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 Union européenne: origines, structures, membres et évolution

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07012007
MessageUnion européenne: origines, structures, membres et évolution

Par Laurie Duguay

ACRONYMES

AELE - Association européenne du libre-échange
BCE - Banque centrale européenne
CECA - Communauté européenne du charbon et de l’acier
CED - Communauté européenne de défense
CE - Communauté européenne
CEE - Communauté économique européenne
Euratom - Communauté européenne de l’énergie atomique
GATT - General Agreement on Tariffs and Trade
JAI - Justice et Affaires intérieures
OCM - Organisation commune de marché
OECE - Organisation européenne de coopération économique
ONU - Organisation des Nations Unies
OTAN - Organisation du Traité de l’Atlantique Nord
PAC - Politique agricole commune
PESC - Politique étrangère et de sécurité commune
RFA - République fédérale d’Allemagne
SEBC - Système européen de banque centrale
SME - Système monétaire européen
TCE - Traité constitutionnel européen

L’Union Européenne (UE) aujourd’hui : origine, structures, membres et évolution.

L’Union européenne réunit aujourd’hui la diversité : diversité dans les langues, les cultures, les religions, etc. Les pays membres ont décidé de s’unir pour amener la paix et la prospérité dans la région. Elle est une organisation unique puisque ce n’est pas un État en particulier qui assure l’hégémonie et le contrôle des institutions. Ce sont plutôt tous les États qui, ensemble, ont décidé de construire des institutions auxquelles ils délèguent une partie de leur souveraineté étatique pour que l’intérêt commun soit représenté de façon démocratique.
Il y a maintenant plus de cinquante ans, l’Europe avait l’ambition de créer entre eux des « solidarités matérielles et spirituelles » (déclaration de Schuman le 9 mai 1950). À la source, suite à la Seconde Guerre mondiale, la construction de l’Union européenne visait une intégration continentale où la paix règnerait, même entre anciens ennemis, car l’on visait surtout à mettre fin à trente ans de « guerre civile européenne ».
La mondialisation apporte son lot de nouvelles données géopolitiques qui rendra l’Union européenne davantage interdépendante mais aussi de plus en plus diversifiée. Le défi à relever du prochain siècle sera celui de la tolérance, tolérance envers les immigrés qui constituent une partie importante de la population européenne. L’Union européenne devra tenter d’assurer une unité dans la diversité, chose pas toujours évidente.
En premier lieu, dans ce travail, nous tenterons de tracer un bref portrait de l’Union européenne actuelle : ses caractéristiques culturelles, démographiques, géographiques, etc. En suite, nous ferons un bref survol historique de la construction de l’UE actuelle. Troisièmement, nous aborderons les points chauds en débat actuellement : la question turque, le point chaud de l’immigration, la place de l’Union européenne dans la mondialisation et le jeu des forces entre elle et les États-Unis.

1. L’Union européenne aujourd’hui
Les limites géographiques de l’Europe restent floues bien que, en termes politiques, l’on puisse tracer une ligne qui représente bien les délimitations de l’Union européenne de par les frontières de ses pays membres.
Les limites terrestres de l'Europe sont parfois floues. Celles-ci seraient, dans la vision européenne traditionnelle, séparée de l'Asie à l'est par le massif de l'Oural, le fleuve Oural, la mer Caspienne et le massif du Caucase. Les détroits du Bosphore et de Gibraltar séparent l'Europe respectivement de l'Asie et de l'Afrique. Le continent est bordé à l'ouest par l'océan Atlantique et au nord par l'Arctique. La mer Méditerranée délimite le continent au sud. Sont considérées européennes l'Islande (située géologiquement sur la séparation Europe-Amérique), et les principales îles de la Méditerranée - le cas de Chypre est le plus sujet à caution, au moins sur le plan géographique. Jusqu'ici la délimitation est claire, mais elle se complique avec les cas de la Russie et la Turquie, classées politiquement en Europe, qui ont une bonne partie de leur territoire en Asie.

