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 « Les USA veulent empêcher Téhéran d’être une puissance régi

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mihou
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mihou


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« Les USA veulent empêcher Téhéran d’être une puissance régi Empty
10082006
Message« Les USA veulent empêcher Téhéran d’être une puissance régi

6 Août 2006 4:42 TU
> Walid Charara propos recueillis par Jeanine Jalkh (L’Orient-Le Jour)


« Les USA veulent empêcher Téhéran d’être une puissance régionale

Pourquoi cette guerre ? Quels sont les vrais motifs derrière l’hésitation des grandes puissances à décréter un cessez-le feu pour mettre fin à des hostilités qui s’annoncent de plus en plus violentes et risquent de mettre le feu à cette poudrière qu’est devenu le Proche-Orient. Si Israël n’avait pas eu le prétexte, il l’aurait inventé, affirme Walid Charara, spécialiste en relations internationales. Partageant l’avis de plusieurs analystes sur les causes d’une guerre qui a éclaté à la figure des Libanais en moins de 24 heures, M. Charara explique les enjeux d’un conflit grandissant qu’il qualifie de « quatrième guerre ». Elle est, dit-il, indiscutablement américaine et s’inscrit dans le cadre d’une stratégie régionale que nous concocte la première puissance mondiale.

Q- Comment expliquez-vous les véritables motifs de cette guerre contre le Liban que nombre d’analystes ont qualifiée de réaction disproportionnée à la capture des deux soldats israéliens ?

R- Cette guerre est une guerre américaine qui fait partie de la grande stratégie des États-Unis concernant la région. Pour le moment, l’objectif est d’empêcher la transformation de l’Iran en puissance régionale majeure. Car le risque de remettre en cause le déséquilibre des rapports de force en faveur d’Israël est bien présent. Il faut savoir que, du point de vue des stratèges de Washington et, malheureusement, d’une bonne partie des chancelleries européennes, le maintien du déséquilibre en faveur d’Israël est une constante de leur stratégie dans cette région du monde.

Q- Vous avez bien dit une bonne partie de l’Europe ?

R- Je parle des principaux États européens, la France et l’Allemagne en particulier. L’Espagne de Zapatero continue, quelque part, à incarner une orientation européenne indépendante des États-Unis. Et, comme pour ces derniers, ces principaux États estiment qu’il est nécessaire aujourd’hui de maintenir la suprématie israélienne. Depuis des décennies, nous constatons un engagement des puissances occidentales en faveur d’Israël. N’oublions pas que ce sont ces puissances-là qui ont non seulement armé l’État hébreu, mais l’ont également doté de l’arme nucléaire.

Q- Pourtant l’Europe s’était souvent démarquée de la politique américaine de soutien à l’État hébreu ? Qu’est-ce qui a changé ?

R- Les Européens s’étaient effectivement démarqués, s’agissant de leur position de principe sur les conditions d’une paix juste et durable. Cependant, ces derniers n’ont jamais traduit cette conviction en politique réelle sur le terrain. Si les Européens voulaient la paix véritablement, ils auraient pu sanctionner Israël économiquement, scientifiquement et technologiquement. Or l’un des principaux partenaires économiques et commerciaux d’Israël, c’est l’Europe. Les Européens se sont limités à des déclarations de principe qui, certes, différaient des prises de position américaines.


Q- Que pensez-vous de la traditionnelle concurrence qui existe notamment entre la France et les États-Unis ? Est-ce qu’elle est toujours présente ou s’est-elle estompée depuis le début de l’offensive militaire israélienne contre le Liban ?

R- Mon point de vue sur la question est partagé par des amis comme Alain Gresch (rédacteur en chef au Monde diplomatique) ou Sadri Khiami qui m’ont envoyé des articles sur le sujet. Nous avons abouti aux conclusions suivantes : la France a révisé à la baisse ses ambitions en tant que puissance d’influence mondiale. Elle a dû constater, après la guerre en Irak, qu’elle n’avait pas les moyens d’une politique réellement indépendante, au Moyen-Orient du moins. Plusieurs facteurs ont contribué à cela. On peut citer, à titre d’exemple, le bilan de la décennie de politique française indépendante mise en œuvre par le président Chirac fin 1995 et fin 2003. Ce bilan a été dressé par son entourage, constitué d’élites, de centres de recherche, du Quai d’Orsay etc. Les conclusions qui en ont été tirées mettent l’accent sur le fait que la politique du face-à-face avec les États-Unis a eu des coûts très élevés et les bénéfices ont été médiocres. La France en est sortie perdante, car les États-Unis ont exercé beaucoup de pressions contre elle à l’échelle mondiale.

