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Un facteur d'antisémitisme : la « judéomanie » !
La judéomanie. Elle nuit aux Juifs. Elle nuit à la République, Jean Robin,
éditions Tatamis, 2006
Dans un ouvrage qui vient de paraître, Jean Robin, qui s'était fait connaître
avec son livre sur le système Ardisson ("Ils ont tué la télévision publique",
Editions du Journalisme Continu), lève le voile sur "25 ans de judéomanie".
A contre-courant d'un certain conformisme médiatique et politique, Jean Robin
critique la fixation qui s'exerce aujourd'hui sur tout ce qui touche aux juifs
en montrant qu'elle est non seulement contraire aux principes de la République
mais aussi aux intérêts des personnes de confession juive elles-mêmes.
Une thèse audacieuse appuyée sur une argumentation souvent convaincante et des
révélations étonnantes.
par François Devoucoux du Buysson, co-fondateur de l'Observatoire du
communautarisme :
RER D, commémorations de la libération des camps, Dieudonné, Ilan Halimi...
On se disait bien qu'il y avait quelque chose...
Selon Jean Robin, observateur attentif du cirque médiatique et de ce qu'il nous
dit de l'état de la France, ce quelque chose a un nom : la judéomanie. Il
définit ce phénomène à la fois par sa manifestation ("une admiration outrée pour
la communauté juive") et par son effet ("elle génère de l'antisémitisme par
retour de boomerang").
Jean Robin dresse dans son livre une chronologie de la judéomanie qui débute
avec le tintamarre germanopratin provoqué par la sortie de L'idéologie
française, un livre de Bernard-Henri Lévy paru en 1981. Selon Jean Robin, c'est
alors que commence à se développer l'idée que l'antisémitisme n'est pas un
racisme comme les autres... De là découle ensuite selon l'auteur de La
Judéomanie une succession de coins enfoncés dans le principe d'égalité : le
dîner du CRIF (qui démarre sous l'ère de Mitterrand et où d'année en année la
classe politique se presse pour se faire sermonner par une organisation
communautaire avec un masochisme déconcertant), la loi Gayssot (qui amène le
législateur à faire l'Histoire), le discours du Vél' d'Hiv de Chirac en 1995 (où
un président gaulliste rompt avec l'essence même du gaullisme : la rupture
fondamentale du 18 juin qui fait battre le coeur de la France à Londres plutôt
qu'à Vichy), l'indemnisation des orphelins de déportés juifs (plus égaux que les
orphelins de résistants...), l'excommunication de l'écrivain Renaud Camus (un
inconnu devenu célèbre pour quelques mots de trop sur des animateurs de France
Culture) et, plus récemment, la cabale anti-Dieudonné qu'on ne présente plus.
1981-2006 : "25 ans de judéomanie" selon Jean Robin...
La judéomanie a ainsi conduit le gouvernement à prendre une mesure explicitement
discriminatoire en indemnisant différemment les orphelins de déportés selon
qu'ils sont juifs ou non. Une décision en effet choquante qui n'a guère soulevé
de débat dans la classe politique. Sous l'effet de la judéomanie, celle-ci a
d'ailleurs littéralement disjoncté lors de l'épisode fameux de la fausse
agression du RER D, lorsque presque tous les ténors politiques, de droite comme
de gauche, ont rivalisé d'effets de manche et de trémolos pour condamner un
crime imaginaire. Comme l'explique bien Jean Robin, la judéomanie est d'abord le
fait des politiques avant d'être une exigence des communautaristes juifs.
De l'avis de l'auteur, la judéomanie favorise l'antisémitisme en introduisant un
"deux poids, deux mesures" selon que l'on est juif ou pas. Un antisémitisme
d'autant plus inquiétant qu'il prend alors la forme d'une revendication
d'égalité. C'est ainsi que la judéomanie devient à terme un danger pour les
juifs, un danger attisé par les "pompiers pyromanes" des organisations juives
qui exigent toujours plus d'égards des institutions et du pouvoir.
Au-delà de sa thèse percutante, le livre de Jean Robin contient des passages
excellents comme celui consacré à l'affaire Dieudonné -une tornade jaillie d'un
micro-événement insignifiant qui ne doit son souffle qu'à la judéomanie- ou
celui qui démonte le discours de Chirac au Vél' d'Hiv qui, en dépit de
l'unanimité qui l'a salué dans le système médiatico-politique, est sans doute la
décision la plus scandaleuse du président de la République. On trouvera aussi
dans La judéomanie une très utile réflexion sur l'importance des mots (quand par
exemple il vaut mieux éviter de dire "les" juifs quand on pense "des" juifs...)
et quelques révélations comme cette affaire effarante de l'indemnisation des
orphelins de déportés ou encore la tendresse ancienne de Jacques Chirac pour le
mouvement juif loubavitch.
On s'agacera peut-être en revanche d'y trouver des considérations hors-sujet
(sur la tendance au plagiat d'Alain Minc ou les intrigues promotionnelles de
Jean Daniel) ou de trop longues digressions à caractère personnel. On s'étonnera
aussi de ne pas y trouver de critique du terme Shoah -un mot hébreu à
connotation religieuse dont la banalisation pour désigner le génocide des juifs
pendants la Seconde Guerre Mondiale est l'exemple même d'un symptome de
judéomanie-, d'analyse approfondie de la chute de Maurice Papon ou encore de
réflexion sur le rapport à Israël dans une France judéomane.
Il n'en demeure pas moins que La judéomanie est un livre éclairant déroulant une
véritable thèse et avançant des propositions qui gagneraient à être discutées.
Incontestablement, le livre de Jean Robin invite au débat. Mieux, il mérite un
débat.
Dim 1 Oct - 17:37 par mihou