Par Laurie Duguay
ACRONYMES
AELE - Association européenne du libre-échange
BCE - Banque centrale européenne
CECA - Communauté européenne du charbon et de l’acier
CED - Communauté européenne de défense
CE - Communauté européenne
CEE - Communauté économique européenne
Euratom - Communauté européenne de l’énergie atomique
GATT - General Agreement on Tariffs and Trade
JAI - Justice et Affaires intérieures
OCM - Organisation commune de marché
OECE - Organisation européenne de coopération économique
ONU - Organisation des Nations Unies
OTAN - Organisation du Traité de l’Atlantique Nord
PAC - Politique agricole commune
PESC - Politique étrangère et de sécurité commune
RFA - République fédérale d’Allemagne
SEBC - Système européen de banque centrale
SME - Système monétaire européen
TCE - Traité constitutionnel européen
L’Union Européenne (UE) aujourd’hui : origine, structures, membres et évolution.
L’Union européenne réunit aujourd’hui la diversité : diversité dans les langues, les cultures, les religions, etc. Les pays membres ont décidé de s’unir pour amener la paix et la prospérité dans la région. Elle est une organisation unique puisque ce n’est pas un État en particulier qui assure l’hégémonie et le contrôle des institutions. Ce sont plutôt tous les États qui, ensemble, ont décidé de construire des institutions auxquelles ils délèguent une partie de leur souveraineté étatique pour que l’intérêt commun soit représenté de façon démocratique.
Il y a maintenant plus de cinquante ans, l’Europe avait l’ambition de créer entre eux des « solidarités matérielles et spirituelles » (déclaration de Schuman le 9 mai 1950). À la source, suite à la Seconde Guerre mondiale, la construction de l’Union européenne visait une intégration continentale où la paix règnerait, même entre anciens ennemis, car l’on visait surtout à mettre fin à trente ans de « guerre civile européenne ».
La mondialisation apporte son lot de nouvelles données géopolitiques qui rendra l’Union européenne davantage interdépendante mais aussi de plus en plus diversifiée. Le défi à relever du prochain siècle sera celui de la tolérance, tolérance envers les immigrés qui constituent une partie importante de la population européenne. L’Union européenne devra tenter d’assurer une unité dans la diversité, chose pas toujours évidente.
En premier lieu, dans ce travail, nous tenterons de tracer un bref portrait de l’Union européenne actuelle : ses caractéristiques culturelles, démographiques, géographiques, etc. En suite, nous ferons un bref survol historique de la construction de l’UE actuelle. Troisièmement, nous aborderons les points chauds en débat actuellement : la question turque, le point chaud de l’immigration, la place de l’Union européenne dans la mondialisation et le jeu des forces entre elle et les États-Unis.
1. L’Union européenne aujourd’hui
Les limites géographiques de l’Europe restent floues bien que, en termes politiques, l’on puisse tracer une ligne qui représente bien les délimitations de l’Union européenne de par les frontières de ses pays membres.
Les limites terrestres de l'Europe sont parfois floues. Celles-ci seraient, dans la vision européenne traditionnelle, séparée de l'Asie à l'est par le massif de l'Oural, le fleuve Oural, la mer Caspienne et le massif du Caucase. Les détroits du Bosphore et de Gibraltar séparent l'Europe respectivement de l'Asie et de l'Afrique. Le continent est bordé à l'ouest par l'océan Atlantique et au nord par l'Arctique. La mer Méditerranée délimite le continent au sud. Sont considérées européennes l'Islande (située géologiquement sur la séparation Europe-Amérique), et les principales îles de la Méditerranée - le cas de Chypre est le plus sujet à caution, au moins sur le plan géographique. Jusqu'ici la délimitation est claire, mais elle se complique avec les cas de la Russie et la Turquie, classées politiquement en Europe, qui ont une bonne partie de leur territoire en Asie.
Source : Wikipédia, l’Encyclopédie libre [En ligne] http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Europe_geographique_grande.jpg (Page consultée le 2 décembre 2006)
L’Union européenne a une population de 460 millions de personnes qui habitent davantage les régions du Sud que du Nord. L’élargissement de la Communauté européenne fera monter ce chiffre à près de 500 millions. En superficie, c’est la France qui est au premier rang.
Les zones urbaines les plus peuplées sont, en ordre croissant, Paris en France, Londres en Angleterre et Ruhr-Essen-Dortmund-Duisburg en Allemagne.