Q- Revenons donc au Liban. À qui incombe, selon vous, la responsabilité majeure du déclenchement de cette guerre ? Certains affirment que ce sont les États-Unis et leur partenaire dans la région, Israël, qui ont planifié cette agression depuis bien longtemps. D’autres accusent le Hezbollah de vouloir changer le statu quo. Qu’en pensez-vous ?

R- C’est une des hypothèses les plus « bouffonnes » qui puisse être soutenue par les citoyens de ce pays. L’histoire spécifique du Liban avec Israël nous donne une image claire du comportement outrancier de l’État hébreu envers l’État libanais. Dans ce contexte, l’exemple flagrant qu’il faut citer concerne l’invasion du Liban par Israël en 1982. Je vous donne un bref rappel des faits. Un groupe palestinien dissident, le groupe Abou Nidal qui était spécialisé dans l’assassinat des militants et des cadres de l’OLP et qui agissait pour le compte de régimes arabes bien connus tente d’assassiner l’ambassadeur israélien à Londres. Par la suite, ce groupe va revendiquer cette tentative d’assassinat. Comment l’État hébreu a-t-il réagi ? Il a envahi le Liban afin de détruire l’OLP, contre qui Abou Nidal était en guerre totale. À l’époque, ce dernier est allé en Irak où ses bases étaient bien localisées. Israël riposte à cette tentative par l’invasion du Liban pour détruire l’OLP. Ce plan, l’État hébreu l’avait préparé bien à l’avance. Dans cette optique, Israël n’a jamais eu besoin de prétextes pour envahir, agresser ou bombarder le Liban.

Q- Il y avait tout de même un modus vivendi, et une paix relative qui avait prévalu à la frontière depuis 2000 ?

R- Israël est sorti d’une longue expérience de guerre avec le Hezbollah, qui l’a épuisé. Par la suite, il a pu reprendre son souffle et a attendu le feu vert américain. Ils tentent, à l’heure qu’il est, de se venger. En fait, Israël agit comme bon lui semble, lorsque le rapport de force militaire et politique joue en sa faveur. Il y a deux grands exemples qui démentent l’invocation du prétexte. L’invasion du Liban par Israël en 1982 et la guerre en Irak en 2003. Le cas irakien est un exemple flagrant. Les États-Unis ont inventé trois motifs mensongers, au demeurant, pour justifier leur guerre en Irak : les armes de destruction massive, les liens avec el-Qaëda et, enfin, ils ont accusé l’Irak d’être impliqué dans les attentats du 11-Septembre avant de reconnaître, plus tard, qu’il n’y avait aucune preuve à cela.

Ainsi, ils ont sorti de leur chapeau l’histoire de la démocratisation du Moyen-Orient, pour justifier leur présence en Irak. Par conséquent, les puissances américaine et israélienne n’ont pas besoin de prétextes pour expliquer leurs actes.Qui plus est, le Moyent-Orient subit, depuis la fin de la bipolarité, ce qu’on appelle un traitement spécial. C’est une zone hautement stratégique pour les raisons qu’on connaît : pétrole, situation géographique, etc. C’est également une région de vide stratégique. Car il n’y a aucune puissance régionale qui puisse, aujourd’hui, tenir tête aux ambitions américaines et israéliennes. Les exemples abondent. Depuis la fin de la bipolarité, trois conflits se sont déroulés au Moyen-Orient et la quatrième guerre a commencé. En 1991, c’est la première guerre d’Irak. En 2003, les Israéliens ont ouvert la guerre contre les Palestiniens sous prétexte de lutte contre l’intifada. En 2003, les Américains ont déclenché la seconde guerre en Irak. En 2004-2005, on se posait la question de savoir contre qui allait avoir lieu le prochain conflit armé : la Syrie, l’Iran etc. La réponse est là. La future guerre a débuté au Liban. On ne se sait pas contre quel pays elle va se diriger dans le futur.

