Quelques bonnes raisons de ne pas voter Sarkozy ; je ne vois pas d'arguments qui puisse renverser ce point de vue :
Le sarkozysme représente en effet le programme anti-décroissance par
excellence. Premièrement, parce que Nicolas Sarkozy ne nous aime pas.
Nous serions des malthusiens mais aussi des gauchistes recyclés. Tout
en estimant légitimes les inquiétudes suscitées par le progrès
scientifique, il s'en prend « aux orphelins de la pensée
marxiste-léniniste qui se seraient engouffrés dans la brèche ». La
convention de l'UMP sur l'écologie commence ainsi par une mise en garde
solennelle : « Contre les chantres d'un nouveau malthusianisme : la
protection de l'environnement n'implique pas de passer à la croissance
zéro. » Plus incisif encore, Nicolas Sarkozy ajoute : « Je veux dire
aux sectaires idéologiques que nous avons tout à perdre de la
décroissance. »
Deuxièmement parce que Sarkozy c'est la religion de la croissance. La
croissance serait, selon lui, le remède aux méfaits de la croissance :
« Le projet de développement durable, c'est un projet qui n'oppose pas
la croissance, l'écologie et les défis sociaux. » La convention de
l'UMP l'affirme : « Au-delà d'un certain seuil de revenu par habitant,
la croissance conduit à une amélioration de la qualité de l
'environnement. » Autrement dit, on guérira le mal par le mal : un peu
de croissance économique serait nuisible mais beaucoup serait
salutaire.
Troisièmement parce que Sarkozy c'est le culte de la consommation. Son
principe du « travailler plus pour gagner plus » est totalement
anti-décroissant. C'est une façon de maintenir les gens dans l'illusion
du "toujours plus" et donc dans l'indigence. L'un ne va en effet jamais
sans l'autre puisqu'un bon consommateur est toujours un être frustré.
Pas question pour Sarkozy de protéger les consommateurs de l'agression
publicitaire, pas question non plus de démanteler les centres
commerciaux qui défigurent nos existences, pas question de remettre en
cause l'uniformisation de nos modes de vie par les transnationales.
Mais aussi parce que Sarkozy aime les riches bien plus que les
pauvres. Philippe Manière, le directeur de l'institut Montaigne qui
nourrit tant le programme de l'UMP, le dit sans fausse pudeur : « Les
riches d'abord nous font vivre. Gagnant plus que les autres, ils
consomment plus que les autres. Or la consommation des uns, c'est le
revenu des autres (...). Plus on est riche, plus on dépense donc plus
on fait vivre le reste de la population (...). Chérissons donc les
riches et défendons leurs intérêts contre l'État »... C'est pourquoi
Sarkozy veut que cette France riche puisse se reconnaître en lui au
travers de mesures à forte valeur symbolique comme la franchise sur les
droits de succession.
Vous êtes encouragés à reproduire ce texte en indiquant sa source : www.casseursdepub.org