L’immigration est une question chaude pour l’Europe, surtout dans la conjoncture actuelle. Pendant les « Trente Glorieuse » (1944-1974), les européens avaient un bon taux de fécondité. À partir de la fin des années 60 et le début des années 70, ce taux chute dramatiquement. Aujourd’hui, l’Europe est devenue une terre d’accueil et d’immigration où près de 1,5 millions de personnes s’y établissent chaque année. L’Allemagne est le pays ayant le plus d’immigrants en Europe, suivi par la France et le Royaume-Uni.
La diversité des langues est aussi une caractéristique de l’Union européenne. Elle compte vingt-cinq pays actuellement et vingt langues officielles sont reconnues. Il est établi que l’Union européenne travaille dans les langues choisies par les gouvernements membres. Ce sont eux qui, à leur entrée dans l’Union, choisissent quelle (s) langue (s) ils veulent voir entrer dans l’Union européenne.
Au niveau religieux, la majorité de la population est chrétienne, soit catholique, protestante ou encore orthodoxe. L’augmentation des immigrants en Europe a par contre diversifiée les données religieuses. L’Islam, le Bouddhisme, l'Hindouisme, le Bahaïsme et le Sikhisme est aussi maintenant pratiqués. Par contre, l’Union européenne prône une politique laïque. En Albanie et en Bosnie-Herzégovine, deux pays membres de l’Union européenne, ont une population à majorité musulmane.
2. La construction européenne : un bref historique
a. L’Europe après la Seconde Guerre mondiale
Suite à la Seconde Guerre mondiale, l’Europe est détruite. Le plan Marshall saura donner un programme global de reconstruction de ce continent qui sera accepté par les pays de l’Ouest de l’Europe seulement. L’Organisation européenne de coopération économique (OECE) « constitue ce cadre multilatéral de négociation, de travail entre les États ouest-européens ». Elle forme donc la première institution européenne d’après la Seconde Guerre Mondiale. Ce plan saura aider ces pays européens à se reconstruire rapidement. Il constitue de plus « les tout premiers débuts d’un marché européen, dans lequel marchandises, services, main-d’œuvre, capitaux circuleraient un jour librement ».
Il ne faut certes pas négliger la conjoncture de cette époque : le début de la Guerre froide. Les États-Unis, en mettant sur pied le plan Marshall, mieux connu sous le General Agreement on Tariffs and Trade (GATT), voulaient, avec les pays européens, créer un ensemble européen occidental capable de résister aux pressions du bloc soviétique.
L’effondrement de l’Union soviétique et du Mur de Berlin a changé aussi les données géopolitiques de la région. Nous aborderons par contre ce point plus loin dans ce texte.
d. Genèse de la construction européenne
En 1950, le Ministre des Affaires Étrangères de France, Robert Schuman, propose d’unir les ressources du charbon de la France et de l’Allemagne. Cette union est nommée le plan Schumann. En avril 1951, elle s’agrandit. La Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la République fédérale d’Allemagne (RFA) signent le traité réalisant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). En mai 1952, l’Europe avait l’ambition de créer une Communauté européenne de défense (CED) entre les États de la CECA, mais le refus du Parlement français de ratifier le traité fait échouer cette union en 1954.
Les traités de Rome de 1957 donnent un nouveau visage à la construction européenne en relançant le processus de construction communautaire avec une vision beaucoup plus globale que sectorielle. Ils forment le cadre pour une expansion économique des États membres en augmentant les échanges entre eux. En janvier 1958 entre en vigueur la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom). Ces deux communautés rassemblent les mêmes pays que la CECA. La CEE est un projet pour créer un Marché commun. Leurs ambitions est de former une union douanière pour libéraliser les mouvements des facteurs de production entre les pays signataires.
De l’autre côté, les pays qui ont refusé de s’inclure dans les communautés européennes, soient l’Autriche, le Danemark, le Royaume-Uni, la Norvège, le Portugal, la Suède et la Suisse, décident de créer l’Association européenne du libre-échange (AELE).
Dans ce même ordre d’idées, en 1960, la liberté de circulation des capitaux est adoptée et un rapprochement des tarifs douaniers est instauré en janvier 1961. L’on met ensuite en place, en 1962, une Politique agricole commune (PAC) initiée par les six organisations communes de marché (OCM). C’est la France qui est le pays initiateur de cette politique. Elle voulait promouvoir son propre développement des marchés de produits agricoles et voulait aussi construire une Europe forte mondialement dans ce domaine, surtout face aux États-Unis. Le Royaume-Uni fait part de son intérêt d’y entrer mais fait face à l’opposition française en 1963.
Dim 7 Jan - 19:31 par Tite Prout