NICOLAS M'A "TUER" !
Le corps de Taoufik Amri, disparu à Nantes le 22 novembre après un contrôle de police, a été retrouvé mardi dans le canal Saint-Felix, à proximité duquel cet ouvrier tunisien de 33 ans avait été vu pour la dernière fois après son contrôle. D’après une source policière, qu’il faut prendre plus que jamais avec toutes les précautions, le jeune père de famille serait mort par noyade et aucune trace traumatique ( de coups, de torture, de sévices) n’a été trouvée sur son corps. Or, lorsque l’on se rappelle tous les mensonges ayant entouré la mort accidentelle de deux adolescents, Bouna et Zyed, en banlieue parisienne, l’on ne peut que légitimement s’interroger sur les zones d’ombre entourant les circonstances de ce nouveau drame dans lequel la police est une fois encore très impliquée. Une chose est sûre, un an après les émeutes dans les ghettos défavorisés, un rapport d'enquête de police, assez objectif et circonstancié, contredit la version la « vérité si je mens » du prestidigitateur de la place beauvau. C’est dire combien la nouvelle affaire policière ne peut renforcer toutes les craintes légitimes quant aux réelles circonstances ayant conduit au décès de Taoufik Amri. C’est d’autant plus vrai que le procureur de la république de Nantes Stephan Autin ,soulignant des variations dans les témoignages des policiers quant aux lieux où ils ont procédé au contrôle de M. Amri et où ils disent l'avoir relâché, a décidé de les placer en garde à vue. Dire qu’il y quelque chose qui ne tourne plus rond dans la police n’est un vain mot. Car, comment expliquer ces « contradictions ou variations importantes » dans les témoignages des trois policiers impliqués dans l’arrestation du jeune père de famille ? Quelques questions se posent d’emblée sur cette mort qui ressemble de plus en plus à une bavure policière.
Primo, comment expliquer que les trois policiers n’aient pas jugé utile de notifier à leur hiérarchie le contrôle effectué sur M. Amri ?
Deuxio, pourquoi les trois policiers ont-ils menti, affirmant qu’ils n’avaient jamais embarqué un individu correspondant au signalement de la victime, alors que son épouse,sa famille et ses amis relataient clairement ce que nous apprenons maintenant ?
Tertio, pourquoi les policiers s’évertuent-ils à dire qu’ils n’ont pas remarqué que M.Amri, comme le disent ses compatriotes et amis d’enfance présents sur les lieux de l’arrestation du 22 novembre dernier, était passablement ivre au point de mettre sa vie en danger en marchant sur la voie réservée aux voitures ?
Quarto, pourquoi les trois policiers, ayant certainement constaté l’état d’ébriété de M.Amri, n’ont-il pas emmené ce dernier au commissariat pour le protéger d’une mauvaise rencontre, d’autant plus qu’ils n’ont pas daigné le reconduire sur les lieux où se trouvaient ses amis ?
Enfin, les policiers n’ont-ils pas emmené M.Amri près du canal, espérant secrètement l’issue fatale que l’on sait ? N’est-ce pas là un cas flagrant de mise en danger de la vie d’autrui, voire d’une non assistance manifeste à personne en danger ?
Force est de constater, comme l’ont souligné les amis, la famille et l’avocat M° Collard, que les policiers auraient dû "emmener directement M.Amri au poste car il ne fallait pas le laisser dans la rue" compte tenu de son état. Il y a là une faute professionnelle grave qui s’appelle sans aucune exagération un HOMICIDE. Oui, c’est bien de cela qu’il s’agit dans cette bavure qui ne veut pas dire son nom. Pourquoi cette gêne que l’on perçoit dans la couverture de ce drame mettant directement en accusation les pratiques brutales de la police dans un Etat de droits.
