Alicia Keys, les artistes Africains Américains et l’Afrique : Charity or Business ?
03/12/2006
L’effet Madonna au Malawi, adoptant très médiatiquement et plus ou moins frauduleusement un «enfant africain», a libéré un certain nombre de critiques sur l’intérêt pour le continent des Africains Américains célèbres dans les industries américaines du divertissement. Entre charité, business et business de la charité, quelques langues se délient et interrogent une passion pour l’ancestralité suspectée d’être motivée par des profits inavouables, comme l’autopromotion des artistes à la recherche d’exposition médiatique dans un milieu où la concurrence entre les œuvres est décidément acharnée.
La charmante Alicia Keys, star de la scène R&B qui a participé au gala annuel Black Ball à New York a fait face à ces insinuations sur la sincérité de la charité très visible des stars noires. Certes la situation du continent africain n’est pas sans motifs de charité à son endroit, même si nul n’attend de ces élans du cœur la panacée à des situations complexes et enracinées. Dette, Sida, pauvreté, conflits, font de la terre des sources africaines américaines un terrain de bataille remporté trop souvent par la désolation au détriment de la joie, du bien-être, de la victoire sur les pauvretés.
«Je pense que c’est horrible, et je pense que cela dégrade réellement et décourage les gens qui ont une voix entendue, qui ont du pouvoir, qui ont de l’argent, qui ont la possibilité de tendre la main (…)», déclarait la chanteuse à l’agence Associated Press. Elle estime que c’est le rôle des célébrités d’attirer l’attention sur les situations difficiles de plusieurs pays africains, qu’elles l’ont souvent fait pour des causes politiques ou caritatives. «Je crois que quand vous faites le choix d’être positif, cela ne devrait pas être diminué [sous-estimé]… », répond-elle aux critiques et incrédules. La chanteuse à succès estime que les gens se reposaient avant sur un «Oh, c’est si loin», désormais ces questions sont portées à leur attention médiatique, allant jusqu’à parler d’une «communauté globale».
L’occasion de ce gala au profit de l’association Keep a Child Alive, en faveur des enfants atteints de Sida et démunis d’Afrique, où l’ancien top modèle Iman, son mari David Bowie, Damian Marley et Angélique Kidjo étaient présents, en revenant sur les intentions charitables des stars, met le doigt sur un autre problème. La nature des relations entre les diasporas africaines et le continent, la nature des meilleurs échanges possibles entre ces stars et célébrités intéressées pour apporter une contribution sur le continent. L’implication des diasporas africaines au devenir du continent des sources.
Comme souvent le problème de la volonté politique se pose et les pratiques de corruption, teigneuses politiques d’Etat post-coloniaux décourageant toutes initiatives oblatives, ne favorisent guère des flux d’aides financières, ou d’investissements. Mais il est urgent de trouver des formes d’organisation, des formules et institutions de rencontres redéfinissant sur des bases plus avancées et élaborées que les approches de charité directe indispensables cependant, des relations nouvelles entres les diasporas africaines, entre les diasporas africaines et le continent.
Afrikara
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