Source : Wikipédia, l’Encyclopédie libre [En ligne] http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Europe_geographique_grande.jpg (Page consultée le 2 décembre 2006)

L’Union européenne a une population de 460 millions de personnes qui habitent davantage les régions du Sud que du Nord. L’élargissement de la Communauté européenne fera monter ce chiffre à près de 500 millions. En superficie, c’est la France qui est au premier rang.
Les zones urbaines les plus peuplées sont, en ordre croissant, Paris en France, Londres en Angleterre et Ruhr-Essen-Dortmund-Duisburg en Allemagne.
L’immigration est une question chaude pour l’Europe, surtout dans la conjoncture actuelle. Pendant les « Trente Glorieuse » (1944-1974), les européens avaient un bon taux de fécondité. À partir de la fin des années 60 et le début des années 70, ce taux chute dramatiquement. Aujourd’hui, l’Europe est devenue une terre d’accueil et d’immigration où près de 1,5 millions de personnes s’y établissent chaque année. L’Allemagne est le pays ayant le plus d’immigrants en Europe, suivi par la France et le Royaume-Uni.
La diversité des langues est aussi une caractéristique de l’Union européenne. Elle compte vingt-cinq pays actuellement et vingt langues officielles sont reconnues. Il est établi que l’Union européenne travaille dans les langues choisies par les gouvernements membres. Ce sont eux qui, à leur entrée dans l’Union, choisissent quelle (s) langue (s) ils veulent voir entrer dans l’Union européenne.
Au niveau religieux, la majorité de la population est chrétienne, soit catholique, protestante ou encore orthodoxe. L’augmentation des immigrants en Europe a par contre diversifiée les données religieuses. L’Islam, le Bouddhisme, l'Hindouisme, le Bahaïsme et le Sikhisme est aussi maintenant pratiqués. Par contre, l’Union européenne prône une politique laïque. En Albanie et en Bosnie-Herzégovine, deux pays membres de l’Union européenne, ont une population à majorité musulmane.

2. La construction européenne : un bref historique
a. L’Europe après la Seconde Guerre mondiale
Suite à la Seconde Guerre mondiale, l’Europe est détruite. Le plan Marshall saura donner un programme global de reconstruction de ce continent qui sera accepté par les pays de l’Ouest de l’Europe seulement. L’Organisation européenne de coopération économique (OECE) « constitue ce cadre multilatéral de négociation, de travail entre les États ouest-européens ». Elle forme donc la première institution européenne d’après la Seconde Guerre Mondiale. Ce plan saura aider ces pays européens à se reconstruire rapidement. Il constitue de plus « les tout premiers débuts d’un marché européen, dans lequel marchandises, services, main-d’œuvre, capitaux circuleraient un jour librement ».
Il ne faut certes pas négliger la conjoncture de cette époque : le début de la Guerre froide. Les États-Unis, en mettant sur pied le plan Marshall, mieux connu sous le General Agreement on Tariffs and Trade (GATT), voulaient, avec les pays européens, créer un ensemble européen occidental capable de résister aux pressions du bloc soviétique.
L’effondrement de l’Union soviétique et du Mur de Berlin a changé aussi les données géopolitiques de la région. Nous aborderons par contre ce point plus loin dans ce texte.

d. Genèse de la construction européenne
En 1950, le Ministre des Affaires Étrangères de France, Robert Schuman, propose d’unir les ressources du charbon de la France et de l’Allemagne. Cette union est nommée le plan Schumann. En avril 1951, elle s’agrandit. La Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la République fédérale d’Allemagne (RFA) signent le traité réalisant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). En mai 1952, l’Europe avait l’ambition de créer une Communauté européenne de défense (CED) entre les États de la CECA, mais le refus du Parlement français de ratifier le traité fait échouer cette union en 1954.

