et on avait besoin de lui à la maison. Et puis, je ne
voulais pas que tout ce qu’il a fait auparavant parte en fumée.»
Ecoutant la voix de la raison, Amar revient au pays six mois plus tard
avec un de ses deux compagnons fugueurs. La Fédération avait demandé
leur radiation à vie. «J’ai frappé à toutes les portes au ministère de
la Jeunesse et des Sports afin de que mon fils soit rétabli dans ses
droits. J’ai crié haut et fort qu’il a été victime d’injustice.
Heureusement que Mustapha Berraf est intervenu et à plaidé sa cause. En
comprenant la nature du problème, le ministère a demandé sa
réintégration.» Il a repris le judo de haut niveau car il avait besoin
du modeste salaire de 20 000 DA que lui donnait le ministère pour faire
vivre sa famille. Avec sa médaille d’argent, Benikhlef a asséné la
preuve à ses détracteurs qu’il était un grand champion et que ce sont
les malversations de la Fédération qui avaient failli briser sa
carrière. «Le plus drôle est que la personne qui était la plus acharnée
à le radier a été celle qui, après la médaille reçue par mon fils,
s’est exhibée le plus devant les caméras de la télévision», ironise
Rabah Benikhlef. Jusqu’à ce jour, la Fédération doit encore 52 millions
de centimes à Amar.«Marier Amar serait la vraie médaille d’or»
Avant
le départ pour Pékin, les autorités ont promis des récompenses
conséquentes aux Algériens qui décrocheront des médailles. Le père de
Amar Benikhlef espère que la promesse sera tenue. «Vous savez ce dont
je rêve ? C’est que mon fils ait un logement pour qu’il puisse se
marier. Un ami à lui m’avait confié qu’il voulait se marier. C’est
aussi mon vœu le plus cher.» Un vœu tellement cher qu’il aura une
valeur incommensurable. «Pour moi, ce serait la médaille d’or et même
plus», assure-t-il, ému. Cela ne serait que justice pour un jeune
Algérien qui a choisi le judo plutôt que le football. «Pourtant, il
joue très bien au foot. Lorsqu’il n’est pas au dojo, il joue au
football avec ses amis à la forêt près de Boubsila. Tous ceux qui l’ont
vu jouer disent qu’il aurait pu faire carrière dans un club.» Il a
choisi un sport en solo et il s’est imposé en solo. Au pays du judo.
F. A.-S.
Les pratiques de la Fédération remises en cause
La
médaille d’argent remportée par Amar Benikhlef et celle en bronze
décrochée par Soraya Haddad constituent, pour tous leurs amis judokas,
une revanche sur les vicissitudes de la discipline en Algérie et,
surtout une hogra que plusieurs d’entre eux dénoncent. Hogra par
rapport au peu de moyens dont la discipline jouit en Algérie, mais
aussi compte tenu d’une certaine politique de passe-droits qui règne au
niveau de la Fédération algérienne de judo. Smaïl Guendouz, qui avait
fugué à Barcelone en 2005 avec Amar Benikhlef, témoigne qu’il n’avait
pas perçu de salaire durant deux ans. «D’ailleurs, à notre retour en
Algérie, notre première action a été d’attaquer la fédération en
justice. C’est là que Mohamed Meridja, le président de la Fédération
algérienne de judo, est venu négocier avec nous un compromis : nous
payer en contrepartie du retrait de notre plainte.» Depuis cette
affaire, c’est le ministère qui paye les judokas directement. Il reste
toujours que la fédération lui doit encore 46 millions de centimes.
Autre grief retenu contre les responsables : la sélection des athlètes
pour les compétitions internationales ne se fait pas sur des critères
sportifs. «Je suis champion d’Algérie de ma catégorie, tout comme
Guendouz dans la sienne, mais je n’ai pas été retenu pour Pékin. Allez
comprendre quelque chose», nous confie Hocine Attouche. Sous prétexte
de ne pas leur courir le risque de contracter une blessure, les judokas
sélectionnés sont exempts de participation au championnat d’Algérie.
«Ce sont donc toujours les mêmes qui y vont», concluent Guendouz et
Attouche.
F. A-S.

http://www.lebuteur.com/stories.php?story=08/08/19/5433353
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