Le rôle de l’eau dans la politique israélienne d’occupation de la Palestine, par André Rousseau.
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16 mai 2007 Le Proche-orient est
une terre aride. Si l’on se limite aux trois régions où le problème de
l’eau se pose avec le plus d’acuité, à savoir la Jordanie, Israël et
les Territoires palestiniens, on constate que l’exploitation réelle des
ressources, pour satisfaire à la demande actuelle, est très proche,
voire supérieure à ce qui est effectivement disponible. Palestine, le 11 avril 2007.
Ainsi, en 1994, la
consommation d’eau en Israël dépasse les 2 000 millions de mètres
cube/an alors que les ressources renouvelables n’excédent pas les 1500
millions de mètres cube/an.
En Jordanie, le déficit d’eau se monte en 1999 à 155 millions de mètres cube et les nappes phréatiques sont surpompées à 180%.
Le cas est encore
plus net dans la bande de Gaza qui exploite ses ressources
renouvelables à 217%, ce qui pose d’importants problèmes, tant pour la
qualité de l’eau pompée dans les nappes que pour l’avenir, avec le
risque d’assécher ces nappes, dont beaucoup ne se renouvellent plus.
(...)
Tous usages
confondus, la consommation moyenne en eau des Palestiniens en
Cisjordanie et à Gaza représente environ 150 mètres cube par personne
et par an, alors que les colons de Cisjordanie en consomment, eux,
entre 700 et 800 mètres cube. En conséquence, les eaux souterraines ont
été surexploitées.
Depuis l’occupation
en Cisjordanie et à Gaza, 70 à 80% des villes et villages palestiniens
ne reçoivent que quelques heures d’eau par semaine, obligeant la
population à faire des réserves dans des bidons, soit dans des
conditions d’hygiènes hasardeuses, tandis que les postes militaires
israéliens et les colonies sont alimentés 24 heures sur 24.
Ces dernières
vivent comme si elles étaient dans un pays européen, alors que la
population palestinienne a toujours géré son eau en connaissant
l’aridité de la région. (...)
En réalité, la
politique des "faits accomplis", guidée par la volonté connue de
conquête territoriale d’Israël (le rêve du "Grand Israël biblique" de
certains dirigeants israéliens), a surtout pour objectif de mettre la
main sur 90% des ressources en eau de la région, ce qui devrait être
effectif quand le Mur sera terminé. Cette politique, planifiée pour
chasser les Palestiniens de Cisjordanie par le tarissement de l’accès à
leurs propres ressources en eau, est escomptée passer à travers les
gouttes d’une réprobation internationale !
Qu’on en juge sur
le terrain ! Le tracé du Mur suit une logique délibérée : maximum de
terres, minimum de population, en vue de l’annexion et de l’expansion
future des colonies. Le tracé de ce dernier suit soigneusement les
principales colonies, mais est aussi calé sur la mainmise des
meilleures terres et sur la récupération optimale des accès à l’eau.
(...)
- Lire l’ article www.protection-palestine.org