ETATS-UNIS-IRAK:L'HUMILIANTE DEFAITE DU MEPRIS,DU MENSONGE ET DE L'ARROGANCE HEGEMONISTE
Les envahisseurs...Olmert et Bush - 65.4 ko
Par Pierre Kassenti
L’Amérique politique se réveille en novembre 2006 probablement d’un long, trop long sommeil criminel. Celui dans lequel son infatuation, son arrogance et son mépris l’ont enfermé depuis 2003, date à laquelle le complexe militaro-industriel et pétrolier avait décidé, unilatéralement d’envahir l’Irak au prétexte fallacieux de l’existence d’armes de destruction massive. Cette opération de colonisation qui visait à s’implanter durablement dans la région pour y exploiter et contrôler les ressources pétrolières et l’évolution politique régionale -Iran, Irak, Syrie-, est entrain de tourner à la défaite cuisante et à l’humiliation suprême pour les USA qui avaient claironné leur hyperpuissance, celle de l’axe du bien et autres fadaises.
Alors que le nombre des Américains tués officiellement en Irak tourne autour de 3000 soldats, ce qui en réalité est une sous-estimation classique en période de guerre, l’opinion publique se retourne et sanctionne ses élus aux élections de mi-mandat. Pis, pour avoir joué contre la solidarité internationale et l’ONU, sabordant au passage ce qu’il restait de la crédibilité des Nations Unies, l’Amérique s’est exposée à assumer seule ou presque, la victoire ou son contraire. Grisée par sa victoire certaine, elle n’a pas hésité à mettre en scène sa présence et son assurance de domination. Sur fond de choc des civilisations, occidentale contre orientale, l’Amérique a torturé, tué, et traité sans grande considération les populations locales, leurs représentants, anciens ou nouveaux, façonnés au besoin par elle. Elle a menti au monde, sur les armes de destruction massive, sur les palais ultra sécurisés etc. Bref elle s’est réduite à une simple force sans sagesse ni tempérance, sans intelligence de long de terme, commettant tout ce qu’elle se croit d’ordinaire en devoir de reprocher à d’autres. Tombée de son piédestal elle a de surcroît perdu la confrontation médiatiquement, politiquement et dans son lustre d’hyperpuissance.
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Désormais tout le monde sait que l’Amérique, peut-être la plus puissante nation au monde, n’est pas toute-puissante, invincible. Ce regard éberlué pour beaucoup du plus fort nu dans sa perte, est le commencement de la fin de l’Amérique maîtresse du monde, car elle a montré elle-même ses failles et faiblesses, ses limites. Il serait inconséquent de se réjouir de la situation irakienne d’autant que les morts irakiens se comptent par centaines de milliers, entre 150 000 -estimation basse- et 600 000 et continuent de tomber sous les balles, obus, armes de toutes sortes et attentats suicides. Mais la leçon irakienne est ici que la force ne suffit pas, que la détermination d’un peuple à résister et à défendre son territoire, ses valeurs, peut contrebalancer une hégémonie installée. La légitimité est au moins aussi importante que l’art de la guerre, comme le montrent la Somalie d’hier, l’Afghanistan et l’Irak d’aujourd’hui.
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