Les traités de Rome de 1957 donnent un nouveau visage à la construction européenne en relançant le processus de construction communautaire avec une vision beaucoup plus globale que sectorielle. Ils forment le cadre pour une expansion économique des États membres en augmentant les échanges entre eux. En janvier 1958 entre en vigueur la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom). Ces deux communautés rassemblent les mêmes pays que la CECA. La CEE est un projet pour créer un Marché commun. Leurs ambitions est de former une union douanière pour libéraliser les mouvements des facteurs de production entre les pays signataires.
De l’autre côté, les pays qui ont refusé de s’inclure dans les communautés européennes, soient l’Autriche, le Danemark, le Royaume-Uni, la Norvège, le Portugal, la Suède et la Suisse, décident de créer l’Association européenne du libre-échange (AELE).
Dans ce même ordre d’idées, en 1960, la liberté de circulation des capitaux est adoptée et un rapprochement des tarifs douaniers est instauré en janvier 1961. L’on met ensuite en place, en 1962, une Politique agricole commune (PAC) initiée par les six organisations communes de marché (OCM). C’est la France qui est le pays initiateur de cette politique. Elle voulait promouvoir son propre développement des marchés de produits agricoles et voulait aussi construire une Europe forte mondialement dans ce domaine, surtout face aux États-Unis. Le Royaume-Uni fait part de son intérêt d’y entrer mais fait face à l’opposition française en 1963.
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Union européenne: origines, structures, membres et évolution :: Commentaires

Le passé impérialiste de certains pays d’Europe est une donnée géopolitique que la construction européenne devait tenir compte. En effet, de forts liens entre des pays africains et malgache et des pays européens comme la France sont tissés. Les pays européens ont rapidement compris les avantages de maintenir ces relations privilégiées avec ces pays puisque les économies sont complémentaires. C’est alors que l’on débouche sur la Convention de Yaoundé en juillet 1963 qui constitue une politique d’assistance et de coopération entre les pays européens et leurs anciennes colonies.

C’est surtout à partir du début des années 70 que le processus d’ouverture de la Communauté débute. En janvier 1973, la construction européenne s’élargit. Trois organisations communes de marché s’ajoutent : le Royaume-Uni, l’Irlande et le Danemark. On parle alors de l’Europe des Neuf.
Le Système monétaire européen (SME) voit le jour en 1979 et un nouveau procédé s’applique : c’est par le suffrage universel direct que les députés du Parlement européen sont élus. En 1981, la Grèce intègre le SME et en 1986, c’est l’Espagne et le Portugal qui s’y joignent.

En 1986 et début de 1987, l’Acte unique européen est signé et remet sur la table le projet communautaire. Cet Acte veut l’application du Marché unique européen pour 1993. En janvier 1990, la libéralisation des capitaux est appliquée. La convention de Schengen, qui tient sur le sujet de la libre-circulation des personnes est signée par quelques pays européens.
En 1989, l’effondrement du bloc soviétique amène un lot de conséquences géopolitiques sur les pays européens. D’abord, cet événement conduit à l’unification de l’Allemagne en 1990 et une porte s’ouvre pour un élargissement vers l’Est.

En février 1992, le traité de Maastricht est signé et institue l’Union européenne. « Sa principale innovation concernait son ambition de dépasser le seul domaine économique en transformant la Communauté en une Union européenne impliquant une union politique, sociale, économique et monétaire ». Ce traité relance l’idée de l’Union politique et économique. La CEE devient la Communauté européenne (CE) et la CECA, l’Euratom et la CE devient ensuite l’Union européenne. L’Union européenne, avec la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) ainsi que la justice et les affaires intérieures, forment les bases de la construction européenne d’aujourd’hui.
L’AELE crée la zone de libre-échange en 1993. La constitution de l’espace économique européenne est, par ce fait, créé. En janvier 1995, l’entrée de la Suède, de la Finlande et de l’Autriche construit « l’Europe des Quinze ». La Norvège devait aussi y entrer, mais son adhésion a été refusée par sa population via un référendum.
Les membres ont alors voulu une réforme des institutions européennes. L’augmentation des membres imposent aussi davantage de pressions sur les institutions.