Q- Donc Israël attendait la moindre excuse. Le Hezbollah la lui a donnée sachant que le parti chiite n’a pas l’habitude de s’aventurer de la sorte. Peut-on dire qu’il a mal calculé son action au Liban-Sud ?

R- Israël n’avait pas besoin de prétextes et avait préparé cette opération bien à l’avance. L’État hébreu aurait pris n’importe quel prétexte, le lancement d’une roquette sur le nord d’Israël par un groupe inconnu X, qui aurait pu être manipulé par les services secrets israéliens. De cette manière, il justifierait son agression sur le Liban.L’opération aurait pu avoir lieu un 17 juillet au lieu d’un 12 juillet.L’agression était en cours de préparation. Une erreur stratégique consiste à commettre un acte qui permet de la justifier. Là, il n’y avait pas besoin de justifier. Et je mets au défi quiconque de dire qu’il s’attendait, après l’enlèvement des deux soldats israéliens, à une réaction israélienne de cette envergure.

Q- Est- ce qu’on n’aurait pas pu retarder cette guerre au maximum en espérant trouver une solution ?

R- Israël aurait inventé un prétexte de toute manière.

Q- Comment expliquer cela aux familles de centaines de personnes qui ont été massacrées, chassées de leurs maisons ?

R- La seule manière de le leur expliquer, c’est de faire comprendre à notre population ce qui s’est réellement passé. Je m’adresse à tous les Libanais. Je pense que tous les Libanais sont concernés et de ce fait doivent comprendre que nous sommes dans une région qui subit un traitement spécial. Pour nous massacrer, Américains et Israéliens n’ont pas besoin de recourir à des alibis.

Q- Cette affaire a-t-elle été commanditée par l’Iran comme certains l’affirment ? Peut-on dire qu’à un moment donné, il y a eu concordance d’intérêts des deux parties belligérantes pour déclencher cette guerre ?

R- D’abord, pourquoi l’Iran aurait intérêt à déclencher une guerre au Liban-Sud ? En quoi cela pourrait servir ses intérêts ? La guerre au Liban n’empêchera pas les puissances occidentales de continuer leur croisade contre l’Iran en matière de projet nucléaire.Nous pouvons tous être tués sous les bombes israéliennes, sans que cela n’empêche les officiels occidentaux de dormir.

Q- Mais est-ce que les Iraniens dorment tout aussi tranquillement ? Et qu’en est-il de la position de Damas ?

R- Les Iraniens ont un véritable face-à-face avec les puissances occidentales, concernant leur projet nucléaire. Si j’étais à la place des Iraniens, un allié du Hezbollah, je ne l’aurais pas poussé à entrer dans une guerre totale. L’Iran n’a pas intérêt à ce qu’il y ait cette confrontation. Mon analyse est la suivante : je crois que les Américains et les Israéliens cherchent à désintégrer Damas, Téhéran, le Hezbollah et le Hamas, pour pouvoir isoler l’Iran. Ils s’attaquent aux maillons faibles de cet axe, à savoir les Palestiniens et les Libanais, pour ensuite fragiliser la position de Damas par l’intermédiaire de l’Arabie saoudite et de l’Égypte. De cette manière, ils tentent de ramener la Syrie dans leur camp, d’isoler et d’assiéger l’Iran pour la rendre plus vulnérable aux pressions internationales concernant son projet nucléaire.

Q- À quoi devons-nous nous attendre dans les jours ou mois à venir ?

R - Sur le terrain, l’armée israélienne a essuyé une défaite militaire cuisante et s’est avérée totalement incapable d’atteindre ses objectifs. Maintenant, Israël va chercher à faire une fuite en avant sur le plan local ou régional. Il y a un risque grandissant de voir l’Iran et la Syrie entraînés dans cette guerre.

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