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 Chavez, l'autre héritier de Fidel

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mihou
Rang: Administrateur
mihou


Nombre de messages : 8092
Localisation : Washington D.C.
Date d'inscription : 28/05/2005

Chavez, l'autre héritier de Fidel Empty
03082006
MessageChavez, l'autre héritier de Fidel

POUR UNE NOUVELLE INTERNATIONALE ANTI IMPERIALISTE
Chavez, l'autre héritier de Fidel, par Sylvie Kauffmann LE MONDE | 02.08.06
| 13h23 • Mis à jour le 02.08.06 | 13h23


Ce n'est pas un hasard si Hugo Chavez a été le premier dirigeant étranger,
suivi de près par le numéro un chinois, à adresser des voeux de prompt
rétablissement à Fidel Castro, mardi 1er août, depuis le Vietnam, où il se
trouvait en visite officielle. Ce n'est pas non plus un hasard si le compte
rendu de la visite du président vénézuélien au Vietnam faisait, le même jour, le
second titre du quotidien du Parti communiste cubain, Granma, après le texte de
la proclamation du commandant en chef annonçant qu'il cédait "provisoirement"
ses pouvoirs à son frère Raul, en raison d'une "opération chirurgicale
compliquée". Dans ces régimes, les choses sont rarement laissées au hasard.