Le traité d’Amsterdam est signé en 1997. Ce dernier modifie le traité de Maastricht. Les membres s’entendent pour créer une stabilité monétaire. Par contre, cette entente entre les pays reflète bien, selon certains auteurs, les « égoïsmes nationaux » des États qui pensent et agissent en fonction de leurs intérêts nationaux. Ainsi, le traité d’Amsterdam devait déboucher sur une réforme des institutions européennes, mais, faute d’accord, elle a été remise à plus tard. En revanche, « la mécanique de dessaisissement de la souveraineté des pays membres connaît une authentique accélération avec ce traité. Le traité d’Amsterdam est allé loin dans la constitution d’un État pré-fédéral européen au niveau des procédures et de l’esprit même des nouvelles règles édictées ».
Le traité de Nice entre en vigueur en 2003 et réforme légèrement les traités antérieurs mais la réorganisation de l’Union européenne est encore remise à une date ultérieure. Les négociations pour l’adoption de ce traité ont été houleuses et ont été le miroir des oppositions et blocages entre les pays de l’Union européenne.

C. Du marché commun à l’union économique et monétaire
Un but principal de la Communauté européenne (CE) était « l’établissement d’un Marché commun et d’une union économique et monétaire ». Ainsi, « la monnaie unique représente l’achèvement des trois phases du plan d’Union économique et monétaire ». L’Union européenne, c’est aussi la création d’une zone de libre-échange à l’intérieur de laquelle on a créé des politiques communes.








La Zone euro est instaurée en 1999 par onze États. À l’époque, la Suède, le Danemark, la Grèce et le Royaume-Uni la refuse. La Grèce entre dans cette Zone en 2001. Le Système européen de banques centrales (SEBC) mis en place en 1998 inclut les banques centrales des pays, mais agit sous l’autorité de la Banque centrale européenne (BCE). L’utilisation de l’euro, comme monnaie d’usage, est mis en circulation le 1er janvier 2002. Un pacte de stabilité est établi qui est un contrat de « rigueur budgétaire » entre les pays utilisant la monnaie unique.
Cette union économique a enlevé le pouvoir aux États de gouverner une politique économique. Par contre, la principale critique amenée à l’union économique qu’est l’Union européenne est justement de ne pas avoir su mettre en place une gouvernance économique ce qui ampute l’avenir de l’Union européenne. L’on parle de plus en plus de « l’hétérogénéité économique » de l’Europe puisqu’un pays peut connaître une croissance économique fulgurante pendant que son voisin est en récession.

Toujours en 1999, certains États aimeraient adhérer à l’Union européenne : Bulgarie, Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovénie et Slovaquie. En 2004, dix de ces pays deviennent des membres de l’Union européenne ce qui construit « l’Europe des Vingt-cinq ». En janvier, l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie élargira l’Union européenne à 27 membres. La question de l’adhésion de la Turquie est toujours en suspend.
3. Le cas de la Turquie
Déjà en 1959, la Turquie faisait part de son intérêt d’entrer dans la Communauté européenne. En 1999, la candidature de la Turquie a officiellement été reconnue au sommet européen d’Helsinki. Voyons les aléas qui font autant de remous pour l’adhésion de la Turquie dans l’Union européenne.
L’effondrement de l’Union soviétique a redonné de l’importance à la Turquie qui est maintenant vu comme un pays riche du monde vu sa situation géographique. En effet, la Turquie est aux limites du Moyen-Orient, de l’Asie centrale, du Caucase et de l’Europe balkanique.
Les pays occidentaux étant des pays de plus en plus en manque de pétrole, la Turquie est devenue un pays géostratégique. La Turquie peut devenir un point de passage du pétrole, soit par le Golfe persique, la Russie ou encore le Caucase. Des pipelines américains passent déjà par le territoire turc.
La Turquie est aussi un pays ayant un potentiel hydraulique incomparable aux autres pays de la région. Israël se nourrit d’ailleurs via la Turquie pour son approvisionnement en eau.

