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 Les parents noirs viennent de Mars et leurs enfants de Jupit

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mihou
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mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
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Les parents noirs viennent de Mars et leurs enfants de Jupit Empty
25062008
MessageLes parents noirs viennent de Mars et leurs enfants de Jupit

http://www.ananzie.net/Les-parents-noirs-viennent-de-Mars






Les parents noirs viennent de Mars et leurs enfants de Jupiter… constat d'un échec de la transmission parents - enfants

mardi 17 juin 2008 | par Mbépongo aka Dédy Smith



Chaque individu appartient à une structure qui est à la base de
sa socialisation… un groupe ethnique, une communauté, une religion ou
un pays. Cette structure sociale lui transmet des codes, des valeurs et
autres repères culturels nécessaire à son équilibre personnel et
indispensable pour définir son identité et se positionner au mieux dans
son environnement, qu'il s'agisse d'un environnement d'origine ou d'un
environnement « d'accueil ». Le fait de perdre ses valeurs est un
véritable « handicap » social pour tout individu… Alors que dire de
ceux qui ne les ont jamais eu, tout du moins dans leur totalité.



La cellule familiale est certainement l'élément le plus important dans
le processus de socialisation et « d'identification ». La
communication, notamment avec ses parents, est donc primordiale pour
acquérir ces fameux repères. Entre les parents Africains et « nous »
leurs enfants, la communication, en « terre d'accueil » tout
particulièrement, est devenue un véritable casse-tête chinois. D'un
côté nous avons les adeptes du foufou et du Mbalax traditionnel, et de l'autre nous avons des "Africano-franco-pseudoaméricains", persuadés que le 9-3 se trouve à la frontière du Bronx et de Campton.

Ce mélange des genres donne des inconnus dans la maison… Ou quand un descendant de royaume Mandingue doit élever un représentant du Wu Tang Clan

Mais d'où vient cette incompréhension ? La culture,
les codes ou les valeurs ne se transmettent pas qu'à travers les
paroles de nos parents. Ainsi plusieurs composantes du « corpus
social » concours à notre « socialisation », et cela où que nous
vivions. L'école, la rue, la télévision, le travail ou les relations
avec nos amis sont autant de vecteurs « d'éducation », donc de
socialisation. Nos parents Africains, ont grandi dans un environnement
différent du nôtre. L'éducation qu'ils ont reçue de leurs propres
parents était, par exemple, relayée par les professeurs à l'école ou
les personnes dans la rue. Partout où ils allaient les valeurs étaient
les mêmes et l'ensemble de la société, de la télévision au simple
passant, du cousin germain à la commerçante d'en face, se faisait un
devoir de les transmettre.

En France, la donne est totalement différente. Quel choc pour nos
parents d'apprendre que des enfants peuvent dire « je m'en fout ! » à
leur professeur… Quel choc encore plus grand pour le prof quand les
dits parents lui reprochent de ne pas avoir « chicoté » l'enfant
récalcitrant…

Tandis que nos parents nous apprennent la pudeur, le respect de notre corps, l'on découvre effaré que la maman de notre pote Vincent
lui achète des capotes et lui demande de ramener sa copine à la maison
pour s'éclater… Le sacrilège absolu aux yeux de nos parents ! Qui ne
s'est jamais retrouvé assis sur le canapé, entre son papa et sa maman,
au moment fatidique où une scène d'amour démarre dans un film
américain ? … Une goutte de sueur dégouline de votre front quand votre
père vous foudroie du regard parce que vous n'arrivez pas à attraper la
télécommande avant que les acteurs ne commencent à… à… vous savez
quoi…. Sachant que vos frères et sœurs, bien plus "sioux" que vous,
avaient déjà anticipés et se sont discrètement échappés du salon…

Que devenons nous en penser ? Nos parents sont des
sauvages arriérés ? La société occidentale est trop laxiste ? En fait,
il n'est pas question de juger la société occidentale, mais de
décrypter le message que nous transmettent nos parents à ce moment
précis, et qui est que ses valeurs, ne sont pas les nôtres. Mais ce
message-là, on a beaucoup de mal à le capter, et encore plus à le
comprendre…

Une responsabilité partagée. Trop souvent, les
parents Africains refusent de transmettre leur culture à leurs enfants.
Comment ? En refusant de leur donner des noms d'origine, de leur
apprendre leur langue, de leur parler de leurs pays, cultures, coutumes
d'origine, etc. , en ne valorisant pas leur identité… Tout ça dans le
but d'en faire de « bons petits français »… si bons petits français que
leurs rejetons Bac+5, estampillés « Noirs pas comme les autres », finissent par voter Nicolas