A l'intérieur, Fidel Castro préparait sa succession en donnant, ces derniers
temps, une visibilité croissante à son frère, ministre de la défense - donc
maître des forces armées, qui jouent un rôle capital dans le fonctionnement du
pays - et numéro deux du régime. A la veille du soixante-quinzième anniversaire
du benjamin Castro, le 2 juin, Granma lui a consacré un supplément de huit
pages, intitulé "Raul de près". Flatteur, on s'en doute. Fidel y explique : "Je
l'ai choisi non pas parce que c'est mon frère, mais parce que, sur mon honneur,
je considère qu'il a les qualités nécessaires pour me succéder demain si je
meurs dans ce combat."
A l'extérieur, tout se passe comme si Fidel Castro avait choisi Hugo Chavez
qui, à 52 ans, a l'âge d'être son fils, comme son héritier spirituel. A bien des
égards, l'architecte de la "révolution bolivarienne" a remplacé, depuis deux
ans, celui de la révolution cubaine sur la scène internationale. L'effondrement
de l'URSS, en 1991, a ruiné l'économie cubaine et les ambitions exportatrices du
Lider Maximo : le temps est loin où les troupes cubaines allaient guerroyer en
Afrique et les tournées triomphales de Fidel Castro pour porter le message
révolutionnaire autour du globe ne sont plus que des photos jaunies de la guerre
froide. Aujourd'hui, les émissaires de la révolution cubaine sont les médecins
que La Havane dépêche - seuls, sans leur famille, pour éviter qu'ils ne fassent
défection - dans les pays frappés par une catastrophe, ou au Venezuela, où ils
servent de monnaie d'échange pour le pétrole que Cuba et sa maigre économie ne
peuvent s'offrir au prix du marché : 20
000 médecins et infirmiers pour les bidonvilles de Caracas contre 90 000 barils
de pétrole par jour, soit la moitié des besoins énergétiques cubains.
A l'inverse, la hausse des prix de l'or noir a fait d'Hugo Chavez, à la tête
du Venezuela, cinquième producteur mondial de pétrole, un homme très puissant.
Devenu à son tour globe-trotteur, Chavez n'en fait pas mystère : ses revenus
pétroliers lui permettent aussi d'acheter de l'influence, de faire un lobbying
efficace pour obtenir un siège au Conseil de sécurité des Nations unies et de
tisser un réseau international anti-impérialiste, c'est-à-dire antiaméricain. La
tournée qui vient de le mener de Minsk à Hanoï, en passant par Moscou et
Téhéran, a à cet égard le mérite de la clarté. En Biélorussie, dernière
dictature communiste d'Europe, Hugo Chavez a loué "un Etat social modèle comme
celui que nous commençons à créer" et appelé à une lutte commune "contre les
intérêts hégémoniques des capitalistes". A Moscou, s'il n'est pas parvenu à
enrôler Vladimir Poutine dans le front anti-impérialiste, il a passé commande,
pour renouveler son arsenal militaire, de 30 chasseurs
Soukhoï Su-30, de 30 hélicoptères et de 100 000 kalachnikovs AK-103, après que
Washington eut empêché l'Espagne de lui fournir ce qu'il souhaitait. A Téhéran,
il a promis au président Mahmoud Ahmadinejad le soutien de son pays "à tout
moment et à n'importe quelle condition". M. Chavez est encore attendu au Mali et
au Bénin, après avoir supprimé la Corée du Nord de son itinéraire.
Le président du Venezuela a aussi supplanté Fidel Castro comme chef de file du
courant révolutionnaire de la gauche latino-américaine. Progressivement, en
dépit de tout son poids historique, ce n'est plus le vieux père de la révolution
cubaine, lui qui a tenu tête, depuis 1959, à dix présidents américains
successifs et résisté à l'embargo des Etats-Unis, mais le bouillant colonel
vénézuélien, au verbe tout aussi enflammé et inépuisable, qui a pris la tête du
combat anti-impérialiste, ralliant Evo Morales en Bolivie et les troupes
altermondialistes.
C'est aussi Hugo Chavez, plus que Fidel Castro, qui est devenu l'enfant
terrible du continent, contraignant les tenants de la gauche modérée, comme le
Brésilien Lula da Silva et la Chilienne Michelle Bachelet, à de multiples
contorsions pour masquer leurs divergences lors des sommets régionaux, ou
provoquant des incidents diplomatiques avec le Mexique. Et c'est encore Chavez
qui s'emploie à transformer l'organisation commerciale sud-américaine Mercosur
en un instrument d'affrontement avec les Etats-Unis, auquel est venu se greffer,
en invité surprise, Fidel Castro, il y a dix jours.
PROXIMITÉ IDÉOLOGIQUE
Il faut dire qu'avec son mentor cubain, Hugo Chavez a été à bonne école.
Lorsqu'il se rendit à Cuba pour la première fois, en 1994, à peine sorti des
geôles vénézuéliennes où une tentative de putsch l'avait fait échouer, le Lider
Maximo eut le bon goût de l'accueillir en héros. Depuis, la gratitude de Chavez
n'a pas faibli. Il a effectué au printemps sa quinzième visite sur l'île et reçu
maintes fois son ami cubain à Caracas. Comme Slobodan Milosevic avait nommé son
frère ambassadeur à Moscou, Hugo Chavez a nommé son frère Adan ambassadeur à La
Havane. Hormis peut-être l'alliance avec la révolution sandiniste au Nicaragua,
que Fidel Castro avait personnellement soutenue, une relation aussi étroite
trouve peu de parallèles dans l'histoire du castrisme.
La livraison de pétrole à Cuba à partir de 2000 a certes favorisé ce
rapprochement, mais la proximité idéologique est le fondement de la relation
Castro-Chavez, même si le chavisme admet un pluralisme, dans les médias et les
partis politiques, impensable dans le système castriste. En décembre 2003, lors
d'une visite privée au Venezuela qui ne fut rendue publique qu'à son retour à La
Havane, le numéro un cubain alla jusqu'à qualifier Hugo Chavez de "leader du
tiers-monde" dans une interview télévisée. Le président vénézuélien lui rendit
la politesse : avec Castro, expliqua-t-il, "nous parlons de tout. Fidel est
persuadé, comme moi, que si l'on ne change pas de système, le monde est fini.
Nous sommes en train de créer dans nos pays un modèle humaniste qui place le
social devant l'économique, et nous sommes convaincus que ce modèle finira par
s'imposer en Amérique latine." Selon Washington, Caracas débourse chaque année
près de 2 milliards de dollars pour aider Cuba à mettre
en oeuvre ce "modèle humaniste" du futur.
Sylvie Kauffmann
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