jeudi 19 juillet 2007
Maccarthysme au sein de l’université américaine La protestation grandit, parmi les intellectuels américains, face au
refus de l’Université DePaul de Chicago, fin juin, de nommer Norman G.
Finkelstein professeur titulaire en sciences politiques — il n’est
actuellement qu’assistant. Auteur de nombreux livres engagés sur le
conflit israélo-palestinien, Finkelstein fait surtout les frais de la
polémique qui l’oppose, depuis plusieurs années, à Alan Dershowitz,
professeur de droit à Harvard (Cambridge, Massachussets) et pilier du
lobby pro-israélien aux Etats-Unis. Sérieusement bousculé par
Finkelstein dans son livre
Beyond Chutzpah : On the Misuse of Anti-Semitism and the Abuse of History (1), Dershowitz avait transmis à l’Université DePaul, à l’automne dernier, un dossier de plusieurs dizaines de pages sur les
« péchés académiques » de son adversaire. Et, dans une interview, il déclarait :
« Ce serait une honte pour l’Université DePaul si elle lui attribuait le poste (2)
. » Cette campagne explique pourquoi Noam Chomsky a pu parler, ironiquement, d’un
« jihad (3)
»visant à empêcher la nomination de Finkelstein. L’affaire, au-delà de
ce cas, s’inscrit dans l’essor, au sein des universités
nord-américaines, d’une nouvelle chasse aux sorcières.
(1) University of California Press, 2005.
(2)
The Chronicle of Higher Education, Washington, 5 avril 2007.
(3) Réseau de radios Democracy Now, New York, 17 avril 2007.
Conflit israélo-arabe,
Enseignement,
Groupe de pression,
États-Unis
Dans Le Monde diplomatique :
- « Stratagème de la droite américaine, mobiliser le peuple contre les intellectuels » et « Police universitaire, hier, aujourd’hui », par Serge Halimi, mai 2006.
- « Surveiller et informer », par Joel Beinin, juillet 2003.
- « Croisés, de père en fils », par Dominique Vidal, mars 2003.
- Marie-France Toinet, « Comment la presse a entretenu l’hystérie », février 1984 (sur notre CD-Rom).
Sur la Toile :
- Le site de Norman Finkelstein.