a. Bref historique des tentatives de la Turquie d’entrer dans la CE
Comme affirmé plus tôt, la volonté de la Turquie d’entrer dans la Communauté européenne est assez ancienne. Peu après les traités de Rome, la Turquie demande à faire partie de la CEE. À cette époque, la France était plutôt réticente à l’adhésion de la Turquie mais sa position s’est de plus en plus assouplie.
En septembre 1963 est signé l’accord d’Ankara qui constitue la base d’une association entre la Turquie et la Communauté économique européenne. Cet accord énonce aussi une possibilité pour la Turquie d’adhérer à la Communauté.
En 1987, la Turquie fait une demande formelle pour son adhésion. Cette dernière est refusée en bloc; sa situation politique et économique n’était pas assez reluisante. Plus spécifiquement, on accuse la Turquie de ne pas respecter les Droits de l’homme ainsi que les minorités installées sur son territoire.
En décembre 1995, l’union douanière prévue par l’accord d’Ankara entre en vigueur. La Turquie devient le seul pays à connaître une telle union douanière avec les pays de l’Union européenne.
En 1997, lors du processus de l’adhésion des dix États, le Conseil européen affirme que la Turquie est éligible à entrer dans l’Union européenne mais que, encore une fois, le contexte politique et économique de la Turquie empêche ce pays de joindre les rangs de la Communauté. La Turquie se sent alors discriminée, mais continue de réformer son système. Ainsi, en 1999, la peine de mort est abolie même si elle n’avait pas été formellement appliquée depuis une quinzaine d’années.

Pour comprendre ce processus d’adhésion et le refus de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, il faut analyser les critères d’adhésion de cette dernière. Les pays doivent d’abord partager des valeurs communes qui sont explicitées dans les « critères de Copenhague ».










b. Ce que l’on reproche à la Turquie
La question kurde est aussi à l’origine des réticences des pays européens de faire entrer la Turquie au sein de l’Union. Bien que la langue kurde ait été récemment reconnue par les autorités turques, reste que les droits de cette minorité sont bafoués selon la vision de l’Union européenne. Publiquement, les Kurdes n’ont que deux écoles légales qui ne sont pas autant subventionnées que les écoles publiques turques. Les Kurdes sont aussi sous-représentés dans le domaine public, comme à la télévision.

La question religieuse touche aussi négativement son adhésion puisque l’État turc accorde des privilèges aux Sunnites. Les autres religions du territoire sont mises au rancard.
De plus, la Turquie a fermé ses frontières avec l’Arménie dû au conflit sur le Haut-Karabagh. L’Union européenne veut que la Turquie règle ce problème avant d’entrer dans la Communauté. Aussi, les revendications territoriales de la Turquie en Chypre sont inacceptables aux yeux de l’Union; Chypre faisant partie de l’Union européenne mais exerçant la pleine autorité sur seulement la moitié de l’île car la Turquie occupe le Nord de l’île. La Grèce et la Turquie connaisse aussi des tensions militaires.
Au niveau économique, la Turquie a connu une période d’hyperinflation, mais aujourd’hui, cet argument ne tient plus pour refuser l’adhésion de cet État.

c. À l’intérieur de l’Europe, on débat sur la Turquie
Des débats intra-européens ont lieu sur la question de l’adhésion de la Turquie dans l’Union européenne. Les arguments prennent leurs sources dans plusieurs domaines : géographie, histoire, politique, religion, géopolitique, etc. On se bat à savoir si la Turquie est européenne ou pas et sur la place de la Turquie dans la construction européenne depuis 1950. Les valeurs turques sont-elles, ou pas, européennes? Le concept de démocratie séculière est aussi débattu. L’aspect démographique revêt aussi une importance sachant que la croissance démographique de la Turquie ne cesse d’augmenter, même sans immigration. Ainsi, elle pourrait atteindre la population allemande en termes de nombre d’habitants. Cela veut donc dire que le poids de la Turquie au sein de l’Union européenne serait relativement important. De l’autre côté, on voit la puissance militaire turque d’un bon œil. Une alliance avec les forces armées turques permettrait à l’UE de faire le poids contre les États-Unis.
La question de l’entrée de la Turquie au sein de l’UE est un sujet encore chaud et qui sera sûrement encore débattue pour les années à venir.