Le piège de la socialisation par la cité.
Sur beaucoup de points, la structure sociale de la cité (du début des
années 80) est proche de l'environnement qu'ont connu nos parents. On
est « entre nous », tout le monde se connaît, le respect des adultes,
etc… Si il est vrai qu'en Afrique un enfant peut se faire gronder (pour
ne pas dire corriger) par tout adulte le voyant avoir un comportement
déviant dans la rue (comme taguer sur un mur ou fumer), ce n'est pas le
cas dans la cité, et encore moins en France. L'environnement de la cité
aurait bien au contraire tendance à encourager ces mauvais
comportements plutôt que de les interdire. De plus, la Cité représente
un piège car elle fait courir à ses habitants un risque
d'emprisonnement identitaire. Emprisonnement aggravé par le fait que
les repères dictés par la cité rendent sa population quasiment
« inadaptée » aux réalités de la société française avec ses codes et
ses contraintes…

Des repères éparpillés dans l'espace et dans le temps.
Trop souvent nous regardons l'Afrique avec un regard passéiste. Comment
dans ce cas parvenir à puiser des ressources et des repères en elle, si
nous l'estimons comme le pays lointain des fables de notre enfance ?…
Encore pire, si nous sommes persuadés qu'elle ne peut être valorisée
que 1 500 ans avant Jésus-Christ ? Ce ne sont pas nos amis
« Egyptomaniaques Kémites », adeptes d'Osiris et
autres hôtels Ibis (c'est pas drôle je sais, mais ça fait du bien), qui
vont nous permettre d'appréhender l'Afrique dans sa réalité présente,
avec ses bons et ses mauvais cotés, pour mieux nous projeter dans son
futur… mais revenons au sujet.

Souvent les jeunes Noirs de France recherchent une valorisation de leur identité « Black »
dans l'image des « Noirs Américains ». Leurs musiques de prédilection,
leurs références culturelles, leurs modèles de grands hommes et femmes
sont très souvent Afro-américains. Quel casse-tête pour les parents qui
ont déjà du mal à saisir l'origine des décalages avec leurs enfants
dans la société française. Alors si en plus ils doivent intégrer « Boyz in da Hood, Oprah Winfrey, Kobe Bryant et 50 Cent » pour comprendre leurs comportements, c'est la fin des patates douces (je n'ai pas envie de dire des haricots).

Intégration par l'assimilation. La
société française impose l'assimilation comme forme d'intégration
sociale. C'est en oubliant ses origines et en adoptant au maximum les
codes et le mode de vie français que l'on devrait « s'en sortir »…
Contrairement à l'Angleterre ou aux États-Unis, la société française
nous oblige à nous éloigner de notre culture (oublier son nom Afro,
avoir honte de son accent, cacher sa religion,…) pour réussir à passer
entre les mailles du filet et trouver un appartement à Neuilly…. Et
encore…Cet état de fait complique une fois de plus la tâche des parents
dans leur démarche de transmission .

Comment se manifestent ces décalages ? Deux exemples :
L'urgence. Nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde.
L'une des plus difficiles à saisir est l'urgence de son statut de
petits-enfants de l'Indépendance donc d'ex-colonisés. Pour nos parents,
il est évident que nous devons nous surpasser pour devenir
« quelqu'un » et relancer le pays. C'est d'ailleurs dans cette démarche
qu'ils nous ont emmenés en France. Le fait que nous (leurs enfants) ne
percevions pas cette urgence, ou que nous ne la placions pas au même
niveau, crée moult difficultés. Allez dire à vos parents que vous
voulez devenir « photographe », alors qu'ils savent que le pays à
besoin d'instituteurs et que eux n'ont pas eu le droit d'aller plus
loin que la classe de 3iàme durant la colonisation.

Un jeune Africain qui devient « quelqu'un » en Europe doit avoir
conscience de ce qu'il représente en terme d'espoir pour son continent
d'origine… même s'il ne l'a jamais connu… Un exemple précis dans mon
parcours personnel si vous me permettez. Ma chère mère, comme la
plupart des parents Afro me demandait de devenir médecin, avocat ou
ministre de finances. Elle me répétait sans cesse que je devait
« bosser plus que les autres » et surtout que mes frères en Afrique
n'avaient pas « ma chance »… bien entendu cela rentrait dans une
oreille et ressortait par l'autre… Moi qui ai grandi dans le 9-1, tout
ce que je connaissait de l'Afrique c'était Black Mic Mac (le Marabou de Kamoré), les chansons pour la faim en Ethiopie et les 3 lignes des manuels d'histoire.


Au-delà de la stupidité puérile de l'âge, il est fréquent que nous
(enfants d'Europe) mettions inconsciemment en doute la pertinence et
surtout l'urgence des doléances de nos parents, sous prétexte qu'ils
sont simples vigiles chez Carrefour ou femmes de ménage… oubliant
qu'ils ont un jour été médecins ou avocats dans leur pays d'origine…
C'est donc au cours de mon seul et unique séjour à Kinshasa que j'ai pu
prendre la mesure de tout cela. Pas uniquement sur le fait d'avoir de
la « chance d'être en France », mais en terme de « mission », de
responsabilités envers les miens.

