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 Naissance d’Israël : 14 mai 1948

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zapimax
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zapimax


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01072005
MessageNaissance d’Israël : 14 mai 1948

Naissance d’Israël : 14 mai 1948 Arton1797



Naissance d’Israël : 14 mai 1948

lundi 20 juin 2005, par Kamuko

L’état d’Israël est né de deux folies. Celle des états présents à l’Onu qui crurent pouvoir se jouer de l’Histoire en créant artificiellement un état sur un territoire occupé par un autre peuple, et celle des nazis qui, voulant éradiquer les Juifs des pays où ils vivaient depuis des générations, leur ont fourni pour longtemps l’argument selon lequel ils seraient toujours menacés où qu’ils se trouvent et se voyaient donc dans l’obligation d’avoir un pays à eux à n’importe quel prix, même au prix de l’expulsion et du meurtre des habitants qui s’y trouveraient déjà. Que le judéocide soit postérieur de plus de cinquante ans au sionisme ne change rien au fait que c’est lui qui a "créé" Israël. Si en effet le terrible traumatisme de la "solution finale" n’avait pas eu lieu, on peut se demander si l’Onu aurait obtenu la majorité des 2/3 pour créer l’état juif de Palestine. On ne refait pas l’histoire, mais on peut supposer que non. Les voix des Arabes et des autres adversaires du projet, auraient été entendues et nous ne vivrions pas aujourd’hui terrorisés par l’étrange syllogisme dont la première partie affirme : les Juifs sont haïs partout, or les Juifs sont l’essence de l’Homme, donc la haine du Juif est une haine de l’Homme, tandis que la deuxième, s’adressant à la personne qui aurait l’outrecuidance de ne pas s’aimer suffisamment elle-même et/ou de dénigrer ses congénères, énonce : tout Juif qui critique les Juifs se hait lui-même. Aimer les Juifs, et que les Juifs s’aiment eux-mêmes comme Juifs, est ainsi devenu une obligation pour les Juifs et les non Juifs. La troisième enfin conclue en prétendant qu’Israël est un état pas comme les autres -or lagoyim, lumière des nations-, où l’Homme juif, membre du Peuple élu, se réconciliera d’avec lui-même et engendrera un "Juif-homme-Nouveau". S’il serait inexact de dire que les Juifs n’ont pas été haïs ou méprisés dans la plupart des pays où ils ont vécus au cours de l’histoire, il est temps cependant de crier bien fort que cette fameuse haine de soi, origine quasi géologique de l’antisémitisme, est une ânerie qui doit sa fortune à une indigence de la pensée. Il est temps aussi de dire que "la création" d’Israël fut plus un calcul politique mâtiné de culpabilité occidentale que la réalisation d’une prophétie. Quant à l’Homme nouveau mieux vaut, dans l’intérêt même d’Israël, ne pas trop insister sur la question. L’histoire se répétant à une autre échelle, les quelques justes qui vivent dans ce pays auront du mal à sauver la masse des injustes qui y abondent. Avoir fait du foyer national juif un Etat, a exprimé en fait le désir inconscient des gouvernements européens chrétiens qui se sentaient co-responsables de la barbarie nazie, de se racheter. Ce rachat s’effectuant -dans le bon vieux sens capitaliste et colonial du terme- sur le dos des autres. La haine de soi n’est pas la tasse de thé des capitalistes, qu’ils soient juifs ou non. Lorsque la haine n’est pas indispensable ils se contentent de mépriser. Le peuple Palestinien est l’objet de ce mépris depuis un siècle.

