L’Afrique : l’espoir au-delà des conflits
Lorsque l’on parle de l’Afrique, c’est à l’Afrique subsaharienne que l’on se réfère.
I. La multiplication des problèmes
Cette région connaît les plus faibles progrès depuis la période des indépendances. Les productions agricoles sont faibles dues à la mauvaise qualité des sols. Les tensions ethniques sont nombreuses en Afrique et sont basées sur des rivalités historiques. Les conflits viennent souvent du régime de la traite des esclaves. La corruption est aussi un grand problème. Les conflits sont parfois courts et d’autrefois très longs. L’appui des pays extérieurs à certaines factions en conflit modifie aussi la balance des pouvoirs.
II. De très graves conflits
Le Soudan est en conflit depuis 1958. Ce conflit a pris forme sous la motivation séparatiste des peuples non-musulmans. En 1882, les Britanniques contrôlent la région et interdisent la traite des esclaves contrôlée par le « Messie » musulman nommé le « Mahdi ». Les mahdistes feront la conquête de plus en plus du Soudan jusqu’en 1886.
Les mahdistes deviennent indépendants en 1955, les Britanniques ne pouvant en venir à bout. Le chef d’un des principaux partis actuels est un mahdiste. Les Frères Musulmans ont contrôlé plusieurs fois le gouvernement . En 1983, un conflit éclate ayant pour origine l’ambition des islamistes à imposer la charia au sud. Le creusement d’un canal s’enclenche pour rendre accessible les eaux du Nil et l’exploitation des nouveaux gisements de pétrole. La nouveauté dans les conflits contemporains en Afrique est que ceux-ci ne peuvent être expliqués avec beaucoup de facteurs géopolitiques .
Le conflit au Rwanda où 800 000 âmes ont laissé leur vie est le résultat de favoritisme envers l’ethnie Tutsi. La révolte des Hutu a fait fuir de nombreux Tutsi dans les pays limitrophes, surtout en Ouganda . En 1994 éclate le massacre qui dégoûte la communauté internationale et débouche sur l’opération Turquoise de l’ONU. Dans les camps Hutu au Zaïre, les Hutu lançaient des raids contre les Tutsi. Avec l’aide américaine, l’alliance « AFDLC » attaquait les camps de réfugiés Hutu. Par la suite, Kabila, appuyé par les riches hommes d’affaires et le gouvernement ougandais, prends le pouvoir de la République démocratique du Congo en 1997. En janvier 2001, Kabila est assassiné.
L’islam n’est pas encore rendu en Afrique centrale et du sud. Les conflits sont surtout internes bien que certains États soient parfois attirés à exploiter un pays voisin instable pour profiter de ses richesses (ex : le Zaïre avec l’Ouganda et le Rwanda).
Selon certains, les conflits ne sont pas d’origine ethnique mais plutôt causés par la mondialisation. L’augmentation des prix du pétrole, la montée de la Chine et de l’Inde en manque de matières premières sont des facteurs pouvant aussi expliquer les conflits. Reste que la multiplicité linguistique (plus de 2 000 langues) fait de l’Afrique un pays avec un grand nombre de peuples qui, mêlés avec la traite des esclaves, crée les graves conflits que l’on voit aujourd’hui.
Les ethnies ont souvent été imposées par les autorités coloniales. La multiplication des conflits ethniques peut être attribuable à l’augmentation démographique de certaines ethnies et leurs ambitions de s’étendre pour la culture. Des facteurs politiques sont aussi à l’origine, c’est-à-dire que les gens au pouvoir crée un parti à l’avantage de l’ethnie de son origine oubliant les autres ethnies ce qui crée des remous.
La Côte d’Ivoire en danger
La Côte d’Ivoire fait figure d’exception du lot des conflits ethniques. La Côte d’Ivoire était un pays qui connaissait une croissance politique et économique stable. Les Européens achetaient le café et le cacao à un prix plus élevé que le prix en cours. Boigny présidait le pays depuis l’indépendance et ce, jusqu’en 1993. À partir de ce moment, les choses se gâtent. Les dauphins de Boigny voulaient tous le pouvoir et Ouattara, le préféré, avait deux points faibles : le fait d’être musulman et Burkinabé. C’est alors que ses rivaux lancent une campagne sur le sujet de « l’ivoirité » associé aussi au christianisme. C’est Laurent Gagbo qui est élu président en 2000.
En 2003, les « accords de Marcousis » sont plus ou moins imposés par la France. L’Afrique du Sud et le Conseil de sécurité tenteront de les faire respecter mais en vain .
III. L’exemple du miracle sud-africain
La fin de l’apartheid avait été prévue meurtrière vu la multiplicité des ethnies surtout entre les Noirs. Finalement, elles se sont toutes regroupées auprès de Nelson Mandela et la démocratie a été amenée d’une façon pacifique avec la collaboration des blancs de De Klerk. Aujourd’hui, l’Afrique du Sud fait bonne figure quant à sa croissance économique. Par contre, les inégalités sont criantes .
La grande zone de tension de la Méditerranée euro-musulmane
La logique Nord-Sud
La Méditerranée est la principale zone de tension géopolitique mondiale. Elle contient deux ensembles spatiaux : les pays industrialisés et les pays du Tiers Monde d’où l’appellation « Nord-Sud ». Par contre, les conflits de cette zone ne résultent par simplement de la théorie historique des rapports Nord-Sud. L’islam et la chrétienté se sont aussi affrontés. La décolonisation du Moyen-Orient se fait après la deuxième guerre mondiale .
Le concept des rapports Nord-Sud n’est pas applicable à cette région car géographiquement, ce n’est par seulement des rapports entre le nord et le sud .
II. Le schéma Nord-Sud achoppe sur le cas très exceptionnel de la Turquie
Économiquement parlant, les pays du sud ont les caractéristiques des pays du Tiers Monde, mais au début du XXe siècle, ils ont formé un grand empire avec les dominations coloniales européennes. Les conséquences géopolitiques sont nombreuses.
La Turquie occupe une place particulière dans cet ensemble. Après la deuxième guerre mondiale, les États-Unis la fait entrer à l’OTAN et donc la situe sur le côté capitaliste pendant la Guerre froide. Depuis la fin de la Guerre froide, la Turquie n’avait plus l’importance stratégique qu’elle possédait. Par contre, l’exploitation de gisements pétroliers dans la région lui redonne de l’importance .
Les États-Unis sont favorables à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne qui ainsi prouverait que l’islam n’est pas l’ennemi de l’Occident. La Turquie fait aussi de gros efforts de laïcité. Les Turques ont une hostilité envers les Arabes. Le système parlementaire turc est ancien mais le pays subit quand même des périodes violentes comme celle d’aujourd’hui avec les séparatistes kurdes. Les Kurdes sont répartis dans plusieurs États.
Le barrage d’Atatürk permet de stocker des volumes importants d’eau et il est possible pour la Turquie de diminuer grandement cette eau vers Israël, la Palestine, la Jordanie, Riyad et La Mecque et l’Arabie saoudite. L’invasion de l’Irak a eu des conséquences sur la Turquie. Cette dernière redoutant d’un gouvernement kurde au pouvoir en Irak .
III. Les pays de l’isthme syrien et de la péninsule arabique
L’Arabie saoudite s’est agrandit à partir de Riyad. À cet endroit, une alliance des wahhabites et des chefs de tribu des Saud est créée.
En 1938, l’Arabie saoudite découvre d’importants gisements de pétrole. Ibn Seoud a reçu le soutien militaire américain en échange de l’assurance que la seule compagnie exploitant le pétrole soit l’ARAMCO (Arabian American Oil Company). Cette alliance unissait pactole et puritanisme islamique. Ici naît un paradoxe : la monarchie saoudienne soutient l’islamisme jusqu’à « l’anti-occidentalité » tout en soutenant les États-Unis en leur permettant d’installer des bases américaines sur son territoire.
Dim 7 Jan - 19:25 par Tite Prout