Le mode de communication. Incompréhension et rejet.
La culture Africaine est faite de non-dits, de tabous subtilement
évoqués et de rituels. La communication s'en trouve fortement
imprégnée. La notion de préalable ou de confiance évidente est un
facteur perturbant dans les relations avec nos parents. Il arrive ainsi
que nos parents ne mesurent pas l'importance qu'il y a à nous
« expliquer » les raisons ou le fondement de leurs dires, car nous
sommes « sensés comprendre »… et même si nous ne comprenons pas « ils
n'ont pas à s'expliquer ». Or la culture n'est pas innée, on ne peur
pas comprendre un message si on a pas les outils pour le décoder.
Autrement dit, il va de soi que nous ne comprenions pas leur langue,
puisqu'ils ne nous ont jamais appris à la parler.

Comme je le disais plus haut, c'est le « corpus social » dans son
entierté qui transmets la culture. Ainsi, lorsque nos parents ont
grandi avec l'interdiction formelle d'avoir des « petits ami(e)s », ils
pensaient que cet interdit s'imposerait tout "naturellement" à nous.
Ils étaient loin de se douter que c'est tout l'inverse qui est véhiculé
à la télé, à l'école ou dans la rue au sein des sociétés occidentales
où ils ont immigré… Au fait, ils n'ont qu'à accepter d'ouvrir les yeux
pour le comprendre, et anticiper nos réactions.

Le mariage
Halàlà, le mariage… Je pense que c'est un moment clé qui cristallise à
la fois tous ces problèmes de communication et d'incompréhension, et
les enjeux de la transmission culturelle. Imaginons la scène dans une
famille congolaise par exemple

- Maman : « Héritier, pourquoi tu n'épouses pas la fille de Tantine Chantal ? »
- Héritier : « Ça va pas, c'est ma cousine et en plus je la connais depuis tout petit »
- Maman : « Elle n'est pas ta cousine et en plus je connais bien sa maman »
- Héritier : « Non merci, d'ailleurs j'aime Fatou la Sénégalaise de mon boulot »
- Maman : « Mama na nagaaaa yééé !! Tata nzambé to ko suka waaaapi na ba Ndingari wana ? »*
- Héritier : « Mais je l'aime !!! »
- Maman : « Vous-là avec vos « je t'aime », « je t'aime », vous êtes comme des blancs »
- Héritier : « Et vous, vous êtes des racistes… »

Le pire c'est que en creusant un peu, on s'aperçoit que les choix
que nous imposent nos parents obéissent à une logique, discutable ou
non, à un raisonnement fondé, et se réfère à une expérience sociale
parfaitement explicable. Mais comme ils ne prennent jamais la peine de
nous l'expliquer… Nous les jugeons arriérés, dépassés, "out", racistes…

Quels sont les enjeux de la transmission ?
Cette situation est malheureusement commune à une grande majorité de
jeunes Africains ayant grandi en France, dont moi-même, votre
serviteur, fait partie. Le décalage culturel avec nos parents a pour
conséquence d'aggraver l'incompréhension que certains noirs ont de leur
propre identité. Cette incompréhension mène fatalement au développement
des complexes, à la dilution de l'héritage culturel ou à affaiblir la
volonté des jeunes Noirs a faire évoluer leur propre situation dans
leur pays « d'adoption ». Alors pour ce qui est de leur pays d'origine
, il faudra repasser…

Le danger de ne pas connaître et comprendre notre identité de la
bouche de nos parents, est que nous acceptions les clichés qui nous
caractérisent dans la société française. "Nous ne sommes pas
organisés", "nous ne sommes pas réfléchis", "nos parents sont des
sauvages" (mariage forcé, excision,…), "nous ne somme bon qu'à danser
et courir"… C'est grossièrement la manière dont notre image est
véhiculée, il est donc important de reprendre la parole… et de la
redonner à nos aînés… Afin qu'eux puissent nous redonner une identité
et des valeurs qui nous sont propres.

Pour compléter mon propos sur l'importance de la transmission
culturelle et sur la manière dont nous devons nous servir de notre
culture pour renforcer nos valeurs, je vous propose dans une seconde
partie, de l'illustrer par le thème du mariage et plus précisément du
mariage coutumier et de l'usage de la dot.

A suivre donc…
* « Mon Dieu, mes aïeux, qu'allons nous devenir avec ces Ndingari ( Expression péjorative désignant les Africains de l'ouest musulmans)
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https://vuesdumonde.forumactif.com/
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