4. L’Union européenne dans la mondialisation
a. L’OTAN : une Union européenne partenaire des Américains?
L’effondrement du bloc soviétique a amené la question de l’utilité du maintien de l’OTAN. Cette organisation a été fondée pour contrer la menace soviétique mais maintenant qu’elle n’est plus, doit-on éliminer cette organisation militaire. Encore une fois, la conjoncture géopolitique s’est assurée de répondre à cette question.
D’abord, l’OTAN a représenté l’Organisation des Nations Unies (ONU) pendant la guerre en Yougoslavie et a été chargée de s’assurer de l’application des accords Dayton. L’ONU, ayant tenté d’utiliser les moyens diplomatiques pour rapprocher les parties dans ce conflit et ayant envoyé des milliers de « casques bleus », a connu un fervent échec et c’est grâce aux forces américaines, par l’intermédiaire de l’OTAN, qu’une paix ait été amenée dans la région.
De plus, la demande d’adhésion des pays de l’Europe de l’Est et du centre ainsi que la difficulté de la Communauté européenne d’établir un consensus sur la sécurité de l’Europe a tous contribués au maintien de la force de l’OTAN.
Cet élargissement de l’OTAN était loin de plaire à la Russie qui ne voulait pas d’installations nucléaires ni de troupes militaires étrangères près de son territoire. L’on a accepté ces conditions, mais en cas de conflit, rien n’empêcherait l’OTAN de s’imposer dans cette région.
Malgré l’élargissement de l’OTAN, les États-Unis restent maîtres de cette organisation et veulent aussi maintenir cette place dominatrice. L’OTAN n’a pas connu de restructuration lors de l’élargissement de l’organisation à d’autres pays. D’un autre côté, les pays européens n’ont pas, encore une fois, réussis à trouver un consensus en matière de sécurité ce qui a donné le complet pouvoir aux États-Unis.

b. L’immigration : problème ou solution?
Les mouvements migratoires ont imprimé l’histoire de l’Europe depuis des siècles. L’immigration massive a sérieusement débuté à la fin des années 60 et début des années 70. Autrefois, la main-d’œuvre était abondante. Aujourd’hui, le problème constitue à la baisse de la demande de main-d’œuvre dans les pays européens et, par conséquent, de l’augmentation du chômage. La demande d’asile est une des principales filières de l’immigration vers l’Union européenne. Cette hausse de l’immigration s’explique par la fin de la Guerre froide. À partir de ce moment, plusieurs guerres localisées et conflits ethniques ont vu le jour dans multiples pays.
Cette immigration massive n’est pas un phénomène localisé en Europe; elle prend plutôt une dimension paneuropéenne. On affirme que les pays n’ont plus les moyens économiques de les accueillir, mais, d’un autre côté, les immigrants contribuent aussi à l’innovation et occupent des emplois que les travailleurs du pays ne veulent pas. Les mesures adoptées par les pays européens ont été de freiner les entrées tout en changeant la législation la rendant plus sévère. Par contre, une solution étatique ne suffit plus, on doit tendre vers des politiques à grandeur européenne.
Par contre, l’Union européenne ne peut répondre actuellement à ces causes de l’immigration n’ayant pas les pouvoirs pour le faire. Pour amener des solutions efficaces à cette immigration, il faut aller agir à sa source : aide au développement, allégement de la dette, des termes d’échange plus équitables, etc. Il faut comprendre que si les gens partent de leur pays d’origine à ce point, c’est qu’ils n’y sont pas bien.

c. Modification du système monétaire international : l’euro saura-t-il concurrencer le dollar

La création de l’euro a changé le fonctionnement du système monétaire international : l’euro étant la seule monnaie capable de concurrencer le dollar. Saura-t-elle assurer ce rôle? Le défi qu’aura à relever l’euro est son utilisation pour les échanges extérieurs comme monnaie de référence. On doit donc rendre l’euro attractif. Aujourd’hui, le dollar occupe encore cette place. L’avenir nous dira si l’euro remplacera le dollar dans les investissements, les échanges et les transactions internationales.

