Selon l’adage, l’argent ne fait pas le bonheur. Selon la Cnuced, la croissance ne fait pas la fortune. La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement le confirme : les 50 pays les plus pauvres du monde, dont 34 pays africains, ont enregistré près de 6 % de croissance en 2004. Hélas, ça n’a pas suffi à réduire la pauvreté dans les pays les moins avancés. «La Cnuced doute de l’amélioration de la situation des pays les plus pauvres», titrent Les Echos. «Pour les pays très pauvres, la croissance ne fait pas la richesse», titre Libération, qui martèle : «L’ouverture au commerce mondial des 50 pays les moins avancés n’entraîne pas une baisse de la pauvreté». Car cette croissance a été «pauvre en emploi», relèvent Les Echos. La Cnuced critique donc les politiques d’aide publique au développement, davantage consacrées, ces dernières années, aux programmes sociaux, tels que la santé ou l’éducation, au détriment des infrastructures ou des investissements productifs.
Pour la Cnuced, il faut développer l’emploi qualifié et productif dans les pays pauvres. «C’est un peu l’allégorie du type à qui il vaut mieux apprendre à pêcher plutôt que de lui donner un poisson», traduit Libération. Plus précisément, Les Echos soulignent que la Cnuced insiste notamment «sur la création d’un secteur de petites et moyennes entreprises, entre les micro- entreprises du secteur informel et les multinationales étrangères. Créatrices de plus d’emplois, les PME permettraient de remédier au problème de la croissance sans emploi», complète le journal. Or aujourd’hui, regrettent Les Echos, «les économies les moins avancées sont marquées par un dualisme entre une économie informelle composée de très petites entreprises, qui ont une faible productivité et génèrent peu d’emplois qualifiés, et de grandes entreprises étrangères qui sont surtout présentes dans le secteur des matières premières».
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