En 1947, l’Europe n’est pas encore guérie de son colonialisme, elle le trouve toujours aussi "civilisateur", ne veut pas voir qu’une époque touche à sa fin. Dès 1945-46 la guerre reprend en Indochine, se prépare en Algérie avec les massacres de Sétif. Les Philippines fêtent leur indépendance en juillet 1946. Le 15 août 1947 c’est l’Inde et le Pakistan, en octobre la Birmanie. Mais le 29 novembre 1947 les Européens et les Etatsuniens et les Soviétiques, décident de faire du foyer juif de Palestine sous mandat britannique, un état à part entière. Quelles sont leurs motivations profondes ? continuer le travail d’expulsion commencé par les nazis en offrant aux Juifs le cadeau empoisonné d’un pays qui ne leur appartient pas ? les utiliser pour recoloniser un coin stratégique du Proche-Orient afin de tenir en respect les Arabes assis sur de grosses réserves de pétrole et qui commencent à être un peu trop remuants ? leur conscience "chrétienne" enrichit-elle leur décision d’une repentance si forte qu’ils ont le sentiment de racheter un "meurtre cosmique" ? de vivre une Fin de l’Histoire et d’assister à une Aube nouvelle ? Un peu de tout ça sans doute. L’histoire des hommes et de leurs religions est chose compliquée. Plus compliqué encore le judaïsme, qui se ramifie dans l’histoire européenne d’une manière si forte et si paradoxale que rares sont ceux qui en comprennent le sens profond. Toujours est-il qu’Européens, Etatsuniens et Soviétiques décident d’aller, en ce cas, dans le sens contraire du mouvement historique. C’est l’Onu, organisation supranationale qui prend la décision, ou plutôt les états membres de l’Onu trouvent commode de déléguer leur décision à un organisme, qui certes les représente, mais qui n’est pas eux pris individuellement. C’est l’avantage du collectif, du machin dénoncé plus tard par de Gaulle. Son autorité est souhaitée par les moins forts quand elle les arrange un peu et refusée par les plus forts quand elle les dérange beaucoup. Ne pas obéir n’entraîne pas de sanction, faire semblant de mal comprendre, non plus. Il faut pourtant revenir sur ces prémisses pour comprendre l’incompréhensible : que des hommes sérieux, pas plus fous que d’autres, des hommes représentants des états pas moins ni plus voyous que ceux d’aujourd’hui, des états anciens et expérimentés, aient pu accepter la revendication incroyable de ceux qui, sur le témoignage d’un livre -sacré peut-être, mais pas exempt de manipulations, vieux de presque deux mille ans par sa rédaction et de quelques trois mille cinq cent par les faits qu’il rapporte -, et à cause de la tentative d’extermination dont ils furent victimes, se crurent fondés à créer un état dans un endroit du monde déjà occupé par d’autres, la Palestine, Palestine revendiquée elle aussi depuis un demi-siècle par ses habitants ex-colonisés, dépasse l’entendement. Pour comprendre cette folie, il faut faire un retour en arrière et avoir à l’esprit quatre éléments : l’élément colonialiste, le religieux, le racial et l’idéologique.