d. L’ordre mondial : conception européenne ou étasunienne?
Une zone de paix et d’économie sociale à l’européenne ou un ordre mondial de démocratie et de prospérité? Telles sont les visions qui s’affrontent dans l’ordre mondial contemporain. Le modèle américain s’est étendu pendant plusieurs décennies : aucune autre vision ne pouvait le concurrencer. Aujourd’hui, l’Union européenne pourrait le faire.
Les nouvelles technologies de l’information seront les principaux instruments de ces deux représentations. L’empire américain en est une d’information qui impose leur représentation du monde, les bons comportements, les stéréotypes. L’action est axée sur le normatif. La menace terroriste est un bon exemple dans le sens où la majorité des pays du monde axe maintenant leur politique étrangère en fonction de cette menace construite par les États-Unis.
Face à un tel empire se construit un autre empire : celui de la république social. Le refus des valeurs américaines pourra-t-elle être contrer par ce rassemblement multinational? Pourra-t-elle assurer le développement des valeurs pacifiques, de la bonne fraternité et du bon voisinage?

Conclusion : la construction européenne continue…
Le prochain défi pour l’Europe constituera encore dans son élargissement, surtout avec des petits États. L’on pourrait assister bientôt à une Europe des Trente. Plusieurs politiques institutionnelles devront être révisées : politiques agricoles, politiques pour les pays les plus défavorisés de l’Union. Cet élargissement obligera les États à s’asseoir et discuter d’une réforme institutionnelle que les traités d’Amsterdam et de Nice n’ont pas su assurer. Un consensus devra être adopté.
L’Union européenne fait rêver les États limitrophes qui veulent profiter de cette grande union multinationale. De l’autre côté, l’on reste attaché à la notion d’États-nations. Ce fait pose une situation paradoxale entre les pays européens. D’une part, l’on voit l’Union européenne comme un bel ensemble pouvant assurer un maintien de la paix, imposer davantage de principes démocratiques et encadrer les politiques économiques pour l’ensemble. D’autre part, les pays membres de l’Union européenne ne réussissent pas à dégager un consensus commun sur, par exemple, les guerres yougoslaves mais aussi sur l’adoption de politique sur certains problèmes comme le chômage qui augmente énormément au sein de ces pays.
Donnera-t-on à l’Union européenne les moyens de ses ambitions? Seul l’avenir nous le dira.

BIBLIOGRAPHIE
Livres

Lacoste, Yves (2006). Géopolitique : La longue histoire d’aujourd’hui, Larousse, 335 pages.

Marjolin, Robert (1986). Le travail d’une vie, Robert Laffont.

Mathieu, Jean-Luc (2005). L’Union européenne, Presses de Universitaires de France : France, 128 pages.

Mattelart, Armand (2005). Diversité culturelle et mondialisation, Paris : La Découverte, 122 pages.

Moreau Defarges, Philippe (2005). Les institutions européennes, Éditions Dalloz, Paris, 248 pages.

Réveillard, Christophe (2000), Les dates-clefs de la construction européenne, Paris, Ellipse, 157 pages.

Internet

Hall, Ben (2000). « L’immigration dans l’Union européenne : problème ou solution » In L’Observateur de l’OCDE, [En ligne] http://www.observateurocde.org/news/fullstory.php/aid/184/L%92immigration_dans_l%92union_europ%E9enne_:_probl%E8me_ou_solution__.html (Page consultée le 3 décembre 2006)

Le portail de l’Union européenne, Europa glossaire, [En ligne] http://europa.eu/scadplus/glossary/accession_criteria_copenhague_fr.htm (Page consultée le 1er décembre 2006)

Wikipédia, l’Encyclopédie libre. Géographique de l’Europe, [En ligne] http://fr.wikipedia.org/wiki/Europe#G.C3.A9ographie_de_l.27Europe (Page consultée le 2 décembre 2006)

Autres

(2006). « L’OTAN : l’Union européenne à la recherche d’un impossible partenariat avec les États-Unis ». In Encyclopédie de l’État du Monde sur CD-ROM : Annuaire économique et géopolitique mondial, Montréal : La Découverte/Boréal.

(2006). « L’Union européenne apparaît comme une tentative inédite de construction multinationale organisée par des États ». In Encyclopédie de l’État du Monde sur CD-ROM : Annuaire économique et géopolitique mondial, Montréal : La Découverte/Boréal.

Par Laurie Duguay
 

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