Au-delà du cas de ces trois policiers qu’il faudra inculper pour faire toute la lumière sur la disparition tragique du jeune père de famille,qui bien que immigré tunisien n’en demeure pas moins un être humain, il se pose la question de la prise en otages de l’immigration par le ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy. Le ministre candidat à la présidentielle 2007, malgré ses rodomontades et postures ultra sécuritaires sur l’immigration, n’est pas parvenu à faire main basse sur l’électorat du Front National ; ce qui lui aurait permis d’être plus optimiste sur ses chances de remporter son pari présidentiel. Pis, Nicolas Sarkozy est maintenant ouvertement menacé par le vieux leader frontiste que ses électeurs préfèrent, rejetant au passage un homme qu’ils jugent, à juste titre, opportuniste, arriviste, instable, démagogue, populiste, atlantiste et pro israélien. Le ministre au Karcher risque la disqualification dès le premier tour. Un petit tour et puis s'en va, tout ça après quatre années de campagne permanente dans les médias, ça le petit Nicolas ne peut le supporter.Conscient qu’il a perdu aussi bien la bataille sécuritaire que celle du social, première préoccupation des Français, comme le confirme le dernier baromètre LH2, où les masses populaires choisissent la candidate socialiste 58% , alors qu’il apparaît plutôt comme le candidat du patronat 60%, il est condamné à surenchérir grossièrement sur ce qui faisait, il y a encore une dizaine d'années la marque de fabrique de la maison frontiste:l'exploitation douteuse de l'immigration comme étant la source de l'insécurité et du chômage en France. Quel étrange mutation du parti héritier du Gaullisme !
Pendant que l'UMP fait les poubelles du Front National, le leader frontiste, lui, cartonne et n’a jamais été aussi haut dans les intentions de vote ( 17%), et contraint l'agité de la place Beauvau à jouer la partition nauséabonde du ministre stakhanoviste de l’expulsion et de la stigmatisation, qui fera sa campagne électorale sur le dos des immigrés. Cela nous promet tous les coups, tant qu’il se maintiendra dans le gouvernement De Villepin,même les plus tordus , comme de nouvelles émeutes, voire des pseudos attentats dits « islamistes ». Car, ne l’oublions pas, la soif du pouvoir du Rastignac Hongrois n’a aucune limite, peu importe s’il doit s’inspirer des méthodes Américaines et Israéliennes pour faire peur au peuple. Nous voilà prévenus.
Il y a tout lieu d’être inquiet sur la politique raciste et xénophobe qu’entend mener Nicolas Sarkozy, qui entend placer les expulsions, les traques, les déportations d’immigrés au cœur du débat électoral. Derrière son projet néo-conservateur, le ministre de l’insécurité veut faire peur, diviser, communautariser pour prendre le pouvoir, entretenir les fantasmes sur une menace mondiale que ferait peser au monde « civilisé » l’émigration. Parce qu’il est persuadé de refaire la campagne 2002, qui a permis de disqualifier la gauche sur le terrain de la "sécurité",le candidat de l’UMP ne s’embarrasse plus des drames tels que le décès d’adolescents de Clichy et, maintenant, la mort de Taoufik Amri. Ce que l’on peut dire, c’est que le débat politique et les valeurs républicaines sont tombés bien bas sous les coups populistes de Nicolas Sarkozy. Qu’un homme qui aspire aux plus hautes fonctions dans ce pays en arrive à ces bassesses, profite des drames humains, félicite par courrier des pilotes d’Air France pour leur « comportement » exemplaire lors des expulsions d’indésirables, c’est bien révélateur d’un climat dangereux pour la démocratie. Ne reculant plus devant rien, ne vient-il pas d’annoncer qu’il faut faire du chiffre, c'est-à-dire atteindre l’objectif des 25000 expulsions avant la fin de l’année 2006 ? Cela promet de belles parties de chasse au faciès dans la douce France.
Aujourd'hui, avec le Drame deTaoufik Amri,comment encore douter que la police n’est que l’instrument de répression au service d’un homme dangereux qui n’hésite plus à faire ouvertement le portrait robot de ces gens qui constituent une menace pour la France? Ne vient-il pas de franchir un cap supplémentaire en déclarant sans aucune retenue « Une femme européenne a , en moyenne, 1,5 enfant. Une femme Africaine en a 5,2. C’est un potentiel migratoire considérable ! ». Certainement, monsieur le ministre de la police. Et tant qu'on y est, suivez votre dernier soutien, Pascal Sevran, qui pourrait vous donner des cours d'Eugénisme pour règler le sort de ces immigrés: « Les coupables sont facilement identifiables, ils signent leurs crimes en copulant à tout-va, la mort est au bout de leurs bites, ils peuvent continuer parce que ça les amuse, personne n’osera leur reprocher cela, qui est aussi un crime contre l’humanité : faire des enfants, le seul crime impuni. On enverra même de l’argent pour qu’ils puissent continuer à répandre, à semer la mort »
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