L’utopie sioniste naît à la fin du XIXe siècle. L’Europe est en pleine expansion coloniale. Cette utopie ne tombe ni du ciel ni de la Thora. C’est une théorie qui germe dans la tête d’un journaliste "juif athée pro-antisémite", une théorie mimétique du colonialisme. C’est un mouvement soutenu par une élite de Juifs européens privilégiés et richissimes qui engagent leurs fortunes et leur entregent pour aider une masse de juifs pauvres à coloniser la Palestine. Ils affectent de croire à leur projet de faire renaître de ses cendres une chimère, Sion. Mais surtout ils sont prêts à investir pour "civiliser" une zone "arriérée" du monde sous la férule turque. La singularité de ce mouvement, qui pour cette raison l’a rendu sympathique aux yeux du monde, est de ne pas trouver son origine dans un Etat impérialiste avide de conquêtes, mais dans un peuple dispersé et soumis aux brimades et aux pogroms. Ce colonialisme pourtant n’est pas meilleur que l’autre, il a simplement d’ autres habits. Il est sans métropole visible et animé d’idéaux à première vue religieux. Il va pourtant se révéler semblable au "classique" et même meilleur que lui. Et cela parce qu’il peut jouer à l’ombre du parrain britannique qui, à partir de la fin du premier conflit mondial a la haute main sur la Palestine. Ainsi les Juifs, tout en affectant d’avoir pour ennemis les Arabes et les Anglais, vont utiliser ces derniers contre les premiers pour ensuite se retourner contre leurs protecteurs. Stratégie digne de Sun tsé. Ils ont la chance jamais réalisée dans l’histoire de la colonisation, d’être des colons "cachés dans la colonisation", des "doubles" des mandataires ex-colonisateurs. Ils montreront leur vrai visage seulement à la fin. Finesse de commencer par la Thora, nécessité de finir en dynamitant l’hôtel King David. La chose est d’autant plus aisée qu’entre Juifs askhénases et Anglais le courant passe mieux qu’entre askhénases et fellahs palestiniens qui eux sont l’ obstacle majeur à l’occupation et pas les Anglais. Le judéocide enfin, produit une vague de sympathie et de culpabilité planétaires que les sionistes vont mettre à profit pour forcer la main de leurs protecteurs. Leur audace, en prenant l’offensive en mai 1948, fit penser à leurs ennemis, insuffisamment préparés et conscients des enjeux, qu’ils étaient tout puissants. Ils ne l’étaient pas. Ils le firent croire et gagnèrent. Qui ose, gagne.
Le deuxième point c’est la dimension religieuse. Ce désir de colonisation, tout en étant semblable à celui des Européens, ne ressemble à aucun autre. Il ne s’appuie pas au départ sur le besoin d’ouvrir des marchés, ou sur une nécessité stratégique. Il s’appuie sur une utopie "à la fois religieuse et athée", le sionisme, et sur un livre à caractère historique et religieux. Livre et histoire particuliers, puisqu’ils sont un des piliers (l’autre est grec) de la civilisation occidentale chrétienne. C’est une chose que l’on oublie trop, que ce que nous appelons Ancien Testament (la Thora juive) est le tome Premier de la religion chrétienne, que l’ancien n’est devenu Ancien qu’à cause d’un Nouveau issu de lui. Au nom des ces Testaments, l’occident chrétien s’était lancé autrefois dans une aventure qui s’apparentait à une tentative d’expansion théologique vers l’Orient. Une inspiration plus large encore inspire la juive presque mille ans plus tard. Il s’agit pour elle de retrouver non seulement de vieilles racines, les regreffer dans une histoire monumentale, de faire de Jérusalem une capitale religieuse universelle, de sceller une certaine "fin du Monde" mais surtout de retrouver une Patrie perdue. La chrétienne, bien que faite au nom de deux Livres et d’un Messie, fut un échec. La juive, qui n’a plus de Messie et dont les livres sont désormais profanes, le sera aussi. Les utopies, ou les idéaux, restent bons et utiles tant qu’ils guident les humains par l’en dehors de l’histoire. Dès qu’ils s’incarnent, qu’ils entrent au royaume de la relativité, ils meurent -plus ou moins vite- comme toute chose en ce bas monde. Depuis cette lointaine époque, le christianisme est revenu de ses folies, a peu à peu intégré son riche passé à un futur moins ambitieux. Reconnaissant son dû il s’est offert un avoir. Reconnaissant ses excès il s’est refait une virginité. Il peut désormais s’inscrire dans une histoire indéfinie en arrière et éternelle en avant. Il semble être à nouveau capable d’un alpha et d’un oméga. C’est sa différence avec le judaïsme qui, quelque part, s’est arrêté et, depuis le judéocide, doute du Dieu de ses pères. Dans les offices religieux de l’Europe l’ Ancien Testament est lu et commenté aussi souvent que le Nouveau puisqu’on considère que l’ancien en est son prologue, que l’incomparable fruit chrétien n’existerait pas sans l’ excellente racine hébraïque. C’est une idée très ambitieuse, très complexe, et très discutée d’affirmer que le passé "explique" le présent, que le présent "sort simplement de lui", une idée à laquelle d’ailleurs, n’adhèrent pas les Musulmans issus eux aussi de l’Ancien Testament plus anciennement encore que les Chrétiens. Par contre, dans les offices juifs aucune mention n’est faite de la religion chrétienne pourtant sœur jumelle de la juive et la prolongeant dans le temps. Son présent semble ne rien vouloir savoir de son passé, d’un certain passé. Jésus, Juif éminemment dépourvu de "haine de soi" et de "haine des autres", (c’est d’ailleurs un des nombreux reproches que lui firent les Juifs) n’est pas mentionné. Et quand il l’est dans le Talmud, c’est pour être moqué. Dieu sait pourtant que son message s’inscrit dans la lignée des prophètes juifs. Tout Juif moyennement informé de sa religion devrait le savoir. La religion chrétienne donc englobe, adopte, fait la juive sienne historiquement et symboliquement, lui reconnaît une "dette", tandis que cette dernière s’isole, ne veut rien connaître qu’elle... même si le judaïsme - chose très difficile à conceptualiser et qui dépasse de loin notre propos - fut et reste un ferment puissant dans la vie de la Chrétienté. Si donc l’histoire européenne témoigne à certaines périodes de mépris (et parfois de haine) pour les Juifs, leur livre historique en reste le fondement vénéré. Il est notre pensent, consciemment ou non, les Européens. Avoir vénéré la racine et s’être permis de mépriser une branche de l’arbre judéo-chrétien, c’est le pari qu’a tenu le christianisme officiel deux mille ans durant... tandis que la Synagogue, de son côté, tenait